In many animal species, chemical communication plays a major role in interactions between individuals, both at the intraspecific and interspecific levels (sexual selection, competition, predation, etc.). Although it is known that many pathologies are associated with changes in body odour, little work has been done on the ecological and evolutionary consequences of these phenomena. Moreover, most research on this subject concerns infectious diseases, suggesting for example an avoidance of contagion between individuals, but much more rarely cancers. This thesis aims to better understand how cancer processes (from pre-cancerous lesions to metastatic cancers) influence interactions between individuals through the changes in body odour that they cause. To conduct our research, we used a biological host/cancer model: the mouse/lung cancer. In addition to clarifying the role of cancer-associated odours in inter-organism interactions, this research project also aimed to identify the stage of cancer development at which olfactory changes are observable, with the applied objective of identifying possible early cancer biomarkers of medical relevance. On the applied side, we were able to observe odour changes very early in the development of the disease, from the onset of precancerous lesions, and several potential biomarker compounds were identified. Our results thus indicate that lung cancer in mice alters body odours early on, and that these can be detected both by chemical analysis and by using healthy mice as noses. These findings open up new research perspectives in the medical field. Regarding the impact of cancer on the behaviour of healthy conspecifics, our results suggest that the disease does not seem to play a role in the preferences of female mice, contrary to what is generally observed in the context of parasitism. This new field of study, which brings together chemical ecology and cancer, is only just beginning and many questions remain to be answered, particularly with regard to other interactions such as prey-predator, or in the case of transmissible cancers such as in the Tasmanian devil. This thesis opens up numerous research perspectives, both in the medical field and in fundamental biology.; Chez de nombreuses espèces animales, la communication chimique joue un rôle majeur dans les interactions entre individus, tant au niveau intraspécifique qu'interspécifique (sélection sexuelle, compétition, prédation, etc.). S'il est établi que bon nombre de pathologies sont associées à des modifications d’odeurs corporelles, peu de travaux ont été consacrés aux conséquences écologiques et évolutives de ces phénomènes. De plus, la plupart des recherches sur ce sujet concernent les maladies infectieuses, suggérant par exemple un évitement de la contagion entre individus, mais beaucoup plus rarement les cancers. Cette thèse vise à mieux comprendre comment les processus cancéreux (des lésions précancéreuses aux cancers métastatiques) influencent les interactions entre individus au travers des modifications d’odeurs corporelles qu'ils entraînent. Pour mener nos recherches, nous avons utilisé un modèle biologique hôte/cancer : la souris/cancer du poumon. En plus de clarifier le rôle des odeurs associées au cancer dans les interactions entre organismes, ce projet de recherche visait également à identifier le stade de développement du cancer à partir duquel les changements olfactifs sont observables, avec l’objectif appliqué de mettre en évidence de possibles biomarqueurs précoces du cancer présentant un intérêt médical. Concernant l'aspect appliqué, nous avons pu observer des modifications d'odeurs très tôt dans le développement de la maladie, dès l'apparition des lésions précancéreuses, et plusieurs composés biomarqueurs potentiels ont été identifiés. Nos résultats indiquent ainsi que le cancer du poumon chez la souris modifie de manière précoce les odeurs corporelles, et que celles-ci peuvent être détectées aussi bien par des analyses chimiques que par l’utilisation de souris saines comme nez. Ces conclusions ouvrent des perspectives de recherche dans le domaine médical. Concernant l’impact du cancer sur le comportement des congénères sains, nos résultats suggèrent que la maladie ne semble pas jouer de rôle sur les préférences des souris femelles, contrairement à ce qui est généralement observé dans le cadre du parasitisme. Ce nouveau domaine d’étude, qui réunit l’écologie chimique et le cancer, ne fait que démarrer et de nombreuses questions restent à élucider, notamment vis-à-vis d’autres interactions telles que proie-prédateur, ou encore dans le cas des cancers transmissibles comme chez le diable de Tasmanie. Cette thèse ouvre de nombreuses perspectives de recherche, tant sur le plan médical que sur le plan de la biologie fondamentale.