Search

L’on ne peut pas étudier l’histoire de l’occupation allemande en France sans poser la question du rôle de la Résistance. Bien que les historiens soient aujourd’hui unanimes à dire que les groupes de la résistance française – en dehors des quelques attentats de groupes communistes après le début de la campagne de Russie en juin 1941 – avaient surtout trouvé un essor après l’introduction du Service de travail obligatoire (STO) en septembre-octobre 1942, des groupes et des organisations essayère...

L’histoire contemporaine des ports de la côte atlantique française est très liée à l’Occupation allemande de la France entre 1940 et 1944, période pendant laquelle les ports de Brest, Lorient, Saint-Nazaire, La Pallice et Bordeaux ont été utilisés comme bases navales par la Kriegsmarine, la Marine de guerre allemande. Pour la Marine allemande l’occupation de la côte française durant l’été 1940 représentait la réalisation inattendue d’un rêve stratégique datant de l’époque de la Marine impéria...

La question d’une base Dès le 20 juin 1940 le commandant en chef de la Kriegsmarine, l’amiral Raeder, avait parlé dans sa conférence sur la guerre navale, devant Hitler, de Brest comme éventuelle nouvelle base principale pour la guerre sous-marine. Trois jours plus tard, le commandement de la Kriegsmarine à l’Ouest demanda à la Direction de la guerre navale le transfert de son état-major sur la côte française afin de diriger à partir de là la future guerre navale dans l’Atlantique. Mais le h...

La Kriegsmarine et la campagne à l’Ouest Quand la Wehrmacht attaqua la France le 10 mai 1940, le déroulement de l’offensive de l’armée de terre fut une surprise totale pour les officiers de la Kriegsmarine. Les forces navales allemandes avaient été considérablement affaiblies lors de la précédente opération contre le Danemark et la Norvège en raison de leurs pertes importantes dans les eaux norvégiennes. En plus, il était nécessaire de protéger des côtes nouvellement acquises. La Kriegsmarin...

Pour la Marine de guerre allemande, la Kriegsmarine, l’occupation de la côte française à partir de l’été 1940 signifiait la réalisation de son rêve d’améliorer sa situation stratégique, s’éloigner des ports à l’extrémité est de la mer du Nord pour enfin gagner l’immensité de l’Atlantique. Cette stratégie qui avait été discutée dans les milieux de la Marine allemande depuis les années 1920, à l’initiative du vice-amiral Wegener, à savoir la création de nouvelles bases par des opérations milita...

Dès le début du siège de la « forteresse de Brest » par l’armée américaine, la Kriegsmarine engagea non seulement ses unités d’alarme dans la défense de la place mais elle mit aussi des soldats supplémentaires à la disposition du commandant de la forteresse, à l’exemple des 100 sous-mariniers de la 1re U-Flottille le 8 août 1944. Parmi les unités d’alarme se trouvait aussi la petite section formée par les marins de la 7e Vorpostenflottille qui, selon les souvenirs de son officier responsable,...

« Personne n’avait compté sur une transformation aussi favorable. »Amiral Erich Raeder. L’organisation de la Kriegsmarine en France Après l’occupation de la France en juin 1940, la marine de guerre allemande établit sa propre infrastructure en France. À côté des services du commandant militaire en France (Militärbefehlshaber in Frankreich) à Paris et du commandant en chef des opérations militaires à l’Ouest (Oberbefehlshaber West) à Saint-Germain-en-Laye, Paris devint aussi le siège de l’ami...

La côte atlantique française dans les considérations stratégiques de la Kriegsmarine La situation géographique d’un pays est, d’après l’ouvrage de référence du contre-amiral américain Alfred Thayer Mahan sur la stratégie navale, le facteur le plus important à côté d’une flotte correspondante aux opérations prévues. Bien que la marine de l’Empire allemand disposât par exemple au début de la Première Guerre mondiale avec sa flotte de haute mer d’un énorme potentiel militaire maritime, le blocu...

Les étapes de la fortification du port de Brest Pour défendre les côtes européennes occupées par la Wehrmacht contre toute tentative de débarquement allié, Hitler donna l’ordre le 14 décembre 1941 de construire le fameux Mur de l’Atlantique, un vaste programme de fortifications le long des côtes de l’Espagne au Danemark. Ce programme fut étendu aux bases sous-marines après l’opération britannique Chariot contre le port de Saint-Nazaire, dans la nuit du 27 au 28 mars 1942, au cours de laquell...

« L’arsenal tournait avec mauvaise humeur, mais il tournait quand même. Discipline. »Jean Philippon. Le rôle des Industries navales de la Marine française Les arsenaux de la Marine française étaient des entreprises d’État, placés sous les ordres d’un amiral, le major général, et comprenant les différentes directions techniques comme les Constructions navales, les Travaux maritimes et les Armes navales auxquelles il faut ajouter les services de l’administration générale de l’Intendance mariti...

Le transfert de l’arme sous-marine allemande sur la côte atlantique française Le repli des forces de surface allemandes en février 1942 marque la fin de l’utilisation du port de Brest comme base principale de la flotte allemande. À partir de ce moment, le port du Ponant devait essentiellement servir à la guerre sous-marine. Déjà au début de l’occupation allemande, le haut commandement de la Kriegsmarine avait songé à établir à Brest une base pour ses sous-marins et le 20 juin 1940, lors d’un...

Ce livre retrace l’histoire de la base navale allemande de Brest du début de l’Occupation jusqu’à la libération de la ville par les forces américaines en septembre 1944. Fondé sur des archives françaises et allemandes, civiles et militaires, il permet au lecteur de mieux comprendre les activités de la Kriegsmarine, la marine de guerre allemande, à Brest. Face au manque récurrent de personnel du côté allemand, la Kriegsmarine doit recourir à l’indispensable concours des Français. En particulier, une unité de la Marine de Vichy composée de 1 200 marins assure le fonctionnement de l’arsenal et le déplacement des navires allemands. Bien que Brest soit au cœur de l’ouvrage, l’auteur n’oublie pas les autres ports (Lorient, Saint-Nazaire, La Pallice, Bordeaux) et les situe dans le contexte des idées stratégiques, politiques et économiques de la Kriegsmarine concernant la France occupée. Cet ouvrage est une contribution majeure à la connaissance de l’histoire des ports français durant la Seconde Guerre mondiale.

Après avoir été lâché par les alliés occidentaux, Draža Mihailović est capturé le 13 mars 1946, puis jugé (voir le laissez-passer : table V du cahier-photos) et condamné à mort le 14 juillet 1946, pour « crimes contre le peuple et l’État ». Son recours en grâce est rejeté le 16 juillet et il est fusillé à Belgrade, le 17 juillet 1946. Peu avant l’exécution du premier résistant yougoslave, des voix s’élèvent avec l’espoir de faire plier le maître de Belgrade. Citons l’une d’entre elles, dont l...

La géographie étonnante du golfe des « Bouches de Kotor ». Cette carte actuelle permet de constater la faiblesse stratégique que présentent les Bouches de Kotor de nos jours, à cause des frontières héritées de l’administration titiste. En effet, si la quasi-totalité du golfe appartient au Monténégro, tel n’est pas le cas de la lèvre supérieure de l’entrée qui constitue la pointe extrême sud de la République de Croatie (côté inférieur gauche où est inscrite la mention Područje...

Le fait que les confins soient ici à peine esquissés est une indication du « flottement » de la politique des décideurs romains. Budva, le « port de Cetinje », ne devrait pas être inclue dans la Province. La « Provincia di Cattaro » est la plus méridionale des trois provinces qui composent le Governatorato de Dalmatie et elle est géographiquement isolée des deux autres, Zara (Zadar) et Spalato (Split). Sources : La « Province [italienne] de Cattaro [Kotor] », d’après SME-US-Oddone Talpo, Dalm...

À Bihać est donc née une nouvelle république partisane, si éphémère soit-elle, mais ô combien importante pour l’élaboration du mythe fondateur de la guerre révolutionnaire. Rappelons à ce propos quelques mots de « l’homme » dont « le destin [...] est digne d’une épopée », c’est-à-dire Tito qui, justement, a été « proclamé à l’unanimité », par le Congrès, président à vie du Parti communiste yougoslave et de la SFRJ, le 16 mai 1974. Le 9 mai 1975, ayant été sollicité pour « raviver certains de ...

Un puzzle « mal né » L’occupation de l’État des Slovènes, Croates et Serbes (SHS), en novembre 1918 Sources. D’après Jasna Adler, L’Union forcée : la Croatie et la création de l’État yougoslave (1918), Chêne-Bourg (Suisse), Georg éditeur, 1997, p. 358. La Banovine autonome de Croatie, du 26 août 1939 Pour célébrer cet événement capital, né des pressions exercées par les Croates depuis la fin de la Permière Guerre mondiale, l’administration postale du royaume de Yougoslavie émet cette figuri...

Que les Balkans soient mal connus, c’est incontestable. Que certains épisodes de la Seconde Guerre mondiale soient tombés dans l’oubli, cela est un fait. Antoine Sidoti raconte ici deux épisodes de la Seconde Guerre mondiale. Le premier est l’occupation par l’Italie fasciste du Monléiiégio, historiquement îlot de résistance face à la puissance ottomane. Le second est l’institution de la « Provincia di Cattaro » (Province de Kotor) et le rattachement au sol de la péninsule italienne de cette véritable forteresse naturelle de la côte monténégrine, dont l’intérêt stratégique a attisé les convoitises des grandes puissances successives, depuis des temps immémoriaux. Mais l’ouvrage d’Antoine Sidoti dépasse le cadre du simple récit traditionnel d’une invasion d’un pays (le Monténégro) par un autre (l’Italie fasciste, d’avril 1941 à septembre 1943, et l’Allemagne nazie, de septembre 1943 à fin 1944). L’utilisation de très nombreuses sources, qui pour certaines n’avaient jamais été exploitées, et la prise en compte des dimensions culturelle et symbolique, révélées notamment dans les domaines de la littérature, de l’héraldique, de la peinture, des timbres-poste, permettent au lecteur de mieux cerner la complexité de l’histoire monténégrine en particulier et, plus généralement balkanique, sans oublier la politique impérialiste fasciste. Cet ouvrage de référence permet, de par son importance documentaire et son éclairage inédit, d’apporter une vision nouvelle sur les Balkans.

Le seul point commun entre Tito et Mihailović, qui ont essayé de collaborer un court moment pendant l’année 1941, est l’aversion pour l’occupant. Tout le reste les sépare : l’idéologie et les méthodes utilisées. Il arrive parfois que certains groupes du mouvement tchetnik se rapprochent des occupants afin de contrarier l’action du mouvement des partisans, comme c’est le cas « le 6 mars 1942 [quand] un accord est conclu [à Podgorica, l’actuelle capitale du Monténégro] entre un colonel de l’anc...

Pendant la Seconde Guerre mondiale, ni les Italiens ni les Allemands ne parviennent à s’installer pleinement sur le territoire du royaume de Yougoslavie, après la capitulation inconditionnelle du 17 avril 1941. Malgré la fuite à l’étranger du jeune roi Pierre II et de son gouvernement incomplet, depuis l’aéroport de Nikšić, au Monténégro, le 15 avril, la résistance s’organise aussitôt en deux grandes forces : celle des tchetniks de Draža Mihailović (1893-1946), et celle des partisans de Josip...

Même si, dans les récits de l’historiographie officielle, il n’est pas rare de lire, par exemple, que « au cours de cette offensive [...] le territoire occupé fut repris par l’ennemi et [que] l’extension de l’insurrection fut stoppée pendant un certain temps », l’échec final de l’opération revient invariablement à l’ennemi. Ainsi, après que la « Deuxième offensive de l’ennemi [s’est] termin[ée] par un échec [pour l’Axe] », selon les mots du rédacteur anonyme d’un atlas historique, c’est pourt...

1. Le plan diabolique de Hitler Dans un livre écrit « comme un avertissement et un cri d’alarme », publié en 1939, le « compagnon de route désabusé » que fut Hermann Rauschning rapporte ces propos tenus, entre 1932 et 1934, par le maître nazi de la « technique de dépeuplement » : « Hitler avait, une fois de plus, évoqué le danger que représente pour le peuple allemand [la] proportion trop élevée d’éléments slaves. Cette imprégnation finirait inévitablement par modifier le caractère racial [al...

Ouvrons une parenthèse qui s’insère dans la complexité de la collaboration dite tchetnik avec l’occupant. Faisons d’abord un retour en arrière dans le temps, par rapport à l’actualité du congrès de Šahovići. Les Archives historiques diplomatiques du ministère des Affaires étrangères, à Rome, conservent une lettre, datée du 26 septembre 1941, signée de Dobroslav Jevdjević, envoyée de Split à l’attention, semble-t-il – car le nom du destinataire n’est pas précisé –, du général commandant le 4e ...

La réalité est donc que Mihailović n’est pas mandaté pour jouer sur le sol yougoslave le grand rôle politique que certains lui repprocheront plus tard de ne pas avoir su jouer, mais pour être plutôt un lien institutionnel entre la patrie yougoslave momentanément occupée et l’autorité yougoslave momentanément en exil – actif dans le domaine de la guerre et loyal comme peut l’être un militaire de carrière serbe. Ce légalisme de Mihailović est une donnée naturelle chez l’intéressé, une évidence ...

Quelles que soient les arrière-pensées de collaboration de Tito avec les Allemands, et quelle que soit la collaboration avec les tchetniks, appréciée des Italiens et désapprouvée par Hitler, aux yeux du Führer, Tito vaut bien Mihailović et Mihailović vaut bien Tito, parce que l’un et l’autre sont des « rebelles [avec lesquels] on ne négocie pas » ! Autrement dit, ce sont des bandits – dans un registre de langage cher à l’occupant – que l’« on [...] fusille » ! Dans ces conditions, voyons de p...

Mais, en ce qui concerne les opérations, l’Axe y pense aussi, notamment en Serbie-Monténégro et en Bosnie-Herzégovine, où les Allemands et les Italiens se trouvent au cœur de la double résistance yougoslave et de toutes les atrocités. C’est ainsi que, le 15 janvier 1942, les Allemands déclenchent ce que l’historiographie officielle yougoslave appelle la « Deuxième offensive de l’ennemi », à laquelle participent des forces italiennes, des unités d’ustaše et de domobrani Peu de temps auparavan...

Annexée à l’Italie, dans le cadre du Governatorato de Dalmatie, la nouvelle province du royaume participe activement à la révolte monténégrine contre l’occupant. Sources. D’après Jadran, op. cit, carte 23 (détail). Les répercussions de l’insurrection monténégrine du 13 juillet 1941 dans la « Provincia di Cattaro » Tout au long de notre ouvrage, nous avons constaté à maintes reprises les liens étroits qui existent entre les Bouches de Kotor et le Monténégro. La décision de faire des Bouches d...

Après bien des vicissitudes, Churchill s’était rangé à l’idée que Tito était donc « son homme » et il l’avait annoncé à Pierre IL Il avait fait cela lors d’un tête-à-tête, dans les locaux de l’ambassade britannique au Caire, le 10 décembre 1943, tout en lui disant qu’il devrait rentrer en Yougoslavie six mois plus tard et en lui suggérant de rencontrer le chargé de mission auprès du QG partisan, Fitzroy Maclean. Il restait à savoir ce que pensait le président Roosevelt du problème yougoslave,...

Quelles chances de prendre le pouvoir avait les petit Parti communiste yougoslave, au moment du déclenchement des hostilités par l’Axe le 6 avril 1941, contre le royaume de Yougoslavie ? Antoine Sidoti se propose de faire la lumière sur la rivalité sanglante entre les deux mouvements de résistance armée dans la Yougoslavie de 1941-1945 : le mouvement des partisans (communistes et non-communistes conduits par Tito), et les tchetniks (monarchistes commandés par Mihailovic). Après sa prise de pouvoir, Tito fera fusiller son rival, le 17 juillet 1946. La documentation militaire, politique et diplomatique italienne des années de guerre, proposée par l’auteur, donne une dimension nouvelle à l’essor du mouvement des partisans, favorisé en cela par la politique ustaša de « croatisation » de l’État indépendant de Croatie, institué le 10 avril 1941. Par ailleurs, pour la première fois en France, le corpus idéologique de base des deux mouvements de libération yougoslave est présenté de manière aussi développée. L’expression du pouvoir prend parfois des formes imprévues ou sous-estimées par les études traditionnelles : en l’occurrence, Antoine Sidoti présente un certain nombre de documents et analyse l’iconographie de figurines postales émises tantôt par l’autorité yougoslave en exil, tantôt par Mihailovic sur le sol même de la Yougoslavie ; il révèle également la tentative effectuée par le mouvement des partisans d’émettre sa propre figurine révolutionnaire, restée inachevée. Par les textes et par l’image, l’auteur nous introduit dans les mécanismes de la naissance et de l’institutionnalisation du mythe de la « guerre de libération nationale » du mouvement des partisans et du « triple héros national » Tito, processus global que l’auteur appelle mythogenèse. Sa démarche est inédite.

Le séjour de Pierre II et de son gouvernement au Caire ne s’étant pas révélé ce qu’il « avai[t] espéré : la base de départ d’une action utile à [son] peuple », le souverain yougoslave décide de rentrer à Londres. C’est chose faite le 10 mars 1944. Mais, sur le sol anglais, la situation de Pierre II va devenir désormais intenable. Cela commence – il serait plus exact de dire « continue » dans l’escalade – lors d’un entretien, quelques jours après son retour en Grande-Bretagne, quand Churchill,...

De Jajce à Drvar (7 Janvier-25 MAI 1944) À peine les partisans sont-ils installés à Jajce que les Allemands concoctent, comme à l’accoutumée dans pareille situation, un nouveau plan dans le but de les en déloger. C’est ainsi que, le 6 novembre 1943, commencent les opérations de la Kugelblitz (Boule éclair), – la « Sixième offensive de l’ennemi » (6 novembre 1943-fin janvier 1944) selon l’historiographie yougoslave –, visant la Bosnie et le Sandžak. Le résultat aussi sera comme à l’accoutumée ...

Le dépeçage du royaume de Yougoslavie par les pays de l’Axe, en 1941, d’après une reproduction du « Touring club italien » de l’époque Sources : Consociazione turistica italiana, L’Europa e il Mondo attraverso due guerre, Supplément au n° 1, janvier 1943-XXI, de la revue Le Vie d’Italia, Milan, 1943, p. 34. Le « Governatorato » du Monténégro et la « province » (italienne) de Kotor (« Cattaro »), entre 1941 et 1943 Le « Governatorato del Mont...

Pierre II écrit dans ses Mémoires : « J’eus beaucoup de mal à prendre mon parti [de quitter la Yougoslavie], mais je compris qu’il était plus sage d’échapper à la captivité [...]. Mon espoir était d’organiser hors du territoire national une résistance efficace », avant d’ajouter que même le patriarche Gavrilo Dožić, à qui il rend visite et demande son avis, lui « conseill[e] de le faire » tout en l’informant qu’il resterait dans le pays car, croit-il, « l’ennemi le considérerait comme un guid...

Le récit de l’histoire du Monténégro pourrait très bien commencer sur cet air de conte gaulois, cher aux lecteurs de bandes dessinées : « Le Monténégro, ce fut pendant des siècles le village d’Astérix. Tous les Balkans gémissent sous le joug turc. Tous ? Non. Seules, cachées dans leurs hautes vallées inaccessibles, quelques vaillantes tribus montagnardes serbes résistent, défendent leurs villages, organisent des expéditions contre l’occupant et se glorifient des têtes turques coupées », aussi...

L’accord Tito-Šubašić du 16 Juin 1944. La chute de Belgrade (20 Octobre 1944) Dans une lettre datée du 1er avril adressée à Antony Eden, Churchill avait demandé à son ministre des Affaires étrangères d’intervenir une fois de plus auprès de Pierre II pour exiger de ce dernier de ne plus traîner comme un boulet au pied « son gouvernement de misère, [mais de] renvoyer [Božidar] Purić et compagnie et [de] couper tout contact avec [Draža] Mihailović, puis [de] l’amener à constituer un gouvernement...

Entre histoire et histoires : un chef-d’œuvre contesté. Parce que la princesse monténégrine Éléna est reine d’Italie, que Njegoš est son illustre ancêtre, et que l’« œuvre » de ce dernier « est une synthèse de la langue, du style et de la poésie populaire, l’encyclopédie des mœurs et de la vie du peuple monténégrin, l’évangile de l’être national serbe dans le sens le plus élevé du terme », on comprend que l’Italie officielle se soit intéressée, avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, au ...

L’entrée en scène des allemands La « bonne leçon » nazie Avant même la chute de Mussolini, les Allemands ont compris que l’heure de prendre la place des Italiens ne va pas tarder à venir, et ils s’y préparent. Les fiches de renseignements établies par le commandant des troupes allemandes en Croatie, le général Rudolf Luters, transmises à l’attention du bureau compétent du haut commandement du sud-est datent du 23 juillet 1943. S’y trouvent des observations concernant deux personnages clés du ...

Éléna, la reine monténégrine du royaume d’Italie Photo officielle du mariage de la princesse monténégrine Jelena [Éléna] Petrović Njegos avec le prince de Naples, Victor-Emmanuel de Savoie, le 24 octobre 1896. Sources : Maria Gabriella di Savoia et Romano Brancalini, Casa Savoia, diario di una monarchia. Milan, Oscar Mondadori, 2001, p. 145. Parmi les douze enfants de Nicolas Ier PetroviĆ Njegoš, cinq de ses neuf filles font des mariages remarquables : Zorka épouse en 1883 le prince Pierre K...

À partir de maintenant, et notamment du fait des bouleversements consécutifs à la capitulation de l’Italie, le 8 septembre 1943, une quadruple voie définitivement favorable s’ouvre à Tito. La première, d’ordre militaire, concerne l’énorme quantité d’armes et de matériel de guerre pris aux Italiens et l’afflux de nouveaux combattants, sans oublier le ralliement de divisions de l’armée italienne et de bataillons divers. La deuxième, d’ordre politique, concerne l’adhésion populaire de plus en pl...

Alors que la notion de tchetnik est ancrée dans l’histoire des Slaves du Sud, plus proprement serbe, la notion de partisan de la Narodnooslobodilačka vojska (Armée de Libération nationale) introduite par Tito lui est étrangère, et son adoption est un des signes de l’allégeance du Parti communiste yougoslave à celui de l’URSS. Contrairement à Mihailović, Tito est révolutionnaire et communiste, et le but qu’il entend poursuivre, profitant du drame dans lequel vient d’être plongé son pays, lui e...

Les tuberculeux hospitalisés en sanatorium ont-ils vu se dégrader dramatiquement leurs conditions de vie sous l’Occupation ? Ont-ils souffert des restrictions et sont-ils morts de faim comme les aliénés ? En partant du constat du silence des médecins sur la question, j’analyserai le cas d’un sanatorium, celui des Petites Roches à Saint-Hilaire-du-Touvet, qui est, comme la maison de retraite d’Albigny et l’hôpital psychiatrique du Vinatier, propriété du département du Rhône. L’étude de cet éta...

El encuentro El 7 de enero de 1979, tropas vietnamitas de la Séptima División entraban en la ciudad fantasma de Phnom Penh, la capital de Kampuchea Democrática que los Jemeres Rojos habían evacuado desde su toma del poder el 17 de abril de 1975. Apenas tres años y ocho meses después, los vietnamitas hallaban a su paso un clima apocalíptico: la ciudad fantasma presentaba un aspecto surrealista, con sus zonas alambradas, muebles, electrodomésticos, incluso pianos de cola, abandonados en su cali...

La batalla del Ebro La batalla del Ebro, la más larga y cruenta de la Guerra Civil española (1936-1939), responde a una estrategia más política que estrictamente militar del Gobierno Negrín que pretendía prolongar el conflicto. Mientras que el Ejército del Ebro, en una semana de duros combates, ganó en su ofensiva ochocientos kilómetros cuadrados de territorio, la estrategia de Franco consistió en inmovilizar el potencial ofensivo en una larga batalla de trincheras y, al mismo tiempo, desgast...

Parts of what became the republics of Estonia, Latvia and Lithuania are among the European regions which suffered substantial damage during not just the Second World War but also the First. Although Riga and its surroundings were not as badly devastated as some more central war zones such as Belgium in particular and areas in the Baltics like the important Lithuanian railway junction of Šiauliai when it was attacked in 1915, on a European scale the destruction inflicted on Riga was still abov...

En juillet 1936, le bourg de Belchite, en Aragon, se retrouve à la frontière entre la République et la zone rebelle. Les franquistes s’emparent de la localité, répriment la population réputée fidèle à la République et retranchent le village en fortin inexpugnable. À l’été 1937, le village est en première ligne de la grande offensive que mène l’Armée populaire pour reconquérir Saragosse, à 40 km de là. Le siège de Belchite par les troupes républicaines dure quatorze jours, entre le 25 août et ...

Este capítulo quiere crear un espacio de reflexión en torno a los territorios pretéritos de guerra. Y tiene como objetivo atender de forma combinada a las diversas valencias culturales y espaciales que conforman estos paisajes y a la posibilidad de fabricar miradas alternativas que nos permitan modos diversos de comprensión, de vinculación y de entrelazamiento con dichos paisajes. Como hipótesis, se esgrime su posible incorporación como paisajes culturales protegidos. Dentro de este contexto,...

Con el objetivo de servir como marco de referencia espacial al tema de las jornadas, la finalidad de esta aportación se establece en conformar el ámbito de la Ciudad Universitaria de Madrid en los inicios de la Guerra Civil. Para ello se revisa el proceso de transformación que, a lo largo de una década, convirtió una idílica referencia paisajística que englobaba diversos usos (docentes, asistenciales y lúdicos), en el dramático escenario de muerte y destrucción que durante treinta meses asoló...

Este libro explora distintos tipos de paisajes de guerra, surgidos como resultado de los grandes conflictos bélicos de la Europa del siglo pasado. Comparando el devenir de estos paisajes en Francia, España, Alemania, Rusia, Hungría, Polonia, los países bálticos, Ucrania, Camboya y Japón, se busca profundizar en sus huellas, en las reconstrucciones de la posguerra y en la patrimonialización más reciente de estos testimonios. La obra insiste en el carácter transnacional de esta historia particular de las reconstrucciones tras las contiendas, sin olvidar su dimensión artística y cultural, ni la repercusión del fenómeno en el cine y en la literatura. El volumen reúne los estudios de una veintena de especialistas que han abordado cada caso con enfoques amplios y exhaustivos donde se priorizan los elementos comparativos entre los diferentes escenarios bélicos, lo que supone una relevante aportación respecto a estos temas, que ve la luz en una edición coordinada en castellano. Ce livre explore différents types de paysages de guerre surgis à la suite des principaux conflits en Europe au cours du siècle dernier. Comparant l'évolution de ces paysages, l'ouvrage explore les reconstructions et les politiques de mémoire d'après-guerre et l'utilisation récente, tant touristique que patrimoniale, de ces témoignages. L'ouvrage insiste sur le caractère transnational de cette histoire particulière de reconstruction post-conflit, sans oublier sa dimension artistique et culturelle.

El frente de Madrid y la Ciudad Universitaria Cuando el 6 de noviembre de 1936 las tropas nacionales llegan a las inmediaciones de Madrid, muchos, incluido el Gobierno republicano (que al día siguiente saldría camino de su nueva sede en Valencia), la dan por perdida. Una estimación lógica si pensamos que el grueso de las fuerzas sublevadas estaba formado por los Regulares marroquíes y la Legión Española, más el apoyo logístico y material de la Alemania nazi y la Italia fascista. Sin embargo, ...

Kharkiv is Ukraine’s second-largest city after Kyiv, and one dares not imagine what would happen to it if it were drawn into the war that has already laid waste to Luhansk and Donetsk, cities that are a mere two hours away by train. In Kharkiv in the summer of 2014, rocket fire, house-to-house fighting, and ravaged infrastructure seem distant troubles. Travellers throng the square outside the railway station, and Sumska Street, the local Kurfürstendamm or Nevskiy Prospekt and artery connectin...