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Cet article est consacré à l’impact du Plan Marshall sur la sidérurgie italienne, vu principalement sous Tangle de la politique d’investissement. II examine, pour Tessentiel a partir des archives américaines, la position adoptee par TECA face aux projets d’investissement pour lesquels les entreprises italiennes, et notamment le groupe nationalise IRI-Finsider, demandaient une aide financière. Dans un premier temps, les différents problèmes de la reconstruction de l’industrie dans l’après-guerre sont passés en revue, ainsi que les deux stratégies qui se trouvaient en concurrence. La première, initiee par des industriels privés regroupés autour de la famille Falck et bénéficiant de l’appui de la Confédération des Industriels, la Confmdustria, consistait a concentrer les investissements sur de petites ou moyennes unites electriques de retraitement. La seconde, le Plan Sinigaglia, était proposée par Finsider, et prévoyait de concentrer et rationaliser la production sous forme d’un nombre réduit de grandes aciéries implantees sur le bord de mer. L’idee que Tltalie avait besoin d’une forte production de produits siderurgiques standardises pour faire face à la demande accrue de ses industries mecaniques et s’engager dans un processus soutenu de croissance industrielle etait à l’origine de ce plan, qui l’emporta finalement : ses grandes lignes sont reprises par le Gouvernement en 1948 avec l’adoption du Plan à moyen terme de l’OCEE. Cependant, au cours des négociations avec l’ECA, qui atteignirent un point critique en 1949, les plans d’investissements de Finsider se heurterent a Topposition de certains hauls responsables de TECA, en particulier Zellerbach, le directeur de la mission italienne. Mais Tinfluence de ces opposants, sensibles aux arguments des entreprises privées, ne put en définitive empêcher la mise en application du Plan Sinigaglia. Celui-ci, en effet, apparaissait aux membres les plus ouverts de TECA comme un progrès appréciable sur la voie de la production de masse et de l’amélioration de la productivité. Il recevait, de plus, l’appui non negligeable de Fiat, la grande entreprise automobile de Turin, qui tenait a développer le marché italien des automobiles a bon marche. Apres bien des incertitudes et des discussions, TECA décida done, au cours de l’été 1949, d’autoriser le transfert, au profit de Finsider, de la technologie americaine du laminage à bande large, puis quelques mois plus tard d’autoriser et financer Tinstallation sur le bord de mer, à Cornigliano, d’un centre de production specialise dans les produits plats et les bobinages. Les prêts consentis par le Plan Marshall eurent done une influence considérable sur le développement a long terme de l’industrie sidérurgique italienne.

La chute du communisme et l’effondrement économique des pays de l’Est ont donné au Plan Marshall du relief, voire de l’actualité : les responsables économiques et politiques ne se lassent pas d’interroger, à la lumière de la nouvelle donne mondiale, ce transfert financier et idéologique qui contribua, en grande partie, au redressement de l’Europe d’après-guerre. Quarante-cinq ans plus tard, il était plus que temps de dresser un état sérieux de cette question, jamais traitée dans son ensemble. Les spécialistes - historiens, économistes, responsables politiques - qui ont participé au colloque international qui lui fut consacré à Bercy sous l’égide du Comité pour l’histoire économique et financière, livrent ici leurs études et leurs réflexions. Ne se limitant pas à l’Europe et aux États-Unis, mais débordant aussi sur l’Extrême-Orient, celles-ci couvrent tous les aspects du Plan Marshall : économiques, industriels, financiers, mais aussi politiques, diplomatiques ou idéologiques...

Dans ses dimensions méditerranéennes et européennes, l’ouvrage explore l’histoire industrielle contemporaine par l’analyse de ses principaux acteurs : les hommes – patrons et ouvriers – ou les usines et entreprises, de l’affaire de famille au grand groupe international, de la mine au haut-fourneau. Quelles que soient leur taille ou longévité, toutes ces histoires et monographies s’inscrivent dans un cadre global : celui de la transformation de leur environnement économique et industriel tout au long des XIXe et XXIe siècles. Les politiques mises en œuvre au niveau national et européen impactent directement ces entreprises. Elles subissent la désindustrialisation ou en profitent. C’est ainsi que le patrimoine, la mémoire de l’industrie deviennent les nouvelles matières premières des historiens, qui investissent les champs les plus récents de la recherche tels les conflits environnementaux. Ce volume d’études en l’honneur du Professeur Philippe Mioche réunit des spécialistes de l’industrie, de ses impacts et évolutions, ainsi que de sa patrimonialisation, du XIXe siècle à nos jours.

Il existe aujourd’hui une très riche littérature sur les origines du plan Schuman, sur les négociations de Paris, sur la vie des institutions de la CECA. Après une première saison d’études, qui remonte désormais aux années 1980, lorsque les premières sources documentaires importantes furent rendues disponibles, une seconde saison vit le jour, encouragée par les célébrations relatives à la fin du traité CECA, en 2002. Ayant personnellement, par des recherches, des essais et des approfondisseme...

Dans le cadre du Conseil anglo-américain pour les missions de productivité, une équipe fut envoyée par l’industrie sidérurgique britannique aux États-Unis en 1951. Elle publia un rapport détaillé et de bonne qualité qui explique que le retard de productivité avec les États-Unis repose largement sur le fait que la dimension générale des usines était petite. Celui-ci contenait également des recommandations concernant les objectifs du management, l’organisation du travail, le marketing et la standardisation. Quelques-unes de ces remarques furent appliquées dans les années suivantes, mais la plupart furent rejetées par la Fédération Britannique du Fer et de l’Acier les jugeant irréalistes. Cependant, les faibles performances en terme de productivité de cette industrie durant les années suivantes donnèrent raison à ce Rapport.

Le groupe chargé d’étudier les cercles et milieux économiques a publié deux ouvrages lors de la seconde étape de l’enquête sur les identités européennes au xxe siècle, ouvrages qui éditent les actes du colloque d’Arras de décembre 1996. La présente synthèse des travaux du groupe propose une réflexion sur quatre points : la définition des espaces économiques européens ; la question de l’émergence d’une identité européenne dans les milieux d’affaires ; la problématique des réseaux et des liens ...

Ce livre se veut un bilan des travaux d'un réseau international de cent quatre-vingts chercheurs qui ont participé à un programme de recherche sur le thème « Identités et conscience européennes au XXe siècle ». Dix chapitres s'interrogent sur l'étonnant paradoxe de la fin du XXe siècle, entre l'accélération de la construction de l'Europe, considérée par tous comme irréversible, et la faiblesse relative du sentiment européen, le « déficit d'imaginaire » qui l'accompagne. Ils s'attachent à cerner les rapports divers, ambivalents, parfois convergents entre identité européenne et identités nationales, entre identité européenne et identité « occidentale ». En abordant les milieux (cercles économiques, élites, intellectuels...) et leurs mécanismes identitaires, de même que les vecteurs de l'identité (mémoire, phénomènes religieux, institutions...), les auteurs montrent combien la construction de l'Europe s'insère dans des équilibres identitaires qu'elle contribue aussi à créer.