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La conchyliculture, et principalement l’élevage de l’huître creuse, Crassostrea gigas, constitue la principale activité aquacole française. Cette activité repose, en grande partie, sur le recrutement naturel de l’espèce qui assure 70% des besoins en jeunes huîtres (naissain) : cette activité de collecte s’appelle le captage. Les deux principaux centres de captage en France sont les bassins d’Arcachon et de Marennes-Oléron. Or, depuis une dizaine d'années, sur le bassin d'Arcachon, le captage devient très variable: à des années de captage nul (par exemple les années 2002, 2005, 2007) ou faible (2009, 2010, 2011) succèdent des années excellentes voire pléthoriques (les années 2003, 2006, 2008, 2012, 2013). A Marennes-Oléron, cette variabilité existe, mais s’avère beaucoup moins marquée. En outre, à la faveur du lent réchauffement des eaux, le captage peut désormais se pratiquer de plus en plus vers le nord. Ainsi, la baie de Bourgneuf, mais aussi la rade de Brest sont devenues, depuis quelques années, des secteurs où un nombre croissant d’ostréiculteurs pratiquent avec succès le captage, mais avec, là aussi, des irrégularités dans le recrutement qu’il convient de comprendre. Enfin, depuis la crise des mortalités de 2008, il se développe aussi sur l’étang de Thau une volonté de pratiquer le captage. Afin de mieux comprendre les facteurs de variations du captage, l’Ifremer a mis en place, à la demande du Comité National de la Conchyliculture, un réseau national de suivi de la reproduction : le Réseau VELYGER. Créé en 2008 sur fonds européens et financé désormais par la Direction des Pêches Maritimes et de l’Aquaculture, ce réseau apporte, chaque année, sur les écosystèmes cités précédemment, une série d’indicateurs biologiques (maturation, fécondité, date de ponte, abondance et survie larvaire, intensité du recrutement, survie du naissain) dont l’analyse croisée avec des indicateurs hydrologiques et climatiques permet progressivement de mieux appréhender les causes de variabilité du recrutement de l’huître creuse en France, modèle biologique et espèce clé de la conchyliculture française. Ce rapport présente donc les résultats 2013 de ce réseau d’observation et fait appel, pour la partie hydro-climatique, à des observations acquises par d’autres réseaux régionaux et nationaux. Il détaille toutes les caractéristiques par secteur du cycle de reproduction de l’huitre creuse : maturation et fécondité des adultes, période de ponte, abondance et survie des larves, intensité du captage et mortalités précoces. Il fournit ensuite une interprétation et une synthèse des résultats 2013 par secteur et à la lueur des résultats des années antérieures. Ainsi, pour l’année 2013, on retiendra les faits majeurs suivants : • L’année 2013 a été très contrastée. Un printemps particulièrement frais et généralement humide (mois de juin inclus) a fait suite à un hiver tardif alors que l’été a été ensoleillé et plutôt chaud. Les concentrations en phytoplancton ont été dans les normes avec toujours l’existence d’un gradient Nord-Sud : elles sont plutôt élevées en rade de Brest, baie de Bourgneuf et bassin de Marennes Oléron et plutôt faible dans le bassin d’Arcachon et l’étang de Thau. En outre, tout au long du printemps et jusqu’au mois de juillet, les températures de l’eau ont été toujours inférieures aux normales (excepté dans l’étang de Thau). • Ces conditions hydro-climatiques ont imprimé un gradient dans la maturation et la fécondité des huitres adultes avec un indice de condition très élevé en rade de Brest, en baie de Bourgneuf, et dans le bassin de Marennes Oléron et plutôt faible dans le bassin d’Arcachon et l’étang de Thau. En outre, le déficit thermique marqué jusqu’en juillet s’est traduit par une ponte très tardive sur l’ensemble des écosystèmes de la côte atlantique : par exemple, elle est survenue au 25 août en baie de Bourgneuf, ce qui constitue une valeur record. Malgré tout, quelques pontes partielles et asynchrones ont été observées sur certains écosystèmes en juillet. • Grâce à des températures très favorables en juillet et favorables en août, la plupart des cohortes larvaires présentes à cette période (rade de Brest, bassin d’Arcachon et étang de Thau) ont eu une survie normale à bonne (e.g. 0.2 à plus de 1 %), ce qui s’est traduit par un captage bon à excellent, avec une forte variabilité dans l’étang de Thau (cf paragraphe ci-dessous). Par contre, pour la baie de Bourgneuf et les pertuis Charentais, l’arrivée trop tardive des larves à la fin août dans une eau fraiche (< 20°C) n’a pas permis une survie favorable (autour de 0.01 %) ce qui s’est traduit par un captage tout juste modéré, faible voir nul selon les secteurs. • En conséquence, l’année 2013, se caractérise par un captage très variable géographiquement : « bon voire excellent » en rade de Brest (de 138 à 245 naissains/coupelle) et dans le bassin d’Arcachon (de 177 à 429 naissains/coupelle), modéré dans le bassin de Marennes-Oléron (de 25 à 52 naissains/coupelle) et faible en baie de Bourgneuf (< 5 naissains/coupelle). Ce rapport montre aussi que l’étang de Thau joue un rôle d’exception. Malgré une ponte d’intensité normale, des abondances de larves élevées et une bonne survie des cohortes, le captage 2013 y est très variable ce qui positionne l’étang de Thau en dehors du modèle de fonctionnement admis pour le cycle de reproduction de l’huître creuse sur la façade atlantique. Il semble que, sur ce site, la métamorphose constitue un verrou biologique qui peut être levé en utilisant des pratiques zootechniques adaptées à ce site particulier. Cette optimisation des pratiques zootechniques fait l’objet d’un projet régional : le projet PRONAMED.

This study (“Risco”), implicating both industry, socio-economic experts and biologists, was funded by the Regional Council of Brittany, for 3 years (2010-2012), to investigate about the causes of oysters (Crassostrea gigas) mortalities in the bay of Quiberon (South Brittany, France). The protocol including both a sonar and video visualization of the bottom, and a monthly survey of 15 experimental oyster structures, allowed to assess the risk due to predation. A clear spatial distribution of the predatory effect was evidenced, with starfish (Asterias rubens and Marthasterias glacialis) predominating in the North-East sector, and boring snails (Ocenebra erinacea and Pterophora inornata) in the South-Center area.. The main mortalities from these predators (3/4 from starfish and ¼ from oyster drills) occur in spring and summer. Mortalities by sea breams (Sparus aurata) were observed punctually. Management measures against predators appear essential to control this risk. However, another environmental factor, namely hypoxia, might be the main cause of oyster mortalities in 2006., L’étude « Risco » s’attache aux causes possibles de mortalités massives d’huîtres creuses, de toutes classes d’âge, enregistrées par les concessionnaires de baie de Quiberon (France, 56), à partir de 2006. Le protocole engagé en 2010, avec son volet expérimental fondé sur le suivi mensuel de 15 lots d’huîtres et son volet d’imagerie in situ par sonar et vidéo, permet d’éclairer en particulier le risque lié aux prédateurs. Une spatialisation très marquée de ce risque est mise en évidence, avec une zone à l’ouest relativement épargnée, une zone à l’est très affectée par les étoiles de mer (A. rubens, M. glacialis) et une zone intermédiaire à forte prédation de bigorneaux perceurs (O. erinacea, P. inornata). Entre ces deux groupes, la prédation est réalisée pour les ¾ par les étoiles de mer et pour ¼ par les bigorneaux. Les pertes maximales ont lieu au printemps (recrudescence d’étoiles de mer) et en été (efficacité maximale de prédation). La prédation par dorades, devenue très préoccupante ces dernières années, n’a pas pu être estimée. L’analyse met aussi en évidence l’importance des mesures d’entretien des parcs pour limiter l’incidence des prédateurs. Pour autant, la prédation n’est sans doute pas le facteur principal des mortalités de 2006, une piste environnementale basée sur le risque d’hypoxie étant explorée par ailleurs.

This study (“Risco”), implicating both industry, socio-economic experts and biologists, was funded by the Regional Council of Brittany, for 3 years (2010-2013), to investigate upon the origin of oysters (Crassostrea gigas) mortalities in the bay of Quiberon (South Brittany, France). Specific mortalities of adult oysters were recorded in this bay in 2006, whereas mortalities of one year old spat were observed since in 2008 in this bay as at a national scale. The experimental protocol in 2010, including a monthly survey of oyster batches at 15 experimental stations, allowed to assess the risk for one-year oysters, due to viral disease. A clear spatial distribution of this risk was evidenced, with a western area spared from contamination and mortality, and a central and north-east sector strongly affected. The virus analysis clearly demonstrate the responsibility of the OsHV-1 virus in the mortalities. The oysters on the bottom with a lower growth appear less sensitive to the viral disease than the surelevated ones. In order to interpret this spatial distribution, an epidemiological model has been tested : it is based on emission of virus from the stock of spat in surrounding farming areas, dispersion by the hydrodynamic conditions, and inactivation of the virus by solar radiation. The resulting simulations suggest that the contamination would be endogenous to the bay (from contaminated stocks of spat seeded nearby). A decrease of densities for rearing spat, as well as the seeding of non contaminated spat may be recommended., L’étude « Risco », labellisée Pôle Mer et financée par la Région Bretagne, mobilise à la fois des socio-économistes, des biologistes et des professionnels. Elle vise à comprendre et gérer les facteurs de mortalités massives d’huîtres creuses (Crassostrea gigas) enregistrées par les concessionnaires de baie de Quiberon (France, 56), à partir de 2006 sur les huîtres adultes et 2008 sur le naissain. Le protocole engagé en 2010, avec un volet expérimental basé sur le suivi mensuel de lots d’huîtres en 15 stations et des analyses pathologiques, a permis d’éclairer notamment le risque épizootique sur le naissain. Une spatialisation très marquée de ce risque a été mise en évidence, avec une zone à l’ouest relativement épargnée et une zone au centre et à l’est très affectée. Les analyses virales mettent clairement en évidence la responsabilité du virus OsHV-1 dans ces mortalités. Les huîtres élevées au sol, moins poussantes, seraient aussi moins sensibles à la mortalité virale que les huîtres élevées en surélévation. L’existence d’une zone quasi-indemne de contamination et de mortalité à cette échelle est inédite parmi les secteurs ostréicoles français, depuis 2008. Pour interpréter cette distribution spatiale de la contamination et des mortalités, un modèle épidémiologique a été testé : il s’appuie sur une émission de virus à partir des stocks de naissain estimés en 2010 (estran et eau profonde), une dispersion par les courants, et une inactivation du virus en fonction du rayonnement solaire. Avec le taux d’abattement viral retenu, les simulations suggèrent que la contamination serait majoritairement endogène à la baie (à partir de semis de naissain en place, contaminés). Les recommandations qui en découlent sont notamment d’introduire en baie du naissain non contaminé et de diminuer les densités de naissain.

The project “Risco”, supported by the “Pôle Mer” and funded by the Regional Council of Brittany, deals with specific risks of mortality of oysters, Crassostrea gigas, cultivated on the bottom, in a subtidal bay of South Brittany : the bay of Quiberon (56, France). Massive mortalities of oysters were reported in summer 2006 in this bay, exclusively located in the deep muddy area with a positive gradient eastward. A validated biogeochemical model was applied in order to simulate the dissolved oxygen over 2000-2006 : it revealed several episodes of hypoxia, more or less intense according to years, but with the same spatial distribution. This approach proved 2006 to be the most hypoxic year since 2000. The hypoxia was due to a rare conjunction of 3 factors : (a) a local upwelling generated by north-west winds, during a neap tide; (b) an abnormal high temperature of coastal waters; (c) probably an intense phytoplankton bloom in summertime. Due to the stratification induced, oxygen consumption near the bottom exceeded its renewal. The hydrodynamism of Mor Bras, at a larger scale, excludes any import of hypoxic water from the nearby “Baie de Vilaine”, whatever the wind or tide regime. The simulated hypoxia area fitted fairly well to the 2006 mortalities. In 2010, experimental oysters deployed at 15 stations and monitored monthly, exhibited also a lower growth rate in the same area, in spite of higher chlorophyll concentration. The application of a Dynamic Energy Budget (DEB) model to growth data confirmed the responsibility of hypoxia in abnormally slow growth rates. So hypoxia may be considered as a stressful factor limiting growth prior to mortalities. It may be concluded from our study that hydro-climatic and trophic conditions have the capacity to deplete oxygen in bottom coastal zones with possible consequences on biotopes and cultivated species: farm yields may be severely affected. This study will allow to manage more closely the commercial risk of shellfish farming at spatial and temporal scale., L’étude « Risco », labellisée par le Pôle Mer et financée par la région Bretagne, a révélé un facteur insoupçonné d’altération des résultats d’élevage ostréicole en baie de Quiberon (France, 56): l’hypoxie. Elle a ainsi fourni une explication convaincante des mortalités anormales observées sur les huîtres adultes l’été 2006. Le modèle biogéochimique appliqué sur la période 2000-2006 a mis en évidence plusieurs épisodes d’hypoxie d’intensité variable selon les années, mais très géolocalisés. Parmi eux, celui de 2006 s’est avéré exceptionnel, tant par son emprise spatiale que par son intensité. L’hypoxie de 2006 résulte de la conjonction rare de plusieurs phénomènes : (a) un upwelling local généré par des vents de nord-ouest en période de morte-eau ; (b) des eaux côtières anormalement chaudes ; (c) probablement un fort bloom estival de phytoplancton. Du fait de la stratification induite, la consommation d’oxygène au niveau du fond excède alors son renouvellement. Le secteur profond et envasé, à l’est de la zone concédée, est particulièrement affecté en raison de la géomorphologie de la baie de Quiberon. L’analyse du fonctionnement hydrodynamique à l’échelle du Mor Bras montre par ailleurs qu’il n’y a pas d’importation d’eau hypoxique depuis la baie de Vilaine, ceci quel que soit le régime de vent et de marée. La diminution de la teneur en oxygène dissous apparaît responsable de ralentissements de croissance des huîtres même en année peu hypoxique (comme 2010). C’est probablement le facteur explicatif des déficits de croissance marqués chez les huîtres au sol (par rapport aux huîtres en surélévation). En situation d’hypoxie extrême (année 2006), les huîtres des deux classes d’âge subissent des mortalités. Les huîtres d’un an paraissent plus affectées par le déficit d’oxygène, tant en croissance qu’en mortalité (étude 2010). Cette étude permet d’évaluer le risque d’hypoxie (sa probabilité d’occurrence, sa répartition géographique) et d’orienter les mesures préventives applicables en conchyliculture telles que la répartition des stocks en élevage ou l’entretien des parcs. L’incidence sur les peuplements naturels et les ressources exploitées, peut également être mieux prise en compte, à l’échelle du Mor Bras. Plus généralement, une meilleure connaissance des effets de l’hypoxie fournit des arguments en faveur du contrôle de l’eutrophisation (limitation des apports en nutriments par les bassins versants…).

La conchyliculture, et principalement l’élevage de l’huître creuse, Crassostrea gigas, constitue la principale activité aquacole française. Cette activité repose, en grande partie, sur le recrutement naturel de l’espèce qui assure 70% des besoins en jeunes huîtres (naissain) : cette activité de collecte s’appelle le captage. Les deux principaux centres de captage en France sont les bassins d’Arcachon et de Marennes-Oléron. Or, depuis une dizaine d'années, sur le Bassin d'Arcachon, le captage devient très variable: à des années de captage nul (par exemple les années 2002, 2005, 2007) ou faible (2009, 2010, 2011) succèdent des années excellentes voire pléthoriques (les années 2003, 2006, 2008, 2012). A Marennes-Oléron, cette variabilité existe, mais s’avère beaucoup moins marquée. En outre, à la faveur du lent réchauffement des eaux, le captage peut désormais se pratiquer de plus en plus vers le nord. Ainsi, la Baie de Bourgneuf, mais aussi la Rade de Brest sont devenues, depuis quelques années, des secteurs où un nombre croissant d’ostréiculteurs pratiquent avec succès le captage, mais avec, là aussi, des irrégularités dans le recrutement qu’il convient de comprendre. Enfin, depuis la crise des mortalités de 2008, il se développe aussi sur l’Etang de Thau une volonté de pratiquer le captage. Afin de mieux comprendre les facteurs de variations du captage, l’Ifremer a mis en place, à la demande du Comité National de la Conchyliculture, un réseau national de suivi de la reproduction : le Réseau Velyger. Créé en 2008 sur fonds européens et financé désormais par la Direction des Pêches Maritimes et de l’Aquaculture, ce réseau apporte, chaque année, sur les écosystèmes cités précédemment, une série d’indicateurs biologiques (maturation, fécondité, date de ponte, abondance et survie larvaire, intensité du recrutement, survie du naissain) dont l’analyse croisée avec des indicateurs hydrologiques et climatiques permet progressivement de mieux appréhender les causes de variabilité du recrutement de l’huître creuse en France, modèle biologique et espèce clé de la conchyliculture française. Ce rapport présente donc les résultats 2012 de ce réseau d’observation et fait appel, pour la partie hydro-climatique, à des observations acquises par d’autres réseaux. Il détaille toutes les caractéristiques par secteur du cycle de reproduction de l’huitre creuse : maturation des adultes, période de ponte, abondance et survie des larves, intensité du captage et mortalités précoces. Il fournit ensuite une interprétation et une synthèse des résultats 2012 par secteur et à la lueur des résultats des années antérieures. Ainsi, pour l’année 2012, on retiendra les faits majeurs suivants : • Après une année 2011 particulièrement sèche, l’année 2012 s’avère plutôt humide à partir du printemps avec un gradient Nord-Sud marqué. Ce gradient se retrouve dans les concentrations phytoplanctoniques : elles sont élevées en Rade de Brest et Baie de Bourgneuf, normales à faibles du Bassin de Marennes Oléron à l’Etang de Thau. En outre, jusqu’au mois de juillet, les températures de l’air et de l’eau sont tout justes dans les normes voire déficitaires pour les sites les plus au nord. • Ces conditions hydro-climatiques ont imprimé un gradient dans la maturation et la fécondité des huitres adultes avec un indice de condition très élevé en Rade de Brest, élevé en Baie de Bourgneuf, normal à faible du Bassin de Marennes Oléron à l’Etang de Thau. En outre, le manque de chaleur jusqu’en juillet s’est traduit par une ponte plutôt tardive sur l’ensemble des écosystèmes de la côte atlantique, à l’exception de la ponte en Baie de Bourgneuf qui a été très précoce compte tenu des conditions. A contrario, le Bassin d’Arcachon enregistre la ponte la plus tardive jamais observée sur ce secteur (au-delà du 15 août). A ce titre, le mécanisme du déclenchement de la ponte mériterait une attention particulière dans les années à venir. • Cela dit, grâce à un mois d’août favorable sur le plan thermique, les cohortes larvaires présentes à cette période ont eu une survie normale à bonne (e.g. 0.3 à 0.8 %), ce qui s’est traduit par un captage modéré à bon sur l’ensemble des secteurs de la façade atlantique. Il convient cependant de noter que la ponte trop précoce en Baie de Bourgneuf, qui s’est déroulée dans des eaux fraîches, n’a pas permis une bonne évolution de la cohorte larvaire (survie de 0.03 %) et le captage reste, sur ce secteur, faible à modéré en 2012. • En conséquence, l’année 2012, très différente de l’année 2011, se caractérise par un captage qualifié de « bon » dans le Bassin d’Arcachon (~230 naissains/coupelle), modéré dans le Bassin de Marennes-Oléron (~ 180 naissains/coupelle) et en Rade de Brest (~ 100 naissains/coupelle), modéré à faible en Baie de Bourgneuf (15 naissains/coupelle) et faible à nul dans l’étang de Thau (~ 5 naissains/coupelle). Ce rapport montre aussi que l’étang de Thau joue un rôle d’exception. Malgré une ponte d’intensité normale, des abondances de larves élevées et une bonne survie des cohortes, le captage 2012 y est très faible ce qui positionne l’étang de Thau en dehors du modèle de fonctionnement admis pour le cycle de reproduction de l’huître creuse sur la façade atlantique. Il semble que, sur ce site, la métamorphose constitue un verrou biologique qu’il convient d’étudier.

This report summarizes a list of husbandry experiments conducted between 2004 and 2007 so as to reduce the summer mortalities of the oyster Crassostrea gigas by farming practices. The Japanese technique so‐called “hardening”, based on nursing the young oysters (less than 1 year‐old) in intertidal areas with high air exposure, is tested and adapted. Significant improvements of survival rates (e.g. 60% survival instead of 40% survival rate) have been obtained by transferring the spat only a few month (between march and june‐july) on “high” inter‐tidal farming plots (up to 40% of mean air exposure time). In such conditions, growth is transiently reduced, but a compensatory growth seems to happen when oysters are transferred back on low concessions. Another means of reducing growth, by increasing the density of oysters per bag, was not successful in terms of survival. The physiological effect induced by “hardening” oysters remain to be cleared and the technique tested in other sites before large scale application. Its benefit needs also to be tested in the new context of epidemic disease striking oyster cultures in France, since 2008., Ce rapport récapitule les essais menés entre 2004 et 2007 pour tenter de réduire les mortalités estivales de naissain de Crassostrea gigas, par les pratiques zootechniques et notamment celle qualifiée d’endurcissement. Il s’agit de prégrossir les huîtres dans des conditions de forte exondation (exondation par coefficient de marée de 30‐40), avant de les remettre sur parc normal d’élevage au début ou en cours d’été. Plusieurs années de suite, sur le même site en amont de la rivière d’Auray (Bretagne Sud, France), des améliorations de survie très significatives ont été ainsi obtenues. Les meilleurs résultats correspondent à un endurcissement de durée limitée (3‐4 mois, entre mars et juin‐juillet), pour lequel le ralentissement de croissance semble pouvoir être compensé une fois les huîtres ramenées au niveau bas d’élevage. Une tentative d’obtenir le même gain en bridant la croissance par une augmentation de densité intra‐poche s’est révélée moins concluante. Ces essais méritent d’être testés ailleurs et dans les conditions de mortalités plus violentes observées depuis 2008.

L’ostréiculture constitue la principale activité aquacole française. Cette activité de quasi-monoculture, basé sur l’élevage de l’huître creuse, Crassostrea gigas, repose en grande partie sur le recrutement naturel de l’espèce qui assure 70% des besoins en jeunes huîtres (naissain). Or, depuis une dizaine d'années, dans les bassins d'Arcachon et de Marennes-Oléron, principaux centres de captage français pour l’huître creuse, la collecte du naissain ou captage devient encore plus variable qu’auparavant: à des années de captage presque nul (par exemple les années 2002, 2005, 2007) succèdent des années où il est surabondant (par exemple les années 2003 ou 2006). En parallèle, et probablement en raison du progressif réchauffement des eaux, la reproduction de l’huître creuse s’étend de plus en plus vers le nord de la France. Cette mutation écologique a permis aux ostréiculteurs des régions allant de la Baie de Bourgneuf jusqu’à la Rade de Brest de se lancer à leur tour dans l’activité du captage, mais avec là aussi, des irrégularités dans le recrutement qu’il convient de comprendre. Dans ce contexte et à la demande du CNC, l’Ifremer a donc initié, depuis mars 2008, un projet d’envergure nationale sur cette problématique: le projet Velyger (Observer, Analyser et Gérer la variabilité de la reproduction de l’huître creuse sur les côtes françaises). Or, il est connu que comme pour la plupart des poissons et invertébrés marins, le recrutement naturel de l’huître creuse (et donc l’activité de captage qui en dépend) est sous la dépendance des conditions hydro-climatiques. Pour une meilleure visibilité, ce projet a été construit selon les 3 actions complémentaires suivantes : Observer - Analyser - Informer. (1) L’action A ‘Observer’ a consisté à mettre en place, dès 2008, un dispositif complet d’observation de la reproduction de C. gigas sur les différents sites de captage de la côte française, qui sont soit des sites traditionnels (Arcachon et Marennes Oléron) soit des sites émergents pour le recrutement de l’espèce et l’activité de captage (Rade de Brest et Baie de Bourgneuf). Ainsi, sur 4 sites et chaque année, les 4 indicateurs clés suivants ont été suivis: Evolution de la maturation des populations adultes d’huîtres creuses - Abondance et développement des larves - Intensité du recrutement à l’automne - Caractéristiques hydroclimatiques associées à chaque site. (2) L’action B ‘Analyser’, basée sur les résultats du réseau d’observation et sur les données antérieures, a visé à identifier la chaîne de facteurs à l’origine du succès ou de l’échec du recrutement et à proposer un schéma quantitatif expliquant les performances du recrutement pour chaque site et années étudiés. Cette action repose principalement sur une thèse (Bernard, 2011) qui a démarré dès le début du projet en décembre 2007. (3) Enfin, l’action C ‘Informer’ a constitué la pierre angulaire du projet en fournissant, chaque été depuis le démarrage du projet en 2008 et via un site Internet spécialement dédié, un premier niveau d’information aux professionnels, sous formes de bulletins téléchargeables et de pages dynamiques, sur le cycle de reproduction de l’huître dans leurs bassins, pour chaque site atelier du projet : http://www.ifremer.fr/velyger. Ce rapport de synthèse présente donc (1) les résultats du réseau d’observation, (2) une série d’analyses permettant de mettre en évidence, pour chaque année et chaque secteur, la chaîne des facteurs en cause dans la performance du recrutement observé et (3) une vue générale du site Internet du projet. Enfin, une conclusion fournit un schéma de synthèse explicatif des performances du captage associé à des recommandations de gestion pour chaque secteur. En outre, il apparaît à l’issue de cette synthèse, que la partie « réseau d’observation » de ce projet constitue un outil d’avenir totalement opérationnel et particulièrement utile aux professionnels désireux de s’approvisionner en naissain naturel, dans le contexte de la crise ostréicole actuelle.

Créé en 1992, le réseau REPAMO (REseau de PAthologie des MOllusques) est un réseau de surveillance de la santé des mollusques marins du littoral français. Son activité s'inscrit dans le cadre de la Directive Européenne 2006/88/CE. Les objectifs du réseau sont de prévenir l'introduction et la propagation d'organismes pathogènes, en particulier ceux à déclaration obligatoire et de surveiller l'évolution de ceux déjà présents sur le territoire national. Ces activités font parties des missions institutionnelles de l'IFREMER. La surveillance assurée par le réseau vise en premier lieu les infections à déclaration obligatoire présentes en France, la bonamiose à Bonamia ostreae chez l'huître plate Ostrea edulis et la marteiliose à Marteilia refringens chez l'huître plate Ostrea edulis et les moules Mytilus edulis et M. galloprovincialis. Le secteur en attente d'agrément vis à vis de ces deux maladies est la zone X. En accord avec l'autorité compétente, il a été décidé de suspendre cette surveillance depuis 2007 (difficulté d'accès à la ressource et très faible densité en huîtres plates en zone X). L'étude des cas des hausses de mortalités a été poursuivie; le nombre d'évènements en 2008 est supérieur à celui de 2007 (57 évènements, 75 lots analysés, 28 constats rédigés). Des hausses de mortalités d'huîtres creuses (Crassostrea gigas) ont été recensées dans l'ensemble des bassins de production, principalement en période estivale. Au sein de cette espèce, le naissain et les huîtres juvéniles ont été principalement atteints, avec des taux de mortalité calculés pour ces catégories d'animaux particulièrement élevés (80 % à 100 % pour de nombreux lots). Des agents viraux (Herpès virus OsHV-1) et bactériens (Vibrio splendidus, V. aestuarianus, bactéries du groupe de V. harveyi) ont été détectés seuls ou en association dans de nombreux échantillons prélevés au cours des épisodes de mortalité en 2008. Des hausses de mortalités ont également affecté d'autres espèces de mollusques (huîtres plates, moules, coques, palourdes, flions tronqués), marquées par la détection du parasite protozoaire Marteilia refringens de type M dans des échantillons de moules et du protozoaire à déclaration obligatoire Bonamia exitiosa dans un échantillon d'huîtres plates en mer Méditerranée. En 2008, la surveillance zoosanitaire des populations élevées et sauvages de mollusques a visé à caractériser les espèces des parasites Bonamia chez l'huître plate Ostrea edulis dans les principaux sites français de captage et de production. Il ressort que le parasite Bonamia ostreae est présent sur tous les secteurs conchylicoles échantillonnés, en baie de Cancale, en rade de Brest et en baie de Quiberon. Le parasite Bonamia exitiosa n'a pas été détecté dans ces secteurs dans le cadre de la surveillance zoosanitaire des populations élevées et sauvages de mollusques menée en 2008. Les trois protocoles d'épidémiosurveillance ont été complétés par une étude particulière avec l'accord de l'autorité compétente. En 2007, faisant suite à la déclaration par l'Espagne et l'Irlande de cas d'infections à Candidatus Xenohaliotis californiensis chez des ormeaux d'élevage, il a été décidé d'effectuer une recherche de cet organisme à déclaration obligatoire (Organisation Mondiale de la Santé Animale) dans les ormeaux, Haliotis tuberculata, produits en France.

(subtidal on-bottom rearings), has been the year of the gestation for the RISCO-QB project (Risks in shellfish farming, in baie de Quiberon). Discussions with various potential partners have resulted in the project drafting with 3 main objectives : - estimation of the trophic capacity of the bay and adjustment of the rearing biomass, - impact of sediment nearness upon on-bottom technique and adjustment of the rearing practices, - appraisal of the impact of these 2 factors (trophic capacity and sediment nearness) on the budget of the farming companies and their consequences in the management of the mortality risk. Concurrently with the project writing, pre-studies, mainly methodological, have been conducted in the bay since 2007 in order to investigate the specific methodologies required by the subtidal on-bottom rearing technique and to provide basic data to the several-years study (2008-2012) of the RISCO-QB project : - Sampling of sediment (Nov. 2007) for granulometric and chemical (organic matter) analysis, - Physical and phytoplanctonical monitoring, in situ (probes), - Potential use of spatail remote detection for the seawater monitoring, - Comparative monitoring of mortality and growth of on-bottom and off-bottom oysters, - Investigations for a specific technique of stock sampling for the subtidal culture, - Setting-up of the project co-management., L'année 2007, faisant suite à de fortes mortalités d'huîtres creuses (Crassostrea gigas) en baie de Quiberon (élevage au sol en eau profonde), a été l'année de gestation du projet RISCO-QB (Risques Conchylicoles en baie de Quiberon). Des discussions avec les différents partenaires potentiels ont eu lieu tout au long de l'année 2007 pour aboutir à la rédaction quasi-définitive du projet début 2008 qui vise 3 objectifs principaux : - l'estimation de la capacité trophique de la baie et l'adaptation de la biomasse en élevage, - l'impact du sédiment sur l'élevage au sol et l'adaptation des pratiques d'élevage, - l'évaluation de l'impact de ces 2 facteurs (trophique et sédimentaire) sur les entreprises ostréicoles de la baie et de leur conséquence en matière de gestion des risques de mortalités. Parallèlement à la définition du projet, des pré-études, essentiellement méthodologiques, ont été mises en place en baie de Quiberon dès 2007 permettant de cerner les méthodologies particulières au contexte d'eau profonde et d'approvisionner en données de base l'étude pluriannuelle 2008-2012 du projet RISCO-QB : - Campagne de prélèvement de sédiment (nov 2007) pour analyse granulométrique et chimie de base (matière organique), - Suivi physique et phytoplanctonique du milieu, in situ (sondes), - Apport possible de la télédétection spatiale au suivi du milieu, - Suivi comparé de la mortalité et de la croissance des huîtres, au sol et en surélevé, - Recherche d'une méthode spécifique d'échantillonnage des stocks en élevage subtidal, - Mise en place du co-pilotage du projet.

The phenomenon of summer mortalities of the Pacific cupped oyster Crassostrea gigas is observed in France since the beginning of the 90's. These mortalities are classically associated to younger stages and summer temperatures and occur during the reproduction period of the animal. The studies undertaken during the project Morest (2001-2005), showed that a number of biological and environmental risks, the interaction of them induces lethal stresses for animals in physiological weakness, exists in summer. Among these risks, that which is withstood by the oysters bred close to the sediment proved to be significant in intertidal areas. In Quiberon bay (southern Brittany, France), the breeding practices of sowing oysters in deep water is thus likely to expose oysters to these adverse conditions. The follow-up of mortality operated on the leasing grounds of the bay indicates a large variability according to the bay sectors, as well in term of absolute level of mortality as of differential between oysters bred on the ground and in open water. In the same periods, experiments confirmed that the oysters bred close to the sediment showed different physiological parameters (maturation, index of vitality) and growth compared to those kept at an elevation of 60cm from the ground. However, the levels of mortality did not reflect these differences in 2003 and 2004. The existence of reduced compounds (sulphide and ammonia) inside the sediment, and their potential flux into the suprabenthic water is required to explain this sediment effect. The results show that the solid sediment of the bay of Quiberon is a potential source of these toxic compounds, which can be found in the water column. The sulphide and ammonia concentrations measured in the water column are however below their values of acute toxicity, according to the low values of mortality recorded in 2003 and 2004. Measurements of ecotoxicity of the sediment and water column showed generally low values, lower than those found in intertidal areas., Le phénomène des mortalités estivales de l'huître creuse Crassostrea gigas est observé en France depuis le début des années 90. Ces mortalités sont classiquement associées à des stades jeunes et des températures estivales et surviennent au cours de la période de reproduction de l'animal. Les études menées dans le cadre du projet Morest (2001-2005), ont montré qu'il existait, en période estivale, des risques d'origines biologiques et environnementales, dont l'interaction induisait des stress létaux pour des animaux en situation de faiblesse physiologique. Parmi ces risques, celui subi par les élevages à proximité du sédiment s’est avéré important sur estran. La pratique culturale des semis en eau profonde en baie de Quiberon (Morbihan) est donc susceptible d'exposer les huîtres à ces conditions défavorables. Le suivi de mortalité opéré sur les concessions de la baie dénote une variabilité importante selon les secteurs de la baie, tant en terme de niveau absolu de mortalité que de différentiel entre les huîtres au sol et en pleine eau. Expérimentalement, l'étude a confirmé que les huîtres élevées à proximité du sédiment présentaient des différences physiologiques (maturation, indice de vitalité) et de croissance par rapport à celles élevées en pleine eau. Ces différences ne se répercutent cependant pas, en 2003 et 2004, sur le niveau de mortalité. L'existence de substances réduites (sulfure et ammonium) dans le sédiment, et leur potentiel de diffusion dans l'eau suprabenthique a été recherchée pour expliquer cet impact du sédiment. Les résultats montrent que le sédiment consolidé de la baie de Quiberon possède le potentiel pour être la source de ces substances toxiques, qui peuvent se retrouver dans la colonne d'eau. Les concentrations de sulfure et d'ammonium mesurées en 2003 et 2004 dans la colonne d'eau sont restées en deçà des valeurs de toxicité aiguë pour ces substances, dans un contexte global de faible mortalité. Les mesures d'écotoxicité du sédiment ont montré des valeurs généralement faibles, et inférieures à celles mesurées sur estran.

Created in 1992, the REPAMO network (Network of mollusc pathology), is a national zoosanitary surveillance network of shellfish health status along the French coasts. Ils activities are in keeping with two European Directives, 91167/EEC and 95170/EC and are a part of the institutional tasks of Ifremer. The aims of the network are to prevent the introduction and spread of exotic pathogens and to sm'vey the evolution of notifiable pathogens already present in France. The network focused on the survey of listed diseases (bonamiosis and marteiliosis of flat oyster) in two areas under agreement process (Granville bed and zone X). In 2005, only samples of the Granville bed could be analysed due to the difflculty to obtain flat oysters (sparse oyster beds, beds no easy accessible). The notifiable parasite Bonamia ostreae was observed in two oysters of Granville bed; an inquiry was conducted and it revealed that oysters came from an area outside of the wild bed. In 2005, the study of abnormal mortalities has been carried on and the number of reported cases was lower than 2004. Mortality occurred mostly in summer and affected the main production areas. Majority reports concemed Pacific oyster, Crassostrea gigas. OsHV-1 was detected in several mortality cases of oyster spat like previous years. The notifiable parasite Haplosporidium nelsoni was frequentiy observed in 2005 but the detection frequency remains low (, Créé en 1992, le réseau REPAMO (REseau de PAthologie des MOllusques) est un réseau de surveillance de la santé des mollusques marins du littoral français. Son activité s' inscrit dans le cadre de deux Directives Européennes, les Directives 91 /67/CEE et 95170/CE. Les objectifs du réseau sont de prévenir l'introduction et la propagation d'agents pathogènes, en particulier ceux à déclaration obligatoire et de surveiller l'évolution de ceux déjà présents sur le territoire national. Ces activités font parties des missions institutionnelles de l'IFREMER. En 2005, la surveillance assurée par le réseau a consisté en un suivi des maladies à déclaration obligatoire présentes en France (la bonamiose et la marteiliose de l'huître plate). Cette surveillance est restreinte aux deux secteurs en demande d'agrément, le banc de Granville et la zone X. En raison de difficultés d'approvisionnement en huîtres plates sur ces deux secteurs (gisements épars et difficiles d'accès), seuls des prélèvements sur le banc de Granville ont été réalisés. Le parasite à déclaration obligatoire Bonamia ostreae a été détecté chez deux huîtres de ce gisement. Après enquête auprès des pêcheurs ayant réalisé les prélèvements, il s'est avéré que les huîtres avaient été prélevées en dehors des limites supposées du gisement. L'étude des cas de mortalités anormales a été poursuivie; le nombre de cas en 2005 est inférieur à celui de 2004. Les mortalités ont principalement eu lieu en période estivale et ont touché la plupart des bassins de production. La plupart des déclarations concernait l'huître creuse. Comme les armées précédentes, OsHV -1 a été détecté par PCR dans de nombreux cas de mortalités de naissain. Il est à noter qu'en 2005, le parasite à déclaration obligatoire Haplosporidium nelsoni a été observé de manière plus fréquente chez l'huître creuse contrairement aux années précédentes. Toutefois, sa fréquence de détection reste faible (inférieure à 1%). Des mortalités d'ormeaux ont été observées en Normandie comme ce fut le cas en 2004 ; elles ont touché les ormeaux des gisements naturels du nord Cotentin contrairement à 2004 où elles avaient essentiellement été observées dans des fermes d'élevage. Des agents pathogènes ont été détectés dans certains cas de mortalités anormales mais tous les cas ne peuvent pas être expliqués par la présence d'agents pathogènes. Des facteurs environnementaux, zootechniques et physiologiques peuvent également intervenir de manière directe ou indirecte dans les mortalités. Pour les armées 2004-2005, la surveillance zoosanitaire des populations élevées et sauvages de mollusques a ciblé les deux espèces de palourde, Ruditapes decussatus et Ruditapes philippinarum et particulièrement leur infestation par le parasite Perkinsus olseni. En 2005, 3 secteurs supplémentaires ont été suivis par rapport à 2004 soit un total de 9 secteurs étudiés. Une analyse globale des premiers résultats des deux armées d'étude a été faite mais reste à affiner. Il en ressort que Perkinsus olseni est présent sur tout le littoral étudié y compris en Manche. Les secteurs fortement infectés (bassin d'Arcachon, Méditerranée) en 2004 le sont également en 2005 ; en revanche, la prévalence apparente du parasite est très faible dans les Abers et en Charente Maritime. D'une manière générale, l' infestation par Perkinsus olseni est moindre sur l'ensemble des secteurs en 2005 comparé à 2004. Cependant, aucune mortalité de palourdes n'a été déclarée en 2004 et en 2005 ce qui pose des questions quant à l'impact réel de ce parasite sur les stocks de palourdes.

Created in 1986, the REPAMO network (Network of mollusc pathology), is a national zoosanitary surveillance network of shellfish health status along the French coasts. Its activities are in keeping with two European Directives, 91 /67/EEC and 95/70/EC and are a patt of the institutional tasks ofIfremer. The aims of the network are to prevent the introduction and spread of exotic pathogens and to survey the evolution of notifiable pathogens already present in France. The network focused on the survey of listed diseases (bonamiosis and marteiliosis of flat oyster) in two areas under agreement process (Banc de Granville and zone X). In 2004, no sample couId be analysed to these two areas because of the difficulty to obtain flat oysters (sparse oyster beds, beds no easy accessible).In 2004, the study of abnormal mortalities has been carried on and the number of reported cases is lower than 2003 which was a special year (summer heatwave in august). Mortality occured mostly in summer and the main impacted areas were South Brittany, Arcachon Bay and Normandy. Majority reports concerned Pacific oyster, Crassostrea gigas. Nevertheless, several abalone mortalities were recorded in abalone farms and in one abalone bed. Sorne pathogens were detected associated with mortality cases but ail the mortality cases could not be explained by the pathogens. Environmental, physiological, zootechnical factors couId play a direct or indirect part in reported mortalities. Since 2003, the pathogen detection during abnormal mortalities seems more frequent than the previous years; this increase can be explained by the network restructuring and the better reactivity of shellfish farmers. The new sampling strategy of zoosanitary surveillance of cultured and wild populations of shellfish was carried out and concerns for the years 2004-2005 the clams Ruditapes decussatus and R. philippinarum particularly their infection by the parasite Perkinsus olseni. This preliminary study showned that Perkinsus olseni is present in the main production areas of clams and that in some areas, clams can be strongly infected by the parasite. Meanwhile, no clam mortality was recorded in 2004, so the question of the Perkinsus olseni impact on the clam stocks can be asked., Créé en 1986, le réseau REPAMO (REseau de PAthologie des MOllusques) est un réseau de surveillance de la santé des mollusques marins du littoral français. Son activité s'inscrit dans le cadre de deux Directives Européennes, les Directives 91167/CEE et 95/70/CE. Les objectifs du réseau sont de prévenir l'introduction et la propagation d'agents pathogènes, en palticulier ceux à déclaration obligatoire et de surveiller l'évolution de ceux déjà présents sur le territoire national. Ces activités font parties des missions institutionnelles de l'IFREMER. En 2004, la surveillance assurée par le réseau a consisté en un suivi des maladies à déclaration obligatoire présentes en France (la bonamiose et la marteiliose de l'huître plate). Cette surveillance est restreinte aux deux secteurs en demande d'agrément, le banc de Granville et la zone X. En raison de difficultés d'approvisionnement en huîtres plates sur ces deux secteurs (gisements épars et difficiles d' accès), il n'a pas été possible d'effectuer des analyses cette année. L'étude des cas de mortalités anormales a été poursuivie; le nombre de cas en 2004 est légèrement inférieur à celui de 2003, qui avait été une année particulière d'un point de vue climatique (canicule en août 2003). Les mortalités ont principalement eu lieu en période estivale et ont touché la plupart des bassins de production, particulièrement la Bretagne sud, le bassin d'Arcachon et la Normandie. La majorité des déclarations concernaient l 'huître creuse, Crassostrea gigas et se sont concentrées sur une courte période (début juin à début juillet). De nombreuses mortalités d'ormeaux ont également été signalées à la fin de l'été dans les fermes aquacoles et 1 cas dans le milieu naturel. Des agents pathogènes ont été détectés dans certains cas de mortalités anormales mais tous les cas ne peuvent pas être expliqués par la présence d'agents pathogènes. Des facteurs environnementaux, zootechniques et physiologiques peuvent également intervenir de manière directe ou indirecte dans les mortalités. Depuis 2003, la détection d'agents pathogènes lors de mortalités semble plus fréquente que les années antérieures; cette augmentation de détection peut être entre autre liée à la restructuration du réseau et à une meilleure réactivité des professionnels. L'année 2004 a été également l'occasion d'appliquer la nouvelle stratégie d'échantillonnage concernant la surveillance zoosanitaire des populations élevées et sauvages de mollusques. Pour les années 2004 et 2005, cette surveillance cible les palourdes, Ruditapes decussatus et Ruditapes philippinarum, particulièrement leur infection par le parasite Perkinsus olseni. Des premiers résultats analysés, il ressort que Perkinsus olseni est présent dans tous les secteurs étudiés et que les palourdes de certains sites sont fortement infectées par ce parasite. Cependant, aucune mortalité de palourdes n'a été déclarée en 2004 ce qui pose des questions quant à l'impact réel de ce parasite sur les stocks de palourdes.

Since the outbreaks of the parasitosis with Marteilia refringens and Bonamia ostreae in the last 60's, the French production of the European flat oyster dropped from 20000 mT to less than 1500 mT currently, leaving the French shellfish farming in situation of virtually monoculture of the Pacific cupped oyster Crassostrea gigas. To sustain this traditional culture, Ifremer has developed, at the experimental level, a genetic selection for a better tolerance to Bonamia ostreae which led to an improvement of survivals. The transfer of these results to the business scale requires the control of the reproduction in hatchery and the adaptation of the cycle of production to the constraints of seedlings in deep water as practised in Brittany (France). That's why a project, cofunded by Ofimer (1), and intended to evaluate the technical and economic feasibility of the commercial production of tolerant flat oyster spats, was led between 2002and 2004 in partnership between Ifremer, a private hatchery (Vendée Naissain), the SYSAAF (2) and the SMIDAP (3).Spawning was obtained in 2002 by the Laboratory of Genetics and Pathology of Tremblade of Ifremer (Charente Maritime, France) from breeders descended from the experimental program of genetic selection. Average larval survival rate was 65% and the average settlement rate 40%. In experimental conditions, the contribution of the alga Tetraselmis suecica in larval phase led to an improvement of both survival and growth, which was not checked in commercial conditions. The pre growing step is essential in the cycle of production of Ostrea edulis to obtain asufficient size at seedling. This step, carried out in the Vendée Naissain facilities, does not seem to raise any specific problem, provided some decantation of water is met, if needed: the turbidity indeed is likely an element which blocks the growth in this species. The tolerance of the spat was assessed in both oyster bags in open water, and on the ground in deep water (8 m), as practised in the bay of Quiberon (Morbihan, France). Under these two conditions, the performances of the hatchery spat confirmed, after 2 years of breeding, the better tolerance acquired by the program of selection: the survival of tolerant oysters was 73,4% and 89,2% respectively on the ground and in bags, versus 33,6 and39,8% for the wild collected spat. The Bonamia infestation rate was estimated to 0% for the tolerant spat versus 20%for the wild one, at the beginning of the 3rd summer of breeding. This project pointed out the bottlenecks still existing in the commercial production of spat of this species and drew up, according to acquired knowledge, which could be a technically feasible production in commercial hatchery. (1) Office National Interprofessionnel des produits de la mer et de l'Aquaculture (2) Syndicat des Sélectionneurs Avicoles et Aquacoles Français) (3) Syndicat Mixte pour le Développement de l'Aquaculture et de la Pêche en Pays de la Loire ).

The "sedimentary risk" has been identified since the mid-nineties in the Marennes Oléron Bay. The proximity of the sediment (from 0 to 15cms) increases the mortality rate. Depending on the year, mortality can be 10 to 20 % higher than in "high" conditions (50 to 70cms). These zootechnic results, gathered since 1996 on the working site of Ronces – Perquis, lead to the research of a pathogenic agent or a toxic substance released by the sediment. Studies conducted between 2002 and 2003 [12, 18] did not allow the identification of any pathogenic agents and ruled out the infectious risk. In 2004, the chemical risk (sulphides, ammoniacal nitrogen) was studied on 4 sites (3 working sites + Quiberon). In 2004, the "on-bottom/off bottom" mortality model of the Marennes Oléron Bay was transferred to Auray, Quiberon and Bay of Veys. The sedimentary risk has been confirmed for the Bay of Veys and for Quiberon (?) but not for Auray where the lack of significant differences between 15 and 70cms could only be the consequence of the homogeneity of the water column on a more hierologically unstable site!, Le "risque sédimentaire" est identifié depuis le milieu des années 90 dans le Bassin de Marennes Oléron. La proximité du sédiment (0 à 15 cm) induit systématiquement plus de mortalité, et selon les années, de 10 à 20 % de plus qu'en condition "surélevé" (50-70 cm). Ces résultats zootechniques obtenus depuis 1996 sur les sites atelier de Ronces - Perquis conduisent à rechercher un agent pathogène ou une substance toxique libéré par le sédiment. Les études menées en 2002 et 2003 [12,18] ne permettent pas d'identifier d'agents pathogènes et éliminent également le risque infectieux. Le risque chimique (sulfures, azote ammoniacale) est étudié en 2004 sur 4 sites (3 sites atelier + Quiberon). En 2004, le modèle de mortalité plat-table du Bassin de Marennes Oléron est transposé sur Auray, Quiberon et Baie des Veys. Le risque sédimentaire est confirmé sur la Baie des Veys et sur Quiberon (?) mais pas sur Auray où la question se pose de savoir si l'absence de différences significative entre 15 et 70 cm ne serait pas du à l'homogénéité de la colonne d'eau sur un site hydrologiquement plus perturbé !...

The REPAMO network (network ofmollusc pathology), created in 1986, ensures the survey of shellfish health status along French coasts according? to European Directives 91/67/EEC and 95/70/EEC. The aims of the network are 1 - to prevent the introduction and spread of exotic pathogens, 2-to study the means to decrease the impact of pathogens already present and to survey their evolution. In 2003, the REPAMO network focused on the survey oflisted diseases (bonamiosis and marteiliosis) in two areas under agreement process (Banc de Granville and zone X) and on the study of abnormal morlalities. Number of reported abnormal morlalities has increased in 2003. This rise can be partly explained by the recent network restructuring, but also by the summer heatwave and associated indemnity claims for farming calamity. More than half of mortality cases were reported in summer. The main impacted areas were Brittany, Charente, Mediterranean and in a less purpose the North and Normandy. Majority of reports concerned Pacific cupped oyster, Crassostrea gigas. Nevertheless, more cockle and mussel mortalities were recorded this year. These species seem to be less resistant than Pacific cupped oyster to high temperatures. Some of Crassostrea gigas spat mortalities were attributed to the OsHV-1 herpesvirus. Bacteria from the genus Vibrio could be isolated from Crassostrea gigas batches bred in closed structures. Some gametocytosis cases were reported in cupped oysters more frequently than previous years. Its impact is unknown but vigilance towards this disease must be increased in the future., Le réseau REPAMO (REseau de PAthologie des MOllusques), créé en 1986, assure la surveillance de l'état de santé des coquillages du littoral français métropolitain en réponse aux Directives Européennes 91/67/CEE et 95/70/CEE. Les objectifs du réseau sont de prévenir l'introduction et la propagation d'agents pathogènes exotiques, en particulier ceux à déclaration obligatoire et d'étudier les moyens de diminuer l'impact des agents pathogènes déjà présents tout en surveillant leur évolution. En 2003, la surveillance assurée par le réseau REPAMO consistait en un suivi des maladies à déclaration obligatoire présentes en France (bonamiose et marteiliose) dans les deux secteurs en cours de demande d'agrément (banc de Granville et zone X) et à l'étude des cas de mortalités anormales. Le nombre de cas de mortalités déclarés apparaît en hausse en 2003. Cette augmentation s'explique en partie par la restructuration du réseau en 2002, mais aussi par l'épisode caniculaire estival et les demandes d' indemnités pour calamité agricole associées. Plus de la moitié des cas de mortalités anormales est déclarée au cours de l'été. Les principaux secteurs concernés par ces déclarations sont la Bretagne, la Charente, la Méditerranée, et, dans une moindre mesure le Nord et la Normandie. La majorité des déclarations concerne l' huître creuse, Crassostrea gigas. Cependant, d'avantage de mortalités de coques et de moules ont pu être enregistrées cette année. Ces espèces ont semble-t il moins bien résisté que l'huître creuse, aux fortes températures enregistrées au cours de l'été. Certains cas de mortalité de naissain d'huître creuse ont été attribués au virus OsHV-1. Des bactéries du genre Vibrio ont pu être isolées sur des lots d'huîtres creuses provenant principalement de structures d'élevage fermées telles qu 'écloseries-nurseries. Des cas de virose des gamètes ont pu être relevés plus fréquemment que les années précédentes chez l'huître creuse. Son impact reste inconnu, mais la vigilance s'impose vis-à-vis de cette maladie pour les années à venir.

This study is the second part of a former report rapport Ifremer DRV/RST/RA/LCB/2002-08 dealing with rearing methods, growth and mortality performances, and problems encountered by the oyster farmers from Quiberon Bay (2800 ha of leases) : the first report relied on a survey achieved in july 200l, about 18 oyster farmers, and 2 diving campaigns (july and october 2001) on 2 years old oyster batches from the same farmers. Il is now completed by a last campaign of diving in october 2002, on 7 parcels out of the 18, still bearing the initial oysters. The analysed enterprises vary in particular by the location and depth of their concession inside the bay, but also by their rearing scheme : a majority favours seedings with 18 month old oysters or more, according to prices and availability of oysters supplies. This part of the study provides in particular a tool of profitability simulation, based on technical (growth, survival) and economical (prices of different oysters categories) hypothesis. Theses references may be used in ecosystem studies or long run monitoring of the area., L'étude fait suite à un premier rapport Ifremer DRV/RST/RA/LCB/2002-08 sur les méthodes d'élevage, les performances de croissance-mortalité et les problèmes rencontrés par les éleveurs d'huîtres creuses de la baie de Quiberon (2800 ha concédés), qui s'appuyait sur une enquête réalisée en juillet 2001 auprès de 18 exploitants, et 2 campagnes de plongée (juillet et octobre 2001) sur des semis d'huîtres de 2 ans des mêmes concessionnaires. Le complément est fourni par une dernière campagne de plongée en octobre 2002, sur les 7 semis parmi les 18 encore en place à cette date. Les entreprises étudiées se différencient par leur outil de production et en particulier l'emplacement de la concession en baie de Quiberon, mais également part le schéma d'élevage : une majorité privilégie les semis d'huîtres de 18 mois ou plus, en adaptant leurs approvisionnements aux disponibilités et prix du moment, mais certains sèment préférentiellement du naissain ou des huîtres de 2 ans. Cette étude fournit en particulier un outil de simulation du schéma d'élevage le plus profitable économiquement, en fonction des performances techniques (survie, croissance) et des prix des différentes classes d'âge. Ces acquis constituent une base de référence pour une analyse du fonctionnement de l'écosystème ou un suivi à plus long terme.

Le milieu marin est un milieu difficile à appréhender car composé d'un ensemble d'organismes et d'écosystèmes caractérisés par des conditions de fonctionnement tout à fait originales et souvent difficiles d'accès. Ces spécificités peuvent être attribuées à la structure spatiale du milieu marin, qui à bien des égards, diffère du milieu terrestre. En effet si les notions de barrières géographiques sont une réalité concrète pour les organismes terrestres, elles restent rarement identifiées en milieu marin (PALUMBI 1994). Dans un tel environnement, les organismes présentent des cycles de vie souvent mal connus, notamment ceux qui associent phase benthique et phase planctonique. L'étude de la structure génétique des populations, dans un espace aussi ouvert aux échanges et aux flux migratoires permet de mieux comprendre l' histoire biologique d'une espèce. Il apparaît en effet qu'une description de la variabilité génétique des populations naturelles et de son organisation permet d'approfondir considérablement la connaissance de mécanismes directement liés à l'organisation et l'évolution des espèces (migration, mutation, sélection, dérive). D'autant qu'il est désormais possible de s'appuyer sur des marqueurs moléculaires neutres et hautement polymorphes comme les microsatellites. D'une manière plus globale, la caractérisation de cette variabilité intervient au sein même des problématiques de gestion des ressources génétiques concernant notamment les populations soumises à une exploitation économique.

Le Bassin ostréicole de Marennes-Oléron, et globalement la Charente-Maritime, sont marqués depuis les années 80 (Héral, 1986), par un net recul des rendements de production qui engendrent une diminution de la rentabilité économique et un accroissement des coûts de production. La démonstration de la surcharge biologique du Bassin de Marennes-Oléron est faite depuis 1985. Cette situation a évolué depuis cette date, par une diminution des cheptels en élevage et par une augmentation des cheptels sauvages ce qui a abouti à des plans d'entretien et de restructuration du DPM. Cependant, la situation défavorable pour la majorité des zones charentaises en terme de croissance-production est annuellement confirmée, depuis 1993 au moyen des réseaux de croissance régional (Le Moine, 2000) et national REMORA (rapports nationaux annuels de 1993 à 2000). L' objectif principal de ce programme n'est pas de développer une technique produire plus, mais pour produire mieux à des coûts plus compétitifs La possibilité de développer des cultures au large constitue un des éléments d'une meilleure gestion spatialisée des élevages conchylicoles, visant à désaturer les élevages sur estran. Initié en 1993 et repris en 1995 et 1998, le projet d' élevage et de suivi expérimental de culture d'huîtres en eaux profondes sur le littoral Charentais a été mis en place au cours de l'été 2000 suite à l'attribution par arrêté préfectoral de deux concessions expérimentales de 50 hectares. Elles se situent dans le Pertuis d'Antioche, sur le plateau d'Angoulins au nord de l'île d'Aix, et sont attribuées pour une durée de 5 ans. Pendant cette période expérimentale un volet "expérimentations de terrain", doit être développé. Il a pour objectif d'acquérir les données biologiques de base sur l'évolution des cheptels (taux de croissance, survie, mortalité, caractéristiques des cheptels). Des comparaisons seront également effectuées avec les cycles d'élevage traditionnels sur estran et sur filières ostréicoles en collaboration avec le CREAA.

This study deals with rearing methods, growth and mortality performances, and problems encountered by the oyster farmers from Quiberon Bay (2800 ha of leases) : it relies on a survey achieved in july 2001, about 18 oyster farmers, and 2 diving campaigns (july and october 2001) on 2 years old oyster batches from the same farmers. The analysed enterprises vary in particular by the location and depth of their concession inside the bay, but also by their rearing scheme : a majority favours seedings with 18 month old oysters or more, according to prices and availability of oysters supplies. The duration until marketable size and mean mortalities seem to have increased since a preceding inquiry in 1986. The main constraint, affecting priorly the south border parks, expoded to the open sea, occurs from starfish (Asterias rubensin peculiar). Benthic red algae are also a nuisance to exploitation and eventually to oysters themselves, when they accumulate in thick layers. The main concern declared by the farmers is mortality rates, both at spat stage and commercial size. Difficulties have emerged from the variability in practices and bottom situations, but references have been acquired that may be used in ecosystem studies or long run monitoring of the area., L'étude porte sur les méthodes d'élevage, les performances de croissance-mortalité et les problèmes rencontrés par les éleveurs d'huîtres creuses de la baie de Quiberon (2800 ha concédés) : elle s'appuie sur une enquête réalisée en juillet 2001 auprès de 18 exploitants, et 2 campagnes de plongée (juillet et octobre 2001) sur des semis d'huîtres de 2 ans des mêmes concessionnaires. Les entreprises étudiées se différencient par leur outil de production et en particulier l'emplacement de la concession en baie de Quiberon, mais également part le schéma d'élevage : une majorité privilégie les semis d'huîtres de 18mois ou plus, en adaptant leurs approvisionnements aux disponibilités et prix du moment. Depuis une première enquête en 1986, la durée d'élevage semble s'être allongée et les mortalités accrues. La contrainte principale, qui affecte en particulier les concessions les plus au large est liée à l'augmentation apparente du nombre d'étoiles de mer (Asterias rubens majoritairement). Les algues benthiques (essentiellement des algues rouges) représentent une gêne à l'exploitation, mais pourraient aussi, là où elles s'accumulent en grande épaisseur, avoir un impact direct sur les huîtres. La première préoccupation des ostréiculteurs reste la mortalité des huîtres creuses en élevage, que ce soit au stade de naissain ou plus encore au stade terminal de l'élevage. Ces acquis demeurent limités par la variabilité tant des pratiques que des situations observées sur le terrain, mais constituent une base de référence pour une analyse du fonctionnement de l'écosystème ou un suivi à plus long terme.

Mussel samples have been placed in plastic-mesh bags hung on wood poles (« bouchots »), at 4 locations of a mussel culture area in the bay of Vilaine (South Brittany, France). They have been monitored for one year, from February 2000 to February 2001. The recorded growth have been rather fast (plus 1.2 g per month between April and September), and mortalities moderate (between 15% to 25%), with better results in southern stations, further from the estuary. Among the physico-chemical parameters recorded, the most striking were very low salinities (below 10 g/l) recorded for days, after heavy rains. They provoqued a valve closure of mussels (recorded by a « valvometer »). Some physiological indicators being tested (muscle force and hermeticity) seemed to show an annual pattern according to the reproduction cycle. No abnormal result has been recorded, that might suspect an effect of the oil escaped from Erika's wreck (décembre 1999)., Des moules ont été placées en paniers grillagés accrochés à des pieux de bouchots, en 4 stations expérimentales exondantes de la baie de Vilaine (Bretagne sud), et suivies durant 1 an (de février 2000 à février 2001). Les croissances observées ont été bonnes (1,2 g /mois entre avril et septembre) et les mortalités modérées (entre 15% et 25% en 1 an), avec des différences en faveur des stations les plus au large. Parmi les paramètres physico-chimiques enregistrés, les baisses de salinité en période de forte pluviométrie sont très prononcées (moins de 10 g/l pendant plusieurs jours consécutifs). Elles induisent une fermeture valvaire (enregistrée au valvomètre). Des indicateurs d'état physiologique (force musculaire, herméticité) semblent mettre en évidence un cycle annuel parallèle au cycle de reproduction. Aucune anomalie dans les résultats d'élevage, n'a été relevée, qui puisse être mise en relation avec le naufrage de l'Erika (décembre 1999), dont le pétrole a atteint cette zone côtière.

The European flat oyster Ostrea edulis has been considered as the traditional French oyster for a very long time and has now nearly disappeared from our farms, as a consequence of the two successive epizootic of the Marteilia refringens parasite and Bonamia ostreae. The actual quasi monoculture of Crassostrea gigas has made necessary the search for a diversification in oyster culture, including the search for a new start of the indigenous flat oyster culture. The Ifremer has been conducting parallel works since 1985 in order to better understand the biology of the parasite as well as to try and select different lines of flat oyster resistant to Bonamia ostreae., Longtemps considérée comme l'huître traditionnelle des côtes françaises, l'huître plate européenne Ostrea edulis a quasiment disparu des parcs français, suite aux épizooties successives des parasites Marteilia refringens, puis Bonamia ostreae. La quasi monoculture actuelle de Crassostrea gigas rend nécessaire la recherche d'une diversification de l'activité ostréicole, dont celle des moyens de relance de la culture de l'huître plate indigène. Ifremer mène parallèlement depuis 1985 des travaux pour mieux connaître la biologie du parasite et pour vérifier la possibilité de sélectionner des lignées d'huîtres plates résistantes à Bonamia ostreae.

Every year, from March to December, the IFREMER / REMORA network carries out a survey of mortality, growth and quality criteria of two oyster batches ("juveniles" = one-year ciass ; and "adults" = two-years class), distributed among various stations of the main French oyster areas. In Brittany, this network includes 11 points, to which regional points can be added (15 in 2000). With regard to the Breton stations of the network, the year 2000 showed rather low mortality rates, excepted mortality of several oysters when transfered to the sea. Several areas however had higher mortality rates (> 20%) : l'Arguenon, Morlaix, les Abers, Pen-Bé and Le Croisic. 2000 is a year of good growth in South Brittany (72.8 g in December), more average in North Brittany (62.8 g). The best growths were obtained in les Abers, the bay of Quiberon, the Golfe du Morbihan, Pen-Bé and Le Croisic. On the other side, North Brittany had better quality indices than South Brittany, especially the meat index which is used to sort oysters in different quality classes. 4 sites of North Brittany might be classified in the highest class ("spéciales") ; all other Breton stations might be classified in the medium class ("fines"), and no one in the lowest one. At last, a regression of the oyster infestation by the worm Polydora was observed in 2000 on the whole French network, for the first year since the beginning of the network (1993). However, this observation is less marked in Brittany, and several sites have still remained infested since the juvenile stage., Le réseau IFREMER / REMORA suit chaque année, de mars à décembre, la mortalité, la croissance et des critères de qualité de 2 lots d'huîtres ("juvéniles" = 1 an ; et "adultes" = 2 ans) initialement répartis entre différentes stations des principaux secteurs ostréicoles français. En Bretagne, ce réseau comporte 11 stations, auxquelles s'ajoutent diverses stations régionales (15 en 2000). Le suivi des huîtres en 2000 sur l'ensemble des stations bretonnes montre que 2000 est une année d'assez faible mortalité (à l'exception d'une mortalité d'adultes à la mise à l'eau). Quelques secteurs se caractérisent cependant par des taux de mortalité plus élevés (> 20%) : l'Arguenon, Morlaix, les Abers, Pen-Bé et Le Croisic. 2000 est une année de bonne croissance en Bretagne sud (72,8 g en décembre), plus moyenne en Bretagne nord (62,8 g). Les meilleures croissances sont obtenues dans les Abers, à Quiberon-eau-profonde, dans le golfe du Morbihan, à Pen-Bé et au Croisic. Si la Bretagne sud présente une meilleure croissance que la Bretagne nord, celle-ci affiche par contre, comme tous les ans, de meilleurs indices de chair (10,0 en moyenne) qu'en Bretagne sud (8,2). Avec la nouvelle norme CNC, seuls 4 secteurs de Bretagne nord peuvent être classés en "spéciales" (il y en aurait eu 8 en Bretagne nord et 2 en Bretagne sud avec l'ancien seuil). Toutes les autres stations bretonnes se classent en "fines" ; on n'observe aucune "non classée". Enfin, 2000 marque surtout, pour la première fois depuis la création du réseau en 1993, une régression de l'infestation par le ver Polydora sur l'ensemble du réseau national, mais elle est moins marquée en Bretagne, avec des secteurs qui restent infestés dès le stade juvénile.

The network IFREMER/ REMORA watches every year, from February to December, mortality, growth and quality criteria of two oyster batches ("juveniles" = one-year class ; and "adults" = two-years class), distributed among various stations of the main French oyster areas. This network is a tool for trend estimations (geographic and chronological, on the national scale). With regard to the Breton stations of the network, the year 1999 showed a small increase of mortality rates, both in adults alter their transfer on the REMORA stations and in juveniles during the Summer season. this was particularly observed in Morlaix, Aber Benoît and Pen-Bé. Although it was better than 1998, the year 1999 was a poor year for growth, especially in North Brittany (62.5 g in average) and slightly better in South Brittany (69.7 g). Differences between stations were important, with best growths being observed in Penzé and Aber Wrac'h in North Brittany, and in Etel, Quiberon, Pénerf and Le Croisic in South Brittany. Quality indices were also under usual values. At last, the infestation by the worm Polydora has still increased and only Cancale remains poorly infested., Le réseau IFREMER / REMORA suit chaque année, de février à décembre, la mortalité, la croissance et des critères de qualité de 2 lots d'huîtres ("juvéniles" = 1 an ; et "adultes" = 2 ans) qui sont répartis entre différentes stations dans les principaux secteurs ostréicoles français. Ce réseau est un outil d'évaluation des tendances (géographiques et chronologiques, globales à l'échelle nationale). Sur le réseau REMORA Bretagne, on observe en 1999 une remontée des taux de mortalités, à la mise à l'eau pour les adultes, et estivales pour les juvéniles, particulièrement à Morlaix, dans l'Aber Benoit et à Pen-Bé. Bien que meilleure que 1998, l'année 1999 reste encore une année de croissance très moyenne, particulièrement en Bretagne nord (62,5 g de poids moyen au relevage) , un peu meilleure en Bretagne sud (69,7 g). Les différences entre secteurs restent importantes, les plus performants étant cette année Penzé et l'Aber Wrac'h en Bretagne nord, Etel-aval, Quiberon en eau profonde, Pénerf et Le Croisic en Bretagne sud. En ce qui concerne le remplissage des huîtres on observe des indices Afnor un peu au-dessous des moyennes inter-annuelles, avec une moyenne en 1999 de 9,4 en Bretagne nord et de 8,4 en Bretagne sud. Enfin pour ce qui est de l'infestation par le ver Polydora, seul le secteur de Cancale reste peu contaminé tant sur les juvéniles que sur les adultes.

Summer mortalities of young oysters have been studied in 1999 through the monitoring of a unique oyster batch distributed among 3 sites located from upstream of an estuary (Fort-Espagnol, Auray river) to downstream (Kerpenhir, Auray river) up to open bay (Men er Roué, Bay of Quiberon). Mortality and growth have been monitered in parallel with vitality indices, so as to try or identify periods of weakness of oysters. The spat grew from a mean weight of 3 g, in the beginning of May to around 35 g in November, without sharp differences between sites. The summer mortalities remained moderate (10 %) in the 2 most marine stations, whereas a light peak of mortality (15 %) was recorded in July in the most continental station. Any of the physico-chemical parameters may be considered very stressful or lethal, but a wider amplitude of variation is recorded upstream. Valve movements records surprisingly reveal a closure duration identical in subtidal an intertidal sites, (around 4 to 5 hours a day, as an average), and also numerous simultaneous closures, that do not find any explanation in the water quality parameters measured. As for discontinuous measurements of physiological indicators, both muscle force and « salt loss in freshwater » show a seasonal pattern and inter-sites differences, but no clear discrimination between sites according to mortalities (probably because of the low levels of mortality)., La question des mortalités estivales de naissain d'huîtres creuses en rivière d'Auray et baie de Quiberon a été abordée en 1999 par le suivi d'un lot de juvéniles mis en dans 3 stations de types bien différenciés d'amont en aval: - une station très estuarienne, au centre de la rivière d'Auray (Fort-Espagnol) - une station mi-estuarienne mi-marine, au sortir de la rivière d'Auray sur la baie de Quiberon (Kerpenhir) - une station marine en baie de Quiberon (Men-er-Roué). La mortalité et la croissance ont été suivies à des indices de vitalité afin de discerner d'éventuelles de des animaux. Le naissain est de 3 g début mai 1999 à environ 35 g en novembre sans différence très entre les sites. Les mortalités estivales sont restées faibles (10%) dans les 2 sites les plus marins tandis que la mortalité a été plus brutale et un peu plus forte (15 %) en juillet à la station la amont. L'observation des variations journalières, tidales et saisonnières des chimiques dans ces 3 ne permet d'identifier de facteur létal, mais illustre la plus grande variabilité qui le secteur le amont Les enregistrements valvaires mettent en évidence de manière surprenante un moyen d'ouverture des huîtres identique en zone découvrante et en zone constamment Ils montrent aussi de nombreuses fermetures simultanées, notamment à marée basse exondation) qui ne trouvent pas d'explication dans les de milieu Parmi les mesures discontinues d'indicateurs physiologiques, autant la force musculaire que l'herméticité par perte de sel en eau douce montrent un cycle saisonnier et des différences entre même si les faibles mortalités en 1999 n'ont pas permis une forte discrimination entre les sites.

Pendant l'été 1995, des mortalités d'huîtres creuses ont été observées sur une grande partie du littoral français et notamment en Bretagne. Pour cette région, un ensemble d'informations concernant ces mortalités a été recueilli au près d'organismes en contact direct avec les professionnels : IFREMER, les Affaires Maritimes et la Section Régionale Conchylicole de Bretagne sud. L'objectif de ce rapport est, à partir de quatre sources d'informations, de chiffrer ces mortalités dans les différents sites bretons et d'étudier les relations éventuelles avec différents paramètres tels que l'origine des huîtres, la technique d'élevage, le site d'élevage, etc... Des comparaisons sont faites avec les résultats d'enquête réalisée en Normandie (IFREMER Port-en-Bessin).

The network IFREMER/REMORA has watched every year, since 1993, from February to December, mortality, growth and quality criteria of two oyster class-size ("juveniles" of the first-year c1ass and "adults" of the second year c1ass), distributed among various stations of the French oyster areas. This has provided a quite standard and simple annual assessment of the rearing results, generally tallied with professional observations. From year to year, data series have been obtained, from which mean values (references), chronological trends or spatial differences can be analysed. Results in Brittany, from 1993 to 1998, show that, in a "normal" year, 30 g oysters grow to 60-80 g at the end of the year, with a mortality rate of 10-15%. Mortality occures mainly in Spring for adults and in Summer for juveniles. Beyond annual variations, mainly connected to climatic and hydrological influences, differences between monitoring stations remain high, which gives data for characterization of sites. On the other hand, unusual mortalities (in 1995), lack of growth (1998) or problem of quality (infestation by the worm Polydora) could be pointed out and quantified. Moreover, unusual results could be observed, which might not be explained only by annual trends or geographical specificities. This gives REMORA network a role of alert and advice in the collective oyster management. Lastly, REMORA data, especially when faced to climatological or hydrological data serials, may support studies in many scopes : description of oyster quality, biological indicators in coastal water monitoring, explanatory models of the oyster-farmaing ecosystems., Le réseau IFREMER IREMORA suit chaque année, depuis 1993, de février à décembre, la mortalité, la croissance et des crit7res de qualité de deux lots d'huîtres (des "juvéniles" de 1ére année et des "adultes" de 2e année) qui sont répartis entre différentes stations des secteurs ostréicoles français. Le réseau REMORA permet ainsi une évaluation annuelle standard et assez simple des rendements d'élevage des différents secteurs ostréicoles. Ses résultats recoupent en général les observations des professionnels. Avec le temps, le réseau acquiert des séries de données qui permettent d'observer des moyennes (références), des tendances chronologiques et des variations spatiales. L'analyse de ces résultats en Bretagne, de 1993 à 1998, fournit quelques références: on peut considérer comme "normaux" des poids au relevage de 60 à 80 g (à partir d'animaux mis en poche à 30 g un an auparavant) et des mortalités annuelles de 10 à 15%. La mortalité survient plutôt au printemps pour les adultes, et plutôt en été pour les juvéniles. Au-delà des variations annuelles, éminemment liées aux conditions hydro-climatiques, les différences entre les stations du réseau restent fortes, ce qui permet de caractériser les secteurs conchylicoles. Par ailleurs, des phénomènes de mortalité anormale (comme en 1995), de déficit de croissance (comme en 1998) ou de qualité (infestation croissante par le ver Polydora) ont pu être mis en évidence et quantifiés. On observe aussi des dérives inexpliquées par les seules tendances annuelles ou les particularités géographiques. Tout ceci confère au réseau REMORA un rôle d'alerte et d'aide à la décision dans la gestion des bassins conchylicoles. Enfin, les données REMORA, particulièrement dans leur confrontation avec celles d'autres réseaux de surveillance hydrologiques et météorologiques, servent d'appui à des études dans de nombreux domaines: description de la qualité des huîtres, indicateurs biologiques de la surveillance du milieu littoral, modèles explicatifs du fonctionnement des écosystèmes conchylicoles, etc.

The network IFREMER/ REMORA watches every year, from February to December, mortality, growth and quality criteria of two oyster batches ("juveniles" = one-year class ; and "adults" = two-years class), distributed among various stations of the main French oyster areas. This network is a tool for trend estimations (geographic and chronological, on the national scale) ; it must not be regarded as an accurate estimation of professional oyster ongrowings. With regard to REMORA results, generally tallied with professional observations, 1998 on the whole was a second year of low mortality. But some areas remained affected by significant mortalities such as Pen-Bé in South Brittany. The year 1998 was overall a very poor year for growth : the mean oyster weight in REMORA network was 63.5 9 in North Brittany and 60.9 9 in South Brittany. This lack of growth was also recorded in the quality indexes which were clearly under usual values. Another problem of quality is the steady increase, from year to year, of the infestation of oysters by the Annelid worm Polydora, which was particularly important in 1998 in Etel, and was still important in Morlaix, the Aber Benoit or Pen-Bé., Le réseau IFREMER / REMORA suit chaque année, de février à décembre, la mortalité, la croissance et des critères de qualité de 2 lots d'huîtres ("juvéniles" = 1 an ; et "adultes" = 2 ans) qui sont répartis entre différentes stations dans les principaux secteurs ostréicoles français. Ce réseau est un outil d'évaluation des tendances (géographiques et chronologiques, globales à l'échelle nationale) ; il ne doit pas être perçu comme un estimateur précis des croissances obtenues chez les producteurs. Au vu des résultats du réseau, en général confirmés chez les professionnels, 1998 confirme, dans l'ensemble, la régression des phénomènes de mortalité des animaux déjà observée en 1997. Des secteurs restent néanmoins bien touchés par les mortalités notamment Pen-Bé en Bretagne sud. L'année 1998 se caractérise surtout par une très mauvaise croissance des huîtres : le poids moyen atteint au relevage par le réseau REMORA est de 63,5 g en Bretagne nord et de 60,9 g en Bretagne sud. Ce déficit de pousse se retrouve aussi dans les indices de qualité des huîtres qui sont en-dessous des valeurs habituelles. Un autre problème de qualité est l'augmentation régulière, d'année en année, de l'infestation des huîtres par le ver annélide Polydora qui s'est particulièrement développé cette année en rivière d'Etel, et reste fortement présent à Morlaix, l'Aber Benoit ou Pen-Bé.

La question des mortalités estivales de naissains d'huîtres creuses en baie de Quiberon a été abordée selon deux approches complémentaires, l'une plus temporelle, avec le suivi estival régulier de quelques semis, l'autre plus spatiale avec une estimation en plongée des survies en fin d'été d'un plus grand nombre de semis répartis à travers la baie. Le suivi de l'évolution des semis a permis de dater et de quantifier les mortalités estivales sur plusieurs périodes (juin et août essentiellement) ; mais il n'a pas permis d'en identifier les causes. Le rôle des pathogènes, notamment, n'est pas défini. Par ailleurs, l'estimation spatiale des mortalités en fin d'été met en évidence des mortalités nettement différenciées entre les semis (entre 6 et 48%). Parmi les différents facteurs évoqués, seules la localisation des semis (effet de bord dans la zone conchylicole) ou l'absence de couverture algale sur certains semis, pourraient expliquer les différences de mortalité observées. L'étude de ces mortalités estivales implique de mieux connaître aussi l'évolution des pratiques d'élevage et la part de la perte au semis dans la mortalité du naissain.

Suite aux mortalités massives de coques apparues au Croisic en août 1997, des études ont été mises en place en 1998, avec une coordination des travaux des différents laboratoires impliqués: suivi de la température et de la matière organique dans le sédiment, suivi des animaux et observation des parasites. Les principaux résultats sont: - l'enregistrement de brusques amplitudes thermiques dans le sédiment; - des taux anormalement élevés de matière organique dans le sédiment (20 à 40%) à l'automne 1997, puis des taux plus habituels (

This fifth part of the polyploidisation program reports the experiments that were conducted in 1993 and that were devoted to : - monitoring growth performance of Ostrea edulis diploids and triploids in La Trinité sur Mer and Palavas - monitoring growth performance of Crassostrea gigas diploids and triploids in Port en Bessin, Marennes Oleron (2 locations), Arcachon and Palavas - comparative study of gametogenesis for C. gigas diploids and triploids - comparative study of C. gigas diploids and triploids using sensorial analysis At the end of fifth year, it was clear that triploids are advantageous although such a statement must be moderated according to locations. The gametogenesis stydy showed that triploidy is associated with partial to complete sterility. The inconclusive results of the sensorial analysis still have to be confirmed, Cinquième volet du programme de polyploïdisation de mollusques bivalves, ce rapport présente les actions et les résultats de l'année 1993 qui a été consacrée: - au suivi des performances de croissance de populations diploïdes et triploïdes d'Ostrea edulis à La Trinité sur Mer et à Palavas - au suivi des performances de croissance de populations di et triploïdes de Crassostrea gigas à Port en Bessin, Marennes Oléron (en claire et sur estran), à Arcachon et à Palavas - à l'étude de la gamétogenèse comparée de diploïdes et de triploïdes de C. gigas - à l'étude comparée par analyse sensorielle de diploïdes et de triploïdes de C. gigas Au terme de cette cinquième année d'étude, les différences de performances entre les diploïdes et les triploïdes apparaissent de façon nette, la supériorité des triploïdes est variable selon les localités. L'étude de la gamétogénèse montre que la triploïdie s'accompagne d'une stérilité partielle à totale. Les résultats, non concluants, de l'analyse sensorielle demandent à être confirmés ou infirmés sur des huîtres plus âgées.

Cette réunion des membres du Réseau Génétique Mollusques avait pour objet de faire un bilan provisoire des actions en cours et surtout de mettre en place les protocoles et les calendriers du début de l'année 1994. La première demi-journée a été réservée à un exposé de Yamama NACIRI sur les bases de la Génétique Quantitative et ses applications dans le cadre des programmes de sélection des mollusques.La deuxième demi-journée a été consacrée au bilan des actions de 1993. Les représentants de chaque site, intervenant dans une opération du réseau en 1993, ont fait une présentation orale de leurs résultats. Un résumé de chaque intervention vous est fourni dans ce document. Il est important de souligner que tous ces bilans sont provisoires, en premier lieu parce que toutes les analyses biochimiques et les contrôles de ploïdie par imagerie numérique ne sont pas achevés, et que d'autre part, les contrôles des performances des populations diploïdes et triploïdes doivent se poursuivre en 1994. En conséquence, il serait hasardeux de statuer sur les avantages ou les inconvénients de la triploïdie sans avoir un suivi complet sur deux années. Actuellement seul le site d'Arcachon, où l'impact de la reproduction a été le plus fort, présente dès la première année des différences significatives entre diploïdes et triploïdes. Ces observations ne sont pas surprenantes puisque les performances des triploïdes ne deviennent théoriquement supérieures à celles des diploïdes, qu'après une réelle période de reproduction. Rappelons que selon Héral & Deslous-Paoli (1989), le poids des gamètes représente 7% de celui de la chair pour l'huître de 1 an, 60% pour celle de 2 ans et 80% à 3 ans. Les présentations ont portées sur: • Bilan des expériences réalisées dans le cadre du programme sélection huître plate Ostrea edulis. • Bilan des expériences réalisées dans le cadre du programme CEE-AIR1 sur l'induction de la triploïdie par rétention du premier ou du deuxième globule polaire. • Recherche de marqueurs génétiques: ~ Clonage et identification de marqueurs génétiques hypervariables (microsatellites) chez Ostrea edulis. ~ Déterminisme génétique du polymorphisme de la pigmentation chez Ruditapes philippinarum. . • Bilan de l'acclimatation et des essais d'hybridation de Crassostrea virginica. • Le prégrosssissement de juvéniles en nurserie intensive. • Bilan de l'acclimatation et des essais d'hybridation de Crassostrea virginica. • L'influence de la polyploïdisation sur les performances de l'huître creuse élevée à différents niveaux trophiques. • Contrôle des performances biologiques de populations diploïdes et triploïdes d'huître plate Ostrea edulis en site profond. • Contrôle des performances biologiques de populations diploïdes et triploïdes d'huître creuse Crassostrea gigas en site profond. • Contrôle des performances biologiques de populations diploïdes et triploïdes d'huître creuse Crassostrea gigas sur estran. • Contrôle des performances biologiques de populations diploïdes et triploïdes d'huître creuse Crassostrea gigas en claire et sur estran. • Bilan des expériences réalisées dans le cadre du programme sélection huître plate Ostrea edulis. • Contrôle des performances biologiques de populations diploïdes et triploïdes d'huître plate Ostrea edulis en site profond. • Contrôle des performances biologiques de populations diploïdes et triploïdes d'huître creuse Crassostrea gigas sur estran. Après un tour de table destiné à faire le bilan du matériel biologique encore vivant dans chaque site, la troisième demi-journée a été consacrée à l'élaboration du calendrier et des protocoles pour l'année 1994.