Search

National audience; L’écosystème numérique n-dame a été construit par le groupe de travail Données Numériques du Chantier scientifique Notre-Dame de Paris (CNRS/Ministère de la Culture) pour accompagner l’étude scientifique et la restauration de la cathédrale. Ce groupe de travail, coordonné par M. Livio de Luca (MAP) rassemble des membres de 12 unités de recherche et bénéficie des compétences de 2 consortiums de la TGIR Huma-Num. Il coopère également avec deux laboratoires de recherche au niveau international. Son ambition est d’intégrer progressivement les données, les informations et les connaissances provenant à la fois des acteurs impliqués dans la production de connaissances scientifiques sur l’état actuel et antérieur de la cathédrale (historiens, archéologues, architectes, ingénieurs, physiciens, chimistes…) et des acteurs impliqués dans la restauration de la cathédrale (maître d’ouvrage, maîtres d’œuvre, conservateurs, restaurateurs…). L’écosystème numérique est composé de plusieurs outils mis à disposition des acteurs du chantier scientifique afin de permettre le dépôt de données numériques, l’indexation et l’enrichissement sémantique de ces données, ainsi que leur exploration et leur analyse spatio-temporelle.

In recent decades, cultural heritage survey practices have significantly evolved due to the increasing use of digitization tools providing quick and easy access to faithful copies of study objects. While these digital data have clear advantages, especially in terms of geometric characterization, they also introduce a paradigm shift by outsourcing ex situ most of the analysis activities. This break between real and virtual working environments now raises new issues, both in terms of data dispersion and knowledge correlation in multidisciplinary teams. Benefiting from the fields of information systems and augmented reality, we proposed an integrated approach allowing the fusion of geometric, visual and semantic features in a single platform. Today, this proof of concept leads to new perspectives for the production of semantically enriched digital data. In this paper, we intend to explore the different possibilities in terms of implementation and their benefits for cultural heritage survey.DOI: https://doi.org/10.20365/disegnarecon.26.2021.13

Le patrimoine culturel recouvre une réalité complexe. Il capte l’ensemble des problématiques de son époque. Il est le lieu où ne cessent de s’articuler des enjeux normatifs, sociaux, politiques, épistémologiques, où se reconfigurent en permanence les rapports entre passé, présent et futur et où les échelles varient, du local au global. L’ère numérique, avec les transformations qu’elle induit dans les processus de patrimonialisation comme dans l’étude des patrimoines, accroît cette complexité tout en appelant de nouveaux regards critiques. Telle est la perspective du présent ouvrage, qui déplie et déploie deux grandes thématiques. Il aborde d’abord les historicités, les spatialités et les reconfigurations temporelles du patrimoine, puis sa production sociale et enfin les médiations, appropriations et ressentis auxquels il donne lieu. Il traite ensuite de l’articulation entre matérialité, immatérialité et dématérialisation, en étudiant cette dernière et ses effets, l’évolution des connaissances sur la matérialité des œuvres, les usages du numérique pour l’accès au patrimoine et sa médiation. Nourri d’un travail collaboratif d’ampleur, il met en lumière les nouvelles pollinisations entre le monde académique et les institutions culturelles patrimoniales et l’accroissement qualitatif qu’elles constituent. Il montre également que l’interdisciplinarité, si elle est conçue comme un processus de co-traduction et de co-construction, constitue un formidable levier pour l’avenir de la recherche sur les patrimoines.

Archaeologists, architects, engineers, materials specialists, teachers, curators, and restorers of cultural property, contribute to the daily knowledge and conservation of heritage artefacts. For many years, the development of digital technologies has produced important results in the collection, visualisation and indexing of digital resources. Whilst these advances have made it possible to introduce new tools that are making documentation practises evolve within the cultural heritage community, the management of multi-dimensional and multi-format data introduces new problems and challenges, in particular the development of relevant analysis and interpretationmethods, the sharing and correlation of heterogeneous data among several actors and contexts, and the centralised archiving of documentation results for long-termpreservation purposes. Despite their different approaches and tools for observation, description and analysis, the actors of cultural heritage documentation all have a common interest and central focus: the heritage object, the physical one, whether it is a site, a building, a sculpture, a painting, a work of art, or an archaeological fragment. This is the starting point for the development of "aïoli", a reality-based 3D annotation platform, which allows a multidisciplinary community to build semantically enriched 3D descriptions of heritage artefacts from simple images and spatialized annotations coupled with additional resources. This platform introduces an innovative framework for the comprehensive, large-scale collaborative documentation of cultural heritage by integrating state-of-the-art technological components (image-based 3D reconstruction, 2D-3D spreading and correlation of semantic annotations, multi-layered analysis of qualitative and quantitative attributes, etc.) within a cloud infrastructure accessible via web interfaces from PCs, tablets, and smartphones online and onsite. This document describes the evolutions of Aioli and the new features implemented within the framework of the SSHOC project since its previous version. The development version of Aioli is currently hosted on one of the CNRS MAP servers and can be accessed through the following link: https://absinthe.aioli.map.cnrs.fr/index. A beta testing version of the platform will be available at https://beta.aioli.map.cnrs.fr/index (send mail to contact@aioli.cloud for an account creation).

Archaeologists, architects, engineers, materials specialists, curators and restorers of cultural property, teachers, students, tourists, contribute to the daily knowledge and conservation of heritage artefacts. The need to identify a stable common denominator was born from the heterogeneous data produced by those observations. It is the starting point for the development of Aïoli, an application that puts the heritage artefacts at the heart of the process. Each user is thus able to directly annotate the object, whether it is a site, a building, a sculpture, a painting, a work of art, or an archaeological fragment, to the benefit of their peers. This approach creates a bridge between the object and the information produced by a given community, thus creating a kind of “digital epidermis”. The platform also enables a multi-temporal analysis, in order to allow a follow-up on the state of its conservation and possible degradation. From simple photographs, the application generates a 3D representation of the object, which can directly be enriched with semantic annotations or additional resources related to the object (texts, images, videos, sounds. . .). This service is based on two major technological developments: the democratization of photogrammetry techniques, which allow us to compute a 3D model by correlation of images, and the possibility of massively processing and sharing gathered data through the cloud. This cloud computing performance is linked to a specific development for multidimensional propagation of spatial semantic annotations. Through this propagation process, annotations are automatically reprojected on all the 2D and 3D views of the object (past, present, and future). This tool, which is anchored in the development of citizen science, aims to create new methodologies for multidisciplinary work, and to put forward new scenarios of comparative and cooperative analysis of heritage objects.

Depuis un demi-siècle, sciences et technologies du numérique n’ont cessé de progresser de concert, ouvrant une nouvelle ère pour la connaissance, la conservation et la diffusion des œuvres et des objets patrimoniaux. Tout d’abord par la recherche, puis, progressivement, dans le cadre de projets culturels construits dans le cadre de coopérations entre institutions patrimoniales et opérateurs professionnels mettant en œuvre des méthodes innovantes d’acquisition, d’observation et d’analyse multi...

International audience; Modéliser puis annoter un objet patrimonial en 3D à l’aide d’un simple smartphone, c’est ce que permet aujourd’hui le web service Aïoli développé au sein du laboratoire MAP (Modélisation et Simulation pour l’Architecture et le Patrimoine) sous la double tutelle du CNRS et du Ministère de la Culture. En effet, grâce à un protocole relativement simple basé sur la photogrammétrie, tout utilisateur de la plateforme est en mesure de produire un modèle 3D et de l’annoter directement à partir des images. Archéologues, architectes, ingénieurs, spécialistes des matériaux, conservateurs et restaurateurs de biens culturels, enseignants, étudiants, touristes…tous produisent des observations diverses face à l’objet patrimonial. Cette plateforme collaborative permet aux acteurs du patrimoine culturel de croiser leurs domaines d’expertise sur un même objet patrimonial, qu’il s’agisse d'un site, d'un édifice, de sculptures, de peintures, d'objets d'art, ou de fragments archéologiques. Depuis octobre 2017, la plateforme a été expérimentée par des béta-testeurs de profils variés issus de plusieurs institutions culturelles et provenant de différents pays. Ces expérimentations ont permis de constituer une mosaïque de cas d’études, couvrant des objets patrimoniaux de l’ère méditerranéenne et au-delà. Cet outil vise à faire naître de nouvelles méthodologies de travail pluridisciplinaire, sur la base d’une co-construction des savoirs. La démocratisation des nouvelles technologies ouvre également de nouvelles perspectives en matière de collecte de données et d’annotations par des citoyens.