Sophie Drogue, Pascaline Rollet, Marlène Perignon, Caroline Méjean, Myriam Carrère, Marie Josephe AMIOT, Nicole Darmon, Montpellier Interdisciplinary center on Sustainable Agri-food systems (Social and nutritional sciences) (UMR MoISA), Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad)-Institut de Recherche pour le Développement (IRD)-Centre International de Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes - Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier (CIHEAM-IAMM), Centre International de Hautes Études Agronomiques Méditerranéennes (CIHEAM)-Centre International de Hautes Études Agronomiques Méditerranéennes (CIHEAM)-Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE)-Institut Agro - Montpellier SupAgro, Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)-Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro), JFN, Drogué, Sophie, Centre International de Hautes Études Agronomiques Méditerranéennes (CIHEAM)-Centre International de Hautes Études Agronomiques Méditerranéennes (CIHEAM)-Institut national d’études supérieures agronomiques de Montpellier (Montpellier SupAgro), and Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)-Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)-Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE)
National audience; Introduction et but de l’étude: Le guide alimentaire français (PNNS 4) recommande de consommer des aliments Bio, « si possible ». Or, les produits Bio sont plus onéreux que leurs équivalents issus de filières conventionnelles. L’objectif était d’estimer la dépense minimale pour se procurer un panier alimentaire nutritionnellement adéquat pour des ménages-types et d’analyser comment cette dépense minimale évolue avec l’augmentation de la part budgétaire du Bio.Matériel et méthodes:A partir de la base de données d'achats de 6565 ménages français (Kantar Wordpanel 2014), 3 types de ménages ont été identifiés : plusieurs adultes avec au moins un enfant de plus de 12 mois (Ménage A, n=2 032), un ou plusieurs adultes seuls (Ménage B, n=4 331), un adulte avec au moins un enfant de plus de 12 mois (Ménage C, n=202). Pour chaque ménage-type, un panier moyen « observé » a été calculé comprenant les quantités achetées, les dépenses et la composition nutritionnelle d’un millier d’aliments regroupés en 50 familles. La plupart des produits étaient disponibles en Bio et en conventionnel, en faisant l’hypothèse que les compositions nutritionnelles étaient similaires dans les deux cas. Partant des paniers observés, la dépense minimale nécessaire pour se procurer un panier nutritionnellement adéquat a été estimée par optimisation sous contraintes nutritionnelles (recommandations d’apport en énergie et en nutriments) et d’acceptabilité (contraintes sur les quantités d’aliments), tout d’abord sans contrainte liée au Bio puis en imposant une part budgétaire de Bio progressivement croissante. Une contrainte supplémentaire imposait que la dépense minimale ne dépasse pas la dépense totale initiale. Pour chaque panier optimisé, l’écart au panier observé était estimé par la somme des carrés des écarts relatifs des quantités de chacune des 50 familles.Résultats et Analyse statistique:La dépense initiale journalière était de 3,74, 4,99 et 3,87 €/j/pers et la dépense minimale strictement nécessaire pour se procurer un panier nutritionnellement adéquat était de de 2,18, 2,64 et 2,62 €/j/pers pour les ménages A, B et C, respectivement. La part budgétaire du Bio, égale à 2% des dépenses totales dans les trois paniers observés, pouvait être augmentée jusqu’à 25%, 75% et 50% pour les ménages A, B et C, respectivement. Dans ces cas, la dépense minimale était égale à la dépense totale observée et la composition des paniers nutritionnellement adéquats s’éloignait beaucoup de celle des paniers observés. Par exemple, pour le ménage A, la somme des écarts en % entre le panier observé et le panier optimal était de 39%, 93% et 1188% pour une part budgétaire de Bio égale à 2% (i.e. % de Bio dans l’observé), 5% et 25%, respectivement.Conclusion:Augmenter la part de bio augmente la dépense minimale nécessaire pour respecter les recommandations nutritionnelles et, si on ne veut pas induire de surcoût, oblige à s’écarter d’autant plus fortement des habitudes alimentaires observées que la part budgétaire du Bio augmente aussi.