Les guerres civiles de la fin de la République apparaissent dans la Pharsale de Lucain comme le révélateur d’exactions paroxystiques dont le trauma est sensible sur les corps des citoyens comme sur le corps de Rome. Lucain suggère même une empreinte des guerres civiles de la fin de la République dans les grandes réalisations architecturales et urbanistiques de l’époque augustéenne. Le bellum ciuile, répété sur plusieurs générations à la fin du Ier siècle av. J.-C., renverse d’abord les lieux religieux et politiques de Rome, en subvertissant le ius et le fas. Puis Lucain présente Rome comme une cité mythique de tragédie, Thèbes ou Mycènes, espaces paradigmatiques du crime familial. Enfin, selon le principe stoïcien de sympathie universelle, Rome traduit à elle seule l’ébranlement du monde provoqué par les guerres civiles. Au nom d’une métaphore organique de l’histoire de la cité, l’Vrbs porte alors les stigmates de blessures sans précédent. The civil wars of the end of Roman Republic in Lucan’s Pharsalia reveal paroxysmal exactions whose trauma is perceptible as far on citizens’ bodies as on Rome’s one. Lucan even evokes the traces of Roman Republican civil wars in some architectural and urban constructions of the Augustan period. The bellum ciuile, repeated on several generations at the end of the 1st century BC, first overturns religious and political main places of Rome, by subverting the ius and the fas. Then Lucan describes Rome as a tragic mythical city, like Thebes or Mycenae, paradigmatic spaces of family crime. Finally, according to the Stoic principle of universal sympatheia, Rome alone embodies the shaking of the world, caused by civil wars. Due to an organic metaphor of Rome’s history, the city then bears the marks of remarkable wounds.