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La très grande fragilité des écosystèmes supportant la production alimentaire nécessite une réflexion alternative sur les orientations de la recherche scientifique, ainsi qu'une analyse audacieuse des politiques publiques à mettre en oeuvre pour nourrir la planète, dans un environnement qui deviendrait hostile à la production agricole. Afin de préserver les écosystèmes alimentaires indispensables au développement humain, ce livre présente des visions anticipatrices et des analyses prospectives relevant du concept de dé-coïncidence, développé par le philosophe François Jullien. Cette recherche d'un sens créatif affranchi des coïncidences du sens commun, du " déjà-vu ", invite à repenser les modes d'organisation de la recherche en agronomie ou dans le domaine de l'environnement afin de favoriser des initiatives sortant des sentiers battus. Mettre en place de nouvelles formes de structuration de la recherche est nécessaire, de même qu'envisager le pire, notamment en imaginant de manière frontale des configurations extrêmes, dans lesquelles la production alimentaire deviendrait impossible en milieu " naturel ". Afin de définir des solutions innovantes et des politiques publiques efficaces, cet ouvrage propose trois essais dé-coïncidents visant à concevoir des cheminements qui permettraient de se préparer aux transformations à venir.

La sécurité alimentaire et nutritionnelle fait référence au défi de fournir une alimentation saine, durable et accessible à tous les êtres humains, avec quatre dimensions couvrant des questions interconnectées : la disponibilité, l'accès, l'utilisation et la stabilité. Cet immense défi nécessite de transformer les systèmes alimentaires et de mobiliser tous les acteurs et décideurs politiques en se basant sur des connaissances et des preuves scientifiques intersectorielles et intégrées. Pour aider à relever ces défis, le Cirad et INRAE ont mené, entre 2014 et 2020, un ambitieux programme interdisciplinaire sur les transitions pour la sécurité alimentaire mondiale, appelé GloFoodS. Cet ouvrage présente des résultats de recherche récents correspondant à un large éventail de disciplines et obtenus à partir d'une variété d'échelles d'analyse, combinant des approches locales et globales de la sécurité alimentaire. Il explore des questions telles que la gouvernance des systèmes alimentaires, l'équilibre et les écarts entre l'offre agricole et les besoins alimentaires, le rôle des innovations pour fournir des aliments de haute qualité et promouvoir des chaînes de valeur résilientes, ou encore le rôle de la gestion des ressources locales pour atteindre la sécurité alimentaire. Cet ouvrage s'adresse à un large public scientifique de chercheurs, d'enseignants, de professionnels des systèmes alimentaires et de décideurs, ainsi qu'à tous les lecteurs intéressés par les questions de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Comprend : Autres auteurs : Cambronne, Nicolas ; Selles, Isabelle - Plan de souveraineté alimentaire de la réunion, la préservation du foncier et le renouvellement des générations d'exploitants, deux enjeux majeur - Filière canne à sucre, faible volume de canne et basse richesse en sucr - Météo, septembre et octobre particulièrement chauds et sec - Fruits et légumes, nouvelles des marchés., Appartient à l’ensemble documentaire : BnSP000

Agroecological food system transformation remains marginal in South Africa despite numerous policies, plans and programmes favouring sustainable agriculture. Problems of weak budgets, fragmented interventions and lack of coordination reflect the power dynamics in the prevailing food system, dominated by large-scale conventional agriculture and agribusiness. The paper provides an in-depth case study of the importance of promoting agroecological transitions. Following a qualitative research methodology based on a literature review for context, preparatory discussions with local contact points, and semi-structured interviews and focus group discussions with local actors in the field, the paper describes, analyses and characterises the agroecological transitions in the Overberg District in the Western Cape. It considers the broader policy, discursive and organisational landscape of agroecology followed by an in-depth analysis of the site drawing on key informant interviews and focus group discussions. The results demonstrate that local stakeholders are positioned to better connect food and nutrition issues with human health, biodiversity, climate change, natural resource management, and local development. As a result, transformative dynamics could emerge from local projects and programmes. Several lessons and recommendations are drawn to contribute to the policy debate. These highlight the potential of multi-actor coalitions which can develop from specific agroecological initiatives and activate positive dynamics, bringing in multiple interventions of municipalities.

Cette étude a pour objectif de documenter le renouvellement d'une politique alimentaire d'import-substitution au Cameroun. Elle interroge en quoi la production de farines panifiables à partir de productions vivrières locales (manioc, banane plantain, patate douce) peut devenir compétitive par rapport aux importations de blé. Elle utilise pour cela un cadre d'analyse de filière et de cluster alimentaires, ainsi que des bases de données primaires et secondaires et des enquêtes. Les résultats confirment une tendance à l'importation croissante de blé, qui présente des risques à l'avenir pour la souveraineté alimentaire. Ils montrent qu'il est difficile de se concentrer uniquement sur un objectif de substitution à la farine importée. La production nationale de manioc, de banane plantain et de patate douce fournit encore peu d'excédents pour répondre aux besoins d'une production industrielle de farines panifiables. En revanche, ces résultats confirment l'opportunité de développement de clusters constitués de petites unités de transformation valorisant une diversité de produits locaux à partir des produits amylacés tropicaux.

Reunion Island, a French overseas region in the Indian Ocean, has endorsed policies targeting food and electricity self-sufficiency. This objective implies balancing different land-uses (food, feed, bioelectricity, urbanisation, etc.) which we explore in a set of scenarios towards 2035. Through participatory structural analysis, we modelled drivers of change as processes using Ocelet, a spatially explicit and dynamic modelling platform. We built a detailed land-use map for our initial state and calibrated relevant processes through four scenarios ranging from “business-as-usual” to “implementation of ambitious territory planning policies”. To improve local self-sufficiency, our results support the need for large-scale land planning policies, suggesting partial sugarcane conversion into food crops, urbanisation control, farmlands expansion onto fallows and photovoltaic increase. Our context-specific approach addresses food and electricity self-sufficiency as a whole and understands its inner dynamic and spatial processes from stakeholders' viewpoint. Moreover, our model recognizes small-scale spatial heterogeneity and contributes to mediate controversial issues related to territory foresight and land-use planning.

En France, l'aide alimentaire est la principale option proposée aux personnes en situation de précarité qui rencontrent des difficultés pour accéder à la nourriture. L'essentiel de l'aide s'appuie sur le Fond Européen d'Aide alimentaire, mais surtout sur des dispositifs nationaux de déduction fiscale aux entreprises et particuliers, qui encouragent les dons aux principales associations d'aide alimentaire. Plus récemment, l'aide alimentaire en France s'est alignée sur l'agenda européen, en intégrant la lutte contre le gaspillage alimentaire aux dispositifs d'aide. Ces politiques conjointes de lutte contre la précarité et le gaspillage alimentaires ont permis l'émergence de nouvelles formes de solidarité, mettant en avant les notions d'émancipation des personnes impliquées dans la cause. Des collectifs et initiatives militantes, auto-organisés, se sont multipliés. Parmi ces initiatives, certaines optent pour la récupération des aliments, comprise largement comme la collecte, la redistribution ou la consommation de produits alimentaires destinés à être jetés. Ces pratiques, encore peu étudiées en France dans leur diversité, oscillent dans leurs justifications entre lutte contre le gaspillage et aide alimentaire aux plus démunis. Cet article entend contribuer à enrichir la connaissance de ces initiatives, en interrogeant les sens dont elles sont porteuses au regard d'une conception plus démocratique des systèmes alimentaires. L'analyse se fonde sur une étude de cas menée en 2022 auprès de l'association des Jardins Agroécologiques Partagés (AJAP), engagée dans des actions citoyennes autour de la récupération alimentaire, et caractérisée par son fort ancrage territorial au sein d'un quartier populaire de Montpellier.

This presentation forms an integral part of a comprehensive training program designed for senior agricultural staff in Tunisia, focusing on the agroecological initiative. The primary objective is to acquaint participants with the agroecology transition, as exemplified by the OneCGIAR initiative. The presentation aims to impart both knowledge and practical skills, equipping attendees with a profound understanding of the fundamental principles of agroecology, living landscapes, and transition pathways. By enhancing their comprehension of these concepts, the training endeavors to empower participants to make well-informed decisions and implement sustainable practices within their respective agricultural contexts. Ultimately, this training contributes significantly to fostering participants' motivation, engagement, and a proactive commitment to advancing a global movement for ecologically harmonious and socially equitable agriculture. The ProSol Project in Tunisia collaborates with the CGIAR Initiative on Agroecology to organize this training.

Over the last 2 decades, many African countries have undergone dietary and nutrition transitions fueled by globalization, rapid urbanization, and development. These changes have altered African food environments and, subsequently, dietary behaviors, including food acquisition and consumption. Dietary patterns associated with the nutrition transition have contributed to Africa's complex burden of malnutrition—obesity and other diet-related noncommunicable diseases (DR-NCDs)—along with persistent food insecurity and undernutrition. Available evidence links unhealthy or obesogenic food environments (including those that market and offer energy-dense, nutrient-poor foods and beverages) with suboptimal diets and associated adverse health outcomes. Elsewhere, governments have responded with policies to improve food environments. However, in Africa, the necessary research and policy action have received insufficient attention. Contextual evidence to motivate, enable, and create supportive food environments in Africa for better population health is urgently needed. In November 2020, the Measurement, Evaluation, Accountability, and Leadership Support for Noncommunicable Diseases Prevention Project (MEALS4NCDs) convened the first Africa Food Environment Research Network Meeting (FERN2020). This 3-d virtual meeting brought researchers from around the world to deliberate on future directions and research priorities related to improving food environments and nutrition across the African continent. The stakeholders shared experiences, best practices, challenges, and opportunities for improving the healthfulness of food environments and related policies in low- and middle-income countries. In this article, we summarize the proceedings and research priorities identified in the meeting to advance the food environment research agenda in Africa, and thus contribute to the promotion of healthier food environments to prevent DR-NCDs, and other forms of malnutrition.

Food problems are the order of the day. Solving the problems of hunger and malnutrition, producing and guaranteeing access to healthy food, preserving the environment, valuing local cultures and ensuring citizen participation are some of the many challenges that permeate the dynamics of food systems. This book addresses the role of Latin American public policies and actions in the configuration of healthy and sustainable food systems. Written by scholars specialized in various disciplines (economy, sociology, policy science, etc.) and hailing from ten Latin American countries, it provides a historical overview of national food policies, examines recent policy changes and explores innovative urban and rural experiences at local level. The authors also discuss the challenges of developing specific policy objectives related to sustainable food systems. This book shows how référentiels for public food policies have become more integrated in Latin America and takes a closer look at several promising local initiatives. However, it also highlights the many constraints in fostering sustainable food systems in the region, such as persistent competition among production models, land tenure inequalities and coordination issues among actors and state bodies. It will be of interest to a scientific audience of teachers and food systems professionals, as well as any readers interested in policy dynamics in Latin America.

The European Commission established a High-Level Expert Group (HLEG) to assess the needs and options for strengthening science-policy interfaces for improved food systems governance1. The HLEG concluded that food system transformation, needed more than ever due to the current food crisis triggered by the invasion of Ukraine, must be better supported through ambitious, interlinked science-policy-society interfaces. While elements of these interfaces exist, much more is needed. The HLEG makes the following recommendations: - multilateral governance organisations, such as the European Commission and the UN, should fully adopt a food system lens in all their investments and activities - one that links food producers through to processors and consumers by empowering all relevant stakeholders, diverse voices and geographical regions; - in adopting a food system lens, governance organisations, including national governments and regional bodies, should work collectively to connect stakeholders across all scales, convene regular multistakeholder dialogues, anticipate trends, set targets, articulate policy options, debate progress to fuel action at different levels and address trade-offs; - in terms of the global community, the current landscape of science-policy-society interfaces must be strengthened to engage a wider range of voices, integrate data, anticipate trends and set targets and standards. To support these ambitions, the HLEG proposes three pathways. RECOMMENDED PATHWAY 1: adapt the current landscape to include additional resources and broader mandates. Multilateral governance (e.g. cooperation between the European Commission and the UN) should strengthen and adapt existing science–policy interfaces using additional resources and under a broader mandate for engagement across sectors and scales. RECOMMENDED PATHWAY 2: enhance the current landscape with multisectoral task forces. Multilateral institutions should cooperate with participating countries to fund a series

Food systems are intimately linked to our lives – through the food we eat, our nutrition and health, our livelihoods, jobs, and the environment and natural resources of the planet. The main challenge for food systems is to produce nutritious food for all while preserving our biodiversity and environment and ensuring equitable distribution of wealth. This Food Systems Profile provides a summary of the main food system issues in South Africa and highlights potential solutions for their sustainable and inclusive transformation. It is the result of a systemic analysis and stakeholders' consultation that was part of a global assessment of food systems in over 50 countries, following a joint initiative by the EU, FAO, and CIRAD which aims at catalyzing the sustainable and inclusive transformation of food systems.

Food systems are intimately linked to our lives – through the food we eat, our nutrition and health, our livelihoods, jobs, and the environment and natural resources of the planet. The main challenge for food systems is to produce nutritious food for all while preserving our biodiversity and environment and ensuring equitable distribution of wealth. This Food Systems Profile provides a summary of the main food system issues in The Lao People's Democratic Republic and highlights potential solutions for their sustainable and inclusive transformation. It is the result of a systemic analysis and stakeholders consultation that was part of a global assessment of food systems in over 50 countries, following a joint initiative by the EU, FAO, and CIRAD which aims at catalyzing the sustainable and inclusive transformation of food systems.

Les politiques agricoles visant à développer des cultures en tenant compte de la biodiversité locale demeurent marginales. Pour définir ce qu'il convient de considérer dans le retour à des "céréales locales" en réponse aux changements climatiques, nous avons mis en perspective des résultats de deux projets interdisciplinaires conduits dans des zones sèches du du Sénégal et de l'Inde. Le premier, situé dans le Sahel sénégalais, "Relier la diversité agricole à la qualité de l'alimentation par l'analyse sociale des pratiques féminines et de l'alimentation" (DIVA), visait à analyser les impacts de l'intensification rizicole sur la biodiversité agricole et alimentaire et le second, situé dans la zone sèche du Deccan (Sud de l'Inde), "Accompagner l'adaptation de l'agriculture irriguée au changement climatique" (ATCHA), a étudié les adaptations de l'agriculture irriguée face aux changements climatiques, 30 ans après la révolution verte (RV). L'analyse transversale a été réalisée au prisme du couple de céréales riz irrigué et sorgho pluvial en mettant l'accent sur les activités féminines liées à ces cultures. Cette analyse a fait émergé les liens forts entre les conséquences agro-environnementales des changements agricoles analysés, leurs traductions alimentaires et les pertes culturelles qui en découlent : l'intensification du riz dans la vallée du fleuve Sénégal et celles de la RV en Inde font non seulement décliner la biodiversité agricole des céréales locales, mais endommagent les capacités d'adaptation et la qualité nutritionnelle des repas et la qualité de vie. L'éclairage sur les activités féminines permet aussi de mettre en évidence leurs propres difficultés pour maintenir une certaine diversité agricole et alimentaire. Or ces systèmes basés sur les céréales "résistent" en termes de variétés locales et de savoirs associés comme le montre le retour du "système des millets", les mils et sorghos indiens marginalisés par la RV, promus dans certains États de l'Inde sous

Les systèmes alimentaires sont directement liés à la réalisation de l'ensemble des Objectifs du Développement Durable (ODD). L'impératif – et le défi - pour les systèmes alimentaires n'est pas seulement de produire des aliments pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, mais aussi de préserver les ressources naturelles et la biodiversité et de contribuer à des moyens d'existence équitables à long terme pour toutes et tous. Ce document, intitulé Profil des systèmes alimentaires, présente en une dizaine de pages un condensé des problématiques principales des systèmes alimentaires en Haïti, et des solutions possibles pour les rendre plus durables et inclusifs. C'est le résultat d'une analyse systémique et d'une consultation de tous les acteurs des systèmes alimentaires dans plus de 50 pays. Il entre dans le cadre d'une évaluation appuyée par l'Union européenne, la FAO et le Cirad qui a pour but de déterminer les grands enjeux et les solutions possibles afin d'activer la transformation durable et inclusive de ces systèmes.

URBAL est une démarche qualitative et participative d'évaluation de la durabilité des innovations alimentaires. Elle se focalise sur les processus de changement, accompagnant ainsi innovateurs et acteurs du terrain dans leurs décisions. Le choix d'indicateurs d'évaluation est une étape cruciale qui doit assumer sa dimension politique. Les indicateurs traduisent en effet les intérêts de ceux qui les définissent, orientant ensuite les stratégies futures en termes de durabilité. L'expérience menée dans le cadre de la politique de restauration collective scolaire de la Ville de Montpellier montre qu'URBAL permet de préparer et de mieux cibler le choix des indicateurs dans le cadre d'une évaluation normative.

La pandémie de la COVID-19 a bouleversé l’approvisionnement alimentaire autant sur une échelle locale qu’internationale démontrant ainsi la fragilité du système alimentaire actuel. L’imposition des mesures sanitaires par la Santé publique, la perte d’emplois liée à la pandémie et la hausse de prix des biens de consommation essentiels, dont les aliments, ont fait en sorte que les organismes communautaires en sécurité alimentaire (OCSA) sont rapidement devenus un service essentiel. Avec la quasi-fermeture des secteurs hôteliers et de la restauration, ces organismes pouvaient acheminer les surplus d’aliments pour subvenir aux besoins de sa clientèle grandissante grâce à plusieurs sources de financement, dont celui du programme fédéral de récupération d’aliments excédentaires (PRAE). Cependant, certains organismes alimentaires sont allés au-delà de l’aide alimentaire d’urgence, en développant des initiatives d’économie sociale et de souveraineté alimentaire. Ces solutions vont de la production d’aliments frais dans des jardins d’agriculture urbaine jusqu’à la distribution de mets préparés grâce à des partenariats entre organismes et d’autres pratiques logistiques. L’objectif de cet essai est de voir quelles étaient les conditions gagnantes et perdantes des initiatives développées par ces OCSA avec l’aide d’une analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces (FFOM) pour rendre le système alimentaire plus résilient face à la prochaine crise. L’analyse FFOM a démontré que toutes les initiatives de résilience alimentaire développées par les OCSA avaient fait appel à des mesures de restructuration sans précédents pour assurer la sécurité alimentaire de leurs bénéficiaires en temps de pandémie. Des stratégies de mutualisation des équipements de transport, de location de cuisine et de création de partenariats qui furent mises en place par les OCSA et qui ont été évaluées avec l’aide d’une grille d’analyse en Développement durable (DD) pour connaître les forces et les f

En Afrique sub-saharienne, les systèmes alimentaires sont très diversifiés que ce soit au niveau de la production, de la transformation ou de la distribution. Malgré l'augmentation de l'importation de certains produits, ils assurent l'essentiel de la demande intérieure et constituent une des premières sources d'emplois et de revenus pour une grande partie de la population. Quelles en sont les spécificités ? À quelles conditions peuvent-ils contribuer à un développement plus équitable et plus durable ?

Le terme "systèmes alimentaires" est un moyen commode de désigner l'ensemble des acteurs et des processus qui concourent directement ou indirectement à l'alimentation… C'est-à-dire potentiellement toute la société ! Si le terme est utile pour rappeler les enjeux dont sont porteurs ces systèmes, il ne doit pas laisser croire que leurs moteurs d'évolution sont internes.

Repenser nos alimentations, c'est repenser nos sociétés. Car partager un repas et même faire ses courses sont des moyens de se relier aux autres. La façon de nous nourrir construit notre santé. Nos modes de production agricole façonnent nos paysages et définissent notre place dans la nature. Gérer des ressources pour produire, pour transformer et pour distribuer les aliments fonde nos économies. Nos registres du comestible, nos cuisines et nos manières de table racontent nos cultures. Enfin, et surtout, manger est un plaisir… C'est en reconnaissant toutes ces dimensions avec une égale importance que cet ouvrage aborde les enjeux contemporains de l'alimentation. La proposition d'une écologie de l'alimentation s'ancre dans le double registre d'une science des relations et d'un engagement politique. Une telle approche permet de revisiter, parfois de façon inattendue, les mots d'ordre de l'alimentation durable. Elle vise aussi à nourrir les démarches citoyennes, publiques et privées engagées dans la transformation des systèmes alimentaires. Entre essai d'experts et récit illustré d'exemples tirés des quatre coins du monde, cet ouvrage s'adresse aussi bien aux professionnels qu'à un grand public curieux des questions d'alimentation durable.

La crise économique et sanitaire due à la Covid-19 interpelle les trajectoires de reconfiguration des systèmes alimentaires en République du Congo. Elle questionne la capacité des mesures de régulation prises par les pouvoirs publics et des stratégies d'adaptation des acteurs à induire des inflexions dans la gouvernance structurelle du système alimentaire du pays. L'article analyse les stratégies d'adaptation à la crise en mobilisant des données secondaires et des expériences d'accompagnement de politiques publiques agricoles et alimentaires conduites par les auteurs. Au Congo, le secteur alimentaire reste tributaire des importations et repose sur une agriculture vivrière extensive. Pour gérer la pandémie, un confinement général " flexible " de la population a été appliqué. Les achats de panique, la réduction de la durée d'activité des marchés et la hausse temporaire des prix des produits alimentaires ont révélé les fragilités du secteur, liées à sa dépendance aux marchés internationaux. La crise a cependant confirmé la capacité d'innovation collective du secteur informel. Elle réhabilite la reconnaissance d'une agriculture de proximité, source d'emplois pour des populations vulnérables. Elle interpelle la conception de politiques agricoles et alimentaires futures au regard d'enjeux d'intégration des risques sanitaires, alimentaires et sociaux, dans le contexte du bassin forestier du Congo, qui est exposé à des risques de résurgence de zoonoses existantes et d'arrivée de maladies émergentes.

Food systems and the need for their transformation were already being debated before preparations were underway for the UN Summit addressing this issue. But do we all mean the same thing when we talk about food systems? And in which direction precisely should transformation go? Our authors show how far the discussion has progressed.