1. Dévotions et représentations de l’Immaculée Conception dans les cours royales et princières du Nord de l’Europe (1380-1420)
- Author
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Séverine Lepape and Eléonore Fournié
- Subjects
Femme de l’Apocalypse ,Lancaster (John of) duke of Bedford ,Lancaster (John of ,Guyenne (Louis de) ,Monzon (Jean of) ,Charles V ,Creney (Michel de) ,lcsh:D1-2009 ,Ailly (Pierre d’) ,duke of Bedford) ,Charles VI ,Guyenne (Louis of) ,Lancastre (Jean de ,baiser d’Osée ,Osee’s kiss ,Woman of the Apocalypse ,Meeting at the Golden Gate ,Rencontre à la Porte dorée ,lcsh:History (General) ,duc de Bedford) ,Princes des fleurs de lys ,Lancastre (Jean de) duc de Bedford ,Creney (Michel of) ,Princes of Fleurs de Lys ,Monzon (Jean de) - Abstract
Si la question du débat théologique autour de l’Immaculée Conception est bien connue en France au xve siècle, force est de constater qu’il n’en est pas de même des pratiques dévotionnelles des laïcs à l’œuvre en faveur de la fête de la conception. Pourtant, à partir de Charles V, plusieurs éléments indiquent que les rois de France et leur entourage s’intéressent à la nouvelle croyance. Le prêche virulent du dominicain Jean de Monzon contre les partisans de la conception immaculée de la Vierge à l’Université de Paris en 1387 pousse le roi Charles VI à renvoyer son confesseur jacobin et de n’en plus choisir parmi l’ordre des Prêcheurs. Des théologiens champions de la défense de l’Immaculée Conception de la Vierge, comme Michel de Creney, Pierre d’Ailly ou Jean Gerson, clercs séculiers et formés au Collège de Navarre développent leur influence à la cour de France au début du XVe siècle. Si le contexte semble au sein de la cour royale être favorable à cette nouvelle croyance encore vivement contestée, peut-on en conclure que les artistes au service du roi et de ses proches élaborent une figuration de la conception immaculée de la Vierge ? Quelques éléments semblent l’indiquer. Un nouveau cycle autour de l’Enfance de la Vierge apparaît dans les livres d’heures manuscrits commandés par les grands laïcs de cette époque, représentant l’épisode de la Rencontre à la Porte Dorée mise en relation avec l’Annonciation mariale. La Vierge figurée sous les traits de la Femme de l’Apocalypse gagne également en importance tant dans les peintures des livres que dans les tableaux de dévotion réalisés pour Jean de Berry ou Louis d’Orléans. Ces nouveaux thèmes semblent indiquer, plus par leur mise en rapport avec ce contexte favorable que par leur contenu sémantique intrinsèque, que les artistes sollicités par le roi ou les princes des fleurs de lys se mirent à développer entre 1380 et 1430 des images de l’Immaculée Conception.Whilst the issue of the theological debate on the Immaculate Conception of the Virgin is well-known for the 15th century in France, the contemporary devotion of laymen for the feast of the Conception is not as much documented. Yet, from the time of Charles V of France, several sources indicate that Kings of France and their circle get interested by this new belief. When the Dominican Jean de Monzon preaches against the Immaculate Conception of the Virgin in the University of Paris in 1387, Charles VI decides to dismiss his dominican confessor and not to choose him any more in this order. Theologians in favour of the Immaculate Conception, such as Michel de Creney, Pierre d’Ailly or Jean Gerson, members of the secular clergy and trained in the College de Navarre in Paris, spread their influence at the French court in the beginning of the 15th century. If the context seemed to be at the royal court in favour of the new belief yet greatly disputed, were artists working for the King or his family encouraged to develop images representing the Immaculate conception of the Virgin? Several elements can make think so. A new iconographical cycle on the Virgin’s Infancy is created in Books of Hours commissioned by the powerful laymen of the time. It shows the episode of the Golden Gate linked to the Virgin’s Annunciation. The Virgin represented as the Woman of the Apocalypse is more and more painted, in manuscripts as well as in small devotional panels made for Jean de Berry or Louis d’Orléans. Those new themes seem to indicate, more by the connexion with the favourable context than by their intrisic meaning, that artists commissioned by the King or “Princes des Fleurs de Lys” created between 1380 and 1430 images representing the Immaculate Conception of the Virgin.
- Published
- 2012