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This paper explores the role of migrants' family dynamics over the life cycle on their decisions to return focusing on three dimensions: relationship status, children and intergenerational solidarities. It brings a unique contribution to migration studies by investigating whether these mechanisms differ for male and female migrants. Combining two surveys (Migration Family Ageing and Trajectories and Origins) collected in the origin and destination regions, we study return behaviours of migrants born in the French Overseas departments (DOM) moving from metropolitan France back to their DOM of birth. Contrasting with traditional research which tends to restrict the analysis of family considerations to female migrants, our findings show that family experiences affect return migrations for both men and women, yet in different ways. While partnering, breaking-up and having children affect the returns of both men and women, only female migrants are more likely to return when their parent(s) live in the DOM. This could draw back to a gendered distribution of family roles and responsibilities, but also to gendered networks with stronger ties between female migrants and their parents.

Avec la pandemie de covid-19 et l’entree dans la recession, l’emploi s’est fortement retracte en France : 30 % des actifs occupes le 1er mars 2020 sont a l’arret deux mois apres. Mais la pandemie a egalement modifie les conditions de travail des Francais, bouleverse l’usage du logement et renforce les inegalites de sexe – au risque de se transformer en effets structurels sur le long terme. Ainsi, les cadres, qui ont plus souvent garde leur emploi, ont massivement bascule en teletravail avec le confinement au contraire des autres categories sociales. Pour les femmes, la crise sanitaire et desormais economique a nettement degrade leur situation : elles ont plus souvent perdu leur emploi et leurs conditions de travail sont moins bonnes que celles des hommes. Si le teletravail recouvre des realites differentes, il s’accompagne plus souvent d’une degradation des liens avec les enfants.

The French labour market has been severely affected by the COVID-19 pandemic and the recession that ensued: 30% of people in employment on 1 March 2020 were not working 2 months later. But the pandemic has also modified working conditions, disrupted life in the home, and widened gender inequalities—with the risk that such changes will translate into long-term structural effects. People in higher-level occupations more often remained in work and, unlike other social categories, many could work remotely during lockdown. The impact of the pandemic and ensuing economic crisis have been especially detrimental for women. More women than men have lost their jobs, and their working conditions are less favourable. While the conditions of teleworking are varied, it is more often associated with a deterioration of parent–child relations.

International audience; En temps normal comme en période de crise, les échanges de services de proximité n’échappent pas aux lois de la sociabilité : les cadres compensent l’éloignement relatif de leur famille par des relations de voisinage plus nombreuses, et se sentent moins isolés que les autres catégories sociales. Pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19, la proportion de services échangés avec les voisins est restée stable, mais elle s’est réorientée au profit des personnes de 75 ans ou plus, et au détriment des familles. Plus que jamais, les personnes de 60 à 74 ans sont au centre de l’entraide. Sur un point, pourtant, le confinement a changé la donne : l’échange de services n’a pas empêché la forte augmentation du sentiment d’isolement.

International audience; Older people in most African countries have long remained out of the scope of public policies. The fast ageing process that the continent will undergo in the coming years has raised a new interest in their situation. This chapter deals with their vulnerability, on the basis of studies led in Uganda. Ageing can be associated to increased vulnerability in terms of health risks in the absence of effective social protection and quality public health services. Coping with health and other risks depends for most older people on the existence of personal resources (human capital, savings, assets,…) and on the efficiency of interpersonal support systems (social capital). It is the accumulation of unfavourable situations that marks higher vulnerability situations : the absence of a pension, of capital, and of family support. In contexts of high poverty, it is the family network that makes the difference.; Les personnes âgées africaines, longtemps restées à l’écart des politiques publiques, font l’objet d’une attention nouvelle du fait du vieillissement à venir sur ce continent. Ce chapitre aborde leur vulnérabilité à partir de travaux menés sur l’Ouganda. Vieillir peut d’abord être associé à une vulnérabilité accrue du point de vue des risques sanitaires en l’absence de protection sociale efficace et de services de santé publique de qualité. Faire face aux risques, qu’ils soient de santé ou autres, repose pour la plupart des personnes âgées sur l’existence de ressources personnelles (capital humain, biens, épargne…) et sur l’efficacité du soutien interpersonnel (capital social). C’est le cumul de situations défavorables qui marque les situations de plus grande vulnérabilité : l’absence de pension de retraite, l’absence de réserve (épargne, biens propres) et l’absence de soutien familial. Dans des contextes de forte pauvreté, c’est le réseau familial qui fait la différence.

Au cours des dernières décennies, l’autonomie résidentielle des personnes très âgées s’est accrue. Elles vieillissent de plus en plus fréquemment chez elles, seules ou en couple, au lieu de cohabiter avec d’autres membres de la famille. Loïc Trabut et Joëlle Gaymu examinent les évolutions des situations résidentielles des personnes âgées de 85 ans et plus à l’échelon départemental et s’interrogent sur la persistance ou non des disparités territoriales.

Habilitation à diriger des recherches, Discipline : Démographie

Dans la plupart des pays occidentaux, la multiplication des familles à quatre voire cinq générations conduit les générations intermédiaires à soutenir, de plus en plus souvent, à la fois leurs enfants et leurs parents âgés. Dans les pays du Sud, la solidarité à l’égard des plus âgés peut éventuellement reposer sur un réseau familial plus large, les collatéraux intervenant parfois en complément ou à la place des descendants directs. Ce chapitre évalue l’étendue du réseau de parenté (du conjoint aux cousins germains en passant par les enfants, petits-enfants, frères ou sœurs, neveux ou nièces, oncles et tantes) auquel les personnes âgées peuvent potentiellement faire appel en cas de besoin. Différents régimes démographiques (le Brésil, l’Ouganda, le Sénégal et l’Egypte) illustrant la diversité actuelle des pays du Sud sont pris en exemples. Nous montrons comment la combinaison de niveaux de fécondité et de mortalité différents intervient sur la taille et la structure du réseau de parenté ainsi que sur les probabilités d’être, aux divers âges de la vieillesse, un des maillons d’une lignée familiale plus ou moins étendue. Pour ce faire, nous utilisons un modèle de microsimulation incluant l’âge, le sexe, la mortalité, la fécondité et la nuptialité.

In recent decades, the residential autonomy of the very old has increased. They more often live alone or with a partner in their own home rather than with other family members. Loïc Trabut and Joëlle Gaymu examine the changing living arrangements of the over-85s at département level in France, and the degree to which regional disparities persist.

Régnier-Loilier Arnaud. Influence de la fratrie sur les relations entre enfants adultes et parents. In: Politiques sociales et familiales, n°108, 2012. pp. 116-123.

Tradicionalmente la demografía ha tratado la familia a partir de los estudios de la nupcialidad, la fecundidad, el divorcio y la evolución de las estructuras familiares. Es decir, la familia reducida al hogar. Sin embargo, desde hace veinte años, las investigaciones sobre la familia ya no se limitan al estudio de las estructuras familiares, sino que también exploran las redes de parentesco. El artículo rastrea la evolución de las investigaciones de la familia en Francia y aborda la especificidad de las relaciones intergeneracionales en una época postmoderna.

Differences in demographic behaviours across countries and sub-national regions have stimulated interest into the relationships between individual characteristics, and the context in which individuals are embedded. Analytical approaches that include contextual factors into statistical analyses of demographic behaviours require well-documented comparative data at the national, as well as the sub-national regional level. The Contextual Database (CDB) of the Generations and Gender Programme (GGP) has been set up to support such analyses by providing comparative data on demographic and socio-economic contexts, covering up to 60 countries in Europe, North America, Asia, and Oceania. This paper presents conceptual considerations and an overview over the content and the functionality of the GGP CDB. Research examples of studies applying multi-level models illustrate how data from this database can increase the analytical potentials of demographic analyses. The GGP CDB is a state-of-the-art research tool, offering well-documented comparative contextual data at the national and regional level. Although conceptually linked to the Generations and Gender Survey, the GGP CDB can also be used to analyse data from other surveys and to study macro-developments. It offers a number of advantages. This includes a high number of indicators specifically geared towards demographic analyses, which often provide extensive temporal and geographic coverage. Besides, the dynamic web environment provides high transparency on data sources as it offers metadata for each single entry. It also supports a number of geocoding schemes that are used by GGS and other surveys to denote region and country of residence.

Cet article esquisse les grandes lignes des mutations en cours dans cinq pays qui constituent le Grand Maghreb : Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie. Dans ces sociétés, les transformations économiques et sociales, les migrations, les progrès en matière de santé et de scolarisation sont à la fois causes et conséquences de changements profonds des normes de vie familiale. Elles remettent en question les rôles et positions respectifs des hommes et des femmes, des jeunes et des anciens, socialement et historiquement élaborés par ces sociétés. Aujourd’hui, l’image que donne la famille maghrébine est en rupture presque totale avec le cliché traditionnel d’une société patriarcale, rigide, polygame, mariant les femmes dès la puberté et composée de familles nombreuses. À la lumière des données démographiques des cinquante dernières années, on voit se dessiner des mutations radicales. Les aspirations nouvelles d’une partie de la population, plus adaptées à réalité sociodémographique, sont en conflit avec les représentations et les normes sociales des traditionnels détenteurs de pouvoir : les générations âgées, notamment les hommes, ont du mal à voir mis en question les privilèges dont la société les avait dotés. Les rapports entre générations d’une part, entre hommes et femmes d’autre part, vont devoir être renégociés.

L’enquête Étude des relations familiales et intergénérationnelles (Erfi) s’inscrit dans le programme international Generations and Gender (GGP). Il s’agit d’une enquête longitudinale à passages répétés. La France , représentée par l’Ined (avec le concours de l’Insee), s’est engagée dans ce programme en interrogeant 10 079 femmes et hommes âgés de 18 à 79 ans à la fin de l’année 2005. Les mêmes personnes ont été sollicitées pour répondre à un nouveau questionnaire à l’automne 2008 (6 534 répondants) puis à l’automne 2011 (5 773 répondants). Ce document ne propose aucun résultat de l’enquête. Il présente la mise en place de la troisième et dernière vague de l’enquête. « Document de travail » au sens premier du terme, et « mémoire de l’enquête », il consigne dans une première partie un ensemble d’informations sur la réalisation de l’enquête, détaille l’attrition observée entre les trois vagues et interroge la qualité des données en mettant l’accent sur un problème de sous-déclaration des enfants non cohabitants lors des vagues 2 et 3 ; la deuxième partie présente le questionnaire de la troisième vague ; la troisième partie regroupe un ensemble de documents utilisés lors de la collecte (instructions de collecte, courriers envoyés aux répondants, lettre d’annonce de l’enquête, etc.).

The Generations and Gender Programme (GGP) was launched in 2000 by the Population Activities Unit of the United Nations Economic Commission for Europe (UNECE). Centred on family-building and relationships between generations and between genders, the project involves two main components : establishing a three-wave longitudinal survey of approximately 10 000 women and men aged 18 to 79 (Generations and Gender Surveys - GGS) and collecting contextual data in each of the participating countries. This article provides details about this project, reports on its progress and suggests a few potential analytical perspectives., Le projet Generations and Gender Programme a été lancé en 2000 par la Population Activities Unit de la Commission économique des Nations unies pour l’Europe (United Nations Economic Commission for Europe - UNECE). Centré sur la construction de la famille et sur les relations entre générations et entre sexes, il se décompose en deux principaux volets : la mise en place d’une enquête longitudinale en trois vagues auprès d’environ 10 000 femmes et hommes âgés de 18 à 79 ans (Generations and Gender Surveys - GGS) et la collecte de données contextuelles dans chacun des pays participants. Cet article donne quelques précisions sur ce projet et son avancée et propose quelques-unes des perspectives d’analyse qu’il devrait permettre., Régnier-Loilier Arnaud, Légaré Jacques. Generations and Gender Programme : présentation et perspectives. In: Santé, Société et Solidarité, n°2, 2010. Politiques familiales et fécondité. pp. 129-135.

L’Ined a réalisé à l’automne 2005, en partenariat avec l’Insee, la première vague de l’enquête Étude des relations familiales et intergénérationnelles (ERFI), version française de l’enquête Generations and Gender Survey (GGS). Elle s’inscrit dans le programme européen d’enquêtes comparatives (GGP) lancé à l’initiative de la Population Activities Unit (PAU)3 des Nations Unies de Genève (UNECE) en 2000, et qui fait suite à un programme de même nature, les enquêtes Fertility and Family Survey (FFS) réalisées dans les années 90. Si la réussite de ce type de programmes repose sur la participation d’un nombre important de pays, elle dépend largement de la manière dont les enquêtes sont réalisées, adaptées et documentées dans chaque pays. Des contraintes nationales conduisent les concepteurs à aménager le questionnaire de référence, même avec la volonté de produire une enquête aussi comparable que possible. Ainsi, après une présentation rapide de la mise en place de l’enquête en France, ce document consigne aussi méticuleusement et précisément que possible les changements qui ont été apportés au Core Questionnaire. Il constitue un « document de travail » utiles aux chercheurs qui se lanceront dans une exploitation comparative avec la France. En annexe, le lecteur trouvera un tableau synthétique des principales modifications.

Plus un enfant part tot de chez ses parents, moins il les voit souvent ensuite. Cela vient en partie de ce que plus on part tot, plus on part loin, et que plus on habite loin, moins on se voit. La frequence des rencontres diminue lorsque parents et enfants vieillissent. Elle est aussi plus faible chez les enfants ayant des freres et soeurs que chez les enfants uniques, les parents partageant alors leur temps entre leurs enfants. Les cadres voient leurs parents deux a trois fois moins souvent que les agriculteurs, les ouvriers et les employes. Ces ecarts tiennent en partie a la distance separant les domiciles respectifs, en moyenne plus elevee chez les cadres. Enfin, lorsque les parents sont separes, les enfants entretiennent surtout des relations avec celui qui a le plus contribue a leur education, en general la mere.

Children who leave home earlier see their parents less often after moving out. This is due partly to the fact that they tend to move further away, and larger distances reduce the frequency of contacts. The frequencyof contacts declines as the parents and children grow older. It is also lower among children with brothers and sisters than among only children, since the parents share their time between their different offspring. People in higher-level occupations see their parents two to three times less often than farmers, manual workers and clerical workers. These differences are due partly to the geographical distance between parents and children, which is larger on average for higher-level occupations. Last, when the parents are separated, the children maintain closer contacts with the parent who played the largest role in their upbringing, generally the mother.

L’INED a réalisé à l’automne 2005 l’enquête « Etude des relations familiales et intergénérationnelles » (ERFI), en partenariat avec l’Insee. Cette étude s’inscrit dans le projet international d’enquêtes comparatives et longitudinales Generations and Gender Survey (GGS) lancé en 2000 à l’initiative de la Population Activities Unit (PAU) des Nations Unies de Genève (UNECE). Il s’agit de la première interrogation du panel, deux autres vagues étant prévues en 2008 et 2011. Ce numéro de Documents de travail ne présente aucun résultat de l’ERFI mais regroupe un certain nombre d’outils utiles à l’exploitation des données. Dans un premier temps, ce document propose une présentation rapide de l’ERFI : contexte démographique international dans lequel elle a vu le jour, thématiques abordées dans le questionnaire, champ de l’étude (première partie) ; mise en œuvre de l’enquête en France (seconde partie). Le questionnaire complet de l’enquête française est ensuite présenté (troisième partie). Il s’agit d’une première transcription de la version CAPI en format papier (version de décembre 2005). Cette version est susceptible de contenir quelques erreurs que seule l’exploitation des données permettra de mettre à jour. Ainsi, nous vous remercions par avance de nous faire part de toutes vos remarques à ce sujet afin que l’on puisse actualiser au fur et à mesure cette première version (contact : arnaud.regnier-loilier@ined.fr). Par ailleurs, rappelons qu’il ne s’agit pas du dictionnaire des codes : l’anonymisation des données conduit à la suppression de certains indicateurs dans la base de données finale (prénom, jour de naissance, nationalité détaillée, pays de naissance détaillé, commune, profession en clair, etc.) et à la recodification de certaines variables. Enfin, la quatrième partie regroupe certains des outils et documentation de l’enquête : guide d’instructions aux enquêteurs (dont lettre-avis adressée aux personnes sélectionnées pour répondre, plaquette de présentation, fiche de suivi, fiche de demande d’autorisation express), argumentaire proposé à l’enquêteur pour l’aider à convaincre les personnes de répondre et d’accepter le suivi. Bien que l’ensemble de ces documents soit assez volumineux, il nous a semblé important de les inclure, en ce sens qu’ils peuvent éclairer en certains points l’exploitation des données ou servir de support pour la réalisation d’enquêtes futures. D’autres documents non présentés ici (supports de formation des enquêteurs, livret des cartes de codage, bilans des tests par exemple) sont disponibles pour qui le souhaite.

La population des sans-abri demeure mal connue en raison des difficultés évidentes auxquelles se heurtent les approches statistiques [1]. A la demande du Conseil national de l’information statistique (Cnis), l’Ined a entrepris de réaliser à Paris une première enquête qui a porté sur 591 personnes (voir encadré). Il s’agissait de mieux comprendre les difficultés que rencontrent les personnes sans logement, leurs façons de les surmonter, et les processus qui les ont conduites à cette situation. Les facteurs contextuels (redéploiements industriels...) et les fragilités individuelles (faible qualification...) se combinent pour expliquer pourquoi, dans une période de crise de l’emploi, de transformation des solidarités familiales et professionnelles et de raréfaction des logements bon marché, la perte du logement affecte certaines personnes plus que d’autres. Certains, par la faiblesse de leurs ressources matérielles ou relationnelles, ou parce que leur qualification n’est plus recherchée, peuvent se retrouver à la rue. Nous analyserons ici quelques-uns de ces facteurs, qui peuvent remonter à l’enfance.

Il est habituel de définir la "transition démographique" comme le passage d’un régime de forte mortalité et de forte fécondité à un régime de faible mortalité et de faible fécondité. Il s’agit là d’une description "macrodémographique" qui utilise comme indicateurs statistiques essentiels le taux de mortalité et l’espérance de vie d’une part, le taux de natalité et l’indice de fécondité d’autre part. Mais la transition a aussi des implications "microdémographiques", beaucoup plus concrètes pour les individus et les familles, et pourtant moins souvent décrites et étudiées.