Ollivier, Vincent, Economies, sociétés et environnements préhistoriques (ESEP), Université Joseph Fourier - Grenoble 1 (UJF)-Université de Provence - Aix-Marseille 1-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université de Provence - Aix-Marseille I, Jean-Louis GUENDON(guendon@mmsh.univ-aix.fr), CNRS, Université de Provence, Ministère de la Culture, Région Paca, Département de Vaucluse, Parc Naturel Régional du Luberon, JEAN LOUIS GUENDON(guendon@mmsh.univ-aix.fr), SRA PACA PARC DU LUBERON UNIVERSITE DE PROVENCE CNRS CONSEIL GENERAL DU VAUCLUSE, Ollivier, Vincent, Laboratoire méditerranéen de préhistoire Europe-Afrique (LAMPEA), Aix Marseille Université (AMU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Ministère de la Culture (MC), UNIVERSITE DE PROVENCE, PARC DU LUBERON, CONSEIL GENERAL DU VAUCLUSE, SERVICE REGIONAL DE L'ARCHEOLOGIE PACA, Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Provence - Aix-Marseille 1-Université Joseph Fourier - Grenoble 1 (UJF), Institut Méditerranéen d'Ecologie et de Paléoécologie (IMEP), Université Paul Cézanne - Aix-Marseille 3-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Avignon Université (AU)-Université de Provence - Aix-Marseille 1, PCR 10 000 ans d'histoire sur le piémont méridional du Grand Luberon, Service Régional de l'Archéologie PACA, Conseil Général du Vaucluse, and Université Paul Cézanne - Aix-Marseille 3-Université de Provence - Aix-Marseille 1-Avignon Université (AU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Mediterranean landscape evolution (southern Luberon, Vaucluse, France) from the last glacial period to the Holocene period is analysed through alluvial deposits and travertine system development linked to climate changes and human occupations. Results of geomorphological, sedimento-stratigraphical and physico-chemical analysis increased by archaeological and palaeoecological (malacology and anthracology) studies and about fifty 14C dating are the basement of a pluridisciplinary research on the links between Man and environment in Mediterranean France.Around 50 Ky BP, numerous glacis formation, made up of torrential pebbles and reworked cryoclasts, covered the southern Luberon piedmont with frequently more than thirty meters thickness. At their bases several “red-soils” and their palaeontological content show the more temperate climate conditions of isotopic stage 3 interstadials in Mediterranean region. Between the Last Glacial Maximum and the Lateglacial period (18-17 Ky cal. BP. ?), a major scale incision occurred with fastness. Since 15500 cal. BP, travertine and detrital deposits were developed. Inside this new morphogenetic tendency, travertine formations located downstream karstic re-emergence are indicative of the Postglacial warming. These carbonated deposits are the oldest testimony of the restarting of the southern France Postglacial travertine accumulation. Then, around 9000 cal. BP and 6000 cal. BP, two main incisions occurred in alternation with embankment phases. The morphogenic dynamic of the first part of postglacial period seems to be linked to the bioclimatic changes. Since the Final Neolithic, in the context of growing human occupation, ruptures (incisions) in the travertine sequences have been recorded. These ruptures, of high frequency but low amplitude, were accompanied by facies changing and strong vegetation opening determined upon palaeoecological analysis. Travertine sensitivity in accordance with climato-anthropic biotope changes is underlined. Between the XIth and the XIIIth century A.D., the decline and the dismantlement of the travertine formations became noticeable. In the same way, the major linear talweg incision (well known in southern France but poorly chronologically discerned until now) was introduced in a morphogenic dynamic only partly interrupted after the XVIIth century A.D., during the Little Ice Age, by a detrital deposit phases. Then a final incision has occurred and it's still happening today. Combined effect of climatic oscillations and human society occupation modes above the “natural environment” seem to be the main driving force of a bustling morphogenesis during the second part of the Postglacial period., L'évolution des paysages provençaux (sud Luberon, Vaucluse, France) depuis la dernière glaciation est analysée au travers de la dynamique couplée des formations alluviales et des systèmes travertineux, en relation avec les changements climatiques et l'anthropisation. Des analyses géomorphologiques, sedimento-stratigraphiques et physico-chimiques, dont les résultats sont incrémentés par des études archéologiques et paléoécologiques (malacologie et anthracologie) ainsi qu'une cinquantaine de datations 14C, constituent les fondements d'une étude à vocation pluridisciplinaire sur les relations Homme/milieu en France méditerranéenne. Aux environs de 50 Ka BP, les vallons du piémont sud du Grand Luberon sont colmatés par de puissants glacis d'accumulation dépassant fréquemment les 30 mètres d'épaisseur et remaniant un abondant matériel torrentiel caillouteux contenant des gélifracts. A leur base, plusieurs « sols rouges » et leur contenu paléontologique, indiquent le caractère plus tempéré des épisodes interstadiaires du Stade Isotopique 3 en domaine méditerranéen.Entre le Dernier Maximum Glaciaire et le Tardiglaciaire (18000-17000 cal BP. ?), période charnière au niveau bioclimatique, une incision majeure intervient, surprenante par son ampleur et sa rapidité. Dès 15500 cal. BP, la tendance morphogénique s'inverse et l'on assiste à une reprise de l'accumulation sédimentaire dans les fonds de vallons. Au sein de cette nouvelle dynamique, de puissantes formations travertineuses se développent aux débouchés d'exsurgences karstiques et signent le réchauffement climatique engagé. Celles-ci constituent jusqu'à présent le plus ancien témoignage du « redémarrage » postglaciaire de la travertinisation dans le sud de la France. Par la suite, et dans l'ensemble des formations détritiques et carbonatées, deux incisions principales se produisent vers 9000 et 6000 cal. BP en alternance avec des phases de remblaiements. Les fluctuations morphogéniques de cette première partie du Postglaciaire s'accordent, et semblent principalement inféodées, aux variations des paramètres bioclimatiques. Dès le Néolithique Final, dans un contexte d'augmentation des occupations humaines, les séquences enregistrent une série de ruptures (incisions) de haute fréquence et de faible amplitude. Ces perturbations sont accompagnées de changements de faciès dans les systèmes carbonatés et d'ouvertures fortes du milieu végétal déterminées par les analyses paléoécologiques. Le caractère particulièrement sensible des ensembles travertineux aux modifications d'origine climato-anthropique du biotope est ainsi souligné. Entre le XIème et le XIIIème siècle après Jésus Christ, on note l'interruption, de l'accumulation des travertins et le démantèlement des formations l.s. (et non entre la fin du Néolithique et la période antique comme il était communément admis). C'est également dans le même intervalle que s'instaure la dynamique majeure d'incision linéaire des talwegs bien connue dans le sud de la France, mais jusqu'à présent rangée dans une chronologie incertaine. Postérieurement au XVIIème siècle, au cours du Petit Age Glaciaire, une dernière période de remblaiement détritique plus modeste débute. A terme, celle-ci est interrompue par une ultime phase d'incision toujours effective aujourd'hui. L'action conjuguée des oscillations climatiques et des modes d'occupation des sociétés humaines sur le milieu « naturel » apparaît comme le principal moteur d'une morphogenèse mouvementée au cours de la deuxième partie du Postglaciaire.