Search

SiteMontescourt-LizerollesRue Paul-DemoulinAisneDateFévrier 2019 - Août 2020ÉquipeResponsable d’opérationDenis Maréchal, InrapTopographieSébastien Hébert, InrapCéramologieJulie Flahaut, Inrap, UMR 7041 « ArScAn »Julie Donnadieu, InrapVictor Visquenel-Schlosser, Université Toulouse Jean Jaurès Lors de la fouille de structures artisanales complexes, comme les fours de potiers, peu d’analyses s’attachent à l’interprétation des déchets de fabrication. Dans la plupart des publications, les fours s...

Ceramic traditions are a crucial element to interpret socio-economic change. Traditionally, this has been done through typological studies. Yet, to understand the transformations and spread of ceramic traditions in terms of social and economic processes and interactions between communities of northern Mesopotamia between the Ubaid and the Late Chalcolithic 1 and 2, we should look at how pottery was made. In this paper, I present the preliminary results of a technological study of ceramics from the Balikh valley in modern northern Syria. Building upon practice theory, I apply the chaîne opératoire approach to the analysis of assemblages from the sites of Tell Hammam et-Turkman, Tell Sawwan, and Tell Zeidan, and provide a detailed reconstruction of their manufacturing process. Based on these results, it appears that five different traditions were present at these sites in the period under analysis. The trajectories of development of these traditions raise intriguing questions with regard to the socio-economic context and emerging specialization in the Balikh valley. Résumé. C’est par l’identification des traditions céramiques que sont appréhendés les changements socio-économiques. Leur identification repose, traditionnellement, sur des comparaisons typologiques. Il est pourtant établi que pour comprendre les transformations et la diffusion des traditions céramiques en termes de processus sociaux et économiques, mais aussi d’interactions entre les communautés de la Mésopotamie du Nord entre l’Obeid et le Chalcolithique récent 1 et 2, il convient de s’intéresser davantage à leurs modes de fabrication. Sont ici présentés les résultats préliminaires d’une étude technologique des céramiques de la vallée du Balikh, dans le nord de la Syrie moderne. En s’appuyant sur la théorie de la pratique, le concept de chaîne opératoire est appliqué à des assemblages provenant des sites de Tell Hammam et-Turkman, de Tell Sawwan et de Tell Zeidan, dans le but de restituer précisément leur processus de fabrication. En s’appuyant sur ces résultats, cinq traditions ont été mises en évidence sur ces sites pour la période considérée. Les trajectoires de développement de ces traditions soulèvent des questions importantes concernant le contexte socio-économique et une forme émergente de spécialisation artisanale dans la vallée du Balikh.

The excavation between 2013‑2018 of the Ptolemaic fortifications at ‘Abbad and Bi’r Samut in Egypt’s Eastern Desert has yielded a wealth of new information about the networks of supply that supported Ptolemaic exploitation of the region’s resources during the third century BCE. The ceramic assemblages from the two installations reveal a diverse array of sources for the pottery supplied to the fort, which in turn suggests a wide-ranging web of economic and social connections between the fort’s inhabitants and the Egyptian countryside, as well as the Aegean. Notable among this data is the presence of a very large number of amphoras, used both as vessels for the storage and transport of water, and, in reuse, as funnels, ovens, piping and repositories for commodities stored in the forts. The amphora assemblage from both installations contains a limited range of imported Aegean amphora as well as many locally produced Egyptian amphoras in a variety of forms. Some of these local products precisely imitate contemporary and older Aegean types, while others present a distinctive local form that develops in the third century BCE. This repertoire demonstrates a mélange of attributes borrowed from imported types, but combined with new elements to produce an amphora that is neither imitative, nor entirely free from the influence of Aegean models. This process of consuming, imitating and transforming the amphora, as a transport and multi-use container, reveals the networks of economic connections that supported these desert outposts in the third century BCE. Les fouilles menées entre 2013 et 2018 dans les fortins ptolémaïques d’‘Abbad et de Bi’r Samut, dans le désert Oriental égyptien, ont livré une multitude de nouvelles informations sur les réseaux d’approvisionnement qui ont permis et favorisé l’exploitation ptolémaïque des ressources de la région au iiie siècle av. J.‑C. Les assemblages céramiques des deux forts révèlent une grande diversité d’origine pour les vases fournis au fort, qui suggère à son tour un vaste réseau de liens économiques et sociaux entre les habitants du fort et le reste de l’Égypte, ainsi que la mer Égée. Parmi ces données, il faut noter la présence d’un très grand nombre d’amphores, utilisées à la fois comme récipients pour le stockage et le transport de l’eau, et en réutilisation, comme entonnoirs, fours, tuyaux et silos pour les marchandises stockées dans les forts. L’assemblage d’amphores des deux installations contient une gamme limitée d’amphores égéennes importées ainsi que de nombreuses amphores égyptiennes produites localement, sous diverses formes. Certaines de ces productions locales imitent des types égéens contemporains ou plus anciens, tandis que d’autres présentent une forme locale distinctive qui se développe au iiie siècle av. J.‑C. Ce répertoire présente un mélange d’attributs empruntés à des types importés, mais combinés à de nouveaux éléments pour produire une amphore qui n’est ni une imitation ni entièrement exempte de l’influence des modèles égéens. Ce processus de consommation, d’imitation et de transformation des amphores, en tant que conteneurs de transport et à usages multiples, révèle les réseaux de connexions économiques qui soutenaient ces avant-postes du désert au iiie siècle av. J.‑C.

A Sallèles, une unité de production qui comprend un complexe global est exhumé. Toutes les phases artisanales, depuis l’extraction sur place de l’argile jusqu’à la cuisson et au stockage des produits de terre cuite, mais aussi un quartier réservé à l’habitat des potiers, y sont développées. L’histoire de l’officine, où s’est maintenue une même activité productrice d’Auguste au iiie s., connaît une augmentation des capacités de cuisson, une diversification des produits, partant des clientèles. Telle semble être la loi de son développement nullement linéaire puisqu’il accuse des périodes d’intense activité et d’autres de pose. At Salleles, a production unit comprising a whole habitat‑workplace complex has been uncovered. All the stages in pottery production, from clay digging on site to firing and storage of finished products as well as an area given over to dwellings for the potters are present. The history of this pottery, which was constantly in production from the time of Augustus until the 3rd century, is characterized by an increase in firing capacity, and a diversification of products and thus of clientèle. This development, however, seems to have been anything but linear, with spasmodic periods of intense activity followed by relative calm.

Le site de Sallèles-d’Aude fait l’objet depuis 1976 d’une fouille extensive menée dans le cadre d’une recherche sur fa production d’amphores de fa Gaule romaine. Les prospections et fa fouille, toujours en cours, ont en effet révélé un complexe de potiers qui regroupe un quartier d’habitation et un quartier artisanal, auquel ce volume est consacré, offrant toutes les phases de la fabrication céramique sur une période allant du 1er au IIIe s. ap J.-C. Sont successivement étudiées la stratigraphie et l’architecture des ateliers, l’organisation de l’espace et les productions. L’étude de ces dernières permet d’avoir désormais une référence d’origine et de chronologie pour une large gamme de matériels céramiques destinés à la construction, la cuisine, l’alimentation et l’emballage des denrées commercialisées. Ce travail, capital pour la connaissance des ateliers de potiers et fa vie artisanale et économique du Midi, déborde largement ce cadre et s’adresse à l’ensemble des spécialistes du monde romain. Since 1976 the Sallèles-d’Aude site has been the scene of extensile excavations in the context of research on the production of amphorae in Roman Gaul Prospection and excavations, which are still under way. Have uncovered a pottery complex including a dwelling area and a workplace, which is the subject of this hook showing all phases of pottery production over a period lasting from the 1st to the IIIrd century A D The stratigraphy and the architecture of the workshops. The spatial organization and the production are all examined in turn A study of the production provides references on origins and chronology for a wide range of ceramic products destined for building, cooking, food storage and the packing of foodstuffs for sale. This work, essential for those specialising in pottery workshops and the crafts and economy of Southern Gaul, goes beyond this framework and is of interest to all specialists in the Roman world.

Les productions répondent à une double demande concernant d’une part la construction, avec 18 catégories de matériaux, et d’autre part l’alimentation avec des objets consacrés à la cuisine ou à la consommation (37 types), et au transport des denrées : les amphores Gauloise 4 produites par milliers. Les pesons, voués aux activités de tissage, tiennent une moindre place. Chacune des catégories d’objets est définie par ses caractéristiques technologiques, ses dimensions et, suivant les cas, son poids et sa capacité. Un traitement statistique simple permet de mettre en évidence la présence de séries et de modules, et de repérer les évolutions dans le temps. La gamme des céramiques communes comporte une majorité de formes fermées, dont la fonction peut être parfois définie. Au reste, dans la plupart des cas, la contenance est calibrée sur une unité de volume courante pour un usage quotidien. L’ensemble riche et varié des productions céramiques de Sallèles‑d’Aude offre désormais une référence d’origine et de chronologie pour un matériel généralement mal connu. La création de l’amphore Gauloise 4, fait saillant de l’économie de la Narbonnaise, témoigne d’un renforcement de la viticulture qui s’oriente vers un commerce d’exportation régional et lointain. Production corresponded to a twofold demand, on one hand for building materials, of which 18 different types were produced, and cookery and food storage utensils and domestic wares (37 types) and recipients for transporting food : Gallic 4 type amphorae were made by the thousand. Balances, designed for use in weaving, were less numerous. Each category of object is classified according to its technological characteristics, its dimensions, and where appropriate its weight and capacity. Simple statistical analysis demonstrates the presence of series and modules, and indicates evolutions in time. The range of common ceramics is mostly hollow ware, whose functions can sometimes be determined. In most cases the capacity corresponds to a unit of volume in common use for everyday purposes. The rich and varied ceramics of Salleles‑d’Aude constitute as of now a reference for the study of origins and chronology in generally little‑known material. The creation of the Gallic 4 type amphora, a striking aspect of the Narbonne economy, bears witness to increased wine‑growing activity destined for an export trade with other regions and countries.

Dans le cadre d’une recherche sur la production des amphores en Gaule, la fouille de l’atelier de Sallèles-d’Aude s’est développée de façon extensive, à titre de référence dans un domaine encore presque inconnu. Dès lors se fixe une problématique élargie dont les deux lignes de force sont la diversité des productions liées aux besoins de la vie courante et aux exigences d’une agriculture spéculative, et l’organisation de la production dans un véritable complexe qui suggère un modèle nouveau, celui d’une unité peut-être autonome, capable de fournir une large clientèle. In the context of research into the production of amphorae in Gaul, excavations of the pottery production centre in Salleles-d’Aude have been considerably extended, serving as a point of reference in a domain as yet virtually unknown. This has led to a wider-scale investigation whose two main lines of inquiry are the diversity of a production linked to everyday needs and the demands of speculative agriculture, and the organization of production within a veritable complex which suggests the emergence of a new model, a unit which may have been autonomous, serving a wide clientele.

La mise à jour de la carte archéologique dévoile la richesse du tissu d’occupation du territoire qui donne naissance à l’atelier de potiers. Comprendre le site tel qu’il nous est livré à la fin du xxe s. nécessite de suivre son histoire, depuis l’Antiquité, au travers des documents d’archives qui jalonnent le devenir de ce terroir rural. L’économie de la fouille s’organise autour des prospections de surface (électrique, magnétique, cartographie des objets apparents) qui fournissent au préalable et dans d’excellentes conditions ici, une vision globale de l’architecture du site : un atelier important (2,5 ha), fortement structuré, où se juxtaposent et s’articulent un habitat, un centre artisanal (11 fours) et une carrière d’argile. Ce premier volume est consacré au quartier artisanal. Updating of the sites and monuments record has revealed just how rich has been the occupation of the site on which the production centre was built. Understanding the site as it appears to us now at the end of the XXth century implies tracing its history back to Antiquity through the archives marking the different stages in the development of this rural area. The work of excavation is organized around surface prospections (electric and magnetic surveys and mapping of visible objects) for which conditions here are excellent and which provide from the outset an overall view of the architecture of the site : a large workshop area (2.5 hectares), clearly structured, including and associating a settlement, a workshop (11 kilns) and a claypit. This first volume concentrates on a study of the production complex.

Le détail de l’analyse stratigraphique des divers bâtiments et cours conduit à dresser une synthèse globale de l’évolution du quartier, des environs du changement d’ère au iiie s. Cinq états sont distingués. A detailed stratigraphic analysis of the different buildings and courtyards leads to an overall synthesis of the evolution of the workshop from roughly the beginning of the era until the 3rd century.

Pendant plus de deux siècles, l’atelier connaît des transformations et parfois des mutations profondes. Elles touchent à l’aménagement de l’espace, à l’architecture de l’ensemble, comme à celle des fours et à leur capacité de production. Sont menées en détail l’étude des bâtiments et celle des fours dont la variété et l’état de conservation sont exceptionnels. Résumant les conclusions, des tableaux synthétiques montrent une évolution globale, orientée vers des constructions de plus en plus vastes : bâtiments, seuils, bassins de décantation, fours, en association avec la nature des productions et la quantité requise. During a period of more than two centuries, the production centre underwent various changes, some of them radical. These concerned spatial organization and the architecture of the entire unit, as well as that of the kilns, and their production capacity. A detailed study is made both of the buildings and of the kilns, which are exceptionally varied and well‑preserved. Conclusions are summed up in tabular form, and show an overall evolution tending towards larger and larger constructions : buildings, sills, puddling pits and kilns, in association with types and volumes of production.

Destinéà combler une lacune plus grave d’année en année depuis plusieurs décennies l’absence d’une source d’informations d’accès aisé sur l’une des productions tes plus célèbres et florissantes de la Gaule romaine, ce volume est le résultat de la collaboration de 40 archéologues Selon un programme proposé par une équipe de recherche du CNRS, deux types complémentaires de contributions ont été rassemblés : une série de 45 notices consacrées chacune à l’un des ateliers touillés ou prospectés et 15 rapports traitant soit de problèmes généraux de méthode ou d’histoire régionale. soit des relations avec tes fabriques périphériques de Suisse ou de la vallée du Rhin l’intérêt de ce recueil tient a la mise à jour d’un inventaire des sites et de l’histoire d’une "industrie" dont le dernier état datait de 1968 ; son originalitéà l’établissement d’un fichier documentaire des ateliers aux rubriques très diverses et à la prise en compte, pour la première fois systématique, des mêmes types d’informations pour tous les centres de fabrication This book is intended to fill a senous gap which bas become wider and wider with every year that passes : the absence of an easily accessible source of information about one of the most successful and flourishing enterprises of Roman Gaul. the terra siglata industry. The volume is a collective work by over forty different archaeologists Defined by a research team pi me CNRS, the work include two complementary sets of contribution: a series of 45 notices, each on dedicated to a particular workshop (some of the workshops have been extensively dug, others have only been prospected); a series of 15 reports, some address problems of general methodology and regional history, others are concerned with the relations with the workshops in Switzerland and the Rhine Valley. The major interest of this collection of papers is that it brings to us an up to date inventory of production sites (its predecessor dates from 1968). Its originality is to have established, for the first time, a uniform series of descriptions, one per workshop, covering a wide range of headings The same information is thus available for all the workshops in a form that allows valid comparisons to be made.

Groupe du Centre‑Ouest C’est en 1975 que C. Gendron (Bull. Soc. Ant. Ouest, 1977) utilisa, semble‑t‑il le premier, l’expression « groupe du Centre‑Ouest » : il qualifiait ainsi une production originale de vaisselle, lisse ou décorée au moule, propre apparemment à l’ouest et au nord‑ouest du Massif central. Ce sont, en effet, essentiellement les qualités techniques et esthétiques de ces produits qui permettent de les distinguer des céramiques issues des grandes fabriques arvernes ou rutènes. P...

On a longtemps pensé que les ateliers de céramiques sigillées du sud de la Gaule se limitaient à trois ou quatre et qu’ils n’avaient fonctionné qu’au ier s. de notre ère ou au début du iie. On en connaît aujourd’hui une quinzaine dont la production est datée entre 25 av. et 275 ap. J.‑C. (fig. 1, 2 et 3). Ils peuvent être divisés en trois groupes gravitant autour de Bram (Aude), de Montons (Tarn) et de La Graufesenque (Aveyron). • 1. Ateliers de sigillée dans le sud de la Gaule. Carte de rép...

Dinsheim ‑ Heiligenberg Les vestiges de l’atelier sont situés dans la commune de Dinsheim, département du Bas‑Rhin, arrondissement et canton de Molsheim, au lieu‑dit Brüschfeld‑Ziegelrain. Le site, qui se trouve à la limite du territoire de la commune, est dominé par la colline de Heiligenberg, commune voisine, ce qui explique que les historiens aient préféré donner à l’atelier le nom « d’officine de Heiligenberg » qui leur semblait plus évocateur. L’atelier est situé à flanc de coteau, à 208...

De 1972 à 1982, l’ensemble des recherches archéologiques entreprises sur les ateliers de potiers médiévaux en Uzége et dons le Bas‑Rhône a permis de situer le phénomène. Les découvertes qui font ici l’objet d’une analyse détaillée concernent surtout deux sites principaux : Bollène (Vaucluse) et Saint‑Victor‑des‑Oules (Gard). Les recherches comparatives réalisées sur les sites de Bollène ‑ Jonqueirolle, Saint‑Gilles‑du‑Gard et Saint‑Quentin‑la‑Poterie ne sont évoquées que partiellement, étant ...

Les graffites de La Graufesenque sont suffisamment connus pour qu’il soit inutile de les présenter longuement. Vous savez tous que l’abbé Hermet en a publié 42 en 1923 et en 1934, qu’Albenque, Aymard et moi‑même en avons publié 30 de 1931 à 1974 ; de 1975 à 1980 il en a été découvert 96 autres. Il va de soi que la publication de chacun d’entre eux exigeait qu’on se reportât aux 72 autres antérieurement connus pour en corriger ou en confirmer les lectures et l’interprétation. Il m’a donc paru ...

L’exposé qui suit se limite à la présentation des recherches effectuées dans le cadre de cette étude. Les techniques employées sont décrites sommairement afin de laisser une plus grande part à l’expérience réalisée ici. Une généralisation ou un élargissement de ces problèmes particuliers débouchant sur une méthode particulière n’ont pas été envisagés afin de rester en contact le plus possible avec la réalité découverte en fouille. 1.1. Découverte et redécouverte des sites étudiés La phase de ...

5.1. Buts et procédés de cuisson Les problèmes de cuisson qui conditionnent la construction des fours sont examinés ici sommairement. Le potier du Moyen Âge devait répondre à une certaine demande de la part de ses clients. Cet artisan devait déployer beaucoup de savoir quant à la conception, à la construction et à l’amélioration‑réparation de ses fours mais il était limité par les connaissances techniques de l’époque (variables d’une région à l’autre). Les caractères généraux de la cuisson (s...

On sait comment, à l’extrême fin de la République et au tout début de l’Empire, les centres potiers de Bram et de Narbonne puis ceux de Montans et de La Graufesenque, à l’instar des ateliers lyonnais, de ceux de Saint‑Romain‑en‑Gal et de certaines officines du Centre, ont participé à l’essaimage technologique en Gaule des ateliers italiques. On sait aussi que certaines de ces expériences méridionales ont rapidement avorté (Bram, Narbonne), alors que d’autres allaient connaître un essor fulgur...

Gueugnon L’atelier est situé à Gueugnon, département de Saône‑et‑Loire, arrondissement de Charolles, canton de Gueugnon, au lieu‑dit Le Vieux‑Fresne, à une altitude de 242 m. ■ Circonstances de la découverte et état du site La découverte eut lieu fortuitement lors du creusement d’une tranchée durant l’hiver 1965‑1966 : le premier four fut coupé en deux et un premier moule à sigillée fut exhumé par la pelleteuse. Depuis, des prospections magnétométriques effectuées par R. Scheib (Institut de g...

Sur le territoire helvétique les productions locales de terre sigillée, presque exclusivement lisse jusqu’au iie s. ap. J.‑C., apparaissent en même temps que les premières importations de vaisselle italique, au milieu de la deuxième décennie avant notre ère. Depuis la monographie que W. Drack lui a consacrée il y a quarante ans, on a pris l’habitude, sans doute contestable, d’appeler cette catégorie de céramique « imitations helvétiques de terre sigillée ». Au ier s. de n. è., près d’une cent...

Il existe dans la région helvétique au iie et au début du iiie s. des ateliers de potiers qui, comme en Gaule orientale, fabriquaient de la terre sigillée ornée de reliefs. On ne connaît avec certitude que les ateliers de Baden (dans le canton d’Argovie), antique Aquae Helveticae, et de Berne‑Enge. Dans les deux cas il s’agit de vici de grandeur moyenne dans lesquels on produisait déjà de la poterie au ier s. Outre les fours, les ratés de cuisson et les supports de cuisson, ce sont surtout le...

Ce groupe de production (fig. 1 et 2) comprend plusieurs ateliers répartis aux IIe, IIIe s. sur une vingtaine de km au maximum, principalement dans les vallées et les clairières et à la lisière des forêts argonnaises. Ces ateliers ont eu entre eux des liens plus ou moins étroits et la connaissance que l’on en a varie de l’un à l’autre suivant l’importance des travaux de terrain qui y ont été consacrés (qui vont des fouilles étendues aux prospections de surface ou au simple repérage) ; à la ré...

La naissance et le formidable développement de la production de céramique sigillée à Millau et à Montons, en des points du Massif central relativement éloignés des grands centres de romanisation, a suscité de multiples interrogations : pourquoi ce type d’implantation ? Existait‑il des ateliers « intermédiaires » entre Arezzo et La Graufesenque ? Comment une telle production s’est‑elle mise en place ? S’il est toujours difficile de préciser les modalités économiques et juridiques de ces implan...

Les résultats obtenus tout au long de cette première recherche appellent quelques remarques et réflexions d’ensemble pouvant orienter la poursuite de ce programme dans plusieurs directions bien déterminées. Avant 1972, la connaissance des ateliers de potiers médiévaux dans le midi de la France était très sporadique, essentiellement liée aux découvertes fortuites, et restait le plus souvent inédite. L’étude entreprise pour l’Uzège et le Bas-Rhône a été très longue à couse des nombreuses fouill...

Bram Les ateliers de Bram 9 sont situés dans la commune de Bram, département de l’Aude, canton de Fanjeaux, arrondissement de Castelnaudary‑Limoux, au lieu‑dit Cap‑de‑Porc, altitude de 132 m. Le site correspond au no 9 de la nomenclature établie pour les points du vicus de Bram ayant fait l’objet d’observations ou de fouilles. ■ Circonstances de la découverte et état du site Le site a été découvert en 1970 à l’occasion d’une prospection lors de travaux effectués à proximité de la gare de Bram...

L’histoire de la fabrication de la terre sigillée dans les ateliers du centre de la Gaule peut se diviser en cinq périodes : au début du ier s., le début de la fabrication et la première réussite, puis une récession, ensuite une reprise et une expansion au iie s., le iiie s., et enfin la disparition de la production vers la fin du ive s. ● 1. Ateliers de sigillée dans le centre de la Gaule. Carte de répartition par rapport au tracé (pour une grande part hypothétique) des principales voies ro...

Que savons‑nous de l’atelier I de Trèves ? Qu’un groupe de potiers avec un répertoire d’au moins 228 poinçons a produit environ 450 moules ; 317 se trouvent mentionnés dans ma publication. L’origine des potiers est inconnue ; leurs motifs décoratifs proviennent de différents ateliers (du sud, du centre et de l’est de la Gaule), mais ce sont les ateliers de Saturninus‑Satto qui en fournissent le plus grand nombre (32). Toutefois la facture des poinçons est relativement homogène, ce qui veut di...

Comme pour le chapitre précédent, seule l’expérience acquise au cours des recherches des ateliers de l’Uzège et du Bas‑Rhône a fait l’objet d’une analyse. Cette présentation n’a pas été orientée dans le sens d’un « manuel du parfait fouilleur de fours de potiers ». L’attitude changeante adoptée vis‑à‑vis des problèmes de fouille a été indiquée ici pour la réflexion et l’explication des résultats obtenus exposés à la suite. Il n’y a pas, en ce domaine, de recette universelle ; seul le terrain,...

Existe‑t‑il des groupes d’ateliers ? Nous connaissons dans le département de la Moselle six ateliers qui ont fabriqué de la céramique sigillée ; dans l’ordre de leur découverte, ce sont ceux de Chémery, Mittelbronn, Haute‑Yutz, Boucheporn, Metz et Eincheville. À la question posée, nous répondrons immédiatement par l’affirmative car il existe au moins un groupe : celui, très important, de Saturninus‑Satto qui, ainsi qu’il a été dit à plusieurs reprises, englobe les ateliers de Boucheporn, d’Ei...

Le sujet de discussion proposé ici, « Les lieux de production de la sigillée dans la Gaule du Haut Empire : implantations, productions, relations », implique une orientation spécifique. Nous avons choisi, en effet, de nous limiter à un type de produit, une céramique rouge, caractérisée par son engobe argileux vitrifié et sa cuisson en atmosphère oxydante, et, par voie de conséquence, à la période correspondant à sa fabrication en Gaule (du début de notre ère à la première moitié du iiie s.). ...

Entre 1970 et 1980, l’apparition des premiers micro‑ordinateurs rendit l’informatique plus aisément accessible aux chercheurs en « sciences humaines ». De fait, face à ces nouvelles machines, les mentalités évoluèrent rapidement au point de passer en quelques années d’une position d’indifférence ou de rejet à un engouement assez généralisé. Éclatement du pouvoir informatique Cependant, dans un tout premier stade de la diffusion de ces matériels, il n’était guère possible de travailler sans re...

● 1. Ateliers de sigillée dans l’est de la Gaule et la vallée du Rhin. Carte de répartition par rapport au tracé (pour une grande part hypothétique) des principales voies romaines. Notre étude des conditions dans lesquelles on a ouvert les ateliers de sigillée de la Gaule de l’Est reste limitée au territoire de la cité des Médiomatriques — correspondant pour l’essentiel à l’actuel département de la Moselle — car nous souhaiterions essayer de préciser dans quelle mesure des facteurs régionaux ...

En 1904 l’ouvrage fondamental de J. Déchelette — Les Vases céramiques ornés de la Gaule romaine — offrait un état des ateliers de sigillée connus en Gaule et en Rhénanie et établissait un répertoire de formes, de décors, de produits, de potiers. En 1920, l’Introduction to the Study of Terra Sigillata, publiée par F. Oswald et T.D. Pryce, compléta cette documentation par une classification synthétique des formes non décorées, établie à partir des principales typologies partielles : celles de D...

Les potiers de sigillée, qui s’établirent à Rheinzabern à partir de 150 ap. J.‑C. pour y fonder une des industries les plus florissantes au tournant des iie et iiie s., ont eu, chose assez curieuse, dans leurs répertoires de nombreux poinçons et moules étrangers provenant du centre et de l’est de la Gaule. Ce phénomène fera l’objet d’une analyse dans les pages suivantes. À cet effet, on distinguera dans le texte ci‑dessous les poinçons originaux étrangers dont la taille et les particularités ...

Centre de production de Lezoux Lezoux est situé dans le département du Puy‑de‑Dôme, arrondissement de Thiers, canton de Lezoux ; son altitude est d’environ 360 m. L’agglomération des potiers se trouvait implantée sur une bande de terrains argilo‑sableux orientée à peu près nord‑sud, dans une zone limitée entre une région de bosquets au relief vallonné, les Varennes, et la plaine limoneuse et fertile de la Limagne qui pousse des langues jusqu’au pied de ces terrasses. Lezoux se trouve à 26 km ...

Je n’entretiens plus avec la sigillée que des rapports épisodiques et je ne suis qu’un méditerranéen établi depuis peu dans l’est de la Gaule. Cette non‑familiarité avec le sujet peut cependant présenter aussi quelques avantages, en particulier celui d’une plus grande liberté d’esprit, qui, j’espère, ne passera pas seulement pour de l’iconoclasme ! Conscient de mes limites, j’ai abordé l’étude de cette disparition par la lecture, ou la relecture, de quelques classiques, et surtout par celle d...

Jacques Thiriot, chargé de recherche au CNRS, présente dans cet ouvrage les résultats de l’étude de terrain menée de 1972 à 1979 sur les ateliers médiévaux de poterie grise de l’Uzège et du Bas-Rhône, en particulier sur les sites de Saint-Victor-des-Oules dans le Gard (XIIe - XIIIe s.) et de Bollène dans le Vaucluse (XIIIe s.). Cette étude a permis la mise au point d’une méthodologie adaptée à la fouille et à l’interprétation de ces vestiges (fours et bâtiments) grâce à une analyse technique rigoureuse, ainsi que l’acquisition d’une connaissance exceptionnelle des structures de production de l’une des plus grandes officines médiévales du Sud-Est. Elle vient également compléter très utilement les données typologiques qu’ont fournies les poteries grises découvertes en fouille dans les centres utilisateurs, aussi bien en Languedoc qu’en Provence. Outre son thème peu traité pour la période médiévale, son originalité réside dans le recours systématique aux prospections géophysiques et aux méthodes scientifiques de datation, et dans l’utilisation d’une démarche ethno-archéologique permettant de mieux appréhender les traces de l’activité potière médiévale dans larégion. In this publication, Jacques Thiriot, a research worker with the CNRS, presents the results of the fieldwork carried out between 1972 and 1979 on the mediaeval grey pottery workshops of the Uzege and the Lower Rhone, in particular at Saint-Victor-des-Oules in the Gard (XIIth and XIIIth cent.) and Bollene in the Vaucluse (XIIIth cent.). During this work, a methodology adapted to the excavation and interpretation of the remains (ovens and buildings) was perfected, thanks to a rigorous technical analysis. It provided an exceptional insight into production methods in one of the largest mediaeval potter’s workshops in south-east France. It has also completed typological data based on pottery found during excavations in user centres, not only in Provence but also in Languedoc. Apart from the subject, rarely dealt with for the mediaeval period, the originality of the work lies in the systematic use of geophysical prospection and scientific methods of dating and in the application of an ethno-archaeological approach which gives a better understanding of mediaeval pottery activities in the region.

Jaulges‑Villiers‑Vineux Le site de Jaulges‑Villiers‑Vineux, dans le département de l’Yonne, se trouve à cheval sur le territoire de ces deux communes, arrondissements d’Avallon et d’Auxerre, cantons de Saint‑Florentin et de Flogny‑la‑Chapelle, aux lieux‑dits : Charmois, Épinottes, Bruyères. ■ Circonstances de la découverte et état du site Connu depuis toujours en raison de l’abondance des vestiges visibles à la surface des champs labourés, ce site a fait l’objet au début du siècle de quelques...

Attestés par des fours et des ratés de cuisson ■ Vidy LAUFER (A.). — La Péniche. Un atelier de céramique à Lousonna. Lausanne, 1980 (Cahiers d’archéologie romande no 20 (Lousonna 4)). GALETTI (G.). — Les Ateliers de céramique gallo‑romaine de Lousonna (Lausanne‑Vidy VD) : analyses archéologiques, minéralogiques et chimiques. J.S.G.U.F., 65, 1982, pp. 93‑132. PAUNIER (D.), KAENEL (G.). — Moules pour la fabrication de céramique sigillée à Lousonna (Lousonna‑Vidy VD). A.S. 4, 1981‑1983, pp. 120‑...

Il n’existe aucune synthèse complète sur les potiers gallo‑romains. Celles qui ont été tentées sont trop anciennes ou trop partielles, de toutes façons toujours trop techniques. Or, paradoxalement, lorsqu’un auteur souhaite prendre un exemple pour illustrer le dynamisme économique de l’Antiquité, sa potentialité productive, voire son organisation capitaliste, il va bien souvent le chercher chez les céramistes. Il est vrai que l’énorme masse des vases produits a de quoi surprendre et séduire, ...