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Inclusiveness in scientific research and innovation is more and more valued by many scientific institutions, as attested by the increasing visibility and displayed institutional support in favour of “citizen science”, “participatory science” and other forms of science involving in one way or another lay people. Could science benefit from being more inclusive and, in turn, could society benefit from a more inclusive science? The general aim of this chapter is to investigate how public participation may challenge and renew traditional epistemological and organisational features of scientific research, thereby providing a basis to assess the merits of public participation in this sphere. It will in particular offer epistemological arguments disqualifying common sources of resistance to public participation and discuss pending issues that need to be addressed if one wants to make a strong case in favour of public participation in science. In doing so, the chapter will (hopefully) contribute to going beyond an isolationist, decontextualised view of scientific developments and redefine the role that society is expected to play in new models of scientific research and innovation aiming at a better alignment of its outputs with society needs and interests.

Les philosophes analytiques s'accordent généralement pour dire que c'est Elizabeth Anscombe (1919-2001) qui, avec la publication de son ouvrage L'Intention (1957) a posé les jalons d'une philosophie analytique de l'action. Philosophe britannique, formée à Oxford, elle sera élève, puis exécutrice testamentaire de Wittgenstein ; elle a suivi ses cours à Cambridge dans les années 1940, puis reprendra sa chaire de philosophie en 1970. On pourrait dire que de Wittgenstein elle reprend la méthode, mais que les thématiques dont elle traite dans le cadre de sa philosophie de l'action sont largement issues des philosophies antique et scolastique, en particulier Aristote et Thomas d'Aquin. Vers la fin des années 1950, où elle publie ses premiers écrits sur l'action, ce sujet est alors beaucoup discuté en philosophie analytique, mais elle va proposer une approche originale, qui, tout en prenant soin d'échapper aux apories d'une conception qui tenterait de concilier les approches psychologistes et causales de l'explication de l'action, parvient à rendre compte de sa complexité en maintenant ensembles les diverses exigences de cette objet complexe. En effet, sans tomber, d'une part, dans un psychologisme extrême et, d'autre part, dans une réification des intentions ou de la volonté, Anscombe montre comment l'action, tout en étant généralement l'oeuvre d'un agent singulier possédant une volonté, des intentions et des désirs propres, est aussi quelque chose qui a véritablement lieu, non seulement comme événement physique (le cas échéant), mais plus largement comme ce qui a des conséquences dans le monde et qui par conséquent engage un agent. Elle tente d'articuler le niveau du simple événement brut (si une telle chose existe) à celui des circonstances plus larges qui viennent qualifier ce qui a lieu en invoquant notamment un cadre de conventions et de normes, un certain savoir pratique du sujet (de ce qu'il est en train de faire), etc. Selon elle on ne peut dissocier, comme le suggère parfois Davidson, ces deux niveaux d'analyse de l'action.

A critical account of Grice's so called "cognitive turn".; J'expose un point de vue critique sur le "tournant cognitif" pris par Grice

C'est à peu près simultanément, lorsque la question du langage était au coeur de la philosophie anglo-saxonne, que John L. Austin et Elizabeth Anscombe ont écrit sur l'action. Bien qu'elle n'occupe pas toujours la même place dans la pensée des deux auteurs, elle y occupe une place centrale dans leurs oeuvres respectives. Si Austin s'est d'avantage penché sur la question des actes de parole, ceci ne va pas sans un questionnement sur l'action à proprement parler. Anscombe, pour sa part, est souvent considérée comme le précurseur de la récente philosophie analytique de l'action avec la parution de L'intention, en 1957. Malgré des désaccords méthodologiques exprimés et une certaine inimitié, leurs intuitions respectives quant à la façon de traiter philosophiquement la question de l'action et surtout quant aux remarques qu'on peut en déduire sont souvent d'une ressemblance confondante. Ceci légitime sans doute une mise en parallèle de leurs visions de l'action. Ce que nous nous proposons d'effectuer dans cet article en mettant avant tout en avant les traits communs et saillants que nous avons repérés, afin de déployer autant que possible l'importance de leurs propos. Après avoir éclairé leurs divergences méthodologiques, notre propos se centre principalement sur une question qui les occupe tous deux, celle de la pluralité des descriptions de l'action, au regard de la lecture qu'en fait Donald Davidson. L'article vise à soutenir, contre l'ontologie davidsonienne de l'action, que ce qui permet de concevoir la pluralité des descriptions d'une même action ce sont les circonstances alliées au fonctionnement de ce qu'on pourrait appeler notre « grammaire de l'action » ou, plus simplement, nos façons de parler, notre discours sur l'action. D'une certaine façon, toute description d'action renvoie à une sorte de petit scénario qui légitime la qualification de ce qui se passe comme étant une action.

This paper claims that Austin’s so-called linguistic method is little understood and attempts to go beyond its received picture. It starts by commenting on Austin’s statement of method in “A plea for excuses” as a product of his metaphilosophical reflection. Then it discusses two main charges, conservatism and philosophical irrelevance, which have been levelled at Austin’s philosophical method, and rejects both. It claims that greater attention should be paid to Austin’s own proposal of naming his method “linguistic phenomenology” and develops a comparison between Austin’s linguistic method and Husserl’s epoché or phenomenological reduction, which shows that in both cases a “bracketing” operation takes place, while each of the two philosophers apply it to a different dividing-line.

L'action demande, pour être abordée, qu'on fasse certaines distinctions ; d'abord entre ce qui se passe et ce qu'on fait, mais aussi entre ce qui nous arrive (la balle me heurte et provoque un mouvement de ma tête) et ce que nous faisons (par exemple, « oui » de la tête). Ce qui soulève des questions sur la nature de l'action. Celles-ci concernent la spécifcité de l'action dans le monde des événements physiques, ainsi que ce qui individualise l'action, ce qui fait son unité ontologique, étant donné qu'une action peut s'inscrire dans le temps, être découpée en étapes (avoir des conséquences plus ou moins directes) et être décrite de diverses façons selon qu'on inclut ou non dans la description une partie de ses conséquences. Lorsqu'on s'interroge sur sa nature, l'action est alors prise comme un phénomène (naturel) dont il convient d'examiner les propriétés essentielles. Cette perspective n'a pas toujours été centrale dans la philosophie analytique, qui a d'abord favorisé une approche plus conceptuelle, centrée sur la notion d'action et ses liens à une forme d'explication par les raisons. L'idée alors défendue était qu'une des marques spécifiques de l'action est d'être l'objet d'explications invoquant des raisons d'agir, (l'explication causale valant plutôt pour les phénomènes sans agent). Ainsi, ce qui distingue les mouvements de la feuille qui ondule dans le vent du mouvement de la main qui écrit, c'est la possibilité d'expliquer le second par des raisons d'agir (par exemple : « je dois impérativement finir ce devoir avant ce soir »). La feuille n'a pas de raison propre d'onduler dans le vent ; en revanche, la force du vent cause son mouvement (on peut alors en donner une explication scientifique). Cette distinction a donné lieu à l'idée d'une certaine incommensurabilité, liée à des caractéristiques propres au langage ordinaire, entre explication par les raisons (propre à l'action) et explication par les causes (propre aux phénomènes sans agent, généralement naturels). Les défenseurs de cette distinction (parmi lesquels Wittgenstein, Anscombe, Ryle, Hampshire, Kenny, Melden) sont parfois qualifiés d'anti-causalistes. Ceux qu'on nomme les causalistes s'appuient généralement sur l'article de Donald Davidson, qui reste sans doute l'un des plus marquants de la courte histoire de la philosophie analytique de l'action, « Actions, raisons et causes » (1963). Le tour de force de Davidson est de parvenir à concilier l'idée que, bien que la spécificité de l'action soit marquée par son inscription dans un type d'explication par les raisons, ces raisons n'en forment pas moins des causes de l'action. Il soutenait que comprendre véritablement comment une action (c'est-à-dire, après tout, un événement du monde comme un autre) a pu se produire, c'est pouvoir en identifier la cause efficiente ; car, sans causalité,on ne pourrait pas rendre compte de l'émergence du mouvement physique que constitue l'action. C'est ainsi qu'a vu le jour l'opposition traditionnelle entre les causalistes matérialistes et les anti- causalistes. Les interrogations qui marquent la philosophie de l'action se distinguent ainsi de celles de la philosophie pratique en général (l'éthique et la philosophie morale) en ce qu'elles n'envisagent pas l'étude de l'action par le biais de ce qu'il serait raisonnable ou bon de faire, mais la prennent comme un objet d'étude moralement neutre en s'interrogeant sur ce en quoi consiste « faire quelque chose ». Ce qui ne signifie pas que la philosophie de l'action ne pourrait pas avoir de conséquences sur une théorie morale.

International audience

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Les Recherches philosophiques de Wittgenstein s'ouvrent sur une description de l'apprentissage du langage selon saint Augustin, permettant d'introduire la réflexion wittgensteinienne sur la compréhension et la signification. Cet apprentissage se fait sur le modèle de la corrélation entre un signe et un objet, offrant ainsi une conception de la signification intrinsèquement liée à la dénomination. D'une certaine façon, la signification se réduit alors au référent identifié par le mot, ou à sa dénotation. L'erreur de saint Augustin, d'après Wittgenstein, est de réduire le langage à la forme primitive qu'il prend dans cet exemple d'apprentissage, plutôt que de le concevoir dans la diversité de ses usages. Dès lors, l'apprentissage de la signification du mot correspond à l'apprentissage de son usage. L'association entre le mot et la chose n'est pas une compréhension, elle n'en est que le préliminaire. Cela sert également d'argument pour montrer que l'explication ostensive d'un mot ne peut êtreune véritable explication qu'une fois acquis l'apprentissage de ce qu'est une explication de mot. Or les confusions philosophiques naissent bien souvent de ce qu'on croit avoir expliqué la signification d'un mot dès lors que l'on a montré l'objet qu'il désignait. Dès lors, la signification du nom ne dépend pas du type d'objet qu'il désigne, mais du type de rôle que le mot-nom joue dans cet usage précis du langage. Ainsi, nous montrons qu'être un nom, ce n'est pas signifier une entité absolument simple, mais désigner une chose, qui dans ce contexte et dans cet usage de la parole, vaut comme simple et peut être identifiée comme telle au moyen de ce nom. Nous examinons par ailleurs comment, associant la rigueur de la règle à la souplesse des usages, la notion de jeu de langage restitue à la fois l'aspect vivant et mouvant du langage, sans ôter au sens sa capacité expressive et communicative.