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International audience; The debate on common spaces inside buildings is linked to twentieth-century forms of popular housing, often devoid of places and opportunities to share a space which is conceived as fragmented and not collective. In recent years, an interest in the appropriation of urban space from the bottom up and the unanimous recognition of the need for places to meet within (or annexed to) buildings, have led to the definition of these ‘intermediate spaces’ as an essential part of living together. Compared to these common spaces, early modern houses pose an essential question: how was proximity within buildings structured, prior to the birth of intimacy? The well-known different perception of promiscuity, in fact, allowed a different structuring of collective housing and a physical proximity that coexisted with the strong social distance sanctioned by inequality by birth. To answer this question, the article examines the types of intermediate spaces, called loci comuni – stairs, landings, passages and courtyards – rather well-known in noble residences, much less in the houses of the popular classes. Through sources such as the fund of the Presidenza delle strade, inventories, land registers, notarial deeds of sale of houses and experts’ estimations, the article will investigate the uses of these spaces made by their inhabitants.

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L’article s’interroge sur les formes d’accès au marché du travail dans un cadre urbain – celui de Rome à l’époque moderne – où la personnalisation des échanges économiques coexiste avec un fort degré de mobilité des habitants. Comment les individus « mobiles » (travailleurs saisonniers, journaliers, migrants temporaires) accédaient-ils au marché du travail, dans une société de l’« économie baroque » ? Pour répondre à cette question, l’article est centré sur certains lieux de la ville qui fonctionnent comme « plaques tournantes » de l’information relative au travail. La première partie de l’article a pour objet les palais, les places et les auberges, analysés au prisme du rôle des intermédiaires ; la deuxième section est centrée sur les liens entre les propriétaires fonciers, les salariés agricoles et les intermédiaires (caporali), replacés dans un cadre urbain. The paper focuses on the access to the labour market in the frame of the early modern Roman society, where the personalisation of the economic transactions coexisted with the high turn-over of the city’s inhabitants. How did the « unsettled » people (seasonal workers, daily and casual workers, temporary migrants) manage to enter the labour market, in a « baroque economy » society? In order to answer to this question, the paper addresses some specific places of the city, which can be seen as « hubs » of the work-related information. In the first section, the article focuses on the go-between offering their services in squares, palaces of the noblemen and inns; the second part of the paper explores the ties between land owners, agricultural labourers and go-between (caporale), replaced in an urban frame.

By using notary deeds, judiciary documents and testaments, the paper sheds new light on the “transnationalism” and multi-locality of labour migrants in the early modern age. After discussing these notions applied to a preindustrial context, the paper explores the broader “invested space” of ordinary migrants in Rome. To do so, the paper focusses on double belonging of migrants and the condition of simultaneity: the coexistence of ties in the birthplace with local ones created in the arrival city and on the possession of goods (houses, land and vineyards) at home, even many years after migrating. In the last section, the paper provides an example of a “transnational” community in early modern Rome: that of migrants coming from the dioceses of Bergamo, Como and Milan.

The article discusses housing and living patterns in 17th century Rome, Italy with a focus on the establishment of households and gender identity around family models and shared habitation models. Topics discussed include the role of creating a family in the development of concepts of masculinity, the concept of independence attributed to men as heads of family, and the role of shared housing among male workers in Rome during this time.

RésuméÀ travers l’utilisation de la notion de configuration de Norbert Elias et de modèles fondés sur la nature relationnelle du pouvoir (la relation patron-client, l’entrepreneur et le bigman), l’article a pour but de porter l’attention sur le rôle clé joué par les liens entre les élites et les couches populaires dans le processus de construction du pouvoir local. La forte mobilité sociale des élites romaines fait du quartier un espace politiquement ouvert: aucune liste officielle des membres de l’aristocratie n’existe avant le XVIIIe siècle, et le Statut de Rome (1580) se contente de définir le candidat aux charges municipales comme « un homme illustre du quartier ». Dans ce contexte, l’ancrage territorial est un élément essentiel dans la conquête du pouvoir local. Des chaînes d’interrelations unissent verticalement les couches les plus basses de la population aux familles de la noblesse. Grâce à des sources judiciaires, aux actes notariés et aux livres de comptes, l’article s’attache à montrer la forte personnalisation des échanges entre élites et couches populaires et l’enchevêtrement entre transactions économiques et relations sociales, ce qui est à la base de la formation de réseaux de clientèle locaux.

Employing Norbert Elias’s notion of figuration and referring to models based on the relational nature of power (patron-client, entrepreneur and big-man relationships), this article highlights how the relationship between the elite and the lower classes played a crucial role in the establishment of local power in Rome. The high degree of social mobility amongst the Roman elite made the neighborhood a politically open space: an official list of the aristocracy’s members was not available until the eighteenth century, and the Statute of Rome (1580) simply defined eligible candidates for local offices as “illustrious men of the neighborhood.” In this context, strong territorial connections were key when it came to gaining local power. An interconnected network of relationships linked the lower classes and noble families vertically. Through judicial sources, notarial records, and account books, this article presents the highly personalized nature of exchanges between the elite and the lower classes in addition to the complex web of economic transactions and social relations which was essential to creating a local network of clients.

L’article analyse le role des compagnies – ou confreries – dans la structuration des reseaux urbains et l’integration des etrangers dans la Rome des xvie et xviie siecles. A partir d’une etude de cas, celui de la compagnie de Santa Maria dell’Orto, qui regroupe plusieurs metiers du secteur alimentaire –, nous etudions les raisons qui determinent l’adhesion a la compagnie. Faire partie d’une compagnie s’averait etre une strategie d’integration efficace du fait de son role d’intermediaire entre la population et les ressources urbaines. La compagnie rassemblait artisans et commercants du secteur alimentaire et du secteur portuaire, arrives a Rome en provenance de plusieurs regions d’Italie (surtout la Lombardie et le Piemont) voire de l’etranger. Nous etudions tout d’abord le role de la compagnie dans l’acces au logement, au travail, au credit et au mariage, aussi bien pour les etrangers que pour les romains. Les transactions asymetriques et les differentes formes d’integration verticale sont ensuite analysees et nous montrons que, pour ceux qui faisaient partie de l’elite de la confrerie, l’adhesion a Santa Maria dell’Orto pouvait fournir une base de pouvoir local necessaire pour entamer ou poursuivre une carriere politique.

À travers le cas de la confrérie des Lombards, l’article relit l’appartenance à une communauté nationale (natio) comme une forme d’adhésion au corps urbain dans son ensemble. La confrérie des Lombards (Sant’Ambrogio e Carlo al Corso dei Milanesi) – l’un des groupes allogènes les plus nombreux à Rome – fédérait des individus aux origines variées (pour un total de vingt-cinq diocèses). Afin de saisir l’importance des différentes échelles de l’appartenance géographique, l’article se penche sur les différenciations internes à la communauté, en prenant en compte les relations nouées au sein du groupe, dans le cadre de l’espace urbain de Rome. This paper, focusing on the case study of the confraternity of the Lombards, rethinks the belonging to a national community (natio) as a form of adherence to the urban body. The confraternity of the Lombards (Sant’Ambrogio e Carlo al Corso dei Milanesi) – one of the most numerous groups of foreigners – brought together people of different origins (from twenty five dioceses). Analysing the social ties within the group and in the larger frame of the urban space, this paper explores the internal differentiations of the community in order to reveal the importance of the multiple scales of geographical belonging.

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Dans les sociétés modernes, tous les individus étaient censés travailler et cela jusqu’à la fin de leur vie. Face au risque d’appauvrissement les individus mettaient en place différentes stratégies, dont une partie fondamentale se développait autour du travail. Dans la plupart des cas, le travail représentait non seulement une véritable ressource et mais aussi l’expression d’une appartenance, voire d’une identité.C’est autour d’une définition de travail – issue de l’anthropologie – en tant que ressource primaire quels textes de ce numéro sont réunis. La pluriactivité, la mobilité professionnelle, l’irrégularité des rythmes de travail, la possibilité des individus de changer de métier au cours de leur vie, ainsi que le travail des catégories sociales «marginales» (enfants, personnes âgées) nous semblent pourtant des traits essentiels et spécifiques du monde du travail préindustriel. Cette réflexion s’impose encore davantage dans le moment présent, où la précarisation des emplois est devenue une des caractéristiques dominantes du marché du travail. In modern societies, individuals were obliged to work, right up to the end of their lives. To avoid impoverishment, they set up different strategies, based mainly around work. In the majority of cases, work represented a real resource and was not simply an expression of belonging, or even a form of identity.The texts used here as a primary source are linked through their relevance to the analysis of work as a resource, and are influenced by anthropological perspectives. Pluriactivity, professional mobility, irregular rhythms of work, the possibility for individuals to change profession during their lives, as well as more marginal social work (care of children and the elderly) seem however to be the fundamental characteristics specific to the pre-industrial world of work. This comment is even more obvious at present, where the casualisation of employees has became one of the dominant characteristics of the job market

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International audience; Depuis le milieu du XIXème siècle, la Chambre de commerce de Marseille projetait l'extension des ports de Marseille vers l'Ouest du territoire, perspective devenue réalité le 7 mai 1962, avec la parution d'une première décision ministérielle signant l'engagement de l'État central, suivi de la création du Port autonome de Marseille le 1 er avril 1966. Avant ce vaste chambardement industriel, en 1965, le village de Fos était peuplé de 3 000 habitants, en majorité des provençaux et des immigrés italiens ayant fui le fascisme des années 1930. Au fil des mois et années, progressivement, la population ouvrière de la ZIP de Fos s'est installée dans les petites villes environnantes et dans le diffus des petites et moyennes communes riveraines. En raison d'une pénurie générée par le désajustement entre l'offre et la demande, l'habitat informel et spontané s'est fortuitement ancré dans les villes, les villages et les champs environnants. Jacques Windenberger a réalisé de nombreux portraits d'ouvriers (et de leurs familles) en « transit » dans ce vaste paysage d'industrialisation naissante, embauchés dans les chantiers de construction. Il s'est attaché tout particulièrement à saisir les postures et gestes au travail dans le cadre de commandes photographiques, mais a aussi photographié entre 1971 et 1974 les hébergements rudimentaires et sommaires, qui illustraient les précarités et les vulnérabilités résidentielles face à la démesure des équipements industriels édifiés. Nous avons choisi dixsept clichés qui documentent les formes ordinaires de l'hébergement léger et de l'habitat mobile, photos avec lesquelles il a interagi lors de l'entretien filmé que nous lui avons consacré en 2019 i. Chaque instantané visuel détaille à sa façon les multiples composantes de l'habiter, les techniques de cohabitation et les modalités pratiques de coexistences en se focalisant sur les scènes de la vie quotidienne.

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Les éditions Imbernon publient une collection intitulée Habiter. Cahiers transdisciplinaires (dir. E. Canepari et B. Marin). Organisée en volumes thématiques, elle se veut un lieu d'expérimentation, accueillant des articles théoriques, aussi bien que des présentations d’expériences de terrain et des « regards » d'artistes sur la thématique abordée. L’originalité de cette collection réside dans sa nature pluridisciplinaire - histoire, sciences sociales, architecture, urbanisme et art -, visant en particulier à associer une approche centrée sur les pratiques individuelles et collectives de l’habiter à la dimension morpho-typologique, avec un regard de longue durée.Ce premier volume met l'accent sur les pratiques et les formes temporaires et éphémères de l’habiter, ainsi que sur ce qui est l’inhabituel, le « hors quotidien » ou qui s’éloigne d’une idée d’habitabilité. Les questions relatives aux inégalités, aux injustices spatiales et aux vulnérabilités résidentielles sont au cœur de ce projet de réflexion collective.

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