Isabelle Pigeron-Piroth, Rachid Belkacem, Marion Le Texier, Geoffrey Caruso, Université de Rouen Normandie (UNIROUEN), Normandie Université (NU), Identité et Différenciation de l’Espace, de l’Environnement et des Sociétés (IDEES), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut de Recherche Interdisciplinaire Homme et Société (IRIHS), Normandie Université (NU)-Normandie Université (NU)-Université de Rouen Normandie (UNIROUEN), Normandie Université (NU)-Normandie Université (NU)-Université Le Havre Normandie (ULH), Normandie Université (NU)-Université de Caen Normandie (UNICAEN), Normandie Université (NU)-Université de Rouen Normandie (UNIROUEN), Université du Luxembourg (Uni.lu), Identités et Différenciation de l'Environnement des Espaces et des Sociétés (IDEES), Normandie Université (NU)-Normandie Université (NU)-Université de Caen Normandie (UNICAEN), Normandie Université (NU)-Université Le Havre Normandie (ULH), Normandie Université (NU)-Institut de Recherche Interdisciplinaire Homme et Société (IRIHS), Normandie Université (NU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), and Le Texier, Marion
Cet article étudie les déterminants individuels et territoriaux des navettes transfrontalières de travail ayant lieu depuis la France vers les pays voisins. L’objectif est de déceler si le travail transfrontalier se distingue des autres navettes, notamment des navettes effectuées par les actifs en dehors de leur propre aire urbaine. Nous mobilisons les données du recensement de la population de 2013 au niveau individuel et caractérisons le territoire à l'échelle des communes afin de capter la relative polarisation des lieux de résidence au sein du système urbain national. Sur base de modèles logistiques multinomiaux appliqués à toute la France ou à la façade frontalière, nous trouvons que les facteurs liés au genre, à l’âge, à l’éducation, au type et au secteur d’emploi, ou encore à la localisation de la résidence par rapport aux pôles d’emplois, en France expliquent les navettes vers une autre aire urbaine française comme les navettes transfrontalières. Cependant, l’effet sur le travail frontalier est souvent plus intense que l’effet de sortie vers une autre aire urbaine. Après avoir contrôlé l’effet des différents pays de travail, nous identifions encore clairement un comportement différencié des migrants résidentiels (élastiques) aux frontières ainsi qu’un effet de la distance à la frontière et de la densité d’emplois à proximité, sur les navettes transfrontalières. This article focuses on the individual and territorial determinants of cross-border commuting from France to its neighbouring countries. We seek to identify whether cross-border commuting is a distinct form of commuting, especially whether it differs for an active resident from commuting outside his/her reference functional urban area. We use individual data from the 2013 census and characterize the territory at the municipal scale in order to capture the relative polarisation of residential places within the national urban system. From our multinomial logistic models applied to the whole France or the border fringe, we find that gender, age, education, type and sector of activity, as well as the location of the commune with respect to employment poles in France, explain similarly the commute of active individuals towards another urban area in France and across the border. However, the effect is more intensive for cross-border commuting. After controlling the impact of the different neighbouring countries, we still clearly identify a different behaviour from elastic migrants in border areas and an effect of the distance to the border and of the job density on the cross-border commutes.