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Les côtes basses sont connues pour leur grande vulnérabilité à l’élévation récente du niveau marin et les risques associés. Cette vulnérabilité est souvent accentuée par des enjeux socio- économiques. L’île de Jerba, appartenant à la façade orientale de la Tunisie, fait partie de telles côtes. Trois principaux risques la menacent : l’érosion marine, la submersion marine et la salinisation des terres. La vulnérabilité de l’île à de tels risques a déjà fait l’objet de nombreuses études (APAL, 2012 ; Oueslati et al., 2015 ; Oueslati, 2018). Mais les travaux ont porté surtout sur les côtes sableuses de la façade orientale et ont souvent été ponctuels dans le temps et dans l’espace et se sont intéressés avant tout à la question de l’érosion marine. Ce travail est une tentative de cartographie et d’analyse des risques menaçant l’île dans une conjoncture d’élévation du niveau marin en mettant en exergue la fragilité du cadre naturel. Il aboutit, en s’appuyant sur la méthode multicritères et des observations directes du terrain, à une carte de synthèse de la vulnérabilité de l’ensemble des rivages de l’île. Low-lying coastal areas are known for their great vulnerability to relative sea-level rise and associated risks. This vulnerability is often accentuated by socio-economic challenges. The island of Jerba lies on the eastern façade of the Tunisian coast and faces many of these challenges. Three main risks are threatening the island: marine erosion, marine submersion and land salinization. The island’s vulnerability to coastal risks has attracted previous research interest (APAL, 2012 ; Oueslati et al., 2015 ; Oueslati, 2018). However, these studies mainly focused on the sandy eastern coasts and on marine erosion. This work looks to map and to analyze the coastal risks threatening the island in a context of recent sea-level rise, highlighting the fragility of the natural environment. The paper concludes with a map that synthesizes the vulnerability of the island’s coastline.

Dans le cadre de nos travaux sur les paysages de l’argile d’une part, sur la trace des anciennes carrières urbaines d’autre part (Comentale, 2017 et 2019), est apparue la question d’une spécificité de l’exploitation de l’argile près des villes, alors que l’activité est initialement rurale, comme en témoigne la physionomie de l’habitat de village, à prédominance de brique ou de tuile là où affleure l’argile. Cette singularité n’apparaît pas nettement en ville, où l’emploi de la brique ou de la tuile n’est pas systématique. Par ailleurs, la présence de carrières d’argile aux portes des villes, et leur incorporation dans un tissu urbain en croissance apparaissent plus incertaines que dans le cas de carrières en roche dure, mieux connues. Après le constat d’une concentration de l’industrie briquetière et tuilière autour de quelques villes à l’échelle française, l’étude aborde le cas de villes ou de quartiers de villes tels que Paris, Lille, Beauvais où le bâti est réputé marqué par l’utilisation de la brique ou de la tuile. Partant d’une démarche naturaliste, l’examen des faits de terrain, in situ et à l’aide de documents cartographiques, met en évidence des constantes relatives au lien entre les villes et les espaces d’extraction proches, avec une singularité liée à la plasticité du matériau, propice à l’effacement des anciennes carrières dans le paysage. Le cas de Beauvais montre que l’activité d’extraction et de cuisson de l’argile participe à la construction d’un espace périurbain. Our work on clay landscapes, on the one hand, and on the traces of former urban quarries on the other hand (Comentale, 2017 and 2019), raised the question of the specificity of the excavation of clay quarries near cities even though initially this was a rural activity, as made apparent by village habitats predominantly built with bricks and tiles where clay lies just under the soil surface. This singularity is not clearly apparent in cities where bricks or tiles are not systematically used. Moreover, the presence of clay quarries very close to cities and their incorporation into a growing urban fabric seems more uncertain than in the case of hard rock quarries about which more is known. After noting the concentration of the brick and tile industry in the vicinity of several cities in France, the study addresses the cases of the cities of Paris, Lille and Beauvais and the areas within these cities where bricks or tiles are more frequently used in buildings. Our research based on a naturalistic approach with field observations and the use of cartographic records, highlights consistent aspects regarding the relationship between cities and nearby quarries, with a specificity linked to the plasticity of the material which is conducive to the disappearance of certain quarries in the landscape. The case of Beauvais shows that the extraction and firing of clay contributed to the construction of a peri-urban area.

Le lac karstique de Besse-sur-Issole (Var) s'est vidé par un entonnoir, en raison de la sécheresse persistante au cours de l'été et de l'automne 2007. Ce phénomène pose le problème du rôle respectif des facteurs climatiques et anthropiques dans l'évolution des lacs des karsts du gypse. The karstic lake of Besse-sur-Issole (Var) empty by a funnel, because the persistent drought in summer and autumn 2007. This phenomenon put the problem of the respective part of the climatic and anthropic impacts in the evolution af the gypsum karst lakes.

Le 2 octobre 2020, des précipitations diluviennes s'abattent sur l'arrière-pays niçois. Plusieurs vallées sont alors meurtries, dont la vallée de la Vésubie où le bilan humain et socio-économique a été lourd de conséquences. Un retour d'expérience (RETEX) sur les conséquences de la crue torrentielle a été réalisé quelques mois après la catastrophe. Celui-ci a concerné l'évaluation des impacts géomorphologiques de la crue torrentielle et des phénomènes gravitaires, l'évaluation de l'exposition des réseaux stratégiques aux inondations et aux mouvements de terrain. Le RETEX a permis une analyse critique des documents de prévention et de gestion en place au moment de la crue. Il souligne les vulnérabilités de ce territoire de montagne, certaines intrinsèques comme la diversité des aléas naturels et leur intensité, l'enclavement des vallées, l'espace restreint, etc., et d'autres externes comme l'implantation de populations et d'activités en zone à risque et le développement de réseaux stratégiques ou critiques non adaptés au contexte de la montagne. On october 2, 2020, heavy rain fell on the hinterland of Nice. Several valleys were affected, including the Vésubie valley, where severe human and socio-economic damages were reported. A feedback report (RETEX) on the effects of the torrential flood was carried out a few months after the disaster. This concerned the assessment of the geomorphological impacts of the torrential flood and gravity phenomena, the exposure of strategic networks to flooding and ground movements. The feedback report allowed a critical analysis of the prevention and management tools in place at the time of the flood. It underlines the vulnerabilities of this mountain territory, some intrinsic such as the diversity of natural hazards and their intensity, the enclosure of the valleys, the confined space... and others external such as the establishment of populations and activities in risky areas, the implementation of strategic or critical networks which are insufficiently adapted to the mountain context.

Dans le contexte d'aggravation des aléas naturels et des risques associés induits par la croissance urbaine, les sociétés doivent davantage répondre à l'enjeu du développement d'outils de prévention. Comme le souligne la stratégie internationale de réduction des risques naturels, les méthodes participatives, basées sur le partage de l'information et la transmission de connaissances sur les risques, sont plébiscitées. Nous présentons ici une démarche d'acquisition de savoirs sur les dynamiques naturelles et humaines dans un territoire à risque, à des fins de transmission d'une culture pratique du risque. Cette démarche, développée dans le cadre d'une recherche-action et généralisée dans un modèle, a été appliquée à trois territoires à risque glissement de terrain. À partir des similitudes et des contrastes dans la perception du risque par les populations et les acteurs, des pistes d'amélioration de la prévention sont proposées, en même temps que la posture de recherche-action pour traiter les risques majeurs est discutée. In the context of the worsening of the major natural hazards induced by urban growth, societies must respond more to the challenge of developing prevention tools. As underlined by the International Strategy for Disaster Reduction, participatory methods, based on the sharing of information and the transmission of knowledge on risks are acclaimed. We present here an approach to acquiring knowledge on natural and human dynamics in a territory subject to landslide risk for the purpose of transmitting a practical risk culture. This approach, developed through action research, generalized in a model, was applied to three landslide risk areas. Based on the similarities and contrasts in the perception of risk by the populations, ideas for improving prevention are proposed at the same time as the action-research posture to treat major risks is discussed.

Riveraine du Léman, la ville de Thonon-les-Bains, soucieuse de l'évolution morphologique de son littoral, a souhaité une collaboration entre chercheurs et praticiens sur la question de l'érosion des rives du lac. Un suivi sur 10 ans (2010-2020) a montré que le recul littoral, parfois important (jusqu'à 1,50 m), dépend à la fois de processus biophysiques (essentiellement les vagues et la dérive littorale créées par la bise) et de forçages anthropiques (rétention des sédiments par les barrages amont, activité de prélèvements de sédiments à l'embouchure de la Dranse dans le Léman et batillage initié par la navigation). L'impact majeur de cette érosion littorale exacerbée étant d'ordre économique (alimentation artificielle régulière coûteuse) et paysager (grignotage du sentier littoral risquant de déstabiliser le mur de Ripaille, patrimoine bâti de la ville), les propositions d'actions ont été fondées, d'une part, sur la restauration douce du littoral (génie végétal) et la suppression d'aménagements en dur (deux épis) pour faciliter la redistribution des sédiments par la dérive littorale et, d'autre part, sur un repositionnement quant à l'extraction des apports naturels de sédiments. Si un rapport de confiance a été établi entre les chercheurs et la ville, la décision de la préfecture de Haute-Savoie de ne pas reconduire l'autorisation de prélèvement sédimentaire, en se fondant, en partie, sur les conclusions de ces études, a suscité une vive réaction de l'entreprise, rendant le dialogue difficile. Toutefois la dernière étude menée sur le littoral thononais (suivi géomorphologique), en révélant une amélioration de la situation (entre 2014 et 2019, le pourcentage de littoral érodé est passé de 60 à 42 %), valorise la décision prise. Next to the Leman Lake, the city of Thonon-les-Bains monitors the morphological evolution of its shoreline. Therefore, the city has commissioned a series of studies over a 10 year-period. These studies have been carried out thanks to the cooperation of researchers in geography and experts in the private sector. The conclusion of the first study on erosion has shown that the significant decline of the shoreline (up to 1.5 meters) is due to biophysical (mainly waves and the lakeside drift caused by the north wind) and human forcing (retention of sediment by upriver dams, extraction of sediment at the intersection of the Dranse River and the Leman Lake and ship-generated waves). The main impact of this erosion is on the economy (frequent and expensive artificial supply of sand) and the landscape (damaged coastal path which endangers the stability of the Ripaille Wall, a built heritage of the city). Thus, proposals have been based on 1/ the soft restoration of the shoreline (eco-engineering techniques), 2/ the suppression of hard structures (two spurs to facilitate the distribution of sediments by the coastal drift), and 3/ a revision of the extraction of the natural supply of sediments. Confidence has been established between the city and the researchers. However, the decision made by the local government to stop future extractions of sediments has caused a strong reaction from the company. Subsequent dialogues have been difficult. Nevertheless, the latest study made on the lakeshore of Thonon has shown an improvement of the situation: the percentage of eroded lakeshore has decreased from 60 % to 42 % between 2014 and 2019. This result underlines the revelancy of the decision made by the local government, despite the fear of a possible socioeconomic fallout.

L'augmentation des températures dans un contexte de changement climatique devrait être accompagnée par une hausse de l'évaporation et de l'évapotranspiration (ET0). Toutefois des études ont montré une baisse de l'évaporation (ou de l'évapotranspiration) dans certaines régions du monde. Ce contraste entre la baisse de l'évaporation et l'augmentation des températures, qui varie en fonction des zones climatiques, est connu sous le nom de "paradoxe d'évaporation". L'objectif de ce travail est d'en examiner les causes dans la vallée du fleuve Sénégal. Les données climatiques (évaporation, pluie, température, humidité relative, durée d'insolation) observées aux stations de Bakel, Podor, Matam et Saint-Louis, ont été traitées sur la période 1981-2015. La méthodologie comporte : 1/ la détection des ruptures par le test de PETTITT, 2/ l'analyse de la relation entre l'évaporation / évapotranspiration et les variables climatiques par le test de corrélation de PEARSON, 3/ la détection des tendances de l'évaporation / ET0 et des variables climatiques par le test de MANN-KENDALL et la pente de SEN. Les ruptures de l'évaporation et de l'évapotranspiration sont respectivement identifiées dans les années 1990 et 2000. La corrélation de PEARSON montre que l'évaporation et l'ET0 ont pour relation la plus forte, celle avec l'humidité relative. Le test de MANN-KENDALL révèle une baisse significative (p-value ˂ 0,001) de l'évaporation et une évolution nuancée (baisse et hausse) de l'évapotranspiration de référence. Cette baisse de l'évaporation, combinée à une hausse significative de la température, met en évidence l'existence d'un paradoxe d'évaporation dans la vallée du fleuve Sénégal. Ce paradoxe d'évaporation s'explique ici par la hausse significative de l'humidité relative et de la pluviométrie, mais aussi par la baisse significative de la durée d'insolation. The increase in temperatures in a context of climate change should be accompanied by an increase in evaporation or evapotranspiration (ET0). However, studies have shown a decrease in evaporation (or evapotranspiration) in certain regions of the world. This contrast between the decrease in evaporation and the increase in temperature, which varies according to the climatic zones, is known as the "evaporation paradox". The objective of this work is to examine the causes in the climatic context of the Senegal River Valley. The climatic data (evaporation, rain, temperature, relative humidity, insolation) observed at the stations of Bakel, Podor, Matam and Saint-Louis were used over the period 1981-2015. The methodology includes: 1/ the detection of ruptures by the PETTITT test, 2/ the analysis of the relationship between evaporation / evapotranspiration and climatic variables by the PEARSON correlation test, 3/ the detection of trends in Evaporation / ET0 and climate variables by the MANN-KENDALL test and SEN’s slope. The breaks in evaporation and evapotranspiration are respectively identified in the 1990s and 2000s. The PEARSON correlation shows that evaporation and ET0 have their strongest relationship with the relative humidity. MANN-KENDALL's test reveals a significant decrease (p-value ˂ 0.001) in evaporation and a mixed trend (decrease and increase) in reference evapotranspiration. This decrease in evaporation, combined with a significant increase in temperature, highlights the existence of an evaporation paradox in the Senegal river valley. This evaporation paradox is explained here by the significant increase in relative humidity and rainfall, but also by the significant decrease in sunshine hours.

In diesem Bericht werden die wichtigsten geomorphologischen und geomorphometrischen Analysen zur Erkennung und Bestimmung des mobilisierbaren Volumens von Murgängen in Einzugsgebieten von Gebirgsregionen vorgestellt. Abschnitt 1enthält die grundlegenden Definitionsgrundlagen von Murgangereignissen. Außerdem werden die wichtigsten Klassifizierungssysteme für Murgänge sowie die Schlüsselelemente geomorphologischer und morphometrischer Ansätze zur Unterscheidung zwischen Murgängen und anderen Feststofftransportprozessen beschrieben. Abschnitt 2befasst sich mit der Bewertung von mobilisierbarem Material in den Einzugsgebieten von Murgangereignissen. Hierbei wird zunächst die Identifizierung und Charakterisierung von Sedimentquellgebieten im Untersuchungsgebiet vorgenommen (Unterabschnitt 2.1). Die Kartierung der Sedimentquellgebiete wird durch die Erfassung von Daten aus den Bodenuntersuchungen validiert und ergänzt. Im Rahmen des SedInOut-Projekts wurde ein Erhebungsgbogen entwickelt, der auf eine Standardisierung der Datenerfassung abzielt.Unterabschnitt 2.1enthält die Leitlinien für die Verwendung des Erfassungsbogens. InUnterkapitel 2.3wird dagegen ein geomorphologischer Ansatz zur Abschätzung der mobilisierbaren Volumina aus den kartierten Sedimentquellgebieten beschrieben, während im anschließendenUnterkapitel 2.4die Nützlichkeit historischer Murganggrößen, empirischer Formeln und Skalenbeziehungen als Vergleichselement zu geomorphologisch fundierten Abschätzungen dargelegt wird. InAbschnitt 3werden zwei geomorphometrische Verfahren beschrieben. Diese Methoden sind für die Analyse des Verbindungsgrades von Sedimentquellen mit dem Hauptgewässernetz (Unterabschnitt 3.1) geeignet. Außerdem dienen sie der Erfassung erodierbarer Volumina auf Grundlage multitemporaler digitaler Modellanalysen. Diese sind in der Lage geomorphologische Veränderungen zu quantifizieren, die durch ein oder mehrere Ereignisse von besonderer Intensität eingetreten sind. Es wird davon ausgegangen, dass die Kombination der in diesem Bericht beschriebenen Methoden dazu beitragen kann, die oft beträchtlichen Unsicherheiten bei der Abschätzung des mobilisierbaren Volumens in Einzugsgebieten von Murgangereignissen zu verringern.

In the western French Alps, morphologies and deposits from glacial and proglacial environments are inherited from Quaternary glaciations. Geomorphological and geological analyses of these morphologies and deposits highlighted different glacier advances on the foreland and in the internal valleys. These glacier advances have been defined using a morphostratigraphic approach, but the absolute chronological framework represented mainly by 14C dating is very incomplete. More precisely, the absolute age of the foreland morainic complex left by the lyonnais glacial lobe, during its extensions of the last glacial cycle, is not clearly established. Similarly, the ages of the retreat stages upstream of the foreland in the Alpine valleys are incomplete. The aim of this thesis is therefore to characterize geomorphologically and sedimentologically glacial and proglacial deposits, and to date them in order to establish the chronology of glacier fluctuations in the western French Alps. The absolute datings carried out come from the dating methods by cosmogenic radionuclides and by luminescence (OSL). This thesis focuses on the foreland of the western French Alps and more specifically on the internal morainic complex (IMC) resulting from the glaciations of the last glacial cycle and on the associated fluvioglacial systems. Secondly, this thesis aims to highlight and date the fluctuations (glacier advances and glacier retreats) of the glaciers of the French Western Alps from the mountain front to the Maurienne valley. The Maurienne valley where the Arc glacier flowed, is one of the accumulation zones of the lyonnais lobe. In the foreland, a geomorphological and sedimentological analysis of the fluvioglacial systems at the front of the CMI indicate that the fluvioglacial terraces are topographically correlated with different sets of moraines. These fluvioglacial systems were then dated by luminescence. The results indicate a fluvioglacial activity at 75-60 ka during MIS 4 at the origin of the deposition of the terraces correlated to the moraines of the maximum extension of the lyonnais lobe. A second fluvioglacial activity at 30-40 ka at MIS 3 is at the origin of the fluvioglacial terraces correlated to the moraines left by an extension of the lyonnais lobe geometrically similar to that of MIS 4.To complete this OSL chronology, a study on the piedmont aim to date the extensions of the lyonnais lobe using 10Be dating on 9 glacial boulders located on the morainic complex and on with 12 erratic boulderslocated on the rest of the foreland. The results show a return of the lyonnais lobe on the foreland at the LGM at 24-21 ka. This LGM extension is similar with the extensions of MIS 4 and MIS 3. Behind these moraines, a re-advance/stabilization was highlighted at 19 ka. Finally, the exposure ages indicate that the piedmont is deglaciated at 16.5 ka. Upstream of the foreland, unpublished 10Be exposure ages on erratic boulders and published exposure ages on erratic and glacial boulders located in an area spanning the Chambéry cluse and the Maurienne valley, allow to reconstruct the deglaciation dynamic in the French Western Alps during the Lateglacial. These results made it possible to find glacial positions from the entrance of the foreland to the Maurienne between ~16.5 and ~12.5 ka. Between the foreland and the downstream part of the Maurienne, similar exposure ages suggest a rapid glacier retreat at around 16.5 ka over ~120 km, probably promoted by calving in large proglacial lakes. These dates allow to locate glacial positions without identifying fluctuations. In Maurienne, sedimentological analyses of two outcrops have revealed two glacier advances that did not leave moraines. The first glacier advance is suggested in the first outcrop by deformations found in a deltaic deposit. In the second outcrop, increasingly proximal facies towards the top of the sedimentary succession and deformations of ice contact delta attest to the second glacier advance. Sedimentological analyses, dating by exposure and by luminescence, allow to reconstruct 6 fluctuations of the Arc glacier. Three stages of glacier retreat have been highlighted at 16.7-14.6 ka; 15.3 and 14.5 ka respectively. Then, the two stages of re-advance of the Arc glacier highlighted by sedimentological analyses were estimated between 14.5 and 13.6 ka. Finally, the last stage is marked by frontal moraines resulting from a re-advance at 12.5 ka during the Younger Dryas.For the 6 fluctuations identified in the Maurienne, a glacial reconstructions was carried out and made it possible to estimate the variations of the equilibrium line altitude (ELA) between 16.7 and 12.5 ka. These models are also enable to quantify the variations in ice volume and the average mass balance between 16.7 and 14.5 ka, during the period of global warming during the early Bølling-Allerød, in the Lateglacial. Variations in the ELA suggest increasingly dry climatic conditions in the Maurienne. The average mass balance was compared to the mass balances of current glaciers subjected to anthropogenic global warming. These comparisons show that the average mass balances of current glaciers are 10 to 100 times higher than the values calculated for the Arc glacier during the Bølling-Allerød.; Dans les Alpes occidentales françaises, de nombreuses morphologies et dépôts issus d’environnements glaciaires et proglaciaires sont hérités des glaciations du Quaternaire. Depuis plus d’un siècle, deux complexes morainiques ont été reconnus dans la zone de piémont et attribués aux dernières glaciations du Quaternaire. A partir d’analyses géomorphologiques et géologiques sur le piémont et dans les vallées internes, différentes avancées glaciaires ont été identifiées. Ces avancées glaciaires ont été définies par une approche morphostratigraphique, mais le cadre chronologique absolu basé principalement sur des datations 14C reste très fragmentaire. Ainsi, l’âge absolu du complexe des moraines internes (CMI) se trouvant sur le piémont et mis en place par le lobe glaciaire lyonnais reste encore débattu. De même, la dynamique et la chronologie du retrait glaciaire, depuis le dernier maximum glaciaire jusque dans les vallées alpines restent très parcellaires. Le but de cette thèse est donc de définir un meilleur cadre chronologique du dernier maximum glaciaire et des différents stades de retrait dans les Alpes occidentales françaises. Ce travail de thèse se focalise sur le piémont des Alpes occidentales françaises et plus précisément sur le CMI et sur les dépôts fluvioglaciaires associés. Ce travail se concentre également sur la dynamique de retrait depuis le piémont jusqu’en amont de la vallée de la Maurienne. Pour la première fois sur ce secteur, les méthodes de datation absolue par radionucléides cosmogéniques 10Be et par luminescence (OSL) ont été utilisées. Cette étude est basée sur une nouvelle caractérisation géomorphologique et sédimentologique des dépôts glaciaires et proglaciaires, afin de mettre en évidence et de dater les fluctuations (avancées et retraits) des glaciers des Alpes occidentales françaises depuis le front montagneux jusqu’en amont de la vallée de la Maurienne. Dans le piémont, les analyses géomorphologiques et sédimentologiques des systèmes fluvioglaciaires localisés au front du CMI ont mis en évidence une corrélation topographique entre les terrasses fluvioglaciaires et les différents ensembles de moraines. Ces systèmes fluvioglaciaires ont été ensuite datés par luminescence. Les résultats indiquent une activité fluvioglaciaire à 75-60 ka au cours du MIS 4 à l’origine du dépôt des terrasses corrélées aux moraines du maximum d’extension du lobe lyonnais. Une seconde activité fluvioglaciaire à 30-40 ka au MIS 3 est à l’origine des terrasses fluvioglaciaires corrélées aux moraines laissées par une extension du lobe lyonnais géométriquement proche de celle du MIS 4. Pour compléter cette chronologie OSL, nous avons réalisé des datations par âges d’exposition 10Be sur 9 blocs glaciaires localisés sur le complexe morainique et sur 12 blocs erratiques situés sur le reste du piémont. Les résultats montrent un retour du lobe glaciaire sur le piémont au LGM à 24-21 ka. Cette extension LGM est légèrement moins étendue que les extensions du MIS 4 et du MIS 3. En arrière de ces moraines, une réavancée / stabilisation a été mise en évidence à 19 ka. Enfin, les âges d’exposition indiquent que le piémont est déglacé à 16,5 ka. En amont du piémont, des âges d’exposition 10Be ont permis de reconstituer la dynamique de déglaciation dans les Alpes occidentales françaises au Tardiglaciaire. Ces âges d’exposition sont issus de datations inédites sur blocs erratiques ainsi que de datations sur blocs erratiques et glaciaires publiées. Ces résultats ont permis de retrouver des positions glaciaires de l’entrée du piémont (Culoz) jusqu’en amont de la Maurienne (Bessans) entre ~16,5 et ~12,5 ka. Entre l’entrée du piémont et la partie aval de la Maurienne (Pas du Roc), des âges d’exposition proches les uns des autres suggèrent un retrait rapide à environ 16,5 ka sur ~120 km, probablement favorisé par un vêlage dans de grands lacs proglaciaires. En Maurienne, des analyses sédimentologiques de deux affleurements (Verney et Lanslebourg) ont permis de mettre en évidence deux avancées glaciaires n’ayant pas laissé de moraines. La première avancée glaciaire est marquée par des déformations retrouvées dans un dépôt deltaïque au Verney. ALanslebourg, des faciès de plus en plus proximaux vers le haut de la succession sédimentaire et des déformations de cônes proglaciaires sous-aquatiques attestent de la seconde avancée glaciaire. Les analyses sédimentologiques, les datations par exposition et les âges par luminescence, permettent de reconstituer six fluctuations du glacier de l’Arc. Trois étapes de retrait glaciaire ont été mises en évidence à 16,7-14,6 ka ; 15,3 et 14,5 ka respectivement. Puis, deux stades de réavancée du glacier de l’Arc mis en évidence par les analyses sédimentologiques dont l’âge est estimé entre 14,5 et 13,6 ka. Enfin le dernier stade est marqué par des moraines frontales issues d’une réavancée à 12,5 ka au Dryas récent. Pour les six fluctuations glaciaires identifiées en Maurienne, une modélisation géométrique glaciaire a été réalisée et a permis d’estimer les variations de la ligne d’équilibre glaciaire (ELA) entre 16,7 et 12,5 ka. Ces modèles ont également permis de quantifier les variations de volume de glace et le bilan de masse moyen entre 16,7 et 14,5 ka, pendant la période de réchauffement climatique au début du Bølling-Allerød. Les variations de l’altitude de la ELA suggèrent des conditions de plus en plus sèches en Maurienne. Le bilan de masse moyen a été comparé aux bilans de masse des glaciers actuels soumis au réchauffement climatique anthropique. Ces comparaisons montrent que les bilans de masse moyens des glaciers actuels sont 10 à 100 fois supérieurs aux valeurs calculées pour le glacier de l’Arc pendant le Bølling-Allerød.

Le diagnostic archéologique a permis de mettre en évidence la construction et l’occupation d’un habitat rural durant l’Antiquité. Le substrat calcaire et ses altérations (terra rossa) présentent un fort pendage vers le sud. Elles sont entaillées pour y installer un habitat rural autour du changement d’ère (période augustéenne). Cet habitat, dont plusieurs murs, une structure de chauffe et des niveaux d’occupation ont été mis au jour dans des espaces différents, peut être mis en relation avec les portions de murs assez arasés et les structures fossoyées identifiées au cours du diagnostic concomitant et mitoyen au sud. Les différences d’altitude entre l’habitat rural au nord et la partie basse plus spécifiquement destinée à l’activité agricole, permet d’envisager une organisation en terrasse. Le tout semble abandonné vers le milieu du IIe siècle ap. J.-C.

Avalanches are one of the main hazards in mountain areas, frequently causing extensive damage and impacting the road network, resulting in road closures. The extent of damage and disturbance is directly determined by the avalanche deposit characteristics, and in particular its volume. Yet, avalanche deposits are still poorly studied objects, and the variables responsible for the deposit volumes spatio-temporal variations as well as their geometric and snow characteristics remain largely unknown so far. Therefore, this thesis aims to provide further knowledge about deposit characteristics as well as temporal variations and deposit volumes controlling factors. For this purpose, the study is based on field surveys and the analysis of an event database conducted on two massifs of the French Alps. Our results show the importance of the snowpack characteristics at initiation of the avalanche as a factor controlling the characteristics of the final deposit. Our results pointed out the importance of a seasonal approach to determine the controlling variables of avalanche deposit volumes. The relationships between deposition volumes and avalanche paths morphological variables and local weather conditions are higher for winter than for spring. Meanwhile, the influence of meteorological variables is more important. Finally, although the vulnerability of the road network is essentially controlled by the proximity of the road to avalanche paths, a few meteorological factors favoring road cuts have been identified., Les avalanches représentent l’un des principaux aléas dans les zones de montagne, entrainant régulièrement des dégâts de grandes ampleurs et affectent le réseau routier, entraînant des coupures de routes. L’ampleur de ces dommages et perturbations est directement conditionnée par les caractéristiques du dépôt d’avalanches, résultat final de l'écoulement, avec en premier lieu ses dimensions. Or, les dépôts d’avalanches sont restés des objets peu étudiés, les variables responsables des variations spatio-temporelles des volumes des dépôts ainsi que de leurs caractéristiques géométriques et nivologiques restent à ce jour mal connues. Cette thèse vise donc à améliorer la connaissance sur les caractéristiques des dépôts ainsi que les variations temporelles et les facteurs de contrôle des volumes des dépôts. Pour ce faire, le travail se focalise sur des relevés de terrains et l’étude d’une base de données événementielle opérés sur deux massifs des Alpes françaises. Nos résultats montrent l’importance des caractéristiques du manteau neigeux au moment du déclenchement de l’avalanche comme facteur de contrôles des caractéristiques du dépôt final. Nos résultats ont mis en avant l’importance d'une approche saisonnière pour déterminer les variables de contrôle des volumes des dépôts d’avalanches. Les liens entre les volumes des dépôts et les variables morphologiques des couloirs et les conditions météorologiques locales sont plus élevés pour l'hiver que pour le printemps. On note une influence plus importante des variables météorologiques. Enfin, si la vulnérabilité du réseau routier est essentiellement contrôlée par la proximité de la route aux couloirs d’avalanche, certains facteurs météorologiques favorisant des coupures de routes ont été identifiés.

« Plus haut, la pente devient plus raisonnable, on chemine près du lit du torrent, entre deux versants d'éboulis et Malaurie se réjouit à la pensée d'en mesurer bientôt les pentes» André de Cayeux (1949, p. 85)

La fouille archéologique préventive sur ce site, en bordure de la plaine de l’Argens et surplombé par le village et sa collégiale démontre qu’il est soumis à une forte érosion à toutes les époques. Ce lessivage permanent des sols a sans doute atténué la pente du terrain. Il a pour principal résultat un fort dérasement des structures : au point le plus élevé du site, c’est à- dire au nord-ouest, le rocher affleure et, partout ailleurs, seuls les aménagements profondément ancrés sont conservés. La gestion des eaux de ruissellement et des eaux de source semble d’ailleurs une préoccupation majeure sur ce site jusqu’à nos jours où deux canaux souterrains toujours en activité traversent le site en partie nord. Un premier réseau fossoyé, semble mis en place dès l’Antiquité pour tenter de canaliser et drainer les eaux. Ces aménagements s’accompagnent probablement d’une mise en culture des terres dont plusieurs fosses seraient le témoignage. En effet, plus d’une centaine de fosses et petites tranchées ont été dégagées. Le mobilier recueilli indique que les plantations s’échelonnent depuis l’Antiquité jusqu’à peu. Deux sépultures en coffre quadrangulaire de tegulae ont été aménagées au sud de cette zone, entre la seconde moitié du Ier s. ap. J.-C. et le premier tiers du siècle suivant d’après les résultats 14C. L’une renfermait un sujet immature, l’autre un individu masculin de plus de 40 ans. La présence de clous semble attester de la présence d’un coffre en bois. Dans le même secteur, une dizaine de petites fosses, s’échelonnant sur une trentaine de mètres, sont tapissées de charbons, et remplies d’une grande quantité de fragments d’os carbonisés (faune), le tout coiffé par une tegula. Les analyses 14C pratiquées sur cinq d’entre elles donnent une fourchette de datation très large, entre 80 et 406 ap. J.-C. Dans cette partie, peu de vestiges de l’époque médiévale : cinq tronçons de caniveaux construits perpendiculaires à la pente et deux autres divergents pourraient être rattachés à cette période même si le mobilier recueilli dans leur comblement fournit peu d’indications chronologiques pour la plupart. L’inhumation en fosse d’un équidé, parfaitement à l’aplomb d’une des tombes antiques tardives, intervient dans le courant du XIVe s. Dans l’angle nord-ouest, les vestiges d’un long mur affleurent. Ils forment un retour à angle droit au sud-ouest. Un bâtiment y est accolé, perçu au travers de tranchées de récupération formant un quadrilatère. La chronologie de cet enclos est incertaine. Hormis quelques fosses, trous de poteau et structures énigmatiques ainsi qu’une tombe sous bâtière isolée de la seconde moitié du IIIe s. ap. J.-C. ou de la première moitié du IVe s., l’essentiel de la partie orientale du site est occupé par des constructions. Au nord-est, et traversé par le canal en activité, un premier bâtiment, de plan rectangulaire est construit vers la fin du Ve s. ou au début du VIe s. ap. J.-C. Dans un premier temps, le bâtiment semble comporter deux pièces où les murs périmétraux sont chaînés aux murs de refends. Le bâtiment est ensuite étendu à l’ouest en y ajoutant une troisième pièce. L’angle d’un deuxième corps de bâtiment se dessine quelques mètres plus au sud, vraisemblablement contemporain du premier. Une petite cuve carrée est installée dans l’angle de ce bâtiment, enduite de béton hydraulique. Dans le reste de l’espace dégagé, un « dallage » de fragments de tegula et de calcaire posés à plat est présent de manière lacunaire. Au cours du second Moyen Âge est mis en place un vaste bâtiment au sud du site, dont ne subsistent que les substructions et les aménagements excavés. Dans un premier temps, l’ensemble occupe un peu plus d’une centaine de mètres carrés pour atteindre près de 600 m² dans le courant du XIVe s. À ce moment, pas moins d’une trentaine de bassins en pierre sont enterrés dans la partie méridionale du complexe, concentrés dans un périmètre de 185 m². Le bâtiment se poursuit vers le nord mais cette partie ne comporte pas d’aménagements enterrés et seules les fondations des murs y sont conservés : un grand espace vide, qui pourrait être une cour jouxte l’ensemble des bassins au nord-est, espace où sont accolées encore plus au nord six pièces de taille variable. Au sud, un grand corps de bâtiment renferme une batterie de bassins rectangulaires, tous construits et dallés en pierre calcaire. Ils sont de dimensions et de profondeurs variables, certains enduits de béton hydraulique, d’autres non. Une partie d’entre eux présente une très forte usure sur leurs parois aussi bien que sur leur pavage, usure évoquant à la fois le battement d’un liquide et un brassage circulaire à l’horizontale. Les mêmes portent presque tous des empreintes de couleur brune sur leurs parois. Les murs périphériques de cet ensemble sont ceinturés par un réseau de caniveaux évacuant les eaux vers le sud et vers l’est pour le mettre hors d’eau, tandis qu’à l’intérieur, un réseau secondaire (très arasé) évacue les eaux de deux bassins dans le réseau périphérique. Dans l’état actuel de la réflexion, tout pousse à croire que cette batterie de bassins servait au tannage des peaux : la quantité de bassins et la densité de leur implantation, la chaux contenue dans certains, l’usure particulière évoquant le brassage ou le foulonnage dans d’autres, les traces brunes sur les mêmes qui pourraient être des résidus de tan, le fait qu’aucun bassin sauf deux ne possède d’évacuation… Le complexe artisanal est entièrement détruit au cours du XVIe s. et comblé à l’aide des gravats issus de sa démolition. Quelques tranchées, dont le tracé « en chicane » évoque des tranchées de redoute, sont percées un peu partout. Elles semblent s’échelonner entre le XVIe s. et le XVIIIe s. et seraient le témoignage des nombreux sièges qu’a subi la ville dans cette période (comme la destruction du complexe artisanal pourrait en être un). Dès lors, ces terres, naturellement et abondamment irriguées, sont aménagées en trois terrasses et entièrement consacrées à la culture, deux canaux encore en activité et un bassin en partie nord aidant à la gestion des eaux.

Murgänge treten in allen Gebirgsregionen weltweit als Naturgefahr auf und sind ein wichtiger Faktor für den Sedimenthaushalt hochalpiner Gebiete. Um mögliche Veränderungen der Murdynamik im Klimawandel feststellen zu können, sind lange Zeitreihen notwendig, welche die Muraktivität möglichst vollständig dokumentieren. Solche detaillierten und weit zurückreichenden Murchroniken für ein alpines Einzugsgebiet sind jedoch sehr selten. In dieser Arbeit werden Fernerkundungsmethoden in Kombination mit lichenometrischen Datierungen verwendet, um die Muraktivität im Horlachtal (Tirol) seit dem Ende der Kleinen Eiszeit um 1850 zu analysieren. Verfügbare Luftbildüberflüge (seit 1947) und Daten aus luftgestütztem Laserscanning (seit 2006) werden ausgewertet, um Murgänge im gesamten Untersuchungsgebiet zu detektieren. Um den Zeitraum der zweiten Hälfte des 19. Jahrhunderts und der ersten Hälfte des 20. Jahrhunderts abzudecken, wird eine lokale lichenometrische Referenzkurve für das Horlachtal erstellt, sodass mithilfe der lichenometrischen Datierung auch alte Murablagerungen zeitlich eingeordnet werden können. Insgesamt können durch die Fernerkundungsmethoden 991 Einzelmurereignisse zwischen 1947 und 2022 identifiziert und ausgewertet werden. Die lichenometrischen Messungen ermöglichen zudem die Datierung von 47 Murablagerungen seit ca. 1850. Aus diesen Ergebnissen können muraktive Phasen abgeleitet werden, in denen mindestens ein großes Murereignis stattgefunden haben muss: Um 1850, um 1900, 1930-1942, 1954-1973, 1990-2009 und ab 2022. Weder aus der Murfrequenz noch aus einer zeitlichen Analyse der Murmagnituden lassen sich dabei zu- oder abnehmende Trends in der Muraktivität feststellen. Allerdings zeigen die Ergebnisse starke räumliche Unterschiede der Muraktivität, die vorwiegend aus den unterschiedlichen topographischen Gegebenheiten, den morphometrischen Eigenschaften der hydrologischen Einzugsgebiete und der stark lokalen sommerlichen Gewitterzellen hervorgeht. Um die detektierte Muraktivität mit hydrometeorologischen Auslöseereignissen in Zusammenhang zu bringen, wird in dieser Arbeit eine Auswertung von murauslösenden Starkniederschlagsereignissen angeschlossen. Zu diesem Zweck werden zeitlich und räumlich hochaufgelöste Niederschlagsdaten eines Klimamodells für den Zeitraum 1850 bis 2015 untersucht. Auch hier zeigt sich, dass sich die Anzahl von Starkregenereignissen im Untersuchungszeitraum nicht signifikant ändert, es aber große räumliche Unterschiede gibt. Zusammenfassend betrachtet zeichnen sich einige Zusammenhänge zwischen der detektierten Muraktivität und den Niederschlagsdaten ab. Insgesamt lässt sich feststellen, dass sich die Folgen des Klimawandels nicht signifikant auf die Murdynamik im Horlachtal ausgewirkt haben. Auf Basis der Ergebnisse dieser Arbeit können auch für die kommenden Jahre keine deutlichen Veränderungen der Muraktivität erwartet werden., Debris flows occur in all mountain regions worldwide as a natural hazard and are an important factor for the sediment balance of high alpine areas. In order to be able to determine possible changes in debris flow dynamics under climate change, long time series are necessary that document debris flow activity. However, such detailed and long debris flow records for an alpine catchment are very rare. In this work, remote sensing methods in combination with lichenometric dating are used to analyse debris flow activity in the Horlachtal (Tyrol) since the end of the Little Ice Age around 1850. Available aerial images (since 1947) as well as data generated from airborne laser scanning (since 2006) are evaluated to detect debris flows in the entire study area. In order to cover the period of the second half of the 19th century and the first half of the 20th century, a local lichenometric reference curve is established for the Horlachtal, so that old debris flow deposits can also be dated with the help of lichenometric dating. In total, 991 individual debris flow events between 1947 and 2022 can be identified and evaluated using the remote sensing methods. The lichenometric measurements also allow to date 47 debris flow deposits since about 1850. From these results, highly active debris flow periods can be derived in which at least one major debris flow event must have taken place: Around 1850, around 1900, 1930-1942, 1954-1973, 1990-2009 and from 2022 onwards. Neither the frequency of debris flows nor a temporal analysis of debris flow magnitudes show an increasing or decreasing trend. However, the results show strong spatial differences in debris flow activity, which are mainly due to the different topographic conditions, the morphometric characteristics of the hydrological catchments and the very local summer thunderstorm cells. In order to relate the detected debris flow activity to hydrometeorological triggering events, an evaluation of debris flow triggering heavy precipitation events is included in this thesis. For this purpose, temporally and spatially high-resolution precipitation data from a climate model for the period 1850 to 2015 are examined. Again, the number of heavy rainfall events does not change significantly over the study period, but there are large spatial differences. In summary, some correlations between the detected debris flow activity and the precipitation data emerge. Overall, it can be concluded that the consequences of climate change have not had a significant impact on the debris flow dynamics in the Horlachtal. Based on the results of this work, no significant changes in debris flow activity can be expected for the coming years.

Le diagnostic archéologique a permis de mettre en évidence la fréquentation et l’occupation des terrains au cours de la Protohistoire et de l’Antiquité. La découverte de deux fragments de céramique non-tournée datables vers 1500-1300 av. J.-C. permet d’envisager une fréquentation sur le site ou à proximité au cours de l’âge du Bronze moyen. La fréquentation de cette frange nord de la plaine alluviale de la Nartuby, encore humide, semble s’accentuer dès l’âge du Fer. En témoigne la surface des argiles rougeâtres parsemée de fragments de céramique non-tournée, où sont implantés deux foyers et probablement deux fosses. À la faveur d’une nette régression de l’activité alluviale (de nombreux indices de pédogenèse en témoignent), la mise en valeur et l’occupation du secteur s’intensifie encore dans l’Antiquité et plus précisément au changement d’ère. Les portions de murs assez arasés et les structures fossoyées semblent correspondre au prolongement de l’habitat rural antique identifié au cours du diagnostic concomitant sur la parcelle supérieure au nord (Parent et al. 2023). La nature des sols pouvant être mis en relation avec cette occupation antique dans une des tranchées évoque un espace non couvert. Le mobilier céramique recueilli dans certaines de ces structures permet de situer l’occupation antique du site entre la période du règne d’Auguste et le IIe siècle ap. J.-C. Les différences d’altitude avec l’habitat rural au nord permettent d’envisager une organisation en terrasse dont la partie basse qui nous intéresse serait plus spécifiquement destinée à l’activité agricole.

Le fonctionnement géomorphologique de la section à méandres de la Bénoué dans son cours camerounais, est mal connu. Cet article vise à combler ce déficit de connaissances, en caractérisant les changements morphologiques de ce système. Ces changements ont été analysés sous un SIG, par suivi diachronique d'un tronçon à méandres (70 km) du cours inférieur de la rivière à partir d'images satellitales acquises entre 1985 et 2018. Les transformations morphologiques ont été caractérisées et quantifiées au travers des indicateurs décrivant la morphométrie, la morphologie et la morphodynamique des méandres. Les résultats obtenus ont permis de mettre en évidence la faible mobilité en plan des méandres, associée à une activité morphodynamique modeste. Les paramètres morphométriques ont légèrement changé. En revanche, l'évolution morphodynamique montre deux périodes d'activité intense (1985-1990 et 2003-2018), dominées par les processus d'érosion et de dépôt. Ces ajustements morphologiques décrivent des méandres contraints latéralement. Le blocage latéral de la sinuosité de ces méandres est exercé par une vallée étroite encaissée. La mobilité du lit représente la capacité intrinsèque des méandres à éroder la vallée alluviale au sein de laquelle ils évoluent. Un indice de la relation entre les modifications affectant les débits liquides et les changements morphologiques est aussi mis en évidence. The geomorphological functioning of the meandering section of the Benue in Cameroon is poorly known. This article aims to fill this knowledge gap by characterising the morphological changes of this system. These changes were analysed using a GIS, by diachronic monitoring of a meandering section (70 km) of the lower course of the river from satellite images acquired between 1985 and 2018. Morphological transformations were characterized and quantified through indicators describing the morphometry, morphology and morphodynamics of meanders. The results obtained highlighted the low in-plane mobility of the meanders associated with a modest morphodynamic activity. The morphometric parameters have changed slightly, but the morphodynamic evolution shows two periods of intense activity (1985-1990 and 2003-2018) dominated by erosion and deposition processes. These morphological adjustments describe laterally constrained meanders. The lateral locking of the sinuosity of these meanders is exerted by a narrow-incised valley in which the meanders evolve. The bed mobility represents the intrinsic ability of meanders to erode the alluvial valley within which they develop. An indication of the relationship between changes in liquid flows and morphological changes is also provided.

Mais où sont les ciels d'antan ? Pour savoir ce que nos ancêtres voyaient au-dessus d'eux, les sources sont nombreuses mais disparates. Anciens carnets météo, lettres, chroniques donnent une idée de certains ciels du passé, mais il est rare que les historiens du climat tentent de reconstituer les ciels, leurs couleurs, leurs nuances, leurs nuages... faute de documentation suffisante. Pourtant la mémoire n'est pas que celle des lieux, celle des cieux importe aussi pour comprendre comment on vi...

La modélisation de la distribution des espèces est devenue un outil très populaire d'aide à l'anticipation et à la prise de décision en matière de conservation des ressources biologiques. Le présent travail avait pour objet de faire une synthèse des recherches en la matière en Afrique, de dégager leurs insuffisances et de proposer des perspectives de recherche. Pour ce faire, des bases de données en ligne ont été utilisées pour identifier et télécharger les publications exploitées ici. Sur les 229 études considérées sur l'Afrique, 167, publiées entre 2003 et 2019 dans 100 revues, ont été jugées pertinentes pour cette analyse. Environ 27 % des publications ont été réalisées au Bénin et en Afrique du Sud. Vingt-trois approches méthodologiques de modélisation ont été recensées et réparties en deux grands groupes : les méthodes empiriques ou corrélatives et celles mécanistiques. Les méthodes corrélatives, et plus précisément le principe d'entropie maximale Maxent (113 études sur 167), ont été les plus utilisées (environ 68 % des études). Cela pourrait s'expliquer par le fait que ces méthodes sont libres d'accès, moins contraignantes, moins exigeantes en données et plus facilement réplicables. Au nombre des faiblesses notées dans les études en Afrique, ressort le niveau de qualité des données, pas toujours suffisant pour garantir la validité des conclusions qui en sont tirées. De même, les biais d'échantillonnage sont généralement ignorés dans la spécification des modèles, même si la distribution observée des occurrences résulte des biais d'échantillonnage ou de l'inaccessibilité de certaines zones plutôt que du preferendum environnemental des espèces modélisées. Enfin, la plupart des études sur le continent occultent la démographie des espèces et les interactions biotiques. Une meilleure prise en compte de ces aspects permettra d'améliorer sensiblement la qualité des modèles. Modeling the distribution of species has become a very popular tool to aid in anticipation and decision-making in the conservation of biological resources. The current review aimed to summarize the existing work in this area in Africa, identify the shortcomes and suggest research perspectives. To this end, online databases were used to identify and download the publications considered here. Of the 229 studies carried out in Africa, 167 published between 2003 and 2019 in 100 journals were deemed relevant for this review. Almost 27 % of the publications were made in Benin and South Africa. Twenty-three methodological modeling approaches have been identified and divided into two main groups: empirical or correlative methods and mechanistic ones. Correlative methods and more specifically the principle of maximum entropy Maxent (113 studies out of 167) were the most used (about 68% of the studies). This could be explained by the fact that the correlative methods are open access, less restrictive, less demanding on data and more easily implementable. Among the weaknesses noted in those studies were the level of data quality, not always sufficient to ensure the validity of the drawn conclusions. Likewise, sampling biases are generally ignored in the specification of models while the observed distribution of occurrences is rather the result of sampling biases or the inaccessibility of certain areas rather than the environmental preferendum of the modeled species. Finally, most studies on the continent did not include species demography or biotic interactions. Exploring such aspects could help to improve the quality of the models.

Les opérations d'extraction d'or génèrent divers impacts sur l'environnement, qui doivent être mesurés spatialement. L'objectif de ce travail est de déterminer la dynamique d'occupation du sol et le changement du couvert végétal autour de trois sites miniers. Des images Landsat de deux périodes (pré-mine et actuelle) ont été utilisées. La méthode de classification par maximum de vraisemblance, couplée à un algorithme de détection de changement, a été utilisée pour déterminer l'étendue et les changements des classes d'occupation. Les valeurs du NDVI calculées à partir des images ont été réparties en six classes, cinq avec des niveaux de densité allant de très faible à très élevé et une négative sans végétation. Le test t de STUDENT a été utilisé pour comparer les valeurs du NDVI extraites de manière aléatoire sur 30 points. Les résultats montrent une forte dynamique des classes d'occupation du sol. Cette dynamique se caractérise par la conversion de l'espace de végétation dense en sol faiblement couvert, en surface agricole et en sol nu. Durant la même période, le couvert végétal a considérablement perdu de sa vitalité, signe d'une tendance à la dégradation. La comparaison des valeurs du NDVI extraites aléatoirement confirme cette perte de qualité de la végétation. Ce travail conclut que la végétation dans les sites miniers étudiés a subi une forte dégradation. Gold mining operations generate various environmental impacts that must be spatially measured. The objective of this research is to determine the dynamics of land use and the change in plant cover in three mining sites. Landsat images from two periods (pre-mine and current) were used. A maximum likelihood classification method coupled with a change detection algorithm was to determine the extent and changes of land use and land cover classes. The NDVI values calculated from the images were classified into six classes, five with density levels ranging from very low to very high and one negative without vegetation. STUDENT two samples t test was used to compare the NDVI values randomly extracted on 30 points. The results show strong dynamics of land cover classes. This dynamic is characterised by the conversion of dense vegetation space into slightly covered soil, agricultural area and bare soil. During the same period, the vegetation cover considerably lost its vitality indicating the degradation trend. The comparison of NDVI values extracted randomly confirms this loss of quality of the vegetation cover. This research concludes that the vegetation cover in the three mining sites has undergone severe degradation.

Le bassin du Zio est un espace géographique qui possède une grande diversité biologique. Il dispose d'une flore riche et diversifiée, dont il faut déterminer les caractéristiques dans une perspective de gestion durable. Pour ce faire, une démarche méthodologique basée sur le collecte des données floristiques et dendrométriques a permis de recenser 371 espèces végétales, appartenant à 271 genres et 82 familles. Le spectre biologique global montre la prédominance des phanérophytes. Dans ce groupe, on constate l'abondance et la dominance des microphanérophytes avec une abondance de 46,15 % et une dominance de 33,03 % ; suivies des nanophanérophytes (17,59 % du spectre brut et 23,99 % du spectre pondéré) et des lianes microphanérophytes (8,58 % du spectre brut et 4,37 % du spectre pondéré). Suivant les affinités phytogéographiques, les formations végétales du grand bassin du Zio sont dominées par des espèces qu'on retrouve à la fois dans la zone guinéo-congolaise et soudano-zambézienne. Elles sont les plus abondantes (42,35 %) et les plus dominantes (33,66 %). Elles sont suivies des espèces guinéo-congolaises (24,59 % du spectre brut et 32,83 % du spectre pondéré) et des espèces soudano-zambéziennes (14,69 % du spectre brut et 9,37 % du spectre pondéré). L'ordination des relevés a permis de discriminer quatre groupements végétaux, à savoir : le groupement à Pterocarpus erinaceus et Adansonia digitata ; le groupement à Daniellia oliveri et Anogeissus leiocarpa ; le groupement à Mitragyna Inermis et Cynometra megalophylla ; et le groupement à Khaya grandifoliola et Cola gigantea. L'analyse structurale des différents groupements montre une prédominance des individus de diamètre faible et de hauteur moyenne à faible. Cette grande richesse floristique mérite d'être conservée à travers un plan de gestion durable et efficace. The Zio basin is a geographical area that abounds in great biological diversity. It has a rich and diverse flora whose characteristics must be determined from a sustainable management perspective. To do this, a methodological approach based on the collection of floristic and dendrometric data made it possible to identify 371 plant species, belonging to 271 genera and 82 families. The overall biological spectrum shows the predominance of phanerophytes. In this group, we see the abundance and dominance of microphanerophytes with an abundance of 46.15 % and a dominance of 33.03 %. Followed by nanophanerophytes (17.59 % of the raw spectrum and 23.99 % of the weighted spectrum) and microphanerophytes (8.58 % of the raw spectrum and 4.37 % of the weighted spectrum). Depending on phytogeographical affinities, the plant formations of the large Zio basin are dominated by species found both in the Guinean-Congolese and Sudano-Zambezian zones. They are the most abundant (42.35 %) and the most dominant (33.66 %). They are followed by the Guinean-Congolese species (24.59 % of the raw spectrum and 32.83 % of the weighted spectrum), and Sudano-Zambezian species (14.69 % of the raw spectrum and 9.37 % of the weighted spectrum). The ordination of the records made it possible to discriminate four plant groups, namely: the grouping with Pterocarpus erinaceus and Adansonia digitata; the grouping with Daniellia oliveri and Anogeissus leiocarpa; the grouping with Mitragyna Inermis and Cynometra megalophylla; and the grouping with Khaya grandifoliola and Cola gigantea. The structural analysis of the different groupings shows a predominance of individuals of small diameter and medium to low height. This great floristic wealth deserves to be preserved through a sustainable and efficient management plan.

Ce travail présente l'histoire des crues de l'Oubangui depuis 1889 à Bangui, ainsi que leurs impacts sur les personnes et les biens dans le lit majeur urbanisé. Une analyse documentaire, des entretiens avec la population et des observations de terrain ont permis de préciser les dates d'inondation et l'évolution des enjeux dans le lit majeur de l'Oubangui, au regard des crues de 1999 et 2019 (Qj-max de 12180 et 12400 m3/s respectivement). Un traitement statistique des débits (modules et débits journaliers maximums) sur la période 1911-12 - 2020-21 a conduit à caractériser les crues entre périodes humide, moyenne et sèche. Les crues majeures considérées, dites "historiques", ont des débits supérieurs ou égaux à 12000 m3/s. Onze ont été recensées. Selon la loi de GUMBEL, la plus faible période de retour est de 6,5 ans (Qj-max = 12000 m3/s en 1969) et la plus élevée de 53 ans (Qj-max = 16000 m3/s en 1916). Le Qj-max de 12900 m3/s enregistré en 1969 est proche de la valeur décennale (12200 à 12880 m3/s). Les autres périodes vont jusqu'à 22 ans, pour un Qj-max de 14400 m3/s (en 1961). Pour la crue de 1916, les lois GEV, de WEIBULL et Normale donnent des temps de retour de 700 ans pour la première et de plus de 1000 ans pour les deux autres. Les niveaux de risque ont été spatialisés pour trois crues (1916, 1961 et 1999), ce qui ouvre des pistes pour améliorer une gestion du risque d'inondation, encore très sommaire, à Bangui comme dans tout le pays. This work presents the risings' history of the Ubangi river at Bangui since 1889 and their impacts on people and goods in the urbanized floodplain. A documentary and interviewees and ground surveys data analysis allowed precisely floods dates and the evolutive stakes into the Ubangi river floodplain, regarding to the 1999 and 2019's phenomena (daily Q max of 12180 and 12400 m3.s-1 respectively). A statistical treatment of discharges data (annual mean and daily mean flows) over the 1911-2015 period helped to characterize risings between wet, average and dry periods. Major peak discharges considered are ones high or equal to 12000 m3.s-1. Eleven are observed in Bangui. According to GUMBEL distribution, the weakest frequency is at 6,5 years (Q = 12000 m3.s-1 in 1969) and the highest equals to 53 years (Q = 16000 m3.s-1 in 1916). The Qj-max of 12900 m3.s-1 for the year 1969 is close to the decennial value (12200 to 12880 m3.s-1). Other frequencies reach 22 years, for a daily Q max of 14400 m3.s-1 (in 1961). For the 1916 flood, the GEV, WEIBULL and Normal distributions give return times of 700 years for the first and more than 1000 years for both other. The risk levels were spatialized for three floods (1916, 1961 and 1999), which opens up possibilities for improving flood risk management, which is still very basic, as in Bangui as in the country as a whole.

Depuis une vingtaine d’années, la pleine terre réapparaît sur les terrains des anciennes industries de la rive droite de Bordeaux. Après une période d’enfrichement, plusieurs grands projets participent à la construction d’une armature paysagère qui organise la résidentialisation de ce vaste terre-plein endigué à partir du xviie siècle. Le descellement du sol est l’occasion de réintroduire l’eau dans le paysage, en ménageant des espaces inondables en cas de rupture de digue. Ce type de chantiers, désormais majoritaires dans un contexte de limitation de l’étalement urbain, oblige à mettre la compréhension géomorphologique des paysages au cœur du projet. En retraçant la géoformation du polder de la rive droite, l’article replace les projets contemporains dans l’histoire de ce fragment terrestre. Il invite à redéfinir les infrastructures non plus comme des systèmes de contrôle et de conquête du sol mais comme des systèmes de médiation avec les phénomènes bio-géo-chimiques du sol, afin d’offrir une pleine place à la terre. Over the last twenty years, the topsoil has reappeared on the former industrial sites on the right bank of the River Garonne in the city of Bordeaux. After a period of neglect, several major projects have helped to build the structural framework of a landscape in the residential development of this vast polder which was built from the 18th century onwards. Re-exposing the topsoil has provided an opportunity to reintroduce water into the landscape by creating spaces that can be flooded if the river breaches the embankment. These types of projects which are now for the most part developed within a context of limiting urban sprawl require an in-depth geomorphological understanding of the landscape. By tracing the geo-formation of the polder on the right bank of the river Garonne, the article places contemporary projects within the historical context of this piece of land. It invites us to redefine infrastructures no longer as systems for controlling and conquering land but as systems of mediation with the soil’s biogeochemical phenomena.

Le gisement paléolithique moyen de Waziers découvert en 2013 lors d’un diagnostic archéologique a rapidement été attribué à l’Eemien (SIM 5e) devenant ainsi un des rares témoins continentaux de cet interglaciaire dans le nord de l’Europe. Cet article présente les investigations géophysiques menées de 2013 à 2015 pour aider à la reconstitution du contexte géomorphologique de site de Waziers. Deux méthodes géophysiques ont été utilisées afin de mettre en évidence la distribution spatiale des propriétés électriques des sédiments à la fois en plan sur l’ensemble du site (EM31) et en coupe le long de deux profils (tomographie de résistivité électrique). Les données obtenues ont permis de mettre en évidence la présence d’un paléochenal orienté SW-NE dont le remplissage sédimentaire est constitué de matériaux de résistivité moyenne qui s’inscrivent dans des sédiments de plus faible résistivité. Discovered in 2013 during an archaeological evaluation, the Palaeolithic site of Waziers has rapidly been chronologically correlated to the Eemian (MIS 5e), becoming thus one of the rare continental records of this interglacial period in northern Europe. This work presents the results from the geophysical surveys performed from 2013 to 2015 to help reconstruct the geomorphological context of the site. The spatial distribution of the electrical properties of the sediment has been determined by two geophysical methods, carried out over the whole area (EM31) and in cross-sections along two profiles (electrical resistivity tomography). The results led to the identification a SW-NE oriented palaeochannel whose sedimentary infill is made of materials with medium resistivity embedded in sediment showing lower resistivity.

Au Pucheuil, les limons du plateau de Caux ont livré pour la première fois une stratigraphie développée dans une doline. Cette dépression, profonde de 7 m, renfermait des limons saaliens rarement aussi dilatés en Haute‑Normandie. Cette situation de « piège » a permis la conservation de deux abondantes séries lithiques du Paléolithique moyen, la plus ancienne antérieure au dernier interglaciaire saalien (ou contemporaine du début de la mise en place du paléosol) et la plus récente, immédiatement postérieure. La fouille de la doline a éclairé les questions préalablement posées : individualiser sur le plan chronostratigraphique les séries lithiques observées en bordure de la dépression, préciser les fondements technologiques des systèmes de production. Le site du Pucheuil se situe à l’extrémité du plateau de Caux en bordure du pays de Bray. Le pays de Caux est un glacis en pente douce vers l’ouest, recouvert par une altérite complexe de la craie secondaire « l’argile à silex » et par du lœss. En bordure du pays de Bray, qui est en constant soulèvement, les processus périglaciaires de dénudation ont érodé l’essentiel des formations superficielles. Cependant, grâce à des affaissements localisés de la craie par des phénomènes de soutirage karstique (doline), des enregistrements de séquences lœssiques du Pléistocène moyen comprenant du matériel lithique ont été conservés. Le cadre chronostratigraphique correspond à celui établi près de Rouen à Saint‑Pierre‑lès‑Elbeuf et à Saint‑Romain‑de‑Colbosc plus à l’ouest. La plus récente des séries lithiques du Pucheuil présente l’originalité d’être composée de quatre chaînes opératoires, largement documentées par des remontages. Elles font appel pour certaines à des modes de production inédits pour ces périodes, et s’inscrivent dans une structure complexe et ramifiée de la production lithique, au sein de laquelle des chaînes opératoires secondaires viennent se greffer à la chaîne opératoire principale (Levallois). Ces différentes formes de gestion technique de la production paraissent aller de pair avec diverses modalités d’organisation spatiale et économique des activités de taille. Elles relèvent en outre de différents niveaux d’élaboration technique, sur les plans conceptuel et opératoire, et soulèvent la question de la pluralité des niveaux de compétence des auteurs de cette industrie. Les séries A et C du Pucheuil, issues de contextes stratigraphiques et topographiques distincts, semblent correspondre à une même entité archéologique, scindée lors de la formation de la doline. Elles se caractérisent par une unique chaîne opératoire de production, fondée sur le débitage Levallois récurrent unipolaire. Les options techniques confèrent aux éclats Levallois des caractères morphotechniques assez constants. Ces produits semblent conçus pour posséder les caractères morphofonctionnels requis pour leur exploitation à l’état brut. Ces séries se rattachent au Paléolithique moyen ancien, et se singularisent par un outillage original qui ne peut s’intégrer dans aucun des faciès typologiques du Moustérien. La géométrie particulière des dépôts de la doline du Pucheuil, résultant de cinq grandes phases de soutirage karstique et de comblement de la dépression, permet de proposer un schéma interprétatif resituant les périodes d’occupation humaine dans la chronologie de la dynamique des dépôts. Est également débattue la question du choix de l’implantation humaine. Enfin, l’étude comparative des ensembles lithiques individualisés au Pucheuil offre la possibilité d’une approche diachronique du Paléolithique moyen ancien au sein d’un même gisement. Les deux occupations attestées sont le fait de groupes humains aux traditions techniques distinctes même si celles‑ci procèdent d’un même système de production, le débitage Levallois. For the first time, the silts of the Caux plateau yielded a dense stratigraphy in a doline. This depression, 7 m deep, enclosed saalian silts which are rarely so well developed in Haute‑Normandie. This situation or “trap" allowed the preservation of two abondant lithic sériés from the Middle Palaeolithic. The oldest of these dates from before the last saalien interglacial (contemporary with the laying down of the palaeosol), the most recent being immediately posterieur to this. The excavation of the doline has shed light on the following objectives: the singling out of the lithic sequences observed at the edge of the doline from a chrono‑stratigraphical point of view and the detailing of the technological basis of the production Systems. The site of Pucheuil lies at the very edge of the Caux plateau, at the limit of the pays de Bray. The pays de Caux is a glacis which slopes gently to the west, covered by a complex alteration of the secondary chalks (clay with flints) and by loess. At the border with the pays de Bray, which is in constant uplift, the periglacial dénudation processes have eroded the bulk of the superficial formations. However, recordable sequences of middle Pleistocene loess, containing lithic material, have been conserved due to localised karstic subsidences of the chalk (dolines). The chrono‑stratigraphical framework corresponds with those established near to Rouen (Saint‑Pierre‑lès‑Elbeuf) and at Saint‑Romain‑de‑Colbosc, further west. The most recent of the Pucheuil lithic series is original in that it is composed of four distinct chains of production, well-illustrated by reassemblies. Some of them call on methods of production new and therefore unpublished for these periods. They fit into a complex and branched‑out structure of lithic production. At the heart of this structure, secondary production chains are grafted onto the principal Levallois process. These different forms of technical “production management" seem to go hand in hand with diverse modes of spatial and economie organisation of the knapping activities. Moreover, they seem to arise from different levels of technical elaboration, both from the technical and executive points of view. This raises the question of differing levels of competence amongst those who produced this industry. The A and C series from Pucheuil, though from distinct stratigraphical and topographical contexts, seem to belong to the same archaeological entity, divided during the formation of the doline. They are both characterised by a recurring unipolar Levallois technique. The choice of technique gives a fairly constant morphological and thus technical character to the Levallois flakes. These products seem to be conceived so as to have the morphological and functional attributes necessary for their use in an “unfinished" State. These series can be attributed to the early Middle Palaeolithic, singled out as a highly original toolkit which cannot be placed in any ofthe Mousterian typological facies. The geometry of the deposits in the doline at Pucheuil results from five major phases of karstic subsidence and the filling in of the depression, Its is possible to propose an interpretive schéma which reconstitutes the periods of human occupation within the chronology ofthe sediment dynamics. The subject of the possible choices for human seulement is also discussed. Finally, the comparative study of the lithic assemblages isolated at Pucheuil offers the possibility of a diachronical approach to the early Middle Palaeolithic within the same deposit. The two occupations present are the resuit of human groups with distinct technological traditions, even though they both stem from the same production System: the Levallois technique.

Les fouilles menées sur les tracés des autoroutes A28 et A29 ont mis au jour deux gisements du Paléolithique moyen (-300 000 - -30 000), au Pucheuil et à Ettouteville (Haute-Normandie), livrant d’importantes séries lithiques qui ont fait l’objet de nombreux remontages. Au Pucheuil, deux occupations humaines, en contexte de doline, se singularisent par des traditions techniques particulières qui relèvent toutefois d’un même système de production, le débitage Levallois. Ce dernier, associé à une conception volumétrique des nucléus similaires à celles du Paléolithique supérieur, caractérise aussi la production laminaire d’Etoutteville. L’analyse spatiale des ensembles remontés de ce site l’identifie comme atelier de débitage. Ces résultats, enrichis par une présentation du cadre géomorphologique et stratigraphique, constituent une contribution solide à la connaissance de la Préhistoire de l’Europe du Nord-Ouest. The excavations carried out on the lines of the A28 an A29 motorways have brought to light two sites from the Middle Palacolithic (-300 000 - -30 000). The desposits at Pucheuil and at Etoutteville (Haute-Normandie) yielded important lithic series with numerous reassemblies of waste flakes. At Pucheuil, two human occupations were observed in the context of a doline. They ear individualized by their particular technological traditions which both stem from the santé chain of production : the Levallois technique. This, in association with a volumetric conception of the nucleus which resembles those of the Upper Palaeolithic, characterises the laminar production of Etoutteville. The spatial analysis of the reassembled groups of material identify the site as a knapping workshop. These results, complemented by a presentation of the geomorphological and stratigraphical frameworks, represent a solid contribution to our knowledge of the Prehistory of north-west Europe.

Les industries lithiques du Paléolithique moyen en Haute‑Normandie se caractérisent par une forte spécificité de chaque assemblage, résultant probablement de la discontinuité des implantations humaines dans cette région. Elles possèdent en outre les mêmes caractères génériques que ceux qui ont servi autrefois à la définition du faciès dit Levalloisien dans le nord de la France. La pertinence de ce faciès, la nature des facteurs à l’origine de son émergence et leurs conséquences sur les caractéristiques techniques et typologiques des ensembles lithiques sont discutées à partir des exemples du Pucheuil et d’Etoutteville. The Middle Palaeolithic industries of Haute‑Normandie are typified by the strong specificity of each assemblage. This results from a probable dlscontinuity in the human occupation of this region. In addition, they possess the same generic characteristics as those which previously served to define the Levallois faciès in northern France.

Les opérations menées dans le cadre des travaux autoroutiers de Haute‑Normandie (A28 et A29) ont livré deux gisements de plein air du Paléolithique moyen : Le Pucheuil et Étoutteville, en contexte de doline jusqu’alors peu connu, et dont le potentiel était largement sous‑estimé. Leur étude apporte des données nouvelles pour la connaissance de la Préhistoire ancienne régionale, mais aussi dans le cadre élargi de l’Europe du Nord‑Ouest. La Haute‑Normandie est une région riche en gisements paléolithiques, mis en valeur depuis les travaux de F. Bordes. Les recherches récentes ont permis de consolider le cadre chronostratigraphique régional et d’envisager de nouvelles approches tant spatiales que technologiques. L’inventaire des sites régionaux de référence met en évidence des lacunes documentaires importantes relatives à la connaissance des phases les plus anciennes et les plus récentes du Paléolithique moyen. Le pays de Caux correspond à un plateau d’altitude moyenne de 100 à 150 m, incisé par des vallées d’orientation Nord‑Sud. Ce plateau se caractérise par un seul faciès lithologique : la craie du Crétacé supérieur (du Cénomanien au Sénonien). Un manteau d’argile à silex issu de l’altération de la craie, des dépôts tertiaires (sables, argiles, grès, poudingues…) et d’épaisses formations lœssiques quaternaires constituent les dépôts présents au sommet de la craie. Excavations in advance of construction work for the A28 and A29 motorways in Haute‑Normandie hâve revealed two open air sites from the Middle Palaeolithic: Le Pucheuil and Étoutteville. The context of these finds, in a doline, was hitherto unknown and the potential was largely underestimated. Their study brings new data to our knowledge of ancient prehistory at a regional level as well as in the larger framework of north‑west Europe. The Haute‑Normandie is a region rich in palaeolithic deposits, understood since the Works of F. Bordes. Recent research has Consolidated the régional chrono‑stratigraphical framework and allows us to envisage new spatial and technological approaches. The record of regional reference sites shows up considerable gaps in the documentation concerning our knowledge of both the oldest and the most recent phases of the Middle Palaeolithic. The pays de Caux is characterised principally by a plateau with an average altitude of 100 to 150 m, the valleys marking the only relief from the monotony. Underlaid by a single lithological facies, the surface of the plateau is inscribed in the chalks of the Upper Cretaceous (from the Cenomanian to the Senonian). It is compose! of formations which associate the following elements: a capping of clay with flints (the result of weathering of the chalks), tertiary deposits (sands, clays, sandstones, pudding‑stones…) and thick formations of quaternary loess. This surface is considered to represent a topography fundamental with regard to levelling processes, the évolution of local relief and the genesis of superficial formations.