The present contribution aims to understand how and why texts are brief, beyond the necessity of being short. It is based on language facts, all attested in a corpus. The corpus we will subject to analysis, concerns the theme of suffering: it has been set up by a suicide prevention association, which we call here "Association Y"; and it consists of several hundred chats, collected between 2005 and 2015, including only full texts whose selection is justified because they belong to the same praxis, we call the “suffering speech”, and to the same discursive genre: chats.As we will deal with the relation between temporality, briefness and chat interactions, we will proceed in three steps. First, we will present the corpus as well as the theoretical framework and the computerised tools we use to describe the characteristics common to the texts of the sufferers, and thus the specificity of the chat, caracterised as a brief genre. In a second step, we will focus on the ethical conditions that are specific to the associative environment where the sufferers use (write and send) chats in order to put in a narrative way their story: thus, we will analyse the ethos of the interactants in relation to the question digital anonymity, and then we will show how external conditions impact the discursive materiality of this brief genre.We will conclude on the way the temporal forms of the “brief” regulate globally the different levels of the text. Special attention will be given, from a discursive point of view, to two specific cases, that of punctuation and that of morpho-syntactic shortening processes, both being specific to synchronous exchanges, and characteristic to this brief genre: thus, we will show how the configuration of the temporality in the chats of our corpus determines the textuality (texture and textualisation) of this discursive genre., La présente contribution cherche à comprendre, en se basant sur des faits de langues attestés sur corpus, comment et pourquoi des textes sont brefs au-delà de la contrainte scripturale.Le corpus qui sera soumis à l’analyse relève du thème de la souffrance, mis en place par une association de prévention contre le suicide, que nous appelons ici «Association Y». Il est constitué de plusieurs centaines d’échanges chatés, allant de 2005 à 2015, et comprend exclusivement des textes intégraux et non des extraits, dont la réunion est justifiée par leur appartenance à la même praxis, le discours des souffrants, et au même genre, le chat.Pour traiter des liens entre temporalité, genre bref et interactions tchatées, nous procéderons en trois temps. Nous présenterons d’abord, dans ses grandes lignes, le corpus ainsi que le cadre théorique et les outils informatisés avant de décrire les caractéristiques propres au tchat, communes aux textes des souffrants, comme genre bref. Dans un second temps, nous mettrons l’accent sur les conditions éthiques, imposées en milieu associatif, pour que les souffrants puissent accéder au chat et mettre en discours leur récit à travers l’analyse de l’ethos des interactants en rapport avec la question de l’anonymat numérique pour montrer comment les conditions externes impactent la matérialité discursive du bref.Nous terminerons sur la façon dont les formes temporelles du «bref» règlent globalement, et de façon plus ou moins contraignante, les différents paliers du texte. Une attention particulière sera accordée, d’un point de vue discursif, à deux cas précis, celui de la ponctuation et celui des procédés de raccourcissement morpho-syntaxique propre à l’échange synchrone en tant que genre bref pour montrer comment la configuration de la temporalité des tchats détermine la textualité du bref comme genre.