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L'étalement urbain et les réseaux de transport engendrent de nombreuses conséquences sur le territoire. Ce sont notamment les sites ferroviaires, initialement installés en dehors des agglomérations, qui s'avèrent aujourd'hui problématiques, car entourés par une agglomération grandissante. Ces sites représentent souvent une barrière infranchissable à l'échelle de la ville. La désaffectation progressive des sites ferroviaires et industriels entre Renens et Lausanne et la planification d'une nouvelle halte REV (Régio Express Vaudois) à Malley permettent de densifier la ville sur elle-même, de solidifier la structure urbaine autour d'un réseau de mobilité performant. Partant de l'hypothèse qu'en réaffectant la ligne ferroviaire Renens-Flon en promenade de mobilité douce, l'espace initialement impénétrable, engendré par la ligne Renens-Flon et la ligne Renens-Lausanne, peut être aisément intégré au tissu urbain. Cette "promenade ferroviaire" constitue un élément essentiel du réseau de mobilité douce de l'agglomération Ouest lausannoise. En liant les points névralgiques du transport en commun - les gares CFF de Lausanne et de Renens et la halte REV de Malley - elle permet d'irriguer la zone entre-rails et les quartiers de part et d'autre du système ferroviaire. Ce travail propose donc de vérifier l'hypothèse par rapport au périmètre de la nouvelle halte REV de Malley.

L'urbain est un arrangement d'urbanités. L'urbanité est une affaire d'arrangements. Nous n'avons jamais été aussi proches les uns des autres et pourtant la ville qui se dessine ne semble plus représenter un idéal d'interaction sociale. L'urbain n'est plus ce qui recouvre la ville, il convient de parler d'essaimage des modes de vie urbaine. La question se déplace ainsi de la distinction ville-campagne à la compréhension des « façons d'habiter à une époque où l'on peut bénéficier partout des avantages dont ne pouvaient traditionnellement bénéficier que les populations agglomérées (Paul Claval). » Quel rôle peut jouer l'architecture dans l'esquisse de nouvelles formes d'urbanité ? S'inscrivant dans une politique territoriale axée sur la construction de la ville sur la ville, le quartier de Malley actuellement en attente d'un renouveau, accueille une nouvelle gare régionale. Saisissant l'opportunité, le projet s'installe le long des voies ferrées et cherche à réconcilier Malley avec ses infrastructures tout en faisant (re)découvrir les qualités paysagères et spatiales des lieux. Articulation entre les entités existantes et celles en devenir, le projet propose un glissement du sol, des voies ferrées à la rue, organisant la rencontre entre la topographie, la mixité et la densité. Tout en se pliant aux exigences d'un contexte difficile, le projet arrange et détermine selon sa position, le dessin d'une urbanité nouvelle dans l'Ouest Lausannois.

Ce travail s'inscrit dans les études et projets en cours sur l'agglomération lausannoise. Dans ce contexte, le secteur de Malley est identifié comme un site stratégique à développer en priorité afin d'accueillir une partie du développement de l'agglomération d'ici à 2020, soit environ 4000 habitants-emplois supplémentaires. Cette vision future pour Malley s'appuie sur plusieurs caractéristiques du site comme sa position centrale dans le tissu continu de l'agglomération, sa proximité avec le centre-ville qui en fait son prolongement naturel vers l'Ouest, ou encore la sous-exploitation de ses surfaces qu'il serait possible de valoriser. Malley est donc amené à devenir un nouveau pôle de l'agglomération, combinant mixité d'activités et densité urbaine. Afin de répondre à ces conditions futures, l'introduction d'une gare régionale est planifiée, en qualité de nouveau point d'arrêt dans un Réseau Express Vaudois en devenir. Cette implantation apporte de nombreux avantages au quartier en termes d'accessibilité élargie à l'échelle cantonale, de desserte performante en transports publics, et d'attractivité pour l'implantation d'activités nouvelles. S'inscrivant dans un site en complet "redéveloppement", le projet de gare s'élargit à la thématique des espaces publics et de leur mise en réseau afin de proposer une nouvelle structure de quartier.

Comment construire un centre dense et urbain au sein d’un quartier hétérogène? Situé en périphérie de Lausanne mais au centre de l’agglomération urbaine, le quartier de Malley est le résultat des contraintes économiques et sociales du XXe siècle. Entrepôts et services publics côtoient maisons individuelles et logements collectifs, formant un structure urbaine disparate à laquelle il manque une image urbaine propre. Malley est un site stratégique sur lequel la confédération et le canton de Vaud investissent dans le but de contrer le phénomène d’étalement urbain. Le développement de la zone est prioritaire, car la surface autrefois occupée par l’usine à gaz, mais abandonnée depuis 50 ans, est aujourd’hui une des friches urbaines les plus importantes de Suisse. Il est prévu que ce quartier devienne un centre urbain dense. Basé sur l’idée que la réalité est une référence incontestable, le contexte immédiat donne tous les éléments nécessaires au développement de la forme architecturale. Le projet propose de commencer par l’analyse du ressenti sur place. A hauteur d’œil, l’architecture mixte de Malley répète, miroite, et superpose, créant des “collisions” visuelles frappantes. L’assemblage de ces éléments devient une méthode permettant de créer une forme urbaine; la densification découle de la transformation et de l’amalgamation des modèles observés.

Création d'un atelier de décors et d'un théâtre en plein air dans le contexte existant d'un théâtre aménagé dans les anciens bâtiments de l'usine à gaz.

Le passage de l'enseignement secondaire à l'enseignement supérieur implique de s'adapter à un nouveau mode de vie; cette transition n'est pas ressentie pareillement selon que l'étudiant reste habiter chez ses parents, qu'il décide ou doive déménager avec des amis, de nouvelles connaissances ou seul. Pour ceux qui recherchent à recréer des liens sociaux, cette période est facilitée par la possibilité d'habiter dans une maison d'étudiants. Les Accords de Bologne laissent penser que les étudiants pourront être plus mobiles pendant et entre les cycles Bachelor et Master. Cette mobilité accroît le besoin de réinsertion dans un nouvel environnement et justifie donc d'autant plus la création d'un lieu de vie permettant l'échange et l'intégration tout en offrant un espace privé suffisant en chambre individuelle. Entre le centre de Lausanne, celui de Renens, le site des hautes écoles (UNIL et EPFL), les écoles spécialisées (la Manufacture, l'EPCL, l'ETML, l'ECAL) et potentiellement d'autres Hautes écoles de suisses occidentales (HES-SO) grâce à la prochaine construction de la gare régionale, le remaniement de la friche industrielle de Malley offre toute l'infrastructure d'une petite ville: mixité sociale, loisirs, offre culturelle et transports publics. Le fait que le développement de Malley aille dans la direction d'un éco-quartier permettra aussi de sensibiliser les étudiants au respect de l'environnement et à l'économie des ressources énergétiques.

Le quartier de Malley possède une vaste aire qui change rapidement d’aspect et qui formait, il y a peu encore, un tissu industriel très diversifié. Aujourd’hui, des réflexions à propos du futur de Malley poussent à redéfinir cette zone jadis active. En effet, même si l’ancien site industriel constitue un patrimoine important aux yeux des habitants, la Ville a l’ambition d’en faire un nouveau quartier d’appartements et de commerce dense d’ici 2025. C’est à ce moment précis qu’intervient le projet Tortuga qui considère le vide actuel du site comme une forme sensible pouvant accueillir de nouveaux modes de vie urbains. Le déjà-là de cet espace disponible est alors une tension vers quelque chose, une dynamique vers une autre réalité que le rien ou le conventionnel ne peuvent offrir. Un grand parc-place se développe à partir d’un geste fort qui l’organise en séquence d’éléments dans lesquels émergent des mouvements divers mais clairement reconnaissables. Le niveau du sol est pensé comme une portion de terre performative dédiée aux événements, aux jeux, aux manifestations, à ce qui nécessite un déplacement intense des usagers. Puis, au-dessus de l’ensemble du projet, une grille de pilotis suspend une barre-hôtel vitrée. Cette dernière complète le programme en intégrant des installations pour vivre et travailler : des espaces alternatifs organisés comme des galeries linéaires à chaque niveau. Avec ses étagères habitées et sa généreuse tapisserie urbaine, Tortuga prône l’invention de nouvelles manières de structurer le temps privé et social par la multiplicité des rythmes individuels et collectifs.

Le projet est issu d'une étroite collaboration entre deux futures architectes et un étudiant en génie civil. Cette approche interdisciplinaire répond à la nécessité grandissante de coopération entre architectes et ingénieurs dans le développement de projets de plus en plus complexes. Bien que ces deux disciplines territoriales aient un passé commun, la spécialisation des rôles, intervenue lors de la révolution industrielle, pose encore de nos jours des questions fondamentales. Il s'agit de définir le champ d'intervention et les interactions entre ces deux figures professionnelles distinctes: l'ingénieur et l'architecte. Le thème de la structure, de sa cohérence et de son expression architecturale sont au centre de nos préoccupations. Toutefois, nous avons élargi le cercle de nos réflexions aux différentes échelles urbaines qu'entretient un stade de hockey sur glace avec son environnement. En effet, une patinoire, en tant que structure d'accueil pour une masse importante de personnes, constitue un programme dont la gestion englobe une multitude de réflexions urbaines allant de la morphologie de la ville, de ses transports à l'adéquation d'un tel objet avec son quartier. Le programme englobe l'ensemble des services liés à l'utilisation de la patinoire qui est pensée comme une salle multifonctions pouvant également accueillir des concerts ou autre manifestations culturelles.

La colocation, cette nouvelle manière de vivre à plusieurs, ne bénéficie pas encore de typologie dédiée. Ce projet, situé à Malley, expérimente une architecture singulière, qui se veut caractéristique de la colocation. L'approche se fait par la déconstruction puis reconstruction des éléments types du logement conventionnel en un logement spécifique. Le plan est pensé comme une addition de bandes, chacune définie par son niveau de privacité: les chambres intimes, la galerie commune aux colocataires, la pièce de vie ouverte aux invités, la coursive ou terrasse partagée avec ses voisins et enfin les pièces joker et les circulations intérieures et extérieures communes à l'immeuble. Ces couches successives revêtent des caractères architecturaux, spatiaux et constructifs différents. Les habitants ont l'opportunité de se rencontrer au sein du bâtiment mais peuvent également emprunter un chemin plus direct grâce à un système de circulation secondaire. Du “co-working” et d'autres programmes collectifs reprennent l'idée principale de la stratification par niveaux d'intimité au rez-de-chaussée. La rue est un parc linéaire qui fonctionne également comme une couche additionnelle à l'échelle urbaine.

La transition caractérise le passage d'un état à un autre, par exemple d'une situation critique lorsque l'on perd son logement à un retour à une situation stable et durable. Le logement de transition s'adresse principalement à des personnes en situation de rupture socio-professionnelle, qui ont dû quitter leur logement. Hébergées temporairement chez des amis ou à l'hôtel, elles ne peuvent souvent pas recevoir ou se faire à manger. Elles peuvent avoir de la difficulté à s'approprier l'espace dans lequel elles vivent, à se sentir chez elles. Le projet agit comme une alternative à l'hôtel. Une structure temporaire s'implante de manière évolutive sur le site, un lieu lui-même en transition dans le quartier de Malley à Lausanne. Elle assure les connexions entre le quartier et le futur arrêt de tramway, situé en bordure de la parcelle. Cette structure métallique accueille des modules de logement en bois, composées de chambres et salles de bain, ainsi que des cuisines communes. Les occupants bénéficient d'un espace personnel qu'ils peuvent réellement habiter le temps de retrouver un logement fixe. La participation des occupants est sollicitée dans les différentes activités publiques mises en place sur le site: un “FabLab”, un restaurant, une crèche et des jardins potagers, ce qui peut faciliter une réinsertion professionnelle. Le programme permet également de loger des jeunes en formation. Sa mixité favorise les échanges avec le voisinage.

Le site de Malley avec sa friche industrielle est la cible d'une volonté politique claire de développement pour l'Ouest lausannois. Sa localisation à l'intersection des communes de Lausanne, Prilly et Renens lui confère une position déterminante en vue de la densification du tissu de l'agglomération urbaine. La première pierre de ce développement est la gare de Prilly-Malley, actuellement en construction, venant consolider l'accessibilité du site en transports publics. Le projet tend à développer un quartier majoritairement de logement, offrant une bonne mixité et une forte densité. Le processus de projet, intégrant dès les premières réflexions l'utilisation de l'outil paramétrique, permet le développement de perspectives nouvelles dans la planification urbaine et architecturale. “Ré-interrogation” des formes urbaines traditionnelles afin d'atteindre une densité de constructions à peu près égale à celle rencontrée dans le centre historique de Lausanne tout en offrant un confort d'habitation plus périurbain. La forme urbaine doit réagir et s'adapter aux différents contextes qu'elle rencontre et qui l'entourent (voies de chemin de fer, route, éléments à conserver, etc.) par des mécanismes d'ouverture, de fermeture et de dilatation.