Stanisiere, Jean-Yves, Mazurie, Joseph, Bouget, Jean-Francois, Langlade, Aimé, Gabellec, Raoul, Retho, Michael, Quinsat, Kevin, Leclerc, Emilie, Cugier, Philippe, Dussauze, Morgan, Menesguen, Alain, Dumas, Franck, Gohin, Francis, Augustin, Jean-Marie, Ehrhold, Axel, Sinquin, Jean-Marc, Goubert, Evelyne, Dreano, Alain, ODE/LITTORAL/LERMPL, Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (IFREMER), Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer - Brest (IFREMER Centre de Bretagne), Laboratoire Laboratoire Environnement Ressources Morbihan Pays de Loire (LER/MPL), GMGL, Domaines Océaniques (LDO), Institut national des sciences de l'Univers (INSU - CNRS)-Université de Brest (UBO)-Observatoire des Sciences de l'Univers-Institut d'écologie et environnement-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut national des sciences de l'Univers (INSU - CNRS)-Université de Brest (UBO)-Observatoire des Sciences de l'Univers-Institut d'écologie et environnement-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Actimar (Actimar) (Actimar), CRC Bretagne Sud, and Ifremer
L’étude « Risco », labellisée par le Pôle Mer et financée par la région Bretagne, a révélé un facteurinsoupçonné d’altération des résultats d’élevage ostréicole en baie de Quiberon (France, 56): l’hypoxie.Elle a ainsi fourni une explication convaincante des mortalités anormales observées sur les huîtresadultes l’été 2006. Le modèle biogéochimique appliqué sur la période 2000-2006 a mis en évidenceplusieurs épisodes d’hypoxie d’intensité variable selon les années, mais très géolocalisés. Parmi eux,celui de 2006 s’est avéré exceptionnel, tant par son emprise spatiale que par son intensité. L’hypoxie de2006 résulte de la conjonction rare de plusieurs phénomènes : (a) un upwelling local généré par desvents de nord-ouest en période de morte-eau ; (b) des eaux côtières anormalement chaudes ; (c)probablement un fort bloom estival de phytoplancton. Du fait de la stratification induite, laconsommation d’oxygène au niveau du fond excède alors son renouvellement. Le secteur profond etenvasé, à l’est de la zone concédée, est particulièrement affecté en raison de la géomorphologie de labaie de Quiberon. L’analyse du fonctionnement hydrodynamique à l’échelle du Mor Bras montre parailleurs qu’il n’y a pas d’importation d’eau hypoxique depuis la baie de Vilaine, ceci quel que soit lerégime de vent et de marée. La diminution de la teneur en oxygène dissous apparaît responsable deralentissements de croissance des huîtres même en année peu hypoxique (comme 2010). C’estprobablement le facteur explicatif des déficits de croissance marqués chez les huîtres au sol (par rapportaux huîtres en surélévation). En situation d’hypoxie extrême (année 2006), les huîtres des deux classesd’âge subissent des mortalités. Les huîtres d’un an paraissent plus affectées par le déficit d’oxygène,tant en croissance qu’en mortalité (étude 2010). Cette étude permet d’évaluer le risque d’hypoxie (saprobabilité d’occurrence, sa répartition géographique) et d’orienter les mesures préventives applicablesen conchyliculture telles que la répartition des stocks en élevage ou l’entretien des parcs. L’incidencesur les peuplements naturels et les ressources exploitées, peut également être mieux prise en compte, àl’échelle du Mor Bras. Plus généralement, une meilleure connaissance des effets de l’hypoxie fournitdes arguments en faveur du contrôle de l’eutrophisation (limitation des apports en nutriments par lesbassins versants…).