Delestre, Jason, Unité de Recherche Pluridisciplinaire Sport, Santé, Société (URePSSS) - ULR 7369 - ULR 4488 (URePSSS), Université d'Artois (UA)-Université du Littoral Côte d'Opale (ULCO)-Université de Lille, Sociologie, Histoire, Education, Représentations, Pratiques et Activités Sportives - URePSSS (SHERPAS), Université d'Artois (UA)-Université du Littoral Côte d'Opale (ULCO)-Université de Lille-Université d'Artois (UA)-Université du Littoral Côte d'Opale (ULCO)-Université de Lille, Université de Lille, and Université d'Artois
National audience; Depuis une vingtaine d’années, des fédérations nationales liées au sport électronique voient le jour à travers le monde. Ces entités souhaitent jouer un rôle majeur dans le processus d’institutionnalisation et de normalisation de l’esport. Or, ces entités ne semblent pas faire l’unanimité au sein de la gouvernance esportive internationale. Si le mouvement sportif s’organise en fédérations placées sous la tutelle d’un ministère, majoritairement celui des sports, ou d’un service public (Bayle, 2010), l’esport ne possède pas un tel rattachement puisqu’il n’est pas reconnu comme un sport, moderne ou olympique (Parry, 2019 ; 2021), ou pourvu d’une fédération internationale légitimée par les instances politiques (Martinelli, 2019). Toutefois, dans le monde, d’autres gouvernements nationaux ont fait le choix de reconnaître l’esport comme un sport (Paberz, 2012), comme une pratique professionnelle (Kane et Spradley, 2017 ; Vansyngel et al., 2018), ou encore comme une discipline universitaire (Funk et al., 2018 ; Jenny et al., 2021). Quel rôle ces fédérations nationales d’esport, bien souvent autoproclamées, jouent-elles dans la gouvernance de l’esport ? Quelle légitimité institutionnelle possèdent-elles au sein de l’écosystème esportif ? auprès de leur gouvernement ? ou encore vis-à-vis des acteurs économiques, industriels et associatifs du sport électronique ? Il est alors pertinent de questionner la raison de leur existence, d’identifier les conditions, les modalités et les leviers de leur reconnaissance institutionnelle. Ce questionnement entend utiliser les théories sur la légitimité institutionnelle des organisations soutenues par DiMaggio et Powell (1983), et plus précisément la notion d’isomorphisme mimétique. Les principaux objectifs de cette communication s’orientent vers une mesurabilité de la légitimité institutionnelle de ces fédérations nationales, dont environ une quarantaine sont ancrées dans l’Europe, au sein et en-dehors de leur pays respectif, après une étude approfondie du champ de rayonnement de ces organes. Ce travail encore en préparation, qui s’inscrit dans notre thèse de doctorat, devrait permettre de comparer et de catégoriser les fédérations nationales de l’esport par le biais de leurs missions et/ou de leur indice de gouvernance (Andreff et Poupaux, 2007). Enfin, en effectuant des parallèles avec le sport, et à travers des critères objectivant la légitimité des fédérations sportives, une étude pourrait être mise en place afin d’observer les différences et les similitudes du processus d’institutionnalisation de ces deux mondes. Pour cela, le corpus de cette recherche se compose des sites Internet des fédérations esportives nationales, des rapports et communiqués du gouvernement local vis-à-vis de la structure concernée, et enfin des différents témoignages de dirigeants de ces entités. La grille de lecture permettra de recenser les attributions de régulation, de réglementation et de promotion accordées, ou encore les délibérations issues de réunions communes. Tandis que les entretiens avec des membres de ces fédérations nationales permettront d’appréhender le discours de leurs dirigeants et représentants, ainsi que les ambitions institutionnelles et individuels de ces derniers.