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Un programme de Recherche et Développement a été engagé depuis la signature en 2008 d’un accord-cadre entre l’ONEMA et les producteurs d’hydroélectricité (EDF, CNR, SHEM, France Hydroélectricité) regroupés au sein de l’UFE (Union Française de l'Électricité). Ce programme s’appuie sur 18 actions, dont une portant sur une meilleure connaissance du comportement et des rythmes de dévalaison de l’anguille et sur l’évaluation de l’impact des aménagements hydroélectriques à la dévalaison (impacts cumulés des aménagements sur un axe donné). La présente étude, constituant l’action nº6 de ce programme R&D, s’inscrit dans la continuité d’études effectuées sur le même cours d’eau, le Gave de Pau, depuis 4 ans (Subra et al., 2006, 2007, 2008 et Bau et al., 2008). Intégrant six ouvrages hydroélectriques (Artix, Biron, Sapso, Castetarbe, Baigts et Puyoo), elle a permis d’analyser les effets des paramètres du milieu, en particulier le débit, sur le déterminisme de la dévalaison et le franchissement des aménagements. L’analyse du comportement à l’approche des aménagements hydroélectriques et la détermination des voies de franchissement ont fait appel à la technique de télémétrie (radiopistage) qui a consisté à suivre les déplacements de 75 anguilles équipées d’émetteurs radio miniaturisés et de transpondeurs. Lors de cette étude 2008-2009, le taux d’échappement entre Artix et Puyoo (soit 6 obstacles) a été de 32% (7 poissons sur 22). Pour les anguilles relâchées à Gouze, le taux d’échappement entre Biron et Puyoo (soit 5 obstacles) a été de 60% (9 sur 15). Enfin, pour les anguilles relâchées à Orthez, le taux d’échappement entre Castetarbe et Puyoo (soit 3 obstacles) a atteint 100% (10 sur 10). La dévalaison des anguilles a été fortement influencée par les paramètres environnementaux, essentiellement le débit, prévalant au moment de la période de lâcher. Cette année, 75% des franchissements réalisés sur les 6 aménagements ont été effectués lors des 6 hausses majeures de débit totalisant 19% seulement du temps d’étude (~21 jours). Ces franchissements en période de forts débits se sont produits dans 83% des cas par le barrage. Seuls 25% des franchissements ont eu lieu hors coups d’eau, dont 54% par les turbines. Globalement, pour chaque aménagement étudié, le taux de franchissement reste important (supérieur à 91%). Les temps passés par les anguilles à l’amont immédiat des ouvrages avant leur franchissement varient entre individus et suivant l’aménagement. Ceux d’Artix, de Biron voire de Baigts demeurent les plus importants (temps médian : 8, 17 et 17 min respectivement ; temps moyen : 3, 2.5 et 1.5 jours). La voie de franchissement dépend fortement du débit du cours d’eau, des caractéristiques des usines (débit d’équipement) et de la configuration de la prise d’eau (e.g., position par rapport aux écoulements, espacement des barreaux des grilles). Comme lors des campagnes précédentes, des arrêts de migration définitifs (morts des individus) ou momentanés ont été constatés. Dans le cadre du programme R&D "anguille et ouvrages", le suivi de la dévalaison des anguilles entre Pau et Puyoo sera reconduit en 2009-2010.