Gabillot, Maréva, Monna, Fabrice, Alibert, Paul, Bohard, Benjamin, Camizuli, Estelle, Dommergues, Cyril Hugues, Dumontet, Anthony, Forel, Benoît, Gerber, Sylvain, Jebrane, Ahmed, Laffont, Rémi, Navarro, Nicolas, Specht, Marie, Chateau, Carmela, Laffont, Rémi, C. Mordant & S. Wirth, Archéologie, Terre, Histoire, Sociétés [Dijon] (ARTeHiS), Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Université de Bourgogne (UB)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Biogéosciences [UMR 6282] [Dijon] (BGS), Université de Bourgogne (UB)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Archéologies et Sciences de l'Antiquité (ArScAn), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-Université Paris Nanterre (UPN)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), The Biodiversity Lab, University of Bath [Bath], Institut de Mathématiques de Bourgogne [Dijon] (IMB), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Franche-Comté (UFC), Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC)-Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC)-Université de Bourgogne (UB), UFR Sciences de la Vie, de la Terre et de l'Environnement (Université de Bourgogne) (UFR SVTE), Université de Bourgogne (UB), Archéologie, Terre, Histoire, Sociétés [Dijon] ( ARTeHiS ), Ministère de la Culture et de la Communication ( MCC ) -Université de Bourgogne ( UB ) -Centre National de la Recherche Scientifique ( CNRS ), Biogéosciences [Dijon] ( BGS ), Université de Bourgogne ( UB ) -AgroSup Dijon - Institut National Supérieur des Sciences Agronomiques, de l'Alimentation et de l'Environnement-Centre National de la Recherche Scientifique ( CNRS ), Archéologies et Sciences de l'Antiquité ( ArScAn ), Université Panthéon-Sorbonne ( UP1 ) -Université Paris Nanterre ( UPN ) -Ministère de la Culture et de la Communication ( MCC ) -Centre National de la Recherche Scientifique ( CNRS ), Institut de Mathématiques de Bourgogne [Dijon] ( IMB ), Université de Bourgogne ( UB ) -Centre National de la Recherche Scientifique ( CNRS ), UFR Sciences de la Vie, de la Terre et de l'Environnement (Université de Bourgogne) ( UFR SVTE ), Université de Bourgogne ( UB ), Biogéosciences [UMR 6282] (BGS), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-Université Paris Nanterre (UPN)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université de Bourgogne (UB)-Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Bourgogne (UB)-AgroSup Dijon - Institut National Supérieur des Sciences Agronomiques, de l'Alimentation et de l'Environnement, and Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Bourgogne (UB)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)
Some European Bronze Age objects were produced by what has been described as serial metalworking. One particularexample is the Middle Bronze Age palstave, massively produced and used in Western Europe during the mid-second millennium BC.These artefacts were often voluntarily buried together in hoards, meaning they were removed from the production network, thus avoidingany recycling. They are found intact, either as rough castings or ready for use. These homogeneous objects are grouped in sets of severalitems, or in tens, or even in hundreds. Such discoveries have immediately led to numerous questions as to the possible interpretation ofthis behaviour. It is clear that prehistoric craftsmen must have been seeking to reproduce the models they had designed, as faithfully aspossible. Macroscopic observations reveal a quest for the same general shape and ornamentation, suggesting great homogeneity in productionduring this period. Many examples have been found of palstaves that were produced from exactly the same mould.Considering the entire production as a whole, and regarding all palstaves as belonging to the same type, some disparities are neverthelessvisible, even to the naked eye, particularly with regard to shape. The question is therefore to discover what degree of consistencyexists among types usually identified only with the naked eye. It becomes necessary to measure the degree of determination required toduplicate so many objects over such a vast territory (up to several thousands of km²). The overarching question is to understand how theproduction of metallic objects was organised during the mid-second millennium BC, from the English Channel to the Alps.Macroscopic observations are no longer adequate to answer such questions. It has become necessary to concentrate on methodologicaltechniques commonly used in the life sciences. Mathematical analysis systems are indeed capable of discriminating between populationsaccording to shape. So far, two methods have been selected: 1) the Discrete Cosine Transform (DCT) and 2) orthogonal polynomials.These analysis techniques were used to translate naked eye observations into mathematical expressions. The two typological groupsconsidered in these studies are the Breton type and the Norman type, named after their areas of highest discovery density. Mathematicalanalysis confirmed the statistical validity of these two typological groups, but with an overlap in the morphometric space. This resultproves that each group was seeking to reproduce a specific model, and also confirms that these prehistoric populations were aware oftheir territorial affiliation: 1) the Breton peninsula, for the Breton type and 2) the Seine Valley, for the Norman type. These statisticalmethods also make it possible to quantify the variability present in each type. Shape thus acquires a geographic identity, giving rise to acultural identification, even if the objects differ somewhat from the original model.As the distance from the two high discovery density zones increases, some palstaves presenting a visual similarity to standard modelsare in fact mathematically identified as outliers, distant from the centre of the morphospace. This result raises the question of possiblelocal copies, or even imitations, in areas outside the two high discovery density zones, taken to be the two major manufacturing centres.To conclude, this example of prehistoric metal production illustrates that the rule in manufacturing seems to be the desire to get evercloser to a reference model, but that all copies do not have to be perfect.The degree of congruence does not seem to be the most important aspect, as long as the objects appear similar to the naked eye., Parmi les productions métalliques connues de l'âge du Bronze en Europe, certaines sont considérées comme des productionsen série et sont nommées comme telles. Il s'agit en particulier des lames de haches à talon du Bronze moyen au milieu du deuxième millénaireavant notre ère, produites et utilisées massivement en Europe occidentale. Ces objets sont le plus souvent retrouvés en contextede dépôt, c'est-à-dire qu'ils ont été retirés du circuit de production, qu’ils ont échappé à un éventuel recyclage, puis ont été volontairementrassemblés et enfouis sous terre. On les retrouve entiers, bruts ou prêts à l'emploi. Ils forment des ensembles homogènes de quelquesobjets ou de plusieurs dizaines, voire de centaines de pièces. De tels ensembles ont d'emblée suscité de nombreuses questions d'interprétationmais de toute évidence, les artisans bronziers protohistoriques ont cherché à reproduire à l'identique les modèles qu'ils avaientconçus. Une simple observation macroscopique montre une recherche des mêmes formes et des mêmes décors, ce qui donne souventl'impression d'une grande homogénéité de la production de cette période. Il existe même de nombreux exemples de lames de haches donton peut affirmer qu'elles ont été produites dans le même moule.Pourtant, si l'on examine la production d'un type dans son ensemble, c'est-à-dire tous les exemplaires considérés comme appartenant àce même type, il existe, même à l'oeil nu, des disparités – notamment de forme – assez importantes. La question est alors de savoir dansquelle mesure les types identifiés à l'oeil nu sont réellement cohérents, autrement dit de mesurer le degré de précision dans la reproductionà l'identique des objets si nombreux et ce, au sein d'un territoire très vaste (plusieurs milliers de km2). Au-delà de cette question, il s'agitde comprendre les processus de fabrication des objets métalliques au milieu du deuxième millénaire avant notre ère, entre la Manche etles Alpes.Pour répondre à cette problématique, l'observation macroscopique ne suffisant plus, nous nous sommes attachés à mettre en oeuvre desméthodes issues des sciences du vivant, qui utilisent depuis longtemps des outils et des analyses mathématiques permettant de comparerdes populations entre elles à partir des formes des individus qui les composent. Jusqu'à présent, nous avons sélectionné deux méthodesprincipales : la transformée en cosinus discrète (TCD) et les polynômes orthogonaux. L'emploi de ces techniques d'analyse nous permetde quantifier ce que l'on observe à l'oeil nu. Ces études ont tout d'abord montré que pour une même famille d'objets, ici les lames de hachesdites « à talon », les deux types différents – distingués par leur répartition géographique (type normand et type breton) – avaient une réellevalidité statistique en termes de forme, avec toutefois un chevauchement dans l'espace morphométrique. Ce fait prouve que les populationsprotohistoriques avaient conscience de leur appartenance territoriale, ici la péninsule armoricaine (type dit « breton ») et la valléede la Seine (type dit « normand ») et qu'elles cherchaient à reproduire un modèle établi. Ces méthodes statistiques permettent égalementde quantifier la variabilité de forme présente dans chacun des types ; on voit donc bien que l'important est de se rapprocher d'une formequi porte une signification spatiale et donc culturelle, même s'il ne s'agit pas d'exactes reproductions. Dès lors que l'on s'éloigne des zonesde plus grande concentration géographique, on trouve des exemplaires qui ont l'aspect des modèles standards, mais qui se retrouvent enpériphérie des espaces morphométriques formés par ces derniers. C'est alors que se pose la question de l'existence de productions localesd'imitations (et de transfert de technologie) dans les secteurs qui ne sont pas censés être des pôles majeurs de fabrication. Ainsi, à traversl'exemple des productions métalliques de haches, la règle de fabrication semble résider dans la volonté de se rapprocher au maximumd'un modèle de référence, sans pour autant que l'imitation soit forcément parfaite. Le degré de conformité ne semble pas être la notion laplus importante, tant que, à l'oeil nu, les objets se ressemblent.