Moulinier-Brogi, Laurence, Histoire, Archéologie et Littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (CIHAM), École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon)-Université Lumière - Lyon 2 (UL2)-École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Université Jean Moulin - Lyon 3 (UJML), Université de Lyon-Université de Lyon-Avignon Université (AU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Jacqueline Hamesse, Danielle Jacquart, École normale supérieure - Lyon (ENS Lyon)-Université Lumière - Lyon 2 (UL2)-École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Université Jean Moulin - Lyon 3 (UJML), Moulinier-Brogi, Laurence, Laboratoire de Médiévistique Occidentale de Paris (LAMOP), and Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Composed one thousand words, the Lingua ignota, the "unknown language ", attributed to Hildegard of Bingen and kept in two manuscripts, among which one realized of alive of the abbess, still raises a great number of questions. For lack of knowledge to which this lexicon could indeed be of use, various hypotheses were emitted on its origins, its purpose and even the identity of its author. Noone doubts anymore that Hildegard was the author of this text, but the question of the meaning of the work remains a stumbling block. Besides, this Lingua ignota is associated with another mysterious work due to Hildegarde, an alphabet known as litterae ignotae. The search for a secret means of communication and the gift of tongues are two hypotheses most frequently used to try to explain the genesis and the existence of Lingua ignota; nevertheless, the strong representation of a botanical, zoological and medical vocabulary, suggests a link between this text and the scientific treatises of the abbess. The Lingua ignota is approached here as a full lexicon, although completely atypical. The article presents at first the unknown Language and the manuscripts which keep it, and examines then the way of functioning of this singular lexicon; to finish, it goes back to the question of its composition in the light of new possible sources, Composée d'environ un millier de mots, la Lingua ignota, la "langue inconnue", attribuée à Hildegarde subsiste actuellement dans deux manuscrits, dont un réalisé du vivant de l'abbesse, et soulève encore de nombreuses questions. Faute de savoir à quoi ce lexique pouvait bien servir, on a émis des hypothèses variées sur ses origines, sa finalité et même l'identité de son auteur. L'attribution de ce texte à Hildegarde n'a pas pour autant résolu toutes les énigmes, et la question du sens de l'œuvre demeure une pierre d'achoppement. En outre, cette Lingua ignota est associée à un deuxième écrit mystérieux dû à Hildegarde, un alphabet connu sous l'appellation de litterae ignotae, et dont les relations avec la Langue inconnue, bien qu'indéniables, n'ont pas encore été percées à jour en l'état actuel de nos connaissances) La recherche d'un moyen de communication secret et le don qu'aurait eu Hildegarde de "parler en langues" sont les deux hypothèses les plus fréquemment mises en avant pour tenter d'expliquer la genèse et l'existence de la Lingua ignota ; pourtant, la forte représentation d'un vocabulaire botanique, zoologique et médical, rapproche ce texte des traités scientifiques de l'abbesse. C'est donc comme un lexique à part entière, bien que tout à fait atypique, qu'il est abordé ici. L'article présente d'abord la Langue inconnue et les manuscrits qui la conservent, et s'intéresse ensuite au mode de fonctionnement de ce singulier lexique ; pour finir la question de sa composition est reprise à la lumière de nouvelle sources possibles.