Calderon, B., Guerder, C., Resbeut, M., Fakhry, N., Dupuis, C., and Cowen, D.
Résumé Objectif de l’étude Évaluer rétrospectivement la tolérance, la faisabilité et l’efficacité d’une chimioradiothérapie concomitante après chimiothérapie d’induction par docétaxel, cisplatine et 5-fluoro-uracile pour les cancers de la tête et du cou localement évolués. Patients et méthodes Les données de patients de trois centres de radiothérapie du sud-est de la France, atteints de cancers de la tête et du cou localement évolués et pris en charge entre décembre 2007 et juillet 2013 par chimioradiothérapie concomitante, après chimiothérapie d’induction par docétaxel, cisplatine et 5-fluoro-uracile, ont été analysées. Les effets indésirables ont été évalués selon la Common Terminology Criteria for Adverse Events v3.0. Les survies globales et sans maladie ont été calculées selon la méthode de Kaplan-Meier. Résultats Cent soixante-huit patients, majoritairement atteints d’une tumeur de stade T4 (46 %) et N2 (54 %) de l’oropharynx (38 %) ont reçu après chimiothérapie d’induction par docétaxel, cisplatine et 5-fluoro-uracile, une chimioradiothérapie concomitante à base de platine ou cétuximab de 66 à 70 Gy. Les effets indésirables de grade 3-4 étaient moins fréquents dans le groupe de patients ayant reçu du cisplatine (avec ou sans 5-fluoro-uracile) à la dose de 100 mg/m 2 tous les 21 jours par rapport au cétuximab (radiomucite : 32,5 % contre 61 %, p = 0,018 ; radioépithéliite : 13 % contre 61 %, p < 0,0001). La chimiopotentialisation a été incomplète chez 21 % des patients sans impacter la survie. Les probabilités de survie globale et sans maladie à 2 ans étaient respectivement de 81 % et 64 %. Les stades ganglionnaires et l’indice de performance selon l’OMS impactaient significativement ces survies (survie globale : 84 % si N < 3, 56 % si N3 ; p = 0,017 ; 85 % si OMS ≤ 1, 50 % si OMS > 1 ; p = 0,006 ; survie sans maladie : 66 % si N < 3, 47 % si N3, p = 0,046). Conclusion L’association de chimiothérapie d’induction par docétaxel, cisplatine et 5-fluoro-uracile et de chimioradiothérapie concomitante a donné des résultats satisfaisants au prix d’une toxicité acceptable. Les modalités de la chimiopotentialisation ainsi que sa supériorité par rapport à une chimioradiothérapie concomitante exclusive restent encore à être précisées. Purpose Retrospectively evaluate the safety, feasibility and efficacy of concomitant chemoradiotherapy after induction chemotherapy by docetaxel, cisplatin and 5-fluoro-uracil for locally advanced head and neck cancers. Patients and methods Patients’ data from three radiotherapy centres in South of France, with locally advanced head and neck cancers, and treated between December 2007 and July 2013 by concomitant chemoradiotherapy, after induction chemotherapy by docetaxel, cisplatin and 5-fluoro-uracil, were analysed. Adverse effects were graduated according to CTCAE v3.0 criteria. Overall survival and disease-free survival were calculated according to Kaplan-Meier method. Results One hundred and sixty-eight patients, mostly oropharynx (38 %) T4 (46 %) N2 (54 %) tumors, received, after induction chemotherapy by docetaxel, cisplatin and 5-fluoro-uracil, a concomitant chemoradiotherapy with platin or cetuximab, which delivered 66 to 70 Gy. Grade 3-4 adverse effects were less frequent in the group of patients who received cisplatin (with or withour 5-fluoro-uracil) at 100 mg/m 2 each 21 days compared to cetuximab (radiomucositis: 32.5 % vs 61 %, P = 0.018; radioepithelitis: 13 % vs 61 %, P < 0.0001). Chemopotentiation was incomplete for 21 % of patients without impacting survival. Two years overall survival and disease-free survival were respectively of 81 % and 64 %. Lymph nodes status and WHO status significantly influenced these survivals (overall survival 84 % if N < 3 vs 56 % if N3, P = 0.017 and 85 % if WHO status ≤ 1 vs 50 % if WHO status > 1, P = 0.006; disease-free survival 66 % if N < 3 vs 47 % if N3, P = 0.046). Conclusion The association of induction chemotherapy by docetaxel, cisplatin and 5-fluoro-uracil and concomitant chemoradiotherapy shows satisfying results with an acceptable toxicity. The terms of the chemopotentiation and its superiority to a single concomitant chemoradiotherapy treatment still remain to be clarified. [ABSTRACT FROM AUTHOR]