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Le canton de Vaud, qui appartient a la zone francophone de la Suisse, a realise une reforme globale de l’enseignement du francais. Dans le domaine de la grammaire, les manuels sont concus selon une demarche inductive. La base theorique, entierement repensee, a ete etablie en collaboration directe avec des linguistes specialises. L’article propose un fragment de ce materiel, extrait de la partie consacree aux discours rapportes. La presentation de cette demarche pedagogique (1.-6.) par un des auteurs, E. Genevay, des manuels est suivie (7.) de remarques de J. Authier-Revuz concernant sa collaboration comme linguiste au plan de ses modalites et de ses enjeux theoriques.

Comment se dit, au fil du dire, le défaut du dire ? Sont parcourus ici les types de représentation de ce défaut d'abord (I) comme présence d'une imperfection placée au plan (a) du mode de dire (ex. : pour faire vite, …) ou (b) du mot (ex. : le mot ne convient pas, …), puis (II) comme absence (a) de l'énonciateur à son dire (ex. : j'ose à peine dire X, …), (b) du mot (ex. : il n'y a pas de mot, …) et est interrogée la forme pour ainsi dire qui, ne disant que le fait de dire, est pourtant forme spécifique et stéréotypique du dire du défaut.A travers la place - importante et différente - qu'elles font à ces formes, sont envisagées trois "écritures de l'écart" : P. Quignard, N. Sarraute, C. Simon. What are the figures of speech speaking of the inadequacy of speaking ? The inadequacy is represented (I) as the presence of an imperfection situated (a) in the way of speaking (ex. : to cut it short) or in the element itself (ex. : this is not the appropriate word), (II) as an absence, (a) the speaker missing somehow in his act of speaking (ex. : dare I say) or, (b) the right word is missing (ex. : the word does not exist), and (III) through the expression so to speak, which, expressing only the fact of speaking appears nevertheless as the prototypical form of the inadequacy of speech.Three "writings in the gap" : P. Quignard, N. Sarraute, C. Simon, are described through the place - important and different - they give to these representations of inadequacy.

International audience

La question du « bien-dire » est abordée à travers les images qu'en donnent les énonciateurs eux-mêmes lorsque, revenant réflexivement sur leurs propres mots, ils les commentent, non pour en dire le défaut, comme souvent, mais pour dire leur adhésion, leur approbation. Dans la diversité des instances qu'elles mettent en jeu — intentionnalité des je dis bien, je pèse mes mots ; légitimité de l'ordre de la norme et/ou de la vérité des ce qu'on peut/doit dire, n'ayons pas peur des mots ; décision individuelle des ce que je propose d'appeler, j'ose le mot ; hasard bienvenu du jeu des équivoques des c'est le cas de le dire — ces figures du « bien-dire » sont des fenêtres ouvertes par l'énonciateur sur l'hétérogénéité de l'espace où se produit le dire et le sens. The question of “saying it well” is approached through the images provided by the enunciators themselves when they comment upon their words by returning reflexively upon them, not to speak of these words’ shortcomings as is often the case, but to say that they find them most appropriate. These images put into play diverse instances: the intent in I say it well, I weigh my words, the legitimacy of the norm and/or the truth in that which one can/ought to say, let's not be afraid of words, the individual decision in that which I propose to call, I dare use the word, the happy chance in the game of ambiguities in “c'est le cas de le dire”. These figures of “saying it well” are windows opened up by the enunciator upon the heterogeneous space where saying and meaning is effected.

Authier-Revuz Jacqueline. Meta-enonciation et comparaison : remarques syntaxiques et semantiques sur les subordonnees comparatives de modalisation autonymique. In: Faits de langues, n°5, Mars 1995. La comparaison. pp. 183-192.

Authier-Revuz Jacqueline. Reperes dans le champ du discours rapporte (suite). In: L'Information Grammaticale, N. 56, 1993. pp. 10-15.

Authier-Revuz Jacqueline. La coordination, outil de description sémantique. D'après deux articles de F. François. In: Documentation et recherche en linguistique allemande contemporain - Vincennes, n°15, 1977. La coordination. pp. 163-167.

Authier Revuz Jacqueline. Non-coïncidences énonciatives dans la production du sens. In: Linx, n°19, 1988. Du sens. pp. 25-28.

Authier-Revuz Jacqueline. Hétérogénéité(s) énonciative(s). In: Langages, 19ᵉ année, n°73, 1984. Les Plans d'Énonciation, sous la direction de Laurent Danon-Boileau. pp. 98-111.

Authier-Revuz Jacqueline. Etude sur les formes passives du français. In: Documentation et recherche en linguistique allemande contemporain - Vincennes, n°1, 1972. Etude sur les formes passives du français. pp. 1-145.

Authier Jacqueline, Meunier André. Exercices de grammaire et discours rapporté. In: Langue française, n°33, 1977. Sur les exercices de grammaire, sous la direction de Jacqueline Authier et André Meunier. pp. 41-67.

Authier-Revuz Jacqueline. Hétérogénéité montrée et hétérogénéité constitutive : éléments pour une approche de l 'autre dans le discours. In: Documentation et recherche en linguistique allemande contemporain - Vincennes, n°26, 1982. Parole multiple. Aspect rhétorique, logique, énonciatif et dialogique. pp. 91-151.

Authier-Revuz Jacqueline. «Parler avec des signes de ponctuation» ou : de la typographie à l’énonciation. In: Documentation et recherche en linguistique allemande contemporain - Vincennes, n°21, 1979. Mélanges de syntaxe et de sémantique. pp. 76-87.

Authier Jacqueline. La mise en scène de la communication dans des discours de vulgarisation scientifique. In: Langue française, n°53, 1982. La vulgarisation, sous la direction de Marie-Françoise Mortureux. pp. 34-47.

Authier-Revuz Jacqueline. La représentation de la parole dans un débat radiophonique : figures de dialogue et de dialogisme. In: Langue française, n°65, 1985. L'oral du débat, sous la direction de Mary-Annick Morel. pp. 92-102.

This paper is an attempt to define the role of discursive means such as X i.e. Y, X or Y, and X, Y, within the frame of "autonymic modality”, this being how the speaker accompanies his utterances with an element that underlines it as a "mention”. The syntactic, intonational, typographic behaviour of these elements is reviewed : it is globaly seen as a way to associate two "manières de dire” in a metadiscursive interplay., Cet article tente de dégager comment les formes X c'est-à-dire Y, X ou Y, et X, Y s'inscrivent dans le champ de la "modalité autonymique" , par laquelle l'énonciateur double l'énonciation d'un élément X d'une représentation opacifiante de celui-ci. Sont notés les faits syntaxiques, intonatifs ou typographiques, les commentaires explicites, la prise en compte du sens et des faits d'hétérogénéité en discours qui interviennent, de façon univoque ou non, dans l'interprétation de ces formes comme couplage méta-énonciatif de deux "manières de dire", mettant en jeu des paramètres de "non-coincidence" , et des mouvements - centrifuges ou centripètes - divers., Authier-Revuz Jacqueline. L'auto-représentation opacifiante du dire dans certaines formes de "couplage". In: Documentation et recherche en linguistique allemande contemporain - Vincennes, n°36-37, 1987. Dialogues. Du marivaudage à la machine. pp. 55-103.

THE OTHER'S PLACE IN A FALSIFICATION DISCOURSE OF HISTORY. ON A DENIAL OF THE JEWISH GENOCIDE DURING THE IIIRD REICH The authors investigate the relation to the Other's discourse through the strategies of a text (R. Faurisson, 1980), related to the "revisionist" obliteration of the genocide against Jews under the IIIrd Reich. They show two binding levels. The first level is the account of the confrontation between two discourses. It conspicuously sets on stage a «je» harassed by the adverse discourse. In a secretly reversed balance of power, the second level brings actually into play this confrontation through enunciation mechanisms of distance, referential de-construction, etc. intending to destroy — not to discuss — the Other's discourse., LA PLACE DE L'AUTRE DANS UN DISCOURS DE FALSIFICATION DE L'HISTOIRE. A PROPOS D'UN TEXTE NIANT LE GÉNOCIDE JUIF SOUS LE IIIe REICH Etude du rapport au discours de l'Autre dans les stratégies d'un texte (R. Faurisson, 1980) participant à l'entreprise dite «révisionniste» d'effacement du génocide pratiqué contre les juifs sous le IIIe Reich. Deux plans y jouent de façon solidaire. Le premier est le récit de l'affrontement entre deux discours; il met en scène ostentatoirement un «je» persécuté par le discours adverse. Le second est, dans un rapport de force secrètement inversé, la mise en œuvre effective de cet affrontement à travers des mécanismes énonciatifs de distance, de déconstruction référentielle, etc., qui visent la destruction — et non la discussion — du discours de l'Autre., AUTHIER-REVUZ Jacqueline, Romeu Lydia. La place de l'autre dans un discours de falsification de l'histoire. A propos d'un texte niant le génocide juif sous le IIIe Reich. In: Mots, n°8, mars 1984. Numéro spécial. L'Autre, l'Etranger, présence et exclusion dans le discours., sous la direction de Gill Seidel . pp. 53-70.

Authier-Revuz Jacqueline. Les formes du discours rapporté. Remarques syntaxiques et sémantiques à partir des traitements proposés. In: Documentation et recherche en linguistique allemande contemporain - Vincennes, n°17, 1978. Autour du discours rapporté. pp. 1-87.

Le métalangage est essentiel à l’enseignement-apprentissage du langage et de la langue. Cet article questionne le fait autonymique dans un contexte d’apprentissage de la lecture. Il envisage les manifestations de l’autonymie dans le discours de plusieurs professeurs de cours préparatoire. Pour faire découvrir l’écrit à leurs jeunes élèves, ils abordent les signes selon deux ancrages, comme forme écrites et comme formes orales. Ces enseignants composent au fil de leur discours, une leçon de lecture caractérisée par un travail réflexif sur le signe dans toutes ses dimensions : traces matérielles du signe à l’écrit comme à l’oral ; explicitation du sens dans l’espace du texte ; ouverture sur le sens en langue, signification et renvoi à l’univers référentiel., L'autonymie en classe de lecture Corinne Gomila Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle, SYLED « L'ouvrier-typographe, le correcteur d'épreuves, l'élève qui apprend à lire ont une activité qui implique l'autonymie du texte auquel ils s'affrontent, puisqu'elle ne consiste ni à produire ce texte (encodage) ni à le comprendre (décodage) au niveau E(C) » 1 Cet article tente de rendre compte du fait autonymique dans un contexte d'apprentissage de la lecture. Il envisage les manifestations de l'autonymie, dans le discours de plusieurs enseignants de classes de cycle II 2 , qui, pour faire découvrir la langue écrite à leurs jeunes élèves, abordent les signes selon leurs deux ancrages sémiotiques : comme formes écrites et comme formes orales. Par ailleurs, ils en explorent toutes les dimensions, insistant tantôt sur le signifiant, tantôt sur le signifié, tantôt encore sur la fonction référentielle, brouillant ainsi l'opposition entre usage et mention. Comme ils ne peuvent s'appuyer sur la terminologie grammaticale traditionnelle encore trop complexe pour des enfants d'environ six ans, ils ont recours à un discours métalinguistique qui passe par l'adaptation terminologique et la monstration du signe dans un va-et-vient entre le discours et la langue. Pour décrire les spécificités de l'autonymie dans ce discours scolaire, nous prenons appui sur la théorie sémiotique de J. Rey-Debove [Rey-Debove 1997 : 1-291] à qui nous devons nos principaux concepts et outils théoriques. Pionnière des travaux sur l'autonyme, J. Rey-Debove définit ce dernier, comme un dédoublement du signe, faisant du signe autonyme un substantif homonyme du premier pourvu d'un signifiant et d'un signifié. Ainsi l'autonyme n'est pas 1 (J. Rey-Debove, 1997 :79), c'est-à-dire au niveau du langage ordinaire qui met en relation une expression E et un contenu C. Les parenthèses distinguent le plan du contenu (signifié) et celui de l'expression (signifiant). 2 Corpus enregistré lors de séances d'enseignement de la lecture en français langue maternelle dans différentes classes de cycle II (principalement des cours préparatoires, des premières années de cours élémentaire et des grandes sections de maternelle) dans une circonscription particulièrement attentive aux liens de l'écriture avec la lecture et à l'entrée rapide dan la textualité.

La synthèse présentée pour l’habilitation à diriger des recherches vise à circonscrire un positionnement théorique dans le champ aujourd’hui foisonnant de l’analyse du discours et à proposer des outils et des méthodes forgés à l’épreuve de l’analyse de discours produits en situation professionnelle, en particulier des rapports éducatifs rédigés par des travailleurs sociaux dans le champ de l’enfance en danger. C’est à partir de ce positionnement que peut selon moi s’engager un dialogue fructueux avec d’autres courants qui ont pour objet le discours (CDA ou linguistique de corpus par exemple). Dans la lignée des travaux menés par et autour de M. Pêcheux, mais aussi de ceux de Bakhtine et plus récemment de J. Authier-Revuz, le discours est conçu comme traversé et déterminé par des extérieurs discursifs dont on saisit les manifestations à travers des formes et des configurations linguistiques telles que la représentation du discours autre, la concession mais aussi la répétition entre discours ou à l’intérieur d’un même discours. La description de ces formes est articulée à un double questionnement, sur la matérialité discursive de l’extérieur ainsi saisi, et sur son statut même d’extérieur : à quelles conditions la répétition est-elle reprise, dans quelle mesure les « routines » identifiées dans le discours des éducateurs renvoient-elles à du « déjà-là » tout en étant constitutives de ce discours ? Pour rendre compte de l’interaction entre la matérialité langagière et ce qui la détermine, la notion de « genre », devenue incontournable en AD et plus largement dans tous les domaines s’attachant à la contextualisation des données observées, apparaît comme un niveau de description opératoire, à condition de la circonscrire. Dans ma perspective, le genre est conçu non pas comme un donné mais comme un observatoire à construire et, dans la filiation de Bakhtine, comme une notion dynamique et elle-même hétérogène. Ainsi l’exploration outillée du corpus de rapports éducatifs permet-elle de faire émerger des patrons lexico-syntaxiques qui constituent des « routines » discursives s’inscrivant dans la visée du genre, mais qui entrent aussi en résonance avec des usages en mouvement dans la « langue commune », en particulier dans le secteur des constructions prépositionnelles. La « mise au travail », sur des discours professionnels, des concepts mis en place par l’AD – interdiscours, préconstruit, formation discursive par exemple –produit dès lors des questionnements nouveaux : la place du scripteur comme sujet d’une écriture routinisée ou encore l’intrication entre déterminations liées au genre, à la sphère d’activité, et à des changements en cours dans la « norme », entendue à la suite de Coseriu comme espace intermédiaire entre langue et parole. Ces questions vives intéressent également ce que l’on a l’habitude d’appeler « demande sociale », laquelle occupe une part non négligeable des travaux présentés pour l’HDR, que ce soit dans le dialogue mené avec les travailleurs sociaux autour de leurs écrits, dans la production de matériel didactique visant à remédier aux difficultés des étudiants à l’université, ou dans un travail interdisciplinaire en cours autour de la question de la prise de décision en situation de risque.

National audience

This paper justifies Lacan's assertion : " there is no metalanguage ", by showing, after Freud, that in subconscious elaborations, words do no behave like linguistic signs. It deals, first, with dream neologisms studied in Traumdeutung (cf. " autodidasker "). These neologisms do not have a proper " signifiant ", or do not enter into a syntagma, nor do they have a proper " signifié ". They may enter into various types of anagrammatic associations. Thus, they are not signs in the Saussurian sense, but things that may be subjected to condensation and shifting processes that are found in all subconscious products. Likewise, to forbid uttering the names of the deads (Totem and tabu), or uttering the name of God " in vain " is linked, too, to the status of those names (cf. Benveniste) : they are so attached to their referents that, should you use them, you affect in fact the referent itself., L'article justifie l'aphorisme lacanien " il n'y a pas de métalangage " en montrant (à la suite de Freud) que dans les productions de l'inconscient les mots ne fonctionnent pas comme des signes linguistiques. La démonstration est menée d'abord sur les néologismes oniriques (comme le fameux autodidasker) étudiés dans la Traumdeutung. Ces mots n'ont pas de signifiant distinctif, ne sont pas soumis à la linéarité. Ils n'ont pas davantage de signifié distinctif, mais se prêtent en revanche à toutes sortes d'associations anagrammatiques. Bref, il ne s'agit pas de signes au sens saussurien, mais plutôt de choses soumises aux processus de condensation et de déplacement à l'oeuvre dans toutes les productions de l'inconscient. De même l'interdiction de prononcer le nom des morts (abordée dans Totem et Tabou) ou de proférer " en vain " le nom de Dieu par jurement ou blasphème (évoquée par Benveniste après Freud) s'explique à nouveau par le statut des noms en cause : à la différence des signes, ils sont si liés à leur référent que les employer c'est porter atteinte à l'être qu'ils désignent.

Genetic and enunciative study of on line writing., Etude de l'écriture recueillie avec un traitement de texte qui mémorise la procédure d'écriture. Etude énonciative et génétique (comparaison avec les recherches menées sur des manuscrits d'écrivains).

How can we characterise the way in which pupils write in school situations? What is the place of confrontation with the written language system, which is often still in its infancy? In the play of language and learning, through which paths does textuality take shape? In short: how do they go about writing? This thesis, based on the observation of reconstructions of text writing by pupils in Cours Moyen 2 (10-11 years old), attempts to answer these types of questions.The data collection tool, Genèse du Texte, is a word processing software which records all the writing operations and then restores them in real time. The observation can therefore concern erasures, as is the case in the study of manuscripts, but also pauses, comings and goings in the written text in constitution.The academic doxa is that pupils, put in the situation of producing a text, stumble over the absence of ideas - the anguish of the blank page - or throw themselves into a disordered utterance without exercising sufficient control to give the statement acceptable form and coherence. When placed on the side of revision, which appears in experimental work as the process least clearly implemented by students, language is still seen as an instrument for the enunciator, or even as an obstacle to enunciation when his or her "mastery" is insufficient. All too rarely does it appear as semiotic material on which the writer can also draw in order to elaborate his or her text.The reconstructions of writing analysed here, collected in an ecological context, show, on the contrary, that the pupils observed pay real attention to language in all its dimensions and at all stages of writing. The reflexive posture linked to the self-reception specific to enunciation, which all the expert writers report, is clearly manifested here. Although its traces differ from those found, for example, in writers, they nevertheless exist, reinforcing the hypothesis that, for the novice and the expert, the activity of writing is fundamentally of the same nature. The interaction with language, which writers see as a constituent part of their activity, is not absent from school writing.; Comment caractériser les modalités de l’écriture des élèves en situation scolaire ? Quelle place y occupe la confrontation au système de la langue écrite, dont le maniement est encore souvent balbutiant ? Dans le jeu du langage et de l’apprentissage, par quels cheminements la textualité prend-elle forme ? Bref : écrire, comment s’y prennent-ils ? C’est à ce type de questions que tente de répondre cette thèse fondée sur l’observation de reconstitutions d’écriture de textes par des élèves de Cours Moyen 2 (10-11 ans).L’outil de recueil des données, Genèse du Texte, est un logiciel de traitement de texte qui enregistre l’ensemble des opérations d’écriture et les restitue ensuite en temps réel. L’observation peut donc porter sur les ratures, comme c’est le cas dans les études de manuscrits, mais aussi sur les pauses, les allers et retours dans l’écrit en constitution.La doxa scolaire veut que les élèves, mis en situation de produire un texte, butent sur l’absence d’idées – l’angoisse de la page blanche – ou se jettent dans une énonciation échevelée sans exercer le contrôle suffisant pour donner à l’énoncé une forme et une cohérence acceptables. Placée du côté de la révision, qui apparaît dans les travaux expérimentaux comme le processus le moins nettement mis en oeuvre par les élèves, la langue reste considérée comme un instrument pour l’énonciateur, voire un obstacle à l’énonciation quand sa « maîtrise » est insuffisante. Elle n’apparaît que trop rarement comme un matériau sémiotique sur lequel le scripteur peut aussi s’appuyer pour élaborer son texte.Les reconstitutions d’écriture analysées ici, recueillies en contexte écologique, montrent au contraire chez les élèves observés une réelle attention au langage dans toutes ses dimensions et à tous les moments de l’écriture. La posture réflexive liée à l’auto-réception propre à l’énonciation, dont font état l’ensemble des scripteurs experts, se manifeste ici clairement. Si ses traces diffèrent de celles que l’on peut recenser par exemple chez les écrivains, elles existent néanmoins, renforçant l’hypothèse que, chez le novice et chez l’expert, l’activité d’écriture est fondamentalement de même nature. L’interaction avec la langue, que les écrivains posent comme constitutive de leur activité, n’est pas absente de l’écriture scolaire, dont la particularité tient aux formes que prend cette interaction plutôt qu’à son absence supposée.

How can we characterise the way in which pupils write in school situations? What is the place of confrontation with the written language system, which is often still in its infancy? In the play of language and learning, through which paths does textuality take shape? In short: how do they go about writing? This thesis, based on the observation of reconstructions of text writing by pupils in Cours Moyen 2 (10-11 years old), attempts to answer these types of questions.The data collection tool, Genèse du Texte, is a word processing software which records all the writing operations and then restores them in real time. The observation can therefore concern erasures, as is the case in the study of manuscripts, but also pauses, comings and goings in the written text in constitution.The academic doxa is that pupils, put in the situation of producing a text, stumble over the absence of ideas - the anguish of the blank page - or throw themselves into a disordered utterance without exercising sufficient control to give the statement acceptable form and coherence. When placed on the side of revision, which appears in experimental work as the process least clearly implemented by students, language is still seen as an instrument for the enunciator, or even as an obstacle to enunciation when his or her "mastery" is insufficient. All too rarely does it appear as semiotic material on which the writer can also draw in order to elaborate his or her text.The reconstructions of writing analysed here, collected in an ecological context, show, on the contrary, that the pupils observed pay real attention to language in all its dimensions and at all stages of writing. The reflexive posture linked to the self-reception specific to enunciation, which all the expert writers report, is clearly manifested here. Although its traces differ from those found, for example, in writers, they nevertheless exist, reinforcing the hypothesis that, for the novice and the expert, the activity of writing is fundamentally of the same nature. The interaction with language, which writers see as a constituent part of their activity, is not absent from school writing., Comment caractériser les modalités de l’écriture des élèves en situation scolaire ? Quelle place y occupe la confrontation au système de la langue écrite, dont le maniement est encore souvent balbutiant ? Dans le jeu du langage et de l’apprentissage, par quels cheminements la textualité prend-elle forme ? Bref : écrire, comment s’y prennent-ils ? C’est à ce type de questions que tente de répondre cette thèse fondée sur l’observation de reconstitutions d’écriture de textes par des élèves de Cours Moyen 2 (10-11 ans).L’outil de recueil des données, Genèse du Texte, est un logiciel de traitement de texte qui enregistre l’ensemble des opérations d’écriture et les restitue ensuite en temps réel. L’observation peut donc porter sur les ratures, comme c’est le cas dans les études de manuscrits, mais aussi sur les pauses, les allers et retours dans l’écrit en constitution.La doxa scolaire veut que les élèves, mis en situation de produire un texte, butent sur l’absence d’idées – l’angoisse de la page blanche – ou se jettent dans une énonciation échevelée sans exercer le contrôle suffisant pour donner à l’énoncé une forme et une cohérence acceptables. Placée du côté de la révision, qui apparaît dans les travaux expérimentaux comme le processus le moins nettement mis en oeuvre par les élèves, la langue reste considérée comme un instrument pour l’énonciateur, voire un obstacle à l’énonciation quand sa « maîtrise » est insuffisante. Elle n’apparaît que trop rarement comme un matériau sémiotique sur lequel le scripteur peut aussi s’appuyer pour élaborer son texte.Les reconstitutions d’écriture analysées ici, recueillies en contexte écologique, montrent au contraire chez les élèves observés une réelle attention au langage dans toutes ses dimensions et à tous les moments de l’écriture. La posture réflexive liée à l’auto-réception propre à l’énonciation, dont font état l’ensemble des scripteurs experts, se manifeste ici clairement. Si ses traces diffèrent de celles que l’on peut recenser par exemple chez les écrivains, elles existent néanmoins, renforçant l’hypothèse que, chez le novice et chez l’expert, l’activité d’écriture est fondamentalement de même nature. L’interaction avec la langue, que les écrivains posent comme constitutive de leur activité, n’est pas absente de l’écriture scolaire, dont la particularité tient aux formes que prend cette interaction plutôt qu’à son absence supposée.

A la Sorbonne dans le cadre de l'Université Paris 3 / textes réunis par Jacqueline Authier-Revuz et Marie-Christine Lala ; organisé par le groupe Recherches sur l'énonciation et le sens.ISBN : 2-87854-233-9.; L’ajout, au moins dans son existence conceptuelle, présuppose une antériorité. En cela, il peut être rapproché du prédicat second, qui est soumis à l’existence d’une prédication de rang supérieur, qui exprime un contenu phrastique à l’intérieur même de la phrase, en dépit de son apparente intégration syntaxique (voir entre autres Mélis, 1988, et Furukawa, 1996), et qui décrit aujourd’hui un des modes de fonctionnement du système appositif (Forsgren ; 1991, Neveu, 1998, 2000a, 2000b). Ajouter, dans cette perspective, ce n’est pas tant accroître, dire en plus, que révéler l’existence d’un énoncé comme base, c’est-à-dire comme matrice, comme primitif formel et sémantique, et manifester par conséquent la présomption de l’incomplétude informationnelle de cette base. Ainsi, la problématique appositive rencontre-t-elle inévitablement la notion d’ajout. On tentera donc d’évaluer la pertinence de cette notion à la lumière de la problématique appositive, en traitant plus particulièrement la question de la place du détachement dans l’énoncé, et en considérant le problème des niveaux de l’analyse linguistique posé par ces constructions. Il s’agira également de voir si à la secondarité formelle de l’ajout correspond une secondarité sémantique et pragmatique.

Genetic and enunciative study of on line writing.; Etude de l'écriture recueillie avec un traitement de texte qui mémorise la procédure d'écriture. Etude énonciative et génétique (comparaison avec les recherches menées sur des manuscrits d'écrivains).