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International audience; Despite the progress made in terms of gender parity regarding access to and staying in school in Africa, inequalities persist, as in Senegal, where the dominant social gender norms expose girls more than boys to a combination of family and social demands, between paid work and domestic work. Rather than limiting itself, as most existing programs do, to stopping students from dropping out or promoting access to school for girls from an early age, the Maison de l’Éducation (MDE) [House of Education] scheme, set up in 2014 in Ziguinchor by the Futur au présent [Future to Present] association, aims, by accompanying them throughout the elementary cycle, to enable girls who have already dropped out of school or who are too old to enter it normally, to return to public schooling. This article is based on a qualitative study of the individual paths of girls who have passed through the MDE scheme, in order to analyse its positive effects, but also to raise the question of its possible extension.; Malgré les progrès réalisés en matière de parité filles-garçons dans l’accès et le maintien à l’école en Afrique, des inégalités persistent comme au Sénégal où les normes sociales de genre dominantes exposent davantage les filles que les garçons au cumul de sollicitations familiales et sociales, entre travail rémunérateur et travail domestique. Plutôt que de se limiter, comme la plupart des programmes en place, à retenir dans le système scolaire des élèves à risque de décrochage ou à favoriser l’accès à l’école des filles dès le plus jeune âge, le dispositif de la Maison de l’éducation (MDE), mis en place depuis 2014 à Ziguinchor par l’association Futur au présent, vise, en les accompagnant durant tout le cycle élémentaire, à permettre le retour à l’école publique de filles qui en sont déjà sorties ou d’un âge trop avancé pour y entrer normalement. Cet article prend appui sur une étude qualitative des trajectoires individuelles des filles qui sont passées par le dispositif de la MDE, pour en analyser les effets positifs, mais aussi poser la question de sa généralisation possible.

À Abidjan, on remarque d’emblée l’intensité du travail féminin qui se déploie dans la vie domestique mais aussi dans l’économie informelle marchande, où sont concentrés les taux d’activité des femmes. En l’absence de politiques familiales et structures de garde d’enfants efficientes, en l’absence aussi d’équipements ménagers accessibles, il est impossible aux femmes d’assumer seules à la fois leur activité économique et les tâches reproductives. C’est pourquoi, dans l’ombre de ces travailleus...

International audience; Qu’elles exercent leurs activités hors ou dans l’économie formelle, la plupart des femmes actives des capitales ouest-africaines doivent se démener au quotidien, mobilisant leur temps, leur énergie et diverses techniques professionnelles et sociales pour se mettre ou se maintenir en activité. À Dakar, comment s’organisent-elles très concrètement sur les plans pratique et financier, mais aussi symbolique, pour articuler vie familiale et vie professionnelle, c’est-à-dire pour combiner tâches domestiques, care familial et activités rémunératrices?Ce chapitre propose de premiers éléments de réponse, en se plaçant du point de vue de femmes actives appartenant à différents milieux de la société dakaroise contemporaine.

Nait--on fille ou garcon ou le devient-on ? Comment se constituent les differences sexuees en matiere d’education, de jeux, de droits, de representations ? Quel regard portent les enfants sur leur condition de fille ou de garcon, comment sont-ils acteurs et actrices des dynamiques a l’œuvre a l’ecole, a la maison, au travail ? L’ouvrage revisite l’enfance et l’adolescence en prenant en compte le genre dans les processus de construction sociale. En divers lieux, sur des terrains situes en Afrique et en Europe, les auteurs croisent les regards, montrent comment se fabriquent les differences entre filles et garcons. Les experiences abordees ici montrent a quel point ces questions sont fondamentales pour comprendre le devenir des societes contemporaines.

Cet article porte sur une forme particulière de migration juvénile interne, généralement temporaire : celle de fillettes et d’adolescentes villageoises qui partent en ville pour y travailler comme aides familiales ou « petites bonnes ». De l’Indépendance aux années 2000, les mouvements entre la région nord-est et Abidjan font ressortir trois phases temporelles correspondant à trois formes distinctes de cette migration, et aux trois modèles d’embauche qui coexistent désormais dans la capitale économique ivoirienne, entre pratiques familiales « traditionnelles » de fosterage, louage des jeunes travailleuses migrantes par leurs gardiennes, et salariat domestique juvénile. On analyse ici les raisons de cette évolution, ses dérives, l’image qu’en ont les populations rurales, ainsi que les attitudes des jeunes filles face à un phénomène qui, toujours en expansion, se transforme et produit des transformations. This paper focuses on a specific, and often temporary, form of internal child migration: that of rural girls and adolescent girls moving to the city to work as family helpers or “little maids”. A longitudinal study of girls’ migration between the region of Bondoukou and Abidjan reveals that three distinct categories of child domestic workers have developed and today coexist. The practices surrounding the recruitment of rural girls and the way in which they are employed differ. One category is based on “traditional” kinship fostering; another on migrant girls being hired out by their urban guardian; and the third on a wage system for “little maids”. The analysis focuses on the reasons for this development and the shifts between these categories of child domestic workers, in order to explore how rural populations perceive the transformations and examine how rural girls’ attitudes to urban labour migration are changing and create change.

International audience; In contemporary Abidjanese society, most of domestic work is accomplished by female children and young girls less than 20. This ancient phenomenon of working “small maids” in urban households, as old as the origins of the city, has undercome major changes, especially those that derive from the economic recession in the Ivory Coast since the 1980s. In order to retrace the contemporary logics of the contribution of female children and young girls to urban domestic economy, the article retraces history of the market of female juvenile domestic service in Abidjan over the past 30 years. It analyzes the transition from a family-based logic of putting children to work to anonymous and more contractual logics of juvenile domestic salaried work. It stresses the diversity of situations and the complex phenomenon that, although unknown, represents an indicator of social change in Black Africa.; Dans la société abidjanaise contemporaine, la majeure partie du service domestique est effectuée par des fillettes et des jeunes filles âgées de moins de 20 ans. Phénomène ancien, repérable dès les origines de la ville, la mise au travail de « petites bonnes » dans les ménages urbains a connu d’importantes transformations, notamment sous l’influence de la récession économique qui sévit en Côte-d’Ivoire depuis les années 1980. Pour éclairer les logiques contemporaines d’une telle mise à contribution de petites et jeunes filles dans l’économie domestique urbaine, cet article retrace l’histoire du marché du service domestique juvénile féminin à Abidjan au cours des 30 dernières années. Analysant le passage de logiques familiales de mise au travail domestique des enfants à des logiques anonymes et plus contractuelles de salariat domestique juvénile, il met en évidence la diversité des situations et la complexité d’un phénomène qui, resté méconnu, représente pourtant un indicateur du changement social en Afrique noire.

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This article focuses on migrant children in West Africa in contexts where independent migrations during childhood constitute the norm rather than the exception. The article examines how the relative age and gender of a child influence his/her trajectory. It is based on the biographies of two young domestic workers – a girl in Cote-d’Ivoire and a boy in Burkina Faso. In describing their trajectories during the first eight to ten years of their migration to the city, this article shows that ideas surrounding age-appropriate work and the acquisition of new skills allow both girls and boys to increasingly exercise more power over their own lives. From these detailed trajectories it becomes clear that the dominant institutional categories, on the one hand, mask the diversity of activities of these very young migrants. On the other hand, they conceal the diachronic changes that take place in the course of their migratory work experience. Cet article porte sur les enfants migrants en Afrique de l’Ouest dans des contextes ou les migrations independantes dans l’enfance repre´sentent davantage la norme que l’exception. Il interroge comment l’age relatif et le sexe d’un enfant jouent sur sa trajectoire. L’article prend appui sur deux biographies de jeunes domestiques – une fille en Cote-d’Ivoire et un garcon au Burkina Faso. En decrivant leurs trajectoires au cours des huit a dix premieres annees de leur migration en ville, cet article montre comment les recompositions de leur entourage et’apprentissage de nouveaux savoirs permettent peu a peu aux adolescent(e)s d’exercer davantage de pouvoir sur leur propre vie. A partir de ces elements empiriques, nous constatons que les categories institutionnelles dominantes, d’une part, masquent la diversite´ des activite´s de ces tres jeunes migrant(e)s. D’autre part, elles occultent les changements diachroniques qui ont lieu au cours meˆme de leur expe´rience migratoire de travail.

This review examines refractions of children's rights in development practice from an anthropological point of view and considers the case of young domestic girls working in Abidjan. The author argues that child labour legislation and the children's rights perspective in Abidjan is permeated by patriarchal values that mask the exploitation of work performed in the domestic arena under the cover of (pseudo) kinship ties. The author contends that development programmes that target young domestic servants in a children's rights-framed approach risk obscuring situations where children are put to work and actually exploited.

This article tries to analyse the evolution over the past 40 years of children’s domestic work and its representations in urban Côte d’Ivoire, and, particularly, how these practices evolved from family work linked to educational processes, into the kind of wage work that exists today. Listening to the children themselves, the aim is to find out how the petites bonnes (young maids) perceive their situation as workers, how they make it their own and how they see their future.

L'auteure presente les premiers resultats d'une recherche realisee a Abidjan sur les enfants domestiques (principalement des filles) qui participent aux tâches domestiques et a certaines activites economiques a l'interieur de menages ou ne reside aucun de leurs deux parents geniteurs. Adoptant une approche de sociologie historique, cette recherche se veut en rupture avec la tendance qui consiste a definir les pratiques contemporaines comme des realites de crise. L'auteure tente ainsi de saisir l'ensemble des determinants qui agissent sur la mise au travail des filles dans la societe contemporaine. Apres une introduction sur la pratique traditionnelle de la circulation des enfants, elle suit les transformations du phenomene depuis 1960 sous l'effet des changements economiques et sociaux, en particulier dans le contexte de recession economique depuis les annees 1980. Mettant en evidence la transformation du travail des enfants des logiques familiales a des logiques salariales, l'auteure souligne que si l'heterogeneite des situations observees ne permet pas de parler en bloc d'esclavage, les cas de trafic d'enfants justifient l'appellation de formes contemporaines d'esclavage.

Présentation du dossier "Domestiques d'ici et d'ailleurs" de la revue "Travail, genre et sociétés"; International audience; Nées dans le sillage des Women’s Studies à la fin des années 1970, les recherches en sciences humaines et sociales sur l’emploi domestique sont fortement redevables des réflexions féministes sur la valeur économique de l’activité des femmes dans le foyer. La remise en question d’une certaine improductivité féminine fait très vite place à un nécessaire examen de la condition de « bonne à tout faire ». Les historiens, anglo-saxons puis français, seront les premiers à se pencher sur le sujet. Cependant, comme le soulignent Blandine Destremeau et Bruno Lautier [2002], dans leur introduction à un numéro thématique sur la domesticité, si l’on considère que le « travail fait par les employées domestiques est une des principales formes d’emploi féminin dans la plus grande partie du monde », le nombre des études scientifiques qui lui ont été consacrées reste très faible. Les auteurs identifient les deux raisons essentielles de cette occultation : le travail domestique se déroule dans la sphère privée à l’intérieur des murs du domicile, d’une part, et « il ne produit rien dans la comptabilité nationale » [Galbraith et Waring, 1996], d’autre part. En outre, il ne constitue pas un problème politique. Les quatre contributions présentées nous montrent quelques-unes des mutations silencieuses du service domestique en Europe, en Afrique et en Amérique Latine. À côté de transformations plus spectaculaires, comme celles liées aux migrations internationales ou au phénomène de traite des femmes et des enfants, cet emploi continue d’évoluer et de s’adapter aux changements sociaux, économiques et politiques, témoignant d’une vivacité qui est loin d’en faire une activité des temps passés.

Mélanie Jacquemin — Domestic work and child labour : the case of Abidjan (Ivory Coast.) Invisible for a long while or rendered as such, child labour is now in the spotlights due to the present focus on the extreme aspects of child-exploitation. In Ivory Coast, the phenomenon of little servants is undergoing significant changes, combining traditional educational practices through work with more recent wage concerns. Observing the diversity of situations suggests that indiscriminate abolition would be difficult ; regulating labour conditions and training of servants may be considered as options to predetermination and better perspectives., Jacquemin Mélanie. Travail domestique et travail des enfants, le cas d'Abidjan (Côte-d'Ivoire). In: Tiers-Monde, tome 43, n°170, 2002. Femmes en domesticité. Les domestiques du Sud, au Nord et au Sud, sous la direction de Blandine Destremau et Bruno Lautier. pp. 307-326.

International audience

The paper analyses the narratives of sixty-three sperm donor conceived adults in France and the United Kingdom about their connection with the donor. First, it examines the way in which anonymity produces a specific connectedness between donors and those they have helped to conceive. Secondly, it looks at the stories of encounters with the donor through first contacts, first meetings and the establishment of relationships over time. Finally, the relationships that are established (or not) more widely with the relatives of donor-conceived people and donors are considered. As a whole, the paper shows how these relationships emerge outside any existing reference point, leading their protagonists to build their limits and principles as they unfold., L'intervention propose une analyse des discours et récits de soixante-trois adultes conçu·e·s par don de sperme en France et au Royaume-Uni à propos de leur connexion avec le donneur. Elle construit un parcours examinant d'abord lla manière dont l'anonymat produit un mode relationnel particulier entre les donneurs et celles et ceux qu'ils ont permis de concevoir. Elle se penche ensuite sur les récits de rencontre avec le donneur à travers les premières prises de contacts, les premières rencontres et l'établissement de liens sur la durée. Enfin, les liens qui s'établissent (ou non) plus largement avec les apparenté·e·s des personnes conçues par don et des donneurs sont considérés. L'ensemble montre combien ces relations émergent en dehors de tout repère existant, amenant leurs protagonistes à en construire les limites et les principes au fur et à mesure qu'elles se déroulent.