The present work aims to establish relationships between shoreline historical variations (close to the river mouths) and slope dynamics on mountain and hilly areas: these are considered as fundamental physiographic units of the Adriatic central Italy. The study deals about the deltaic system of the Chienti river, which is representative of the deltaic systems of the main Marchean rivers. Goal is to recognize possible geomorphological indicators of climatic variations during late Holocene. Debris flows on the Sibillini Mts were analysed and interpreted. Their activation can be associated with: late Pleistocene-early Holocene deglaciation, with regard to the oldest phenomena; agricultural, forestry and grazing activities during the Late Middle Ages, even though evidence of climatic conditioning is also present. Moreover, some important landslide phenomena on the high hilly areas were examined: historical data demonstrated an intense post-Middle Age activity (XVth-XVIIIth centuries) related to the strong rainfall increase as a consequence of climatic worsening.Dans cette note, sont interprétées quelques formes mineures du paysage physique, utilisables en tant qu'indicateurs géomorphologiques des variations climatiques de l'Holocène supérieur. La création et l'évolution de ces formes sont liées à la circulation superficielle et souterraine d'importantes quantités d'eau. Les processus analysés se réfèrent aux zones représentatives de l'organisation géomorphologique des trois unités physiographiques fondamentales de l'Italie centrale adriatique : les régions montagneuses, la bande péri-adriatique des hautes collines et la plaine côtière.La première zone appartient au massif des Monts Sibyllins, dans l'Apennin central d'Ombrie-Marches. Les sommets dépassent fréquemment 2000 mètres d'altitude et atteignent 2476 mètres au Mont Vettore. Le substrat géologique est formé par la célèbre "succession d'Ombrie-Marches" (Trias supérieur - Aquitanien), constituée d'unités lithostratigraphiques calcaires, marno-calcaires et marneuses. La disposition structurale est caractérisée par des plis à vergence orientale marquée, des chevauchements et des failles normales. Le substrat rocheux est souvent oblitéré par la présence de dépôts morainiques, de dépôts fluvio-torrentiels et d'accumulations d'éboulis stratifiés. Dans cet espace, l'analyse géomorphologiques de détail et les enquêtes historiques approfondies effectuées sur les nombreuses coulées torrentielles, a rendu possible l'établissement des cinématiques fondamentales. L'attribution chronologique probable des phénomènes les plus anciens à la fin du Pléistocène supérieur et au début de l'Holocène, a été établie sur la base des corrélations des dépôts avec les formes alluvionnaires, glaciaires et périglaciaires environnantes. Leur déclenchement est associé à la déglaciation de la fin du Pléistocène - début de l'Holocène. Les phénomènes plus récents sont en grande partie attribués à l'époque médiévale et post-médiévale. Les sources historiques témoignent de la récurrence des ces processus à partir du XIIème siècle. Cependant, les événements principaux, en intensité, étendue et dommages, se sont réalisés pendant la période comprise entre les XVème et XIXème siècles. Le facteur déclenchant prédominant des phénomènes du bas Moyen Âge semble être l'anthropisation des versants, même s'il existe des indices d'une augmentation des précipitations par rapport à la période précédente. Pour la période suivante, qui va jusqu'à la moitié du XIXème siècle, la cause principale peut être reliée au refroidissement du climat et à l'augmentation des précipitations (en particulier neigeuses), favorables à des remontées significatives des niveaux piézométriques. Ils ont débuté au milieu du XVIème siècle et se sont prolongés pendant trois siècles environ. Le déclenchement des processus du XXème siècle est lié au retour de l'activité agricole sur des espaces qui avaient déjà été occupés depuis la période médiévale et la Renaissance. Leur fonctionnement qui a débuté au XIXème siècle et a persisté jusqu'à la moitié du XXème siècle, est dû aussi à l'absence ou à la faible efficacité des ouvrages d'aménagement hydraulique et forestier. Dans la bande péri-adriatique, sont analysés les aspects morpho-dynamiques du relief du Mont de l'Ascension (1110 mètres d'altitude), formé par un puissant corps sablo-conglomératique intercalé avec des sédiments argileux (Pliocène moyen). La structure est monoclinale (pendage de 15 à 20° vers l'est-nord-est). Les éléments géomorphologiques fondamentaux sont des mouvements de terrain, des processus d'érosion hydrique accélérée (en majorité des bad-lands) et les restes d'un important dépôt de glacis (âge compris entre 41640 ans ± 1260 B.P. et 22680 ans ± 170 B.P. – B. GENTILI et al., 1998). L'étendue originelle de ce glacis était de plus de 10 km², l'épaisseur de ses formations dépassait les 30 mètres. La topographie régulière du glacis, dont les dépôts ont été mis en place à la fin du Pléistocène, a été dégradée par la dynamique holocène, particulièrement intense au sud et à l'est. Les analyses géomorphologiques et les enquêtes historiques ont fourni des données intéressantes pour les principaux mouvements de terrain du dernier millénaire, dont les principaux facteurs de mise en place, d'activité et de contrôle sont caractérisés par la superposition de plusieurs aquifères séparés par des couches argileuses, par les caractéristiques géotechniques des argiles du substrat, par des niveaux piézométriques significatifs, par le jeu de la tectonique, et par l'approfondissement rapide du réseau hydrographique. L'action morphodynamique des mouvements de terrain qui a été intense à l'époque post-médiévale, entre les XVème et XVIIIème siècles, peut être attribuée à l'aggravation du climat pendant cette période.Dans la bande côtière c'est dans l'embouchure fleuve Chienti qu'est analysée l'évolution morphodynamique. Ce delta est constitué en majorité de graviers calcaires et marno-calcaires. Ce cours d'eau, long de 91 km, prend sa source sur le versant septentrional des Monts Sibyllins et a un bassin hydrographique, de 1250 km2. Il est un des principaux cours d'eau des Marches et il coupe perpendiculairement les principales unités structurales de l'Apennin d'Ombrie-Marches. À partir des sources historiques, on a pu établir que la ligne de rivage a connu, près de l'embouchure, une avancée relativement forte jusqu'à la fin du XVIIIème siècle. Cette avancée se renforce entre 1810 et 1935 (3,2 m/an). En revanche, depuis 1935, on observe un recul du delta (3,5 m/an). Dans la zone urbaine de Porto Civitanova, située au nord de l'embouchure, une étude détaillée de la ligne de rivage durant les trois derniers siècles, montre une avancée moyenne pendant la période 1705-1935 (environ 1,1 m/an) suivie d'une forte accélération à partir de 1935 (2,8 m/an). Cette accélération peut être liée à la présence d'ouvrages portuaires, commencés en 1932 et achevés en 1938. Dans l'interprétation complexe des processus responsables de l'évolution de l'embouchure du Chienti, comme dans celle d'autres cours d'eau des Marches, il est tenu compte non seulement du facteur anthropique, déjà signalé plusieurs fois par les auteurs, mais aussi de l'action retardée dans le temps des conditions climatiques froides et humides post-médiévales. En effet, la forte avancée de la plage entre 1810 et 1935 trouve son explication dans l'arrivée à l'embouchure de quantités considérables de matériaux dont la texture favorise les processus de sédimentation (graviers). Leur provenance est la conséquence de l'érosion des dépôts détritiques de la zone des montagnes et des hautes collines par l'augmentation pluviométrique significative du "Petit Âge glaciaire" (M. PINNA, 1984).