En 2003, le conseil general du Bas-Rhin a realise un inventaire exhaustif de l’ensemble des reseaux d’assainissement du departement, hors communaute urbaine de Strasbourg (CUS), a la suite de son experience comme un des huit departements pilotes pour les inventaires departementaux des reseaux d’alimentation en eau potable lances en 2000 par l’Association des departements de France, les ministeres charges de l’agriculture et de l’environnement, les agences de l’eau et les Canalisateurs de France.Cet inventaire a permis le recueil de donnees sur la conduite (materiau, diametre, date de pose…) et son environnement (nature du terrain, trafic…) sur 135 000 troncons soit 5 300 km, mais egalement des donnees d’inspections video pour 27 904 troncons. Les defauts reperes par les inspections video sont codifies selon une nomenclature propre aux services du conseil general 67 (CG67). Cette nomenclature comprend 165 defauts couples d’une note de gravite de 1 a 5 (les defauts avec la note 1 sont les plus graves).Par ailleurs a paru, fin 2004, le guide methodologique, resultat du groupe de travail du projet national RERAU 5/6, action 2, sur la gestion patrimoniale des reseaux d’assainissement urbains non visitables [LE GAUFFRE et al ., 2004].La methodologie propose l’evaluation des dysfonctionnements a partir d’inspections video notamment, la prise en compte de la vulnerabilite du milieu pour construire des indicateurs d’impact en vue de proposer des pistes pour la programmation de campagnes d’inspection ou de travaux de rehabilitation. Ces indicateurs sont construits a partir de defauts codifies selon la nouvelle norme europeenne NF EN 13508-2 applicable en 2006 sur les nouvelles inspections.La richesse de la base inventaire assainissement 67 et la volonte du CG67 de mettre en place des outils de gestion patrimoniale nous ont conduits debut 2005 a lancer une etude de faisabilite de l’utilisation de la methodologie RERAU sur les donnees inventaire 67.L’ensemble des defauts enregistres dans la base de donnees a ete recodifie selon la nouvelle norme europeenne, puis le calcul des sept dysfonctionnements estimes a partir d’inspections video a ete realise sur l’ensemble des troncons inspectes. Il s’agit de l’infiltration, l’exfiltration, la reduction de la capacite hydraulique, le risque d’ensablement, le risque de bouchage, l’intrusion de racines, le risque d’effondrement.La methodologie preconise le calcul d’une densite pour chaque troncon et propose une echelle a quatre niveaux de gravite (4 le plus grave). Le passage d’un niveau a un autre est conditionne par une valeur de seuil a determiner.L’ensemble du travail a permis le calage des differents seuils sur les sept dysfonctionnements, ce qui valide la faisabilite de l’utilisation de la methode sur les donnees etudiees, et, apres calcul de la densite pour chaque troncon par dysfonctionnement, de donner la repartition des dysfonctionnements selon les niveaux de gravite sur l’ensemble des troncons inspectes du departement. Un travail d’analyse de donnees pour l’etablissement de facteurs de vulnerabilite [WEREY et CAMPARDON, 2006a] a permis l’extrapolation des resultats sur l’ensemble du patrimoine du departement (hors CUS).Dans le present article, nous presentons la demarche de calcul des dysfonctionnements selon la methodologie RERAU et les resultats obtenus sur les troncons inspectes par inspections televisuelles (ITV), sur l’ensemble de la base inventaire 67 [DORCHIES, 2005; WEREY et al ., 2006b]