RésuméLe renouvellement des infrastructures des services d’eau et d’assainissement français est un gros enjeu financier pour les collectivités qui sont responsables de ces services. Il est au demeurant possible pour ces dernières de transférer leur exploitation à une entreprise privée grâce à un contrat de délégation. Nous décrivons ici les moyens de financement, que ce soit en gestion publique ou selon les clauses du contrat de délégation, pour déboucher sur les problématiques du financement du renouvellement. En particulier, la règle de non-placement des fonds publics implique un recours croissant à l’emprunt ou un transfert de l’activité de renouvellement vers le fermier. Après cette description empirique, nous construisons un modèle simple de décision du renouvellement, fondé sur des critères économiques, illustratif des dangers de la garantie de renouvellement autant au niveau de la préemption des provisions de renouvellement par le fermier qu’à celui de la gestion du patrimoine. C’est à la collectivité de gérer le patrimoine du service, et elle doit, pour ce faire, se doter des informations suffisantes sur l’état de ce dernier, afin d’effectuer le choix le plus approprié à sa situation particulière., The rehabilitation of the infrastructure assets of the French water supply and sanitation services is a huge financial issue for the local authorities, which are accountable for these services. It is incidentally possible for them to rely on a private operator for the operation, through a delegation contract. In this article, we describe the different ways of financing the renewal, in the cases of public management and of a delegation contract (“affermage”), depending on the choice of the contract scheme. We then explain the problems that this issue raises. In particular, the law that forbids investment of the funds intended to rehabilitation by local governments implies a growing tendency of indebtedness by the communities. The transfer of the renewal activity towards the private operator may be another solution, but its contribution may not bring better results than public management, and even creates an opportunity for the private firm, in some cases, to trap the amounts initially foreseen for the replacement. The management of the assets is also affected, as described first in an empirical way, and second in a simple decision model based on economic criteria. Anyway, the local authorities have to manage their collective patrimony, and, for doing this, should secure accurate knowledge of the state of their assets in order to make the most appropriate decisions.