Sandrine Grouard, Dominique Bonnissent, Patrice Courtaud, Pierrick Fouéré, Arnaud Lenoble, Gérard Richard, Thomas Romon, Nathalie Serrand, Christian Stouvenot, Archéozoologie, archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements (AASPE), Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Archéologie des Amériques (ArchAm), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Institut national de recherches archéologiques préventives. Centre de recherches archéologiques de Gourbeyre (Guadeloupe) (Inrap, Gourbeyre), Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), De la Préhistoire à l'Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie (PACEA), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Bordeaux (UB), Institut National de Recherche et d'Analyse Physico-Chimique (INRAP), Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés (TRACES), École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Université Toulouse - Jean Jaurès (UT2J)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Conseil régional de la Guadeloupe, Service régional de l'archéologie. Direction des affaires culturelles de la Guadeloupe (SRA-DAC Guadeloupe), Laboratoire méditerranéen de préhistoire Europe-Afrique (LAMPEA), Aix Marseille Université (AMU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Ministère de la Culture (MC), Benoït Bérard, Service régional de l'archéologie - Guadeloupe (SRA Guadeloupe), DRAC Guadeloupe, Ministère de la Culture et Région Guadeloupe, Association Internationale de l'Archéologie de la Caraïbe, PCR Cavités de Guadeloupe (dir. A. Lenoble), Institut national de recherches archéologiques préventives - Centre de recherches archéologiques de Gourbeyre (Guadeloupe) (Inrap, Gourbeyre), Université de Bordeaux (UB)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Université Toulouse - Jean Jaurès (UT2J), Université de Toulouse (UT)-Université de Toulouse (UT)-Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), and Stouvenot, Christian
With the most extensive limestone deposits of the Lesser Antilles, the islands of Guadeloupe have remarkable potential for the study of Amerindian use of natural caves within the islands of the Eastern archipelago. Recurrent use of caves was evidenced very early, noted within the first chronicles recounting the colonization of the archipelago. However, very few excavations and studies have been completed in caves (Voûte-à-Pin in La Désirade, Morne Rita, Cadet 2 and 3, Blanchard in Marie-Galante, Abri Patate at le Moule in Grande-Terre, Morne de Lake in Saint-Martin, for the most significant sites of the French islands). The contrast between this potential and the sparse researches actually carried out on cave sites led to the initiation of a collective research program dedicated to this particular question. The program has three foci: 1) Animal populations and occupation of caves within the archipelago, 2) Pre-Columbian use and occupation of caves, 3) Karstic Sedimentogenesis / differential preservation of cave walls. This paper presents the objectives and preliminary results from the second goal, that focusing on the frequency of human use of caves. This research combines three methodological approaches: The first is based on consideration of the archaeological record from past excavations and from surveys conducted within the project. In particular, it aims to reveal the multiplicity of uses of the underground environment beyond cave ornamentation practices. Special interest is also focused on determining the dates of each identified cave occupation. The second is based on a comparison between the geographic distribution of cave and open field sites to determine the topographic and cultural factors implicated in the use of caves. The third orientation involves the study of faunal remains associated with stratigraphic deposits and possible occupations, providing important information not only on questions of food consumption, on the season of use of the caves, and on the function and structure of sites in caves, but also on environmental issues relating to the introduction or extinction of animal species due to human activities (predation, migration, ...)., Avec les îles calcaires les plus étendues des Petites Antilles, l'archipel de Guadeloupe présente un potentiel remarquable pour étudier la fréquentation amérindienne des cavités naturelles des îles de l'arc oriental. Cette fréquentation a été attestée dès les premiers récits des chroniqueurs relatant les péripéties de la colonisation de l'archipel. Du point de vue archéologique, l'occupation des cavités est connue par quelques fouilles et études pratiquées en grotte, dont la Voûte-à-Pin à la Désirade, Morne Rita, Cadet 2 et 3, Blanchard à Marie-Galante, l'abri Patate du Moule en Grande-Terre, Morne de Lake à Saint-Martin, pour les sites les plus significatifs des îles françaises. Le contraste entre ce potentiel et la méconnaissance du sujet a conduit à initier un programme collectif de recherche dédié notamment à cette question. Trois principaux axes sont développés : 1) Peuplement animal des cavités de l'archipel; 2) Occupations précolombiennes des cavités, 3) Sédimentogenèse karstique / conservation différentielle des parois. Cet article présente les objectifs et les premiers résultats de l'axe 2 sur la fréquentation précolombienne des cavités, selon trois approches. La première se fonde sur l'étude du registre archéologique d'après les sondages réalisés dans le cadre du projet. Il vise en particulier à révéler la multiplicité des usages du milieu souterrain au-delà des seules pratiques d'ornementation des cavités. Un intérêt particulier est également porté à la détermination des époques de fréquentation des grottes pour chacun des usages reconnus. La deuxième repose sur une comparaison entre la distribution géographique des cavités fréquentées et celle des sites d'habitat de plein air, afin de documenter l'analyse des facteurs culturels et topographiques intervenant dans la fréquentation des grottes. La troisième orientation porte sur l'étude des vestiges fauniques associés aux stratigraphies et aux occupations éventuelles, en apportant d'importantes précisions non seulement sur les questions de consommation alimentaire, la saison d'occupation des cavités, la fonction et la structuration des sites en grottes, mais également sur les questions écologiques relatives à l'introduction ou à l'extinction d'espèces animales dans l'environnement suite aux activités humaines (prédation, migrations, ...).