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Figure politique majeure de l’histoire française contemporaine, le Général de Gaulle est pourtant peu représenté sur les écrans jusqu’aux années 90. Les fictions consacrées directement au Général et à son action politique augmentent dans les années 2000, jusqu’à un biopic sorti en 2020. De Gaulle est donc à la fois absent et présent à l’écran. Dans le premier cas, ce sont les thèmes politiques du gaullisme qui ressortent. Dans le second cas, la vie et l’action du Général sont mises en avant., A major political figure in contemporary French history, Charles de Gaulle was rarely portrayed on screen prior to the 1990s. An increasing number of audiovisual works focusing directly on the general and his political activity appeared in the 2000s, with a biopic released in 2020. De Gaulle is thus both absent and present on the screen. In the first case, the focus is on the political themes of Gaullism. In the second, the general’s life and acts take center stage.

Alors que le pays en pleine reconstruction et en plein baby-boom sort progressivement du temps des pénuries et que les tensions internationales ne cessent de s’accroître (guerre de Corée, aggravation de la situation en Indochine), les élections cantonales de mars 1949 sont une sorte de répétition générale avant les élections législatives de juin 1951 qui vont permettre de mesurer la solidité de la IVe République face aux assauts du RPF sur sa droite et du PCF sur sa gauche. En Bretagne, après...

Le général de Gaulle parti, la majorité sortante reste au pouvoir jusqu’à l’alternance politique de mai-juin 1981. Georges Pompidou est aisément élu en Bretagne en 1969 tout comme Valéry Giscard d’Estaing en 1974. Mais durant les années 1970, des recompositions des forces politiques sont à l’œuvre au sein de la majorité marquées par le ralliement en deux temps des centristes au pompidolisme puis au giscardisme, ce qui conduit à une bipolarisation de la vie politique. De même à gauche, le PCF ...

De la Libération au début des années 2000, la Bretagne historique a connu de profondes transformations économiques, sociales, religieuses et culturelles. L’ouvrage analyse les mutations politiques d’une région qui, de dominée par les droites et les centres sous la IVe et au début de la Ve République, est passée à gauche dans les années 1980-2000, devenant jusqu’en 2017 un bastion du Parti socialiste. Ces évolutions s’inscrivent dans le temps des guerres coloniales (Indochine, Algérie) et des crises (1958, 1968), ainsi que dans le champ des recompositions et de l’histoire des forces politiques (du gaullisme et des droites, de la démocratie chrétienne et du radicalisme, des socialismes et du communisme). Une attention particulière est portée aux enjeux électoraux nationaux (présidentiels et législatifs) et locaux (départementaux et municipaux) en mettant l’accent sur l’itinéraire, la carrière, les évolutions partisanes des élus à tous les niveaux de la vie publique. Pendant ce demi-siècle, la Bretagne a fourni des hommes et quelques femmes à plusieurs gouvernements. Mais l’action des militants n’est pas oubliée, ni celle des partis et des forces minoritaires (extrême gauche, mouvement breton, extrême droite).

L’intensification et l’internationalisation de la guerre d’Algérie aggravent la crise politique qui mine la IVe République depuis plusieurs années. Les « événements d’Alger », soulèvement antirépublicain, et la crise du 13 mai provoquent la chute du régime en quelques jours. Le recours des plus hautes autorités de l’État au général de Gaulle qui pour beaucoup fait figure de sauveur signe la mort d’un régime qui avait porté beaucoup d’espoirs à la Libération et son remplacement en quelques sem...

La disparition de Georges Pompidou le 2 avril 1974 avance les élections présidentielles de deux années et elle engage une redistribution des cartes à droite au profit des giscardiens et au détriment des gaullistes de l’UDR. Conséquence du premier choc pétrolier, les économies occidentales, tout comme l’économie française très dépendante des hydrocarbures importés, entrent dans une longue période appelée « la crise » dont on ne prend conscience que progressivement. Mais au printemps de 1974, l...

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Bretagne est une région qui a connu de profondes transformations démographiques, économiques, sociales, religieuses et culturelles. La région s’est modernisée dans le cadre de la Reconstruction mais surtout depuis la fin des années 1950 en dépit d’une entrée plus tardive dans les Trente Glorieuses qui ont vu une certaine industrialisation et une transformation sans précédent des campagnes et de l’agriculture au point que l’on a pu parler d’un « ...

Dans les années 1952-1954, la droite gouverne le pays. Si le gouvernement Pinay a été renversé par le MRP en décembre 1952, il a été remplacé par celui de René Mayer (rad.) de janvier à mai 1953, puis par le gouvernement de Joseph Laniel (CNIP) de juin 1953 à juin 1954. Les mêmes hommes gouvernent le pays qui se divise sur la Communauté européenne de défense (CED) et s’enlise dans les rizières d’Indochine. Pourtant, la tentative d’investiture le 4 juin 1953 de Pierre Mendès France (rad.), hos...

En un demi-siècle, la Bretagne a beaucoup changé. Grâce à la mobilisation de toutes ses forces vives, à son rajeunissement démographique et à la modernisation rapide des mondes agricole et urbain, de région retardataire sur le plan économique elle est devenue une région dynamique relativement épargnée par les effets de la désindustrialisation durant la crise entamée au milieu des années 1970. Ouverts depuis des siècles sur le grand large, les Bretons ont choisi de s’intégrer à la construction...

La Libération a fait émerger un nouveau paysage politique en France, mais aussi en Bretagne qui a brièvement connu une certaine poussée à gauche. À l’issue de plus de deux années de consultations politiques et des élections législatives et sénatoriales de la fin de 1946, la IVe République se met définitivement en place. Fermant le cycle électoral, le socialiste SFIO Vincent Auriol est élu à la présidence de la République le 16 janvier 1947. En mai 1947, l’éviction du Parti communiste français...

En deux décennies, à la fin du xxe siècle, le paysage politique change radicalement en Bretagne durant les deux septennats de François Mitterrand (1981-1995) et le premier septennat de Jacques Chirac (1995-2002). Force minoritaire mais en essor depuis le début des années 1970, le PS occupe désormais un large espace politique au détriment du RPR et de l’UDF. Porté par une nouvelle génération d’élus (en 1981), profitant de la marginalisation de l’extrême gauche et de l’affaiblissement du PCF, a...

Il a fallu deux années entre la libération de l’essentiel du territoire hexagonal français durant l’été et à l’automne de 1944 – les Allemands tiennent les poches de l’Atlantique dont deux en Bretagne, à Lorient et à Saint-Nazaire, jusqu’en mai 1945 – et les élections de la fin de 1946 pour que la nouvelle République, la quatrième depuis la Révolution française, née des combats de la Résistance et de la Libération, se mette en place à l’issue d’une longue gestation et de plusieurs consultatio...

Le déroulement normal des élections cantonales du printemps de 1958 aurait pu donner à penser que la situation politique s’était stabilisée, même si le gouvernement de Félix Gaillard (radical) avait succédé à celui de Maurice Bourgès-Mauroury (12 juin 1957-15 avril 1958). Une loi-cadre sur l’Algérie a été adoptée le 31 janvier. Mais un tournant dans la guerre se produit le 8 février 1958 lors du bombardement du village tunisien de Sakhiet. En quelques semaines, le régime va s’effondrer. En ac...

Georges Pompidou a fait preuve durant la crise de 1968 de son efficacité en tenant à bout de bras un appareil d’État en pleine déliquescence. Son renvoi brutal est un choc, même si de Gaulle laisse entendre qu’il est en réserve de la République. D’ailleurs, le député du Cantal pose des jalons lors d’une déclaration à Rome le 17 janvier 1969 en faisant savoir qu’il sera candidat à l’élection présidentielle « quand il y en aura une », déclaration qui avait passablement agacé le général de Gaull...

La Ve République installée, le gouvernement de Michel Debré (UNR) aux commandes, l’opposition de gauche en miettes, le général de Gaulle doit d’abord régler le conflit algérien tout en engageant un vaste plan de réformes économiques et en accélérant la modernisation du pays dont la IVe République a posé les jalons. Comme le traité de Rome signé et ratifié en 1957 est entré en vigueur le 1er janvier 1959, la France doit adapter son économie au Marché commun mis en place dans l’Europe des Six. ...

Je suis né en 1928 à Roanne (Loire) dans un milieu modeste (employés, agriculteurs), enraciné dans la province (Auvergne, Forez, Beaujolais). En 1945, après le baccalauréat (Latin-Grec et Philo-Lettres), intéressé par les questions institutionnelles en cette période de renaissance de la démocratie, j’entreprends des études de droit à Lyon et passe le concours de surnuméraire de l’administration de l’Enregistrement, des Domaines et du Timbre. Aucun membre de ma famille n’était fonctionnaire, m...

C’est sans doute un paradoxe d’avoir confié à un historien du politique un rapport de synthèse sur ce sujet, peut-être pour lui inspirer une salutaire humilité par rapport à son objet d’étude, en mettant en évidence le rôle majeur de l’administration financière sous la forme de la direction du Budget dans la mise en œuvre de l’action gouvernementale. La thématique sous-jacente aux quatre rapports dont j’ai à rendre compte consiste en effet à examiner le poids d’une direction du ministère des ...

Les questions de la presse, de la Libération à 1958, n’ont pas quitté les préoccupations du personnel politique. Aux très nombreuses ordonnances qui en traitent, prises par le GPRF au cours des années 1944 et 1945, ont succédé les multiples lois votées par les trois Assemblées nationales. Les débats sur l’affaire des biens de presse ont resurgi périodiquement, déjà sous les deux Assemblées constituantes et jusqu’aux lendemains de la loi de 1954 organisant leur dévolution. Bien qu’aucun n’ait ...

Face à la guerre d’Indochine, la direction du Budget se trouvait aux premières loges. Le financement des opérations était en effet budgétaire et représentait, au début des années cinquante, quelque 10 % du budget national. Pourtant, le Fonds Budget des Archives économiques et financières, à Bercy, est très discret sur cette question, à la différence, par exemple de celui du Trésor : aucune rubrique spécifique n’y concerne l’Indochine, alors qu’il en existe par exemple plusieurs sur l’Afrique ...

Il nous a été demandé de traiter ici d’un sujet extrêmement vaste : les relations entre la direction du Budget et la présidence du Conseil entre 1949 et 1958, période qui se confond pour l’essentiel avec celle durant laquelle Roger Goetze présida aux destinées de la direction du Budget, qu’il quitte à la fin de 1956. Le sujet est vaste en effet dans la mesure où, à travers la question de l’arbitrage en matière budgétaire, c’est pratiquement l’ensemble du fonctionnement institutionnel de l’adm...

Dans sa lettre du 1er décembre 1995, adressée à ceux qui ont appartenu à la direction du Budget, Mme Nathalie Carré de Malberg, chef du projet d’histoire de cette direction, indique qu’à la suite de la première réunion du Comité de parrainage, qui réunissait des universitaires concernés par ce projet, il est apparu souhaitable et nécessaire de solliciter la collaboration des anciens de la direction du Budget. Ceci m’a conduit à envisager de répondre à l’attente de celles et de ceux qui souhai...

Jean-Noël Jeanneney François Caron pose pour finir, une question très importante : le plus ou moins grand degré de libéralisme dans cette politique de la direction du Budget. Peut-être êtes-vous là en légère discordance, sinon contradiction avec un certain nombre de propos que nous avons entendus antérieurement quant aux comportements du début de notre période. Michel Margairaz Je soumets à la discussion le fait que la direction du Budget a été à la fois planificatrice et libérale et que le p...

René Girault Après cette conclusion d’Antoine Prost qui tend à prouver qu’après l’étude minutieuse de l’action de la direction du Budget, on peut lui accorder un satisfecit global au moins pour la IVe République, je crois que tous ceux qui, acteurs d’hier ou encore d’aujourd’hui, sont membres de cette direction du Budget, doivent ressentir une légitime fierté. On vient de témoigner qu’ils ont su à la fois dire non tout en pensant qu’ils pouvaient peut-être plus tard dire oui, le tout pour acc...

À l’origine de cette journée d’études, une prise de conscience partagée par la direction du Budget et quelques historiens associés au CHEFF et des ambitions limitées ; à l’issue, d’heureuses surprises, des lacunes prévisibles, des acquis, des pistes nouvelles et une volonté collective et renforcée de poursuivre et développer l’histoire de la direction du Budget. Prise de conscience du vide historiographique sur la direction du Budget. Alors que, au sein du ministère des Finances, la direction...

La période 1949-1958 est un moment décisif de l’histoire de la politique française des transports, dans la mesure où l’influence du groupe de pression ferroviaire s’affaiblit et est supplantée en quelques années par celle du groupe d’intérêt routier. Dans cette inversion du rapport de force, la théorie de la tarification au coût marginal a joué un rôle de légitimation du tournant politique. En réalité, les procédures d’arbitrage entre les modes de transports n’ont pas fonctionné conformément ...

I. SNCF Lorsque, début 49, la SNCF annonce au Gouvernement un important déficit d’exploitation (le premier de l’après-guerre), la chose est perçue à Matignon et à Rivoli comme un véritable « coup de tonnerre ». Dès sa formation en septembre 48, le nouveau Cabinet a pris à bras-le-corps le problème du « redressement financier » (Henri Queuille, président du Conseil, prenant, en outre, – comme l’avait fait Poincaré en 26, – le ministère des Finances). À l’abri d’un « bouclier » procédural imagi...

Il n’est pas possible, dans l’état actuel de la recherche, de dresser un bilan, même partiel, du rôle de la direction du Budget dans le système de prise de décision dans les années cinquante. De nombreux travaux ont été menés sur l’histoire financière ou sur l’histoire industrielle de cette époque. Ils n’isolent pas, de manière spécifique, la direction du Budget comme acteur autonome. Cette situation exige une rapide correction, car une lecture, même partielle, de documents tels que les trava...

Mesdames et Messieurs, je vais m’efforcer, dans l’exercice des remerciements, d’être assez bref car cette journée n’aurait pas lieu sans l’ensemble des participants que je remercie. J’aurai évidemment une pensée toute particulière pour Isabelle Bouillot, mon prédécesseur, qui est à l’origine de cette journée avec Mme Carré de Malberg, comme ceci a été rappelé, ainsi que pour M. Goetze notre « grand témoin ». L’époque que nous allons étudier aujourd’hui est une époque assez exceptionnelle, cel...

Avec le vote de la loi créant le Fonds d’investissement pour le développement économique et social des TOM (FIDES), le 30 avril 1946, on retrouve, appliqué à l’outre-mer, des dispositions relativement similaires à celles qui doivent permettre le financement public des investissements en métropole.Le dispositif ainsi créé fait intervenir une diversité d’acteurs, en métropole et dans les TOM : ministère des Finances bien entendu, ministère de la FOM, CGP, CCFOM, Assemblée nationale, assemblées ...

Paradoxalement, nous commençons cette étude par un constat : l’Institut technique des administrations publiques n’a pas eu en apparence un rôle primordial dans la relation entre les ministères dépensiers et la direction du Budget. Il faut prendre l’activité de cet institut dans le sens large de la réforme administrative et de la modernisation de l’Administration pour trouver un terrain commun de réflexion entre l’ITAP et la direction du Budget. C’est donc indirectement que nous verrons commen...

Introduction « La France restaurée » du début des années 50 doit relever le défi de « L’explosion scolaire ». La poussée de la natalité et l’émergence d’un processus de démocratisation de l’enseignement secondaire provoquent un accroissement substantiel de la population scolaire totale : entre les années 1949-1950 et 1959-1960, elle progresse de près de trois millions d’individus. Les besoins financiers de l’Éducation nationale sont immenses ; il faut notamment construire des locaux supplémen...

Le ministère des Finances a toujours eu pour tâche principale la gestion des finances de l’État. Le ministre des Finances « doit, dans la limite de ce que la loi lui accorde, surveiller ceux des actes de ses collègues qui engagent les finances (...) et veiller à ce que leurs demandes de crédits nouveaux ne viennent pas détruire l’équilibre qu’il a eu tant de peine à établir ». Ce rôle de coordinateur n’est pas apparu avec les finances publiques modernes. « Il est de nécessité absolue (...) qu...

Jean-Noël Jeanneney N’ayant pas lu comme vous les rapports, je suis un peu surpris, considérant le titre du rapport de synthèse : « La direction du Budget, les ministres et l’Administration », de constater que les ministres sont largement absents, sauf Maurice Petsche qui est cité. Est-ce un choix délibéré de votre part ? Michel Margairaz J’ai un peu sacrifié les ministres dans la mesure où je pensais qu’ils auraient été abordés ce matin, donc par souci d’éviter les répétitions. Je vous prie ...

Le statut de 1947 disposait que les décisions de l’Assemblée algérienne étaient soumises à l’homologation du pouvoir central. Le budget et les décisions financières faisaient donc l’objet d’un examen, du point de vue technique, à la fois du département de l’Intérieur et de celui des Finances et, de toutes façons, de la direction du Budget. Celle-ci n’examinait pas seulement le budget voté, mais aussi le projet, avant sa présentation à l’Assemblée presque comme s’il se fût agi d’un ministère m...

L’ensemble des communications et témoignages sur lesquels repose ce rapport permet d’apporter une réponse au moins provisoire à deux grandes questions : comment fonctionnait dans les années cinquante la direction du Budget ? Quel a été son rôle dans la gestion de la dépense publique et notamment dans deux secteurs en apparence très différents, celui des dépenses sociales en forte croissance, éducation et sécurité sociale, celui, politiquement plus sensible, de la culture, de la radio et de la...

Il n’existe rien sur le sujet dans les archives de la direction de la Fonction publique. Elles sont déposées aux Archives nationales à Paris, non classées pour cette période et très lacunaires, en dehors du chrono 1945-1952 qui serait à inventorier. Aux archives de la direction du Budget, se trouvent quatre cartons, B 10 526 à 10 529, sur la mise en œuvre de la titularisation, essentiellement sur les décrets d’application par ministères de 1951 à 1953. Nous n’avons rien trouvé sur l’élaborati...

À mon avis, les écrits sont rares. Le rôle de la direction du Budget était si évident que nous n’éprouvions pas besoin d’en parler et d’écrire. Nous avions beaucoup de travail. Notre mission était claire. Le rôle de la direction du Budget est consubstantiel à l’élaboration du budget, mais comment le cerner ? Cela me semble malaisé. Je ne sais plus ce que l’on pouvait trouver à ce sujet dans les cours de l’Institut de sciences politiques (Pierre Besse, Jean Le Vert), dans ceux du centre de for...

I. LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE ET L’APPARITION DES SUBVENTIONS Une seule et même nécessité préside à l’apparition des deux formes principales de l’aide à l’exportation auxquelles je vais m’intéresser ici. C’est le besoin impératif de devises que connaît la France pour équilibrer ses comptes extérieurs, notamment vis-à-vis de la zone dollar, qui pousse l’État à venir au secours des exportateurs, ceci dès 1945-1946 et jusqu’à l’année 1958. Après cette date, d’autres instruments économiques et financ...

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’intervention de l’État dans l’économie prend une ampleur jusque-là jamais atteinte : par le biais des nationalisations d’une part, par le financement de la reconstruction de l’équipement du pays, puis par la mise en place du premier plan de modernisation et d’équipement. En volume, les investissements sur fonds publics en France métropolitaine ont représenté entre 1947 et 1957, 7 688 milliards de francs courants. Cependant la part de l’État a prog...

« Plus que de pressions, il faudrait parler d’oppression. » Ainsi s’exprimait en 1980 Paul Bacon, ministre du Travail dans treize gouvernements de 1950 à 1962 lorsqu’on lui demandait de caractériser l’attitude du ministère des Finances vis-à-vis de son département. Le régime général de la Sécurité sociale, dont il avait la responsabilité en tant que ministre, n’aurait pas été mieux traité par la rue de Rivoli, accusée de chercher à soustraire l’institution à la tutelle de la place de Fontenoy...

Lucile Tallineau : Dans quelle mesure le goût pour l’histoire vous a-t-il destiné aux « Finances » ? Jacques Delmas : À l âge de quinze ans, je ne me suis encore posé aucune question au sujet de l’histoire et pas davantage sur l’Administration, notamment celle des « Finances ». Mais j’ai alors rendez-vous avec la Révolution française dont la place est importante au programme de la classe de première. Rendez-vous aussi avec un professeur talentueux qui saura nous rendre lisible et compréhensib...

Lorsque Roger Goetze est nommé directeur du Budget en 1949, Claude Gruson et son équipe embryonnaire qui bénéficient de la protection de la direction du Trésor à laquelle ils sont rattachés administrativement, élaborent depuis peu de temps les premiers travaux de comptabilité nationale. François Bloch-Lainé, directeur du Trésor, a donc pris l’initiative en matière d’informations chiffrées au sein du ministère des Finances. On peut se demander quelle a été l’attitude de Roger Goetze vis-à-vis ...

La 2e sous-direction du Budget a toujours tenu une place particulière au sein de la direction du Budget. Il est même possible de dire qu’elle présentait un caractère assez atypique. Elle a été beaucoup moins touchée que les autres sous-directions, et notamment la 1re, par les réformes institutionnelles de 1956 et 1958. Ses compétences n’ont pas changé et son organisation interne n’a pratiquement subi que des modifications de détail. Compétente pour toutes les questions concernant la Fonction ...

L’analyse des relations entre l’INSEE et la direction du Budget s’inscrit dans le cadre de l’opposition entre deux conceptions et deux usages de la statistique : celui des outils approximatifs et prospectifs qui sont établis par des experts pour étayer la décision économique immédiate, celui des instruments rétrospectifs qui informent avec précision sur les structures économiques et sociales. Dans un contexte de rigueur budgétaire, la direction du Budget balance à priori du côté des évaluatio...

Présenter Roger Goetze, grand témoin et surtout grand acteur, directeur du Budget de juillet 1949 à décembre 1956, en sa présence et en présence de ses collaborateurs et successeurs, est un exercice périlleux que j’écourterai donc et ce, d’autant plus volontiers, qu’il m’est aisé de vous renvoyer à la lecture des entretiens qu’il a bien voulu accorder en 1989 à Florence Descamps, entretiens qu’il m’a laissé toute liberté de recomposer, d’introduire et d’annoter abondamment et qui sont parus c...

Le ministère de l’Industrie occupe à la fin des années quarante et jusqu’au début des années soixante une place particulière dans le dispositif d’intervention économique et sociale de la France. Ceci vient pour une bonne part de la contradiction entre l’héritage du passé et les exigences de l’heure. Le passé, c’est celui d’un ministère qui, de fait, a été fondé deux fois. Une première fois par Vichy, en juillet 1940 – à cette époque, et jusqu’en janvier 1941, sous la forme d’un ministère du T...

Merci M. Le président. En montant à cette tribune, je pensais à cette phrase de Jules Renard : « Les plaies d’argent ne sont pas mortelles mais elles ne guérissent jamais. » Ce propos correspond assez bien au thème général de mon intervention. On m’a demandé de conclure ce colloque. Étant donné le nombre, la diversité et la qualité des communications, je me sens quelque peu dans l’embarras. Ma première conclusion sera sans doute que ce colloque est en fait une introduction. Bon nombre des rap...

En 1955, Jeanne Laurent publiait un vivant plaidoyer pour une politique culturelle La République et les Beaux-Arts. Elle y critiquait l’immobilisme de la IIIe et de la IVe Républiques. Dans ce contexte – qu’il conviendrait d’ailleurs de réexaminer attentivement – quelle place a pu jouer le ministère des Finances, et en particulier la direction du Budget ? Les professionnels de la culture ont tellement souffert ou cru souffrir de la vindicte opiniâtre de la direction du Budget que la vision ré...

On ne peut lire le « décret organique » du 19 juin 1956, déterminant le mode de présentation du budget de l’Etat, sans y voir une étape importante dans la formation de notre droit financier moderne, particulièrement du droit constitutionnel financier. Si l’on connaît généralement son rôle précurseur, par l’influence qu’il exerça sur l’ordonnance du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances, qui n’aurait probablement pas existé sous cette forme, ni aussi rapidement, s’...