1. Traitement du lichen scléreux vulvaire par photobiomodulation : étude préliminaire
- Author
-
Molva, Melissa, Thèses d'exercice et mémoires - UFR de Médecine Montpellier-Nîmes, Université de Montpellier (UM), and Pierre Emmanuel Stoebner
- Subjects
Score clinique ,Corticoïdes ,MESH: Prurit ,MILTA ,Photobiomodulation ,Lichen scléreux vulvaire ,MESH: Atrophie ,[SDV.MHEP]Life Sciences [q-bio]/Human health and pathology - Abstract
Contexte : le lichen scléreux vulvaire (LSV) est une pathologie d’étiologie inconnue entraînant un prurit, des douleurs, une atrophie et sclérose cutanée et favorisant le développement de carcinome épidermoïde vulvaire. Les corticoïdes locaux appliqués au long cours sont le seul traitement recommandé, mais exposent à long terme au risque d’atrophie cutanée et de surinfection. La photobiomodulation (PBM) est un traitement bien toléré qui a montré de bons résultats dans plusieurs pathologies dermatologiques et dans le syndrome génito-urinaire post-ménopausique. Le but de notre étude préliminaire était de tester la faisabilité, la tolérance et l’efficacité de la PBM dans le LSV.Méthodes : l’étude a porté sur 10 patientes. Le protocole thérapeutique de PBM (MILTA, MILTA-PHYSIOQUANTA, France) était celui habituellement utilisé pour traiter l’atrophie génitale ménopausique : les lésions de LSV étaient exposées à 6 séances de PBM de 20 minutes chacune, émettant des rayonnements laser NLPC, infrarouge, magnétique et LED, à la fréquence de 2 séances par semaine. L’efficacité du traitement et sa tolérance étaient évaluées par des scores basés sur les signes fonctionnels (SSF), les signes physiques (SSP), un score de qualité de vie (DLQI) avant PBM, un mois (M1) et 4 mois (M4) après la fin du traitement.Résultats : sept patientes étaient atteintes d’un LSV sévère. Aucune douleur ou sensation désagréable n’était rapportée lors du traitement. Les SSF, SSP et le DLQI moyens (13 +/- 3.64, 4.9 +/- 0.7, 8.3 +/- 2.23 respectivement) ont tous diminué à M1 (9.9 +/- 2.15, 2.9 +/- 0.8, 5.3 +/- 1.4 respectivement) et M4 (8.9 +/- 2.6, 4.3 +/- 1, 5.7 +/- 1.4 respectivement). Seule la diminution du SSP moyen à M1 était statistiquement significative (p = 0.02). Six patientes ont pu interrompre plusieurs semaines les corticoïdes locaux. L’atrophie génitale cutanéo-muqueuse était le signe clinique le plus souvent amélioré (n = 8 et n = 5 respectivement à M1 et M4). Quatre patientes sur dix présentaient une augmentation de leur SSF à M1 et/ou ré-introduisaient la corticothérapie locale avant M1. La ré-augmentation des scores d’évaluation moyens entre M1 et M4 suggérait une efficacité transitoire du protocole thérapeutique utilisé.Conclusion : nous rapportons la faisabilité et l’intérêt de la photobiomodulation dans le traitement du LSV. Ces résultats devront être confirmés par une étude de plus grande ampleur et par un essai randomisé comparatif vs corticothérapie en double aveugle. Un protocole thérapeutique adapté au LSV intégrant des irradiations initiales plus nombreuses et un traitement d’entretien pourrait également être évalué.
- Published
- 2020