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International audience; Stocker du carbone dans le sol permet d'améliorer les propriétés physico-chimiques du sol mais aussi d'atténuer les effets de gaz à effet de serre. Une étude des stocks de carbone dans le sol sous différents systèmes en semis direct selon différents contextes pédoclimatiques a été menée à Madagascar dans 4 régions : le Sud-Est (Manakara, 3 types de sol, climat tropical humide), le Centre Nord-Est (Ambatondrazaka, 3 types de sol, climat tropical de moyenne altitude), le Sud (Tuléar, 2 types de sol, climat semi-aride) et sur les Hautes Terres (Antsirabe, 1 type de sol, climat tropical d'altitude). Les traitements étudiés comportent des systèmes en semis direct en couverture végétale (SCV) avec des modalités différentes de fertilisation suivant les dispositifs (sans fertilisation, fumier seul, fertilisation minérale seule, fumier + fertilisation minérale). Ils sont comparés à des systèmes de labour conventionnel ou à des jachères. D'une manière générale, les sols étudiés couvrent une gamme de texture allant des sols sableux aux sols très argileux (teneur en argile + limons fins variant de 13 à 78 mg.100g-1 argileux (> 40 Mg C.ha-1 sol) et faibles pour les sols sableux (< 24 Mg C.ha-1 sol). Les stocks de C du sol pour l'horizon équivalent à 0-20 cm sont élevés pour les sols sol). Les stocks de C sont corrélés positivement avec : (i) le climat, notamment la pluviométrie (R = 0,47, n = 10, p = 0,028), (ii) la texture (R = 0,53, n = 26, p = 0,005) et (iii) la teneur en agrégats stables du sol (R = 0,81, n = 26, p = 0,0001). La fertilisation n'influe que très faiblement les niveaux de stocks de C du sol. Les systèmes en semis direct influent positivement sur les teneurs en C à 0-5 et 5-10 cm par rapport au labour conventionnel mais on observe peu d'effet en termes de stockage de C dans l'horizon équivalent à 0-20 cm. Toutes situations confondues, les taux de stockage mesurés varient de 0 à 1,8 MgC.ha-1 .an--1 .

Parmi les quatre principaux types de systèmes de culture rencontrés dans le sud-ouest malgache, le coton constitue la base de deux systèmes peu performants sur le plan de la durabilité et de la reproductibilité. La coopération française a demandé au département cultures annuelles du Cirad de proposer, dans le cadre du Pso (Projet de développement régional du sud-ouest de Madagascar), des solutions techniques et économiques à ces systèmes. Tandis qu'un diagnostic rapide sur les contraintes des systèmes de culture, des exploitations agricoles et du développement régional était réalisé, l'hypothèse de l'intérêt des techniques associant semis direct et couverture permanente du sol était posée et un travail pour la mise au point d'itinéraires techniques performants était engagé sur convention avec l'Ong Tafa. Les résultats obtenus en milieu semi-contrôlé sont très intéressants : l'érosion est supprimée, l'eau économisée, les adventices limitées. Par ailleurs, la valorisation économique de l'unité de surface comme de la journée de travail sont plus importantes. Quelques résultats concernant la comparaison d'itinéraires techniques de semis direct sur couverture par rapport au labour-sarclage sont présentés. La diffusion de ces systèmes cohérents sur le plan agronomique suppose néanmoins une amélioration, déjà commencée, de l'environnement de la production (approvisionnement en matériel végétal et en intrants, diffusion de l'information sur les filières, crédit, formation, alphabétisation) et la résolution de deux contraintes essentielles : la conservation des résidus pendant la saison sèche et la résistance à l'innovation des producteurs mais surtout des structures d'encadrement. Cette diffusion nécessite aussi une bonne connaissance des objectifs, des stratégies et des pratiques des agriculteurs pour proposer des innovations qu'ils puissent adopter.

Dans le Sud-ouest malgache, les systèmes de culture pluviale sont soumis à des contraintes physiques et humaines importantes. Après un examen des principales contraintes physiques (climat et sol pour une mise en place rapide des cultures, adventices, insectes), les auteurs tentent, par quelques traits de l'histoire de l'agriculture dans le Sud-ouest, d'expliquer pourquoi le labour est toujours apparu comme la seule alternative technique. Les culture traditionnelles étaient pourtant réalisées en semis direct et c'est une forme de semis direct (avec une couverture permanente du sol) qui suscite les plus grands espoirs d'améliorer les systèmes de culture dans le Sud-ouest, augmentant la productivité du travail tout en diminuant la sensibilité à l'érosion de ces sols fragiles. Un schéma de mise en place de ces systèmes avec un semis direct est finalement proposé.