Notre mémoire de diplôme porte sur les rapports entretenus par les élèves en première année de culture générale au gymnase Auguste Piccard, à Lausanne, et les TIC. Motivés par les relations entre technologies et enseignement en général, il est basé sur une réaction aux articles séminaux rédigés par Prensky en 2001, dont la conclusion radicale, prédit la ruine de l’école si elle ne s’adapte pas à un public décrit comme essentiellement différent et défini comme étant digital native , puisque ayant toujours vécu entouré d’outils numériques. Nos lectures, et en particulier un article récent de Kirschner et De Bruyckere, ainsi que nos propres observations, nous ont convaincu que le concept de génération digital natives tel que développé par Prensky et ses successeurs n’est pas vraiment adéquat pour appréhender le rapport de nos élèves au numérique. Cette conviction n’invalide néanmoins pas forcément la conclusion de Prensky concernant l’inadéquation de l’école par rapport à des élèves vivant dans une société où le numérique est partout. Il se pourrait très bien en effet que pour d’autres raisons que celles évoquées par Prensky, nos élèves ressentent un décalage entre leurs attentes concernant l’usage des TIC à l’école, et celui qui en est fait par l’institution et les enseignants. Peu d’études s’intéressent à l’avis des élèves sur les TIC à l’école, nous avons décidé d’interroger nos classes sur le sujet à l’aide d’un questionnaire que nous avons élaboré et qui porte à la fois sur le rapport des élèves au numérique en général et à l’école. Les résultats obtenus nous permettent de mettre à mal, dans notre contexte tout du moins, l’alarmisme de Prensky. Nos élèves ont une vision positive des TIC, et dans leur grande majorité pensent que leur usage peut améliorer l’enseignement. Mais ils n’expriment pas d’attente démesurée, ni de sentiment de décalage insoutenable avec ce que l’institution leur propose.