Search

Les journées de septembre organisées annuellement par chaque département du Cirad pour ses agents basés en métropole et outre-mer avaient notamment prévu pour 1999 la tenue d'un atelier sur le thème " Elaboration de références technico-économiques et méthodes d'appui-conseil aux exploitations agricoles ". Celui-ci se proposait de faire le point sur les méthodes mises en ceuvre, après une année et demie d'existence, par le département Territoires, environnement et acteurs (Tera). En vue de cette rencontre, une consultation des agents en poste sur le terrain a permis de recueillir à la fois leurs expériences, leurs attentes et, éventuellement, leurs inquiétudes, les réponses obtenues mettant l'accent sur quelques spécificités d'un domaine d'activité axé sur la recherche-développement : en matière de terminologie, de démarche, de dispositif, de besoin en formation... Si certains agents ne semblent pas rencontrer de difficultés, il n'en est pas de même pour d'autres, cela pour des raisons d'ordre divers - perspectives de carrière au sein du Cirad, intérêt pour la recherche-développement, insuffisance d'expérience et/ou d'appui en la matière. Ces éléments militent en faveur d'une réflexion approfondie à mettre en oeuvre à l'échelon du Cirad, à commencer par le département Tera.

Les programmes THI et ERE du département CIRAD/TERA ont effectué en janvier 1999 une mission d'appui auprès du projet de recherche Riz Guinée forestière qui relève d'une action de coopération France-Guinée démarrée en août 1996. En charge de la promotion du développement de la riziculture pluviale et, pour ce faire, de la levée d'un certain nombre de contraintes situées au niveau de la conduite de la jachère et du fonctionnement de systèmes de production à dominante riz - café, ce projet se veut mettre en oeuvre une démarche originale de recherche participative intégrant effectivement au processus de recherche sur le terrain les différents partenaires du développement d'une part et les sciences agronomiques et les sciences sociales d'autre part. La mission a fait le point des actions de recherche engagées depuis le début du projet dans la perspective des réflexions en cours à l'IRAG et au CIRAD/TERA sur l'approche du développement par la recherche tant au niveau du système de production que de la région. Elle se situe également à une époque "charnière" du projet où l'IRAG finalise sa programmation à moyen terme (1999-2002) et celle du FAC-2ème phase (1999-2001). Un premier train de recommandations a pu être fait qui a été suivi d'un second au cours de missions du programme TERA/AF.

Une étude agroclimatique a été conduite afin de mieux connaître le climat de Mayotte, son évolution et sa variabilité sur l'ensemble de l'île et d'estimer les risques pluviométriques et leurs influences sur les pratiques agricoles (date de semis, récolte,...). Il s'agissait d'actualiser les connaissances sur les tendances d'évolution climatique avec des données plus récentes depuis l'étude de l'IRAT de 1981, et de préciser les dates de début et de fin de saison des pluies et de saison sèche sur les différentes zones de l'île et de mesurer le risque engendré par un semis précoce du maïs en début de saison des pluies. Basée sur l'utilisation du logiciel CIRAD "SARRA" (programmes "SARRAMET" et "SARRABIL"), elle a montré que la pluviométrie n'a pas subi d'évolution remarquable ces dernières années, la légère diminution actuellement observée semblant toute relative à l'échelle du temps climatique. Elle a montré également la variation des périodes optimales de semis qui existe pour le maïs entre les différentes stations et mis en évidence un risque quantifié qui peut être un outil intéressant de gestion des calendriers culturaux en lien avec les pratiques agricoles. Enfin cette étude a rappelé la pertinence qu'il y a à bien caractériser les différentes zones "agroclimatiques" de l'île, et à sensibiliser les différents acteurs en charge de l'agriculture - paysans, techniciens du développement, chercheurs - à l'utilité de l'agrométéorologie pour le développement d'une agriculture plus performante.

Dans le cadre d'accords de coopération de la France avec Sào Tomé e Principe, le CIRAD est intervenu de façon permanente dans ce pays depuis 1989 avec son programme CP-Cacao pour des recherches sur le cacao, ainsi que pour la réhabilitation du CIAT (Centro de Investigaçâo Agronomica e Tecnologica de Sao Tomé & Principe). A partir de février 1998, cette intervention s'est élargie, au travers de celle du programme TERA-Tropiques humides, au service "Recherche/Développement - Appui à l'agriculture familiale" du CIAT alors en cours de redéfinition. Cette mission a permis : (i) de faire le point de la coopération scientifique du CIRAD avec le CIAT à un moment où se préparait le renouvellement des financements AFD et FAC du CIAT et du PNAPAF (Programa Nacional de Apoio à' Promoçâo da Agricultura Familar, (ii) d'apporter, dans la suite de la mission d'un agro-économiste CIRAD-TERA, un appui technique à l'assistant technique ATD récemment affecté pour prendre en charge le service "R/D" du CIAT, prestataire de service du PNAPAF pour sa composante "R/D". A cette occasion, les deux programmes CIRAD, TERA/TH et CPICacao, ont réaffirmé conjointement leur intérêt pour poursuivre leur coopération avec le CIAT, et, à travers lui, avec les organismes en charge du développement, dont le PNAPAF

L'IRAT Comores a réalisé entre 1971 et 1977 une série d'études sur le milieu naturel dans lequel se situe et doit se développer l'agriculture de l'archipel des Comores, pays très peuplé ayant accédé récemment à l'Indépendance : - un inventaire des terres cultivables d'Anjouan, Grande Comore et Mohéli réalisé au 1/20 000, avec cartes au 1/50 000, selon la méthode de cartographie morphopédologique de l'IRAT par M. BROUWERS (1973) et Ed. LATRILLE (1975-1977), - une exploitation agronomique très détaillée des résultats de cet inventaire portant sur : - une révision de ces résultats pour accroître les surfaces vivrières par surclassement de terres inaptes selon les critères habituels de l'agriculture, - une étude agroclimatique pour l'identification et la caractérisation des contraintes liées au climat, à l'aide notamment d'une analyse fréquentielle des pluies, - des propositions de techniques anti-érosives, surtout pour la mise en valeur des terres surclassées (cultures sur pente), - une présentation des situations agricoles à même problématique de développement quant aux sols et aux climats. Le présent document concerne principalement l'étude " Exploitation Agronomique ". Celle-ci est précédée d'un rappel des résultats de l'Inventaire et accompagnée de nombreux tableaux, graphiques, schémas et photographies. Ces études mettent en évidence une vocation agricole certaine pour les Comores, orientée toutefois vers les cultures pérennes arbustives et arborées destinées à l'exportation. Leur vocation vivrière est beaucoup plus restreinte et exige pour satisfaire l'autosuffisance alimentaire du pays décidée par les autorités, le surclassement d'au moins les deux-tiers des terres vivrières retenues, ce qui exige la mise en oeuvre de techniques anti- érosives et culturales très spécifiques.