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Définir les termes " forêt ", " déforestation " et " dégradation des forêts ", est un préalable incontournable dans la conception et la mise en oeuvre de toute stratégie visant à éliminer la déforestation importée. Cette définition doit s'adapter à la diversité des contextes écologiques rencontrés, et aux outils de suivi disponibles.

La définition du terme " forêt ", et des notions indissociables que sont " déforestation " et " dégradation des forêts ", est un préalable incontournable des stratégies visant à éliminer la déforestation importée des chaînes de valeur des commodités tropicales. Cette définition doit être intégrée dans un cadre juridico-légal et politique bien défini, être consensuelle, pragmatique et adaptable à la diversité des contextes écologiques des pays producteurs de commodités susceptibles d'amplifier la déforestation (Eba'a Atyi, 2021). Cette tâche pourrait mettre en exergue des points de vue conflictuels entre les consommateurs préoccupés par l'environnement et les pays producteurs ayant des objectifs de développement.

The gap between demand and supply of sustainable wood, in countries rich forest with a poor governance, is one of the major causes of forest degradation. This phenomenon, which is combining with other major forest degradation causes as agriculture and fires, should not be overlooked as it results in dire deforestation. In Indonesia, uncontrolled development of wood industries, led to a growing wood demand disconnected with sustainable forest management capacity. This started in 70s with log exports development, followed by the plywood industry in the 80s', pulp and paper in the 90s' and the forest conversion to agro-plantations. Tree cover in permanent forest lands dropped from 113.1 million ha to 87.4 million ha, or by 23% in 34 years, from 1982 to 2016. In Cameroon, the growing demand for timber is accelerated by domestic market paired with the population growth above 2.5% per year. Domestic timber and firewood are sourced from poorly managed non-permanent and permanent forest. The rate of deforestation at the national level remains low (0.2 % per year), but deforestation is rapid around cities and along roads. Comparing the two countries, some similarities have been identified, I) in each case wood gaps are filled by illegal practices, 2) there are miss-perceptions about sustainable wood supplies from forests, 3) governments are now planning forest restoration and 4) low wood prices are discouraging investment into forest plantations, secondary forest silviculture and forest restoration. Finally, we compare how, governments are addressing wood gap and forest restoration.

For the last 5 decades, the main factors of the world timber demand are the construction dynamics, the demographics, the user's income, the price and availability of wood products relatively to alternative materials, and regulations and policies. We measured the long run demand elasticities the major regions of the world, and built phenomenological models which can predict the wood demand up to 2050 with known e1rnrs. For the prediction of the wood demand until 2050, factors such as GDP and prices which would only rely on arbitrary scenarios, are discarded, and we measure how much of the variability of the wood demand can be predicted from phenomenological and robust variables such as demographic factors. We find that wood demands of the tropical regions (Latin-America, Sub-saharan Africa, and Tropical Asia) can be reliably modelled with good prediction errors bellow± 13% to± 24%. Conversely, the demand models of the temperate regions where the wood dynamics are more linked with the discarded variables, are less precise and their prediction errors escalate up to± 60%. We find that, by 2050, tropical regions will demand between 800 and 1100 million m3 of wood per year, with 95% of confidence. Until now most of the demand by tropical regions was met by a local production, totalling around 500 million m3 per year in 2016. Our findings raises the question of how, by 2050, tropicalforests would be able to sustainably produce the double of what they produce today?

Afin de contribuer à lever ces obstacles et menaces pour la durabilité du secteur bois, l'organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), a sollicité le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) pour mener une étude diagnostic pour la promotion et le renforcement de la chaîne de valeur du bois dans le cadre de la REDD+ en Côte d'Ivoire.

Le présent mémoire intitulé " Etat des lieux des plantations forestières d'essences locales en zone de forêt dense au Cameroun " est le rendu du stage professionnel qui s'est déroulé du 13 Juillet au 30 novembre 2017, dans le cadre des activités communes de recherche du Centre de Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) et du Centre de Recherche Forestière International (CIFOR). Cette étude avait pour objectif de contribuer à la connaissance de la situation actuelle des plantations forestières qui sont situées pour la plupart dans des réserves forestières. Ce regain d'intérêt pour les plantations est inhérent aux grands projets à venir, de réhabilitation des paysages dégradés liés aux changements climatiques et à l'approvisionnement des marchés domestiques, qui intéressent plusieurs bailleurs de fonds comme le CAFI, AFR100 et le Fonds verts. Ce travail qui nous donne une vision d'ensemble des plantations de la zone forestière, jette les bases des prochaines activités spécifiques à chaque plantation, en vue d'avoir des données plus précises qui permettront d'orienter les différentes interventions. Il était donc question de faire un inventaire des différents essais de plantations existantes en zones de forêts denses (i), de faire un inventaire des modèles de gestion appliqués à ces plantations (ii), de faire des prescriptions en vue de leur réhabilitation (iii). Pour ce faire, trois (03) plantations ont été sélectionnées en fonction de leur répartition dans les trois grandes zones forestières du Cameroun, à savoir : le Centre; l'Est et le Sud. Les principaux résultats montrent effectivement un abandon presse total de toutes ces plantations, une pression anthropique grandissante qui touche non seulement les plantations forestières, mais aussi les différentes réserves sur lesquelles elles sont assises. La réhabilitation des plantations abandonnées doit se faire en impliquant de façon optimale les populations locales. Pour ce faire, l'Etat du Cameroun doit d'abord définir les différentes responsabilités dans la chaine de gestion des réserves forestières et des plantations. Ensuite, il doit mettre en place un modèle de gestion qui puisse non seulement résoudre les problèmes de manque de terre agricole, mais aussi celui du bois énergie et de bois d'oeuvre pour les populations. Aussi, la promotion des plantations dans les forêts communales et communautaires doit être accentuée, en accompagnant leurs gestionnaires à intégrer de façon pratique cette activité. La demande accrue de certaines essences sur le marché, doit être une opportunité à saisir pour l'avenir, car la forêt naturelle ne pourrait sans doute pas satisfaire à long terme les différents besoins. Enfin les promoteurs privés des plantations doivent être encouragés en rendant plus souple la législation forestières en matière de commercialisation des produits issus de leurs plantations.

Le chapitre 1 décrit les nombreuses méthodes disponibles pour l'analyse de chaines de valeur. On peut néanmoins faire une typologie choisie et non exhaustive qui pourrait balayer les champs requis dans l'étude des chaines de valeur en Côte d'Ivoire. Les chapitres 2 à 5 s'attachent à décrire les flux de bois de la forêt aux marchés jusqu'aux exportations (chapitre 5), il commence par la forêt (état 3 en jaune) en analysant la ressource primaire. Le chapitre 6 et 7 décrit les dynamiques de changements provoqués par divers facteurs tels que la dégradation de la ressource (flèche 4), des formes d'adaptation des acteurs via les politiques de lutte contre la déforestation (REDD+, FLEGT...), des changements de perceptions. Le chapitre 8 identifie enfin certains goulots d'étranglements et tente d'identifier les principales questions à traiter pour améliorer le fonctionnement des chaines de valeur du bois en Côte d'Ivoire

We studied the furniture industry structure of Jepara and did a quantitative analysis of the flows among its firms and between its firms and markets. Apart from demonstrating that the official figures were underestimating the number of enterprises, workers, and economic spillovers, we found that around 9.m3 or round wood was able to sustain 1 fulltime employee per year. We found that Jepara had witnessed a boom of demand by the western markets from the late nineties, to later face a critical drop of the demand after a series of environmentalist campaigns. At the same time the industry had also faced a severe shortage of raw material supply. The organization of the production, typical of an industrial district, allowed the firms to adapt and address other markets. Among the factors which allowed it, we identified a high level of intertwined relationships and subcontracting between the production units, a high specialization of them, and a prevalence of the small and very small units in various steps of the production, compared with the bigger integrated units.

Le Burundi sort d'une situation de crise qui a duré plusieurs années et n'a pas été sans conséquences pour le pays, ses habitants et ses ressources. Le ministère de l'aménagement du territoire, du tourisme et de l'environnement a sollicité le Cirad pour, dans le cadre de la relance du secteur forestier du Burundi, renforcer sa collaboration avec le CIRAD, l'UICN et le CIFOR, contribuer à l'identification des besoins pour la finalisation et la mise en oeuvre de la politique forestière en définissant les axes prioritaires d'intervention dans la gestion des ressources forestières et agroforestières et en renforçant la formation des agents et les filières bois et contribuer à la formulation de projets. Les échanges avec les services de l'État concernés, les institutions internationales, ainsi que les bailleurs de fonds ont permis de préciser les contextes politique et socio-économique, mais également agricole et environnemental reconnus par ces partenaires. L'analyse des programmes et projets de développement rural et environnementaux en cours ou engagés, ont permis de dégager les axes d'interventions principaux dans ces domaines: lutte contre la pauvreté, relance du secteur agricole, stratégie de coopération de l'Union européenne, réintégration des populations déplacées et réhabilitation des terres. Le Cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté constitue le document de référence pour la politique agricole, environnementale et de développement rural pour le Burundi. Plusieurs tournées sur le terrain ont été organisées par le ministère, dans des zones de forêt naturelle (Parc de la Kibira) et de plantations forestières (Bukinanyana, Gakara, Vyanda). Des échanges avec des élus locaux ont permis de compléter les informations recueillies à Bujumbura sur la décentralisation et le rôle des autorités locales. La forêt de la Kibira a subi des dommages importants, mais les plantations ont été relativement peu affectées par les événements des dernières années. Les travaux sylvicoles n'ont pu être effectués et le volume de bois sur pied est important, voire très important. Les zones agricoles sont très sollicitées et l'occupation des sols dense. La pression démographique reste forte et l'espace disponible se restreint; les pratiques d'élevage devront subir une évolution qui semble inéluctable. Des actions sont à mener à très court terme par le ministère. Le texte actuel de la Stratégie Nationale de lutte Contre la Pauvreté élude l'importance du bois énergie et des produits forestiers non ligneux. Il conviendrait de faire des propositions d'enrichissement du CSLP qui prennent également en compte les aspects aménagement du territoire et productions forestières, qui s'inscrivent dans la démarche de décentralisation engagée, et d'organiser un atelier de travail avec toutes les parties prenantes pour s'accorder sur une stratégie de mise en oeuvre de la politique forestière et définir les rôles, responsabilités et moyens pour chaque niveau institutionnel. La politique de décentralisation et la loi communale offrent un cadre institutionnel propice à la gestion des ressources forestières et environnementales. Les produits d'exploitation des plantations peuvent constituer un élément moteur pour l'autonomie financière des communes, tout en assurant aux services forestiers les moyens de développer une gestion des ressources forestières en partenariat avec les institutions et les populations locales.

Planté depuis de nombreux siècles à Java, le teck y a été particulièrement développé au XlXe siècle. Les 200 000 ha de plantations de teck constituent la plus vaste plantation de cette essence au monde. Cette ressource est néanmoins surexploitée, et des Ong mettent en question sa gestion par l'État. Il s'agit d'un bois profondément ancré dans la culture javanaise, dont l'industrie a une longue histoire, mais qui, en quelques années, après la crise asiatique, a vu une flambée des exportations, puis un effondrement des prix à l'exportation. La filière meuble, en particulier, est organisée en deux filières parallèles. La première, artisanale, très liée à l'énorme consommation locale, entraîne une forte tension sur les prix locaux, étant en compétition pour l'accès à la ressource avec la seconde, industrielle, qui approvisionne notamment les marchés étrangers. Face aux problèmes complexes qui se posent, sont proposées des solutions simplistes. La campagne européenne des Ong pour l'embargo sur le teck indonésien, censée protéger cette ressource, a des effets pervers et est un remède pire que le mal. L'engagement éthique des grands producteurs, des incitations en faveur des petits acteurs locaux et la progressivité des améliorations du système de production paraissent être des voies plus raisonnables.

The underlying decision theory of forest management changed from decisions made by the forest manager, a single stakeholder, to a decision-making process, which involves a variety of stakeholders with different goals. From concept to implementation, forest professionals are in trouble because, despite the potential of technological progress and the development of tools to support decision-making, tools to facilitate multi-stakeholder decisions are lacking. This paper proposes a framework to link social, economic, and biophysical dynamics using multi-agent simulation to explore scenarios of collaboration for forest plantation management. The modeling is based on decision theories. This framework uses the concept of a value-added chain as a model of alliances. The added-value breakdown analysis is a tool, which is used at the forest-plot level as a means of anticipating benefit sharing among the stakeholders before they decide to harvest; this also highlights the added-value variation from plot to plot. The framework can also take into account noneconomic-based relationships. Each stakeholder has explicit communication capacities, behaviors, and rationales, and forest management emerges from their interactions. The purpose of this modeling is to produce shared knowledge about dynamics to facilitate coordination among stakeholders; it is a learning tool about forest management. Our main hypothesis is that stakeholders, by creating a virtual world with researchers, will learn about the effects that their own decisions might have on themselves, others, and the environment. In the case of Sabah, we are at the stage of the first loop of learning, and scenarios need to be further tested with the stakeholders themselves. This forest plantation simulation suggests that the development of sawmills adapted to plantation wood might offer a promising pathway for increasing added value and the benefits of many stakeholders, including local communities.