Pascal Lebray, P. Ingiliz, P. Paul, F. Drane, Thierry Poynard, J. Massard, Françoise Imbert-Bismut, P. Nohra, J.P. Giordanella, Yen Ngo, Mona Munteanu, A. Varaud, B. Varsat, Djamila Messous, and V. Ratziu
Introduction Le FibroTest (FT) a ete valide comme biomarqueur de fibrose avancee (FA) chez les sujets exposes aux maladies hepatiques les plus frequentes : hepatite C (HCV), hepatite B (HBV), maladie alcoolique (MAF) et steatose non alcoolique (NAFLD) et dans le depistage de FA chez les diabetiques [1, 2]. Le but principal a ete d’estimer la prevalence des sujets avec FA dans une population generale sans antecedents hepatiques. Le but secondaire etait d’estimer et de comparer les valeurs predictives des strategies utilisant les facteurs metaboliques, les ALAT, les anticorps antiVHC, la consommation declaree d’alcool (CDA), la carbohydrate deficient transferrin (CDT) et l’elastometrie (LSM par Fibroscan). Patients et Methodes 7 554 sujets volontaires de 40 ans ou plus, consultants dans 2 centres d’examens de sante CPAM-Paris ont ete prospectivement pre-inclus. Les donnees epidemiologiques, cliniques, biologiques, FT, SteatoTest, NashTest, etaient recueillis et les sujets avec FA presumee tFT > 0,48) etaient reconvoques dans un centre de reference pour une consultation avec un hepatologue et une elastometrie et si besoin echographie, endoscopie ou biopsie hepatique. FT a ete combine a la serologie C chez 3 602, a la CDT chez 1 074, et a l’elastometrie chez 893 sujets consecutifs. Resultats Le FT etait interpretable chez 99,6 % des cas, et apres exclusion des sujets refusant le protocole, ou presentant un antecedent hepatique, 7 464 sujets ont ete analyses, 55 % hommes, mediane 58 ans, un facteur de risque metabolique 53 %, et une consommation declaree d’alcool a risque (> 10 g/j chez la femme > 20 g chez l’homme) 26 % des cas. FT predisait une FA chez 209 (2,8 %) sujets, dont la cirrhose dans 25 cas (0,3 %). 103 sujets ont accepte les re-investigations. La FA a ete confirmee chez 52 sujets, fortement suspectee dans 20 cas (LSM > 5 kPa et un facteur de risque), moderement suspectee dans 28 (LSM > 5 kPa ou un facteur de risque), et indeterminee dans 3 cas (faux positif du FT ou faux negatif de LSM). Les reinvestigues n’etaient pas differents des non reinvestigues. La cause de FA chez les reinvestigues etaient 39 (38 %) NAFLD, 10 (10 %) MAF, 39 (38 %) mixte NAFLD et MAF, 5 (5 %) HCV, 2 (2 %) HBV, une (1 %) auto-immune, et pas de cause identifiee dans 7 cas (7 %). Les groupes a risque significatifs de FA en regression logistique ( odds ratio [OR]) etaient l’âge > 60 ans (OR-5,8 ; P 7,1 kPa (OR = 4,1 ; P 1,6 % (OR = 2,1 P = 0,02) et la serologie VHC positive (OR = 2,1 ; P = 0,02). ALAT et CDA n’etaient pas associes a un risque plus important. ALAT et CDA etaient disponibles chez 7 464 sujets, serologie VHC chez 3 602, CDT chez 1 074 et LSM interpretable chez 893 sujets consecutifs (concordance 91 % avec FT). La CDT a permis de soupconner 2 fois plus souvent une sous-estimation de la consommation d’alcool chez les patients avec FA (42 %) que chez les sujets sans FA (21 %). Conclusion Le depistage de la fibrose hepatique utilisant le FibroTest en premiere ligne et le FibroScan en confirmation parait efficace et acceptable chez 50 % des assures sociaux. La prevalence etait de 2,8 % avec 5 facteurs de risque additifs : metaboliques, âge, sexe masculin, consommation d’alcool et VHC.