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ROADEF 2018, 19ème conférence de la Société française de Recherche Opérationnelle et d'Aide à la Décision, Lorient, FRANCE, 21-/02/2018 - 23/02/2018; Dans le cadre du projet européen OptiYard, nous voulons concevoir un outil d'optimisation qui a vocation à être adapté aux gares de triage en Europe pour le transport de marchandises. Provenant du réseau ferroviaire dit "classique", les trains arrivent et sortent respectivement par le faisceau de réception (ang. receiving tracks) et par le faisceau de départ (ang. departure tracks). Les wagons des trains réceptionnés sont recombinés de façon à former les trains attendus en sortie. Contrairement aux trains de passagers, l'ordre des wagons a ici de l'importance et c'est grâce aux allers-retours des wagons entre la butte de triage (ang. hump) et les voies de classification que les bonnes combinaisons sont obtenues. La butte sert à limiter l'énergie utilisée "à l'aller" pour envoyer un à un les wagons dans le faisceau de réception grâce à la force de gravitation, alors qu'"au retour", c'est un moteur qui sera utilisé pour remonter tout un ensemble de wagons d'une voie de classification vers la butte.

Chiasso est une ville d'à peine 8'000 hab. située à la frontière entre la Suisse et l'Italie. Pendant les années 80, avec la libéralisation des marchés et le passage au transport sur route, l'activité de la gare de triage s'est fortement réduite. Le chemin de fer investit la moitié de la ville. Tant problématique que fascinante, cette forme est partie prenante du territoire de Chiasso. La thématique du chemin de fer conduit à une importante réflexion sur la question du territoire et du paysage. Mon propos est celui d'évoquer cette grande échelle du passé ferroviaire et de conforter la ville dans son ensemble. En s'appuyant sur les réhabilitations des hangars existants, le projet propose un parc qui est principalement un lieu de pratiques: de l'agriculture professionnelle, des jardins potagers, une école du paysage ainsi que des serres à vocation de productivité et à des fins didactiques. Accentuer la forme des rails à travers le parc signifie tourner enfin la ville vers ce territoire peu exploité. Ainsi, la rupture de cette forme à l'intérieur du tissu urbain est maintenue mais les relations qu'elle entretient avec la ville sont accélérées par des liaisons transversales et par la concentration d'espace public. Alors que la composition du projet fait du secteur du hangar avanguardiste de Robert Maillart un deuxième pôle de la ville et l'inscrit et le valorise comme potentiel symbolique, une nouvelle connexion avec la gare relie le projet à la région.

La ville de Renens profite de l'expansion de l'Ouest-Lausannois pour enrichir son capital culturel. Mon projet prend part à ce processus de croissance en recyclant les infrastructures ferroviaires de la gare de triage qui datent du début XIXe siècle. Le rendement de ce territoire est fortement sous-exploité aujourd'hui, c'est pourquoi ma réflexion englobe la réaffectation de cette “friche urbaine” dans son ensemble. Le patrimoine ferroviaire fait partie de l'histoire vivante de Renens. L'enjeu a été d'intégrer le passé dans les transformations à venir, afin de garder en mémoire le caractère du lieu et d'en perpétuer son identité. Le site est fortement marqué au sol par le faisceau de ses rails. La reprise de ces traces, toutes linéaires, m'a permis de mettre en place le mécanisme qui régit le nouveau décor autour de la gare: mon projet instaure un parc mécanique dans le quartier Renens-Gare, recyclant le rail pour générer un nouveau lieu d'échange et de création ouvert à tous. Un jardin ferroviaire alliant sport, culture et loisirs au-dessus duquel viennent se disposer les compartiments de résidence pour étudiants. La force vitale de la nature permet d'apporter le contrepoids à l'état de ruine dans lequel se trouve l'industrie présente sur les lieux. Le nouveau dessin de cette plateforme permet la reconnexion Nord-Sud de la ville en supprimant la rupture que sont les voies ferroviaires dans le paysage urbain actuel. La circulation du site s'articule autour d'un nouvel axe transversal pour ensuite s'intégrer naturellement dans la composition longitudinale du réseau ferré, ceci procure à son visiteur un effet dynamique qui rappellera les anciens mouvements des machines à vapeur. Le programme s'organise à deux hauteurs différentes. Au niveau du sol, le tapis végétal du parc s'étend librement à travers une série de cheminements aléatoires, alors qu'au-dessus le réseau linéaire de la ville traverse les voies et règle la distribution du logement.

L’existence d’un patrimoine à préserver et la nécessité de l’exposer devrait toujours précéder la construction physique d’une institution muséale et pas l’inverse. La collection Gandur recèle des trésors dans divers domaines: archéologie, ethnologie, arts décoratifs et beaux-arts. Réunies, ces oeuvres constituent un ensemble particulièrement riche capable de porter et de transmettre des valeurs autant éducatives qu’esthétiques. Ce projet de lieu de vie et d’art propose de construire un bâtiment où la collection pourrait enfin être révélée aux yeux de tous: un musée dédié à l’art ainsi qu’à l’origine de la civilisation du bassin méditerranéen. A Arles, la collection a trouvé un écho. Surnommée la Romaine, Arelate est une ville connue pour ses nombreux vestiges romains, mais aussi pour les longs séjours effectués par des artistes modernes, sensibles à la lumière vive du Sud. Le bâtiment s’inscrit en périphérie de la vieille-ville, à la pointe Nord du triangle culturel formé par le musée départemental Arles antique et le parc des ateliers Luma Arles. En complémentarité, cette institution muséale s’accompagne de divers programmes ouverts à tous publics et principalement axés sur la culture et l’éducation, pour faire du musée un lieu de vie. Un lieu toujours attractif qui n’accueille pas seulement les nouveaux arrivants ou les touristes, mais véritablement une place de rencontre, d’échange, d’interaction sociale et de créativité pour les habitants.