At the Pleistocene-Holocene transition, a very wide-spread phenomenon of ‘ technical globalization’ (Valentin, 2008) is proposed by certain archaeologists, based on the strong analogies existing between geographically distant lithic productions ([ Epi-] Laborian, Belloisian, Ahrensburgian or even Swiderian). Therefore, it is necessary to develop criteria to evaluate the actual degree of relatedness between these diverse traditions, which, nevertheless, differ sometimes in their lithic projectile implements. Do real similarities with regard to the knapping methods exist, what do they consist of, and what do they indicate as to the precise characteristics of the intended blades and bladelets ? Moreover, in what way are these methods and intentions distinct from what is known in the Late Federmesser-Gruppen (cf. Late Azilian) ? In this paper, we start describing the modes of initialisation and progression of the core reduction process in the Belloisian industries by re-examining in detail the lithic material recovered at Donnemarie-Dontilly, the study of which benefits from numerous refit complexes. At the beginning of the paper, we use this opportunity to briefly make some new palaeoethnographical comments that ask anew which function these curious Belloisian sites had. In order to study the industry from Donnemarie, we then propose a rigorous technological vocabulary which distinguishes between initialisation and progression of the reduction process and which takes into consideration the extent and the orientation of this progression. One hundred and eleven successful knapping operations are analysed from this perspective, with the most reliable information originating from quite complete refit complexes or cores the initial volume of which can be reconstructed. Rare but very significant strictly ‘ facial’ core reductions, clearly enlarged and dissymmetric progressions that no morphological limitation imposed, very flattened flaking faces during the last sequences are all significant options. They have sometimes been applied at the physical limits of blank detachment showing that the knappers often sought for particularly thin blades and bladelets (and with a tapered extremity, considering the frequent use of two platforms rapidly alternating). These options can also be found in the Belloisian assemblages of the Somme valley and of Normandy, which we have started to examine. Manifest affinities also exist with the Post-Azilian industries in western Central France, published by N. Naudinot (2010 and 2013) : incidentally, it is these observations that have inspired us to re-examine the Belloisian from this particular perspective. From now on, the study has to be continued well beyond that among other related industries of the Pleistocene-Holocene transition. In these industries, we wonder now if, in addition to their distal tapering, it is not the very frequent overall thinness of the regular blades and bladelets that is discriminatory. This quality would be related with both the enlargement towards flat surfaces and often very marginal detachments in contrast to the generally internal percussions in the Late Federmesser-Gruppen., Lors de la transition entre Pléistocène et Holocène, certains chercheurs soupçonnent un très vaste phénomène de «globalisation technique » (Valentin, 2008) vu les fortes analogies entre des productions lithiques géographiquement éloignées ([ Épi-] Laborien, «Belloisien » , Ahrensbourgien voire Swidérien). Il faut désormais trouver les moyens d’apprécier le degré de parenté réel entre ces diverses traditions qui diffèrent tout de même parfois par leurs armatures. Y a-t-il de réelles similitudes concernant les méthodes de taille, en quoi consistent-elles et qu’indiquent-elles sur les caractéristiques précises des objectifs laminaires et lamellaires ? En quoi ces méthodes et ces intentions se distinguent-elles par ailleurs de ce que l’on connaît dans l’Azilien récent (cf. Späte Federmesser-Gruppen) ? Dans cet article, nous commençons à décrire le mode d’initialisation et de progression du débitage dans les industries belloisiennes en réexaminant en détail celle qui a été recueillie à Donnemarie-Dontilly et qui a fait l’objet de nombreux remontages. Au tout début de l’article, on en profite pour quelques nouvelles brèves remarques palethnographiques reposant la question de la fonction de ces curieux gisements belloisiens. Pour aborder l’industrie de Donnemarie, on propose ensuite un vocabulaire technologique rigoureux distinguant initialisation et progression et prenant en considération l’amplitude et l’orientation de cette progression. Cent-onze opérations de taille réussies sont analysées sous cet angle, les informations les plus fiables provenant de remontages assez complets ou bien des nucléus dont le volume initial peut être restitué. À quelques très remarquables exceptions près – quelques exploitations strictement faciales – l’initialisation a généralement lieu sur la partie la plus étroite des volumes, ce qui est normal pour des productions de lames et de lamelles. Ensuite, la progression diffère selon le matériau concerné. Sur les volumes en silex tertiaire à section plano-convexe, la progression est vite élargie, très souvent de façon dissymétrique, par conséquent vers une surface large s’aplatissant vite. Or une progression symétrique était parfaitement possible sur un certain nombre de volumes s’ils avaient été mis en forme pour cela, si bien que le choix inverse prend valeur d’option avec comme conséquence la minceur des lames et lamelles les plus régulières. Sur les volumes en silex secondaire à section ovalaire, c’est une progression symétrique qui prédomine largement, ce qui est parfaitement logique, mais il y a tout de même plusieurs cas de nette dissymétrie à laquelle la morphologie initiale n’incitait pas du tout. Il existe aussi un certain nombre de nucléus sur lesquels nous n’avons pas pu reconstituer le mode de progression : ce qui est alors remarquable c’est l’aspect très aplati des surfaces de débitage lors des dernières séquences, celles-ci fournissant donc, quel qu’ait été le mode précédent de progression, des lames ou lamelles minces quand la percussion reste marginale. Ces dernières séquences ont été réalisées dans des conditions limites pour des débitages de produits allongés, cet aplatissement augmentant le risque de réfléchissement ainsi que la sinuosité des nervures guides, et diminuant donc la productivité en lames et lamelles. Cette prise de risques et ce sacrifice relatif de productivité sur des nucléus pourtant traités avec soin renforcent à nos yeux le caractère optionnel et donc distinctif de cet aplatissement répété. Cette recherche fréquente de lames et lamelles particulièrement minces (et à extrémité effilée vu l’usage fréquent de deux plans de frappe en alternance rapide) se retrouve dans les assemblages belloisiens de la Somme et de Normandie que nous avons commencé à examiner en y reconnaissant de plus les grands principes en matière d’initialisation et de progression évoqués plus haut. Dans ce domaine, il existe aussi des parentés manifestes avec les industries post-aziliennes du Centre-Ouest de la France publiées par N. Naudinot (2010 et 2013) : ce sont d’ailleurs ses observations qui nous ont incités à réexaminer le «Belloisien » sous cet angle particulier. L’enquête doit désormais se poursuivre bien au-delà parmi d’autres industries apparentées de la transition Pléistocène-Holocène. Dans ces industries, nous nous demandons donc maintenant si, en plus de leur effilement distal, ce n’est pas la très fréquente minceur générale des lames et lamelles régulières qui est discriminante. Cette qualité serait liée à la fois à l’élargissement vers des surfaces plates et à des détachements souvent très marginaux par contraste avec des percussions généralement internes dans l’Azilien récent., Valentin Boris, Weber Mara-julia, Bodu Pierre. Initialisation and progression of the core reduction process at Donnemarie-Dontilly (Seine-et-Marne, France), site of the Belloisian tradition. New interpretative key for comparisons with contemporaneous industries and Federmesser-Gruppen assemblages. In: Bulletin de la Société préhistorique française, tome 111, n°4, 2014. pp. 659-678.