Plusieurs espèces de Digènes utilisent le mollusque Galba truncatula comme hôte intermédiaire pour le développement de leurs formes larvaires. Les cercaires, qui sont émises par la limnée, s’enkystent sur diverses plantes aquatiques comme le cresson. Si la liste de ces plantes hôtes est assez bien connue à l’heure actuelle, aucune information n’est, par contre, disponible sur la dispersion et la distribution de ces cercaires par rapport à l’espèce de la plante hôte. Des investigations ont donc été réalisées pendant trois années dans 14 cressonnières naturelles situées dans des rigoles de drainage superficiel et traversées par de l’eau courante. Dans chaque rigole, la population de G. truncatula vivait autour de l'émergence d'une source, tandis que la cressonnière était située plus en aval sur le cours même de la rigole. Cinq espèces végétales ont été récoltées au début du mois d'avril et examinées au stéréomicroscope pour y trouver des métacercaires. Des kystes appartenant à quatre Digènes : Calicophoron daubneyi, Fasciola hepatica, Notocotylus sp. et un Echinostomatidé non identifié ont été observés sur ces plantes. La plupart d’entre eux ont été observés sur Nasturtium officinale (243 sur 48,7 kg de feuilles et de tiges égouttées), suivis par Helosciadium nodiflorum (164 sur 33,4 kg). Sur les autres espèces végétales, il y avait peu de larves : de 18 à 25 par espèce. La plupart des cercaires de F. hepatica, de Notocotylus sp. et de l’Echinostomatidé se sont enkystées sur les feuilles supérieures et la zone des tiges situées juste sous la surface de l’eau, tandis que celles de C. daubneyi se sont fixées sur les feuilles basales et le collet des plantes. De plus, les plantes, sur lesquelles la plupart des cercaires se sont enkystées, poussaient dans la partie la plus en amont de chaque cressonnière (habituellement sur les premiers 50 cm de longueur). Lorsque l'eau courante dans les cressonnières était plus rapide, la distribution des métacercaires était plus limitée et leur nombre était inférieur à celui observé dans les stations alimentées par un lent débit d'eau. Les plantes qui poussent sur la section la plus en amont d'une cressonnière située dans une rigole de drainage superficiel sont les plus utilisées par les cercaires des quatre Digènes pour leur enkystement. La vitesse du courant d'eau affecte le nombre et la distribution des métacercaires dans une cressonnière., Several species of Digenea use the snail Galba truncatula as an intermediate host for the development of their larval forms. Cercariae, which exited from the snail, encyst on various aquatic plants such as watercress. Although the list of these host plants is fairly well known at present, no information is available on the dispersion and distribution of these cercariae relative to the host plant species. Field investigations were therefore carried out for three years in 14 wild watercress beds located in open drainage furrows and crossed by running water. In each furrow, the population of G. truncatula lived around the emergence of a spring, while the bed was located further downstream on the course of the furrow. Five plant species were harvested in early April and examined for metacercariae using a stereomicroscope. Cysts belonging to four Digenea : Calicophoron daubneyi, Fasciola hepatica, Notocotylus sp. and an unidentified echinostomatid were observed on these plants. Most of these were observed on Nasturtium officinale (243 on 48.7 kg of drained leaves and stems), followed by Helosciadium nodiflorum (164 on 33.4 kg). On the other plant species, there were few larvae : from 18 to 25 per plant species. Most of the F. hepatica, Notocotylus sp. and echinostomatid cercariae formed cysts on the upper leaves and the area of stems just under the water surface, while those of C. daubneyi settled on the basal leaves and collar of the plants. In addition, the plants, on which most of these cercariae are encysted, grew in the most upstream part of each watercress bed (usually on the first 50 cm in length). When running water in the watercress bed was fast, the distribution of metacercariae was more limited and fewer in number than in the stations fed by a slow flow of water. Plants that grow on the most upstream section of a watercress bed in an open drainage furrow are the most used by cercariae of the four Digenea for their encystment. The speed of the water flow affects the number and distribution of metacercariae in the bed., Annales Scientifiques du Limousin, Tome 29 | 2020