28 results on '"Christian Cuxac"'
Search Results
2. French Sign Language: Proposition of a Structural Explanation by Iconicity.
- Author
-
Christian Cuxac
- Published
- 1999
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3. Problématique des chercheurs en traitement automatique des langues des signes.
- Author
-
Christian Cuxac and Patrice Dalle
- Published
- 2007
4. Préface.
- Author
-
Christian Cuxac and Patrice Dalle
- Published
- 2007
5. The Creagest Project: a Digitized and Annotated Corpus for French Sign Language (LSF) and Natural Gestural Languages.
- Author
-
Antonio Balvet, Cyril Courtin, Dominique Boutet, Christian Cuxac, Ivani Fusellier-Souza, Brigitte Garcia, Marie-Thérèse L'Huillier, and Marie-Anne Sallandre
- Published
- 2010
6. Preface by Christian Cuxac
- Author
-
Christian Cuxac
- Published
- 2021
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7. Langue et langage : un apport critique de la langue des signes française
- Author
-
Christian Cuxac
- Subjects
Linguistics and Language ,Long period ,Human language ,language ,Theoretical linguistics ,Sign (semiotics) ,French Sign Language ,Sociology ,Sign language ,Language and Linguistics ,Linguistics ,language.human_language ,Ideal (ethics) - Abstract
Christian Cuxac : Languages and language: a critical contribution of French Sign Language to enlighten human language faculty After been neglected by general linguistics for a long period, sign languages and particularly French Sign Language (FSL) are today considered as genuine languages among others. Beginning with a description of the functional and structural organisation of FSL, this article shows that due to their fourth dimensional structures, the use of either discrete or non discrete, iconic or non iconic units, sign languages are in fact unmarked languages compared to vocal languages. This high degree of genericity would make sign languages typological interesting linguistic objects and ideal starting points to debate about the relations between language faculty and cognition.
- Published
- 2003
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8. Présentation
- Author
-
Christian Cuxac
- Subjects
Linguistics and Language ,Language and Linguistics - Published
- 2003
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9. Compositionnalité sublexicale morphémique-iconique en langue des signes française
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-
Christian Cuxac
- Subjects
General Medicine - Abstract
Une forte majorite du lexique de la LSF presente des caracteristiques iconiques. On fait l’hypothese que l’evolution signifiante de ce lexique est limitee par le jeu d’une contrainte de maintien d’iconicite et d’une contrainte de compatibilite iconique. Ce phenomene ne permet donc pas d’assimiler theoriquement les unites sublexicales de la LSF a des equivalents de phonemes. La compositionnalite lexicale releve en fait d’une tres dense organisation morphemique qui donne lieu a une analyse morphophonetique ou l’iconicite s’avere etre une donnee structurante.
- Published
- 2000
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10. Langues des signes : une modélisation sémiologique
- Author
-
Christian Cuxac, Structures Formelles du Langage (SFL), Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Paris Lumières (UPL), and Sallandre, Marie-Anne
- Subjects
060201 languages & linguistics ,0602 languages and literature ,05 social sciences ,0501 psychology and cognitive sciences ,06 humanities and the arts ,[SHS.LANGUE]Humanities and Social Sciences/Linguistics ,[SHS.LANGUE] Humanities and Social Sciences/Linguistics ,050105 experimental psychology ,ComputingMilieux_MISCELLANEOUS - Abstract
L’adoption d’un point de vue semiologique autour des langues des signes en amont de leur analyse linguistique permet de demontrer que la surdite est pertinente quant a l’organisation des langues des signes. Le fait de ne disposer, en raison de la surdite, que du seul canal visuogestuel a des fins communicationnelles s’est traduit dans ces langues par l’inclusion d’elements tres illustratifs, fonctionnellement proches des illustrateurs de la gestuelle co-verbale des entendants, mais qui, sur le plan formel, presentent des caracteristiques structurales authentiquement linguistiques. Les langues des signes sont donc des objets complexes au sein desquels cohabitent deux visees semiologiquement distinctes : dire sans donner a voir et dire en donnant a voir. A partir d’exemples tires de corpus, nous examinerons le role determinant de la direction du regard de l’emetteur dans l’identification de ces visees, puis la maniere dont celles-ci se complementent dans le vif du discours.
- Published
- 2013
11. Émergence, norme et variation dans les langues des signes : vers une redéfinition notionnelle
- Author
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Christian Cuxac, Elena Antinoro Pizzuto, Structures Formelles du Langage (SFL), Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Paris Lumières (UPL), Istituto di Scienze e Tecnologie della Cognizione, Consiglio Nazionale delle Ricerche (ISTC, CNR), Istituto di Scienze e Tecnologie della Cognizione, and Shtalbi, Haki
- Subjects
060201 languages & linguistics ,030507 speech-language pathology & audiology ,03 medical and health sciences ,Linguistics and Language ,0602 languages and literature ,06 humanities and the arts ,0305 other medical science ,Language and Linguistics ,ComputingMilieux_MISCELLANEOUS - Abstract
La reconnaissance actuelle des langues des signes (LS) comme langues a part entiere, certes indiscutable, s’est effectuee a partir de l’affirmation ‘assimilatrice’ qu’elles partageaient toutes les caracteristiques structurales des langues vocales. Cet article montre qu’il s’agit plus souvent d’une condition posee a priori que d’un constat venant clore un ensemble de recherches, et qu’il faut avant tout clarifier des questions nodales pour une description appropriee de l’emergence, de la norme et de la variation dans les LS. Ainsi, est-il coherent que les descriptions des LS se fondent essentiellement sur la pratique de locuteurs natifs, quand plus de 90 % des personnes sourdes qui, dans le monde, pratiquent une LS ont des parents entendants et n’ont pu acquerir cette langue en contexte familial ? De meme, est-il concevable de considerer comme rigoureuses les descriptions qui sont faites de ces langues alors que l’on ne dispose toujours pas, actuellement, d’un systeme de notation permettant de les noter efficacement ? Nous clarifions et discutons, finalement, les limites des modelisations courantes, « assimilatrices ». Nous exposons un modele theorique alternatif fonde sur une recherche empirique, qui propose une description plus comprehensive des LS et de leurs specificites (changement de canal, iconicite). Nous montrons en quoi nos resultats : (a) invitent a une discussion et a une redefinition de certains des concepts fondateurs de la linguistique structurale (arbitraire du signe linguistique, postulat d’independance de la forme par rapport a la substance) et (b) suggerent que les LS fonctionnent comme des analyseurs privilegies de l’aptitude humaine au langage.
- Published
- 2010
12. Une manière de reformuler en langue des signes française
- Author
-
Christian Cuxac, Structures Formelles du Langage (SFL), Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Paris Lumières (UPL), and Shtalbi, Haki
- Subjects
Linguistics and Language ,History ,05 social sciences ,French Sign Language ,Base (topology) ,Linguistics ,language.human_language ,030227 psychiatry ,Sign (linguistics) ,03 medical and health sciences ,0302 clinical medicine ,Arts and Humanities (miscellaneous) ,language ,0501 psychology and cognitive sciences ,Narrative ,ComputingMilieux_MISCELLANEOUS ,050104 developmental & child psychology - Abstract
In French Sign Language and probably in many other sign languages, two complementary ways are used in narrative and descriptive discourses. One of them says without showing, as the other, highly iconic, says while illustrating or giving to see, in the same time. This paper shows that this second way is also, at a pragmatic level, a base for developing strategies of reformulation.
- Published
- 2007
13. 9. Fonctions de l'iconicité
- Author
-
Christian Cuxac
- Published
- 2006
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14. Les langues des signes : analyseurs de la faculté de langage
- Author
-
Christian Cuxac
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General Energy ,langues des signes ,sémiogenèse des langues ,imagerie ,iconicité ,iconicity ,semiogenesis of language ,sign languages ,imagery - Abstract
Plusieurs raisons sont avancées dans cet article pour défendre l’hypothèse que les langues des signes sont des objets linguistiques du plus haut intérêt pour appréhender et modéliser la faculté de langage :1) Ce sont des langues qui disent mais aussi qui peuvent dire et montrer en même temps : leur couverture langagière est donc plus vaste que celle des langues orales.2) La nature quadridimensionnelle du canal visuo-gestuel donne lieu à une grande stabilité économique des structures des langues des signes. Celles-ci étant moins sujettes à des remaniements diachroniques que les structures des langues orales, elles se ressemblent beaucoup d’une langue des signes à l’autre et, pour les plus stables d’entre elles, pourraient bien avoir le statut de primitives d’interface cognitivo-sémantique directement observables.3) Enfin, eu égard à la problématique des sourds isolés et des micro-communautés de sourds, la constitution sémiogénétique des langues des signes est un phénomène que l’on peut étudier actuellement en synchronie comme en diachronie. This article gives three sets of reasons why sign languages (SL) represent crucial evidence for understanding the language capacity :1) SLs not only ‘say’ but simultaneously ‘show’ : their linguistic ‘spread’ is therefore greater than oral languages (OLs).2) The quadridimensional nature of SLs’ audio-visual channel gives them a remarkable stability. As they are less subject to diachronic change than OLs, they show striking similarities between each other. The most stable SLs can even be considered as a platform of observation for the cognitive-semantic interface.3) The existence of isolates and of micro-communities of deaf persons allows both the synchronic and diachronic analysis of organisation of SLs.
- Published
- 2005
15. RAPPORTO SUI RISULTATI DEL PROGETTO COMUNE DI RICERCA CNR/CNRS âProprietà formali del linguaggio: cosa si può apprendere dallo studio delle lingue dei segni â
- Author
-
Elena Pizzuto and Christian Cuxac
- Subjects
LSF ,Cognizione ,LIS ,Lingue dei Segni ,Linguaggio - Published
- 2005
16. Iconicity in Sign Language: A Theoretical and Methodological Point of View
- Author
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Marie-Anne Sallandre and Christian Cuxac
- Subjects
Cognitive grammar ,Grammar ,business.industry ,Computer science ,Manually coded language ,media_common.quotation_subject ,French Sign Language ,Sign language ,Linguistics ,language.human_language ,Sociolinguistics of sign languages ,language ,Language interpretation ,business ,Iconicity ,media_common - Abstract
This research was carried out within the framework of the linguistic theory of iconicity and cognitive grammar for French Sign Language (FSL). In this paper we briefly explain some crucial elements used to analyse any Sign Language (SL), especially transfer operations, which appear to make up the core of a spatial grammar. Then we present examples taken from our video database of deaf native speakers engaged in narrative activities. Finally we discuss the difficulty as well as the importance of studying highly iconic occurrences in uninterrupted spontaneous FSL discourse.
- Published
- 2002
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17. 17. Iconicity of Sign Languages
- Author
-
Christian Cuxac
- Published
- 2000
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18. The expression of spatial relations and the spatialization of semantic relations in French Sign Language
- Author
-
Christian Cuxac
- Published
- 1999
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19. Iconicité des Langues des Signes
- Author
-
Christian Cuxac
- Abstract
Cuxac Christian. Iconicité des Langues des Signes. In: Faits de langues, n°1, Mars 1993. Motivation et iconicité. pp. 47-56.
- Published
- 1993
20. Le langage gestuel des sourds : vers une redéfinition de la problématique de la communication
- Author
-
Christian Cuxac
- Subjects
Linguistics and Language ,Language and Linguistics - Abstract
Cuxac Christian. Le langage gestuel des sourds : vers une redéfinition de la problématique de la communication. In: Langue française, n°70, 1986. Communication et enseignement, sous la direction de Michèle Verdelhan-Bourgade. pp. 63-71.
- Published
- 1986
21. Mimésis et Langues des Signes : étude pragmatique de stratégies et dynamiques sémiotiques mimétiques observées dans des interactions spontanées en contextes émergent et international
- Author
-
Macé, Fanny, Structures Formelles du Langage (SFL), Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Paris Lumières (UPL), Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis, Pr Christian Cuxac, and MACÉ, Fanny
- Subjects
[SHS.PHIL] Humanities and Social Sciences/Philosophy ,simulation d'action et de perception ,contact linguistique ,sémiose mimétique ,[SHS.PHIL]Humanities and Social Sciences/Philosophy ,bodily mimesis ,mimésis corporelle ,iconicité ,[SHS.LANGUE]Humanities and Social Sciences/Linguistics ,[SHS.LANGUE] Humanities and Social Sciences/Linguistics ,embodiment - Abstract
Motivated by the fact that sign linguistics found no consensus concerning the symbolic and systemic properties of pantomimes in sign languages, this PhD study focuses on the epistemological issues at stake concerning the way mimetic faculty and language faculty intertwine. With the iconicity theory as semiological frame, we sought to observe the moving behavior of linguistic iconicity within structures and its semiotic plasticity for adaptive needs. Exploration of very iconic and non-conventional mimed strategies anchors then in a video corpus of spontaneous interactions on the fields of linguistic contact in emerging sign language and in internationalized sign language. The qualitative analysis of our annotation, where linguistic structures were linked with their eventual pragmatic mimetic anchor, shows a great diversity of performative simulations of action and perception and a great diversity of tactile strategies, which all serve mimetic semiosis. Our research also shows interactional semiotic dynamics that deal with mimesis, such as mirror effects and synchronization effects. This PhD study finally offers a rich amount of theoretical and empirical data which deepen the issue of a continuity between doing and saying and which tend to integrate the notion of mimesis within language sciences as an ontological force for cognitive and psychic construction and as a social force for cultural construction, including a entropic side dealing with creativity through poetics, as well as a neguentropic side dealing with conventionalization through imitation., Motivée par le constat d’une absence de consensus en linguistique des langues des signes quant aux propriétés symboliques et systémiques des pantomimes des langues des signes, cette thèse s’intéresse aux enjeux épistémologiques liés à l’étude des articulations entre la faculté mimétique et la faculté langagière. Partant de l’hypothèse développée par le cadre sémiologique de la théorie de l’iconicité de l’existence d’un va-et-vient structurel de l’iconicité linguistique au sein des structures, impliquant notamment un potentiel à la plasticité sémiotique en contexte adaptatif, nous avons cherché à donner à voir le déploiement de stratégies mimées, particulièrement iconiques et non conventionnelles, en réalisant un corpus vidéo d’interactions spontanées, sur les terrains du contact linguistique en langue des signes émergente et en langue des signes internationalisée. L’analyse qualitative de l’annotation, qui confronte la structure linguistique des productions à leurs éventuels fondements pragmatiques mimétiques, atteste de la présence de nombreuses simulations performatives d’action et de perception ainsi que de nombreuses stratégies tactiles, relevant toutes de la sémiose mimétique. Notre recherche atteste également de la présence de dynamiques sémiotiques interactionnelles relevant de la mimésis, tels que des effets miroir et des effets de synchronisation. Cette thèse offre au final un riche matériau théorique et empirique pour approfondir la réflexion relative à la problématique du continuum de l’agir au dire et pour intégrer la mimésis aux sciences du langage, en tant que force ontologique, liée à la construction cognitive et psychique, et en tant que force sociale, liée à la construction de la culture, présentant une face entropique, porteuse de créativité dans sa dimension poétique, et d’une face néguentropique, porteuse de conventionnalisation dans sa dimension sociale imitative.
- Published
- 2017
22. What can we learn from the written productions of deaf people? An analysis of writing varieties of deaf people for a contribution to the teaching of written French in adult education
- Author
-
PERINI, Marie, Structures Formelles du Langage (SFL), Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Paris Lumières (UPL), Thèse financée de 2007 à 2010 (allocation de recherche), UNIVERSITE PARIS 8, LABORATOIRE SFL, Christian CUXAC, Brigitte GARCIA, and Perini, Marie
- Subjects
Bilingualism ,stratégies d'apprenants ,Learners strategies ,Deafness ,français sourd ,norme sourde ,French Sign Language LSF ,Surdité ,LSF ,Visual Thinking ,pensée visuelle ,Corpus acquisition ,Deaf’s writings ,analyse d'erreur ,bilinguisme ,French as second language ,Learner varieties ,lectes d'apprenants ,Deaf English ,langue des signes française ,français langue seconde ,grammaire des fautes ,[SCCO.LING]Cognitive science/Linguistics ,Deaf French ,corpus écrit ,[SCCO.LING] Cognitive science/Linguistics - Abstract
This thesis focuses on linguistic features frequently encountered in the writings of profound prelingual deaf persons. Our aim was to investigate (1) the existence of a linguistic system specific to the deaf people, often identified in the literature as "deaf French" or “Français sourd” (Lacerte 1989, Nadeau 1993); (2) any common characteristics between this “Deaf French” and learners’ varieties (Klein and Perdue, 1993); and (3) the assumption of a typical cognitive functioning of the deaf, which would explain the presence of specific linguistic forms and choices of information to convey, both in signing and oral deaf.During writing workshops, we collected a corpus of narratives produced by profound prelingual deaf adults having different linguistic and educational profiles. In parallel, we also gathered writings from two control groups of hearing adults (FFL and FNL) who performed the same task.Our analyzes show that (1) the "deaf French" is to be defined rather as a pattern of features, whose density is the highest among intermediate deaf writers; (2) if the strategies used by the deaf people are the same as L2 learners’ strategies, some of the forms used are specific to deaf people and could be explained by the visual salience in the organization and transmission of information; (3) and if there is some proof for a "deaf norm", which is based on a cognitive functioning framed by deafness, the high writing level of some deaf persons indicates that it is absolutely possible for this particular public to be perfectly competent in writing., Cette thèse s’intéresse aux particularités linguistiques fréquemment rencontrées dans les écrits de sourds profonds prélinguaux. Nous nous interrogeons 1/ sur l’existence d’un système linguistique propre aux sourds, identifié dans la littérature comme « français sourd » (Lacerte, 1989 ; Nadeau, 1993) ; 2/ sur les points communs éventuels de ce « français sourd » avec les caractéristiques des lectes d’apprenants (Klein et Perdue, 1993) et 3/ sur l’hypothèse d’un fonctionnement cognitif spécifique à la surdité, qui expliquerait la présence, même chez les sourds non signeurs, de formes linguistiques et de choix d’informations à transmettre tout à fait spécifiques. Nous avons, dans le cadre d’ateliers d’écriture, recueilli un corpus de récits produits par des adultes sourds profonds prélinguaux de tous profils linguistiques et éducationnels et en parallèle un corpus d’écrits de deux groupes contrôles d’adultes entendants (FLE et FLM) soumis à la même tâche. Nos analyses montrent que 1/ le « français sourd » est plutôt à définir comme une nébuleuse de caractéristiques dont la densité est la plus forte chez les scripteurs sourds de niveau intermédiaire ; 2/ que si les stratégies utilisées par les sourds sont bien des stratégies d’apprenants L2, certaines des formes employées leur sont spécifiques et pourraient s’expliquer par une prégnance du visuel dans l’organisation et la transmission de l’information ; 3/ et que si une « norme sourde », fondée par un fonctionnement cognitif construit par la surdité, semble bien avérée, le très bon niveau à l’écrit de certains sourds indique que la pleine maîtrise de l’écrit est parfaitement possible pour ce public.
- Published
- 2013
23. Analyse métalinguistique de l’émergence d’un système d’écriture des Langues des Signes: SignWriting et son application à la Langue des Signes Italienne (LIS)
- Author
-
Bianchini, Claudia S., Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8), Università degli Studi di Perugia (UNIPG), Université de Poitiers - UFR Lettres et langues (Poitiers UFR LL), Université de Poitiers, Formes et représentations en linguistique, littérature et dans les arts de l’image et de la scène (FORELLIS), Université de Paris 8, Università degli Studi di Perugia, Christian Cuxac, Margherita Castelli, Dominique Boutet (co-directeur), and Elena Antinoro Pizzuto (co-directrice)
- Subjects
scrittura delleLingue dei Segni ,Lingua dei Segni Italiana ,Italian Sign Language ,LIS ,writing sign languages ,[SHS.LANGUE]Humanities and Social Sciences/Linguistics ,SignWriting ,écriture des Langues des Signes ,Langue des Signes Italienne - Abstract
Sign Languages (SL) do not have a written form and most of the systems intended to represent them have shown many failures. This study is focused on SignWriting (SW), which seems to be the best system, among the existing ones, to represent the forms of SL. The aim of this work is to understand how, despite the apparent complexity of the system, SW appears to be so easy to use; moreover, this work wants to show SW capacities as a tool to encourage metalinguistic observations on LIS. At first the system itself is analyzed as well as its most common problems. This approach outlines most of these difficulties, allowing to understand them, which in turn favors the development of the system. Users’ observations cover not only the system itself but also its adequacy for the writing of SL, highlighting its potential to raise metalinguistic thinking. The final part of the analysis is dedicated to the proposals for some improvements of SW, on the basis of the data gathered and the analysis carried out. These improvements aim at teaching and informatization of SW. In conclusion, SW seems to be a promising system, effective to represent the forms of SL, despite some problems and the need for improvements.; Les Langues des signes (LS) ne possèdent pas de forme écrite et la plupart des systèmes élaborés pour leur représentation souffrent de nombreuses lacunes. Cette étude se concentre sur SignWriting (SW), le système qui semble représenter le mieux les formes des LS. Ce travail a pour but de comprendre comment, face à l’apparente complexité du système, SW s'avère d'un emploi facile; de plus, il vise à exposer les capacités de SW en tant qu’outil pour promouvoir les réflexions métalinguistiques sur la LIS. En premier lieu est analysé le système lui-même et les problématiques plus fréquentes. Cette approche regroupe et amène à comprendre une partie de ces difficultés, favorisant ainsi le développement du système. Les considérations des utilisateurs visent aussi bien le système que ses aptitudes pour l’écriture de la LS, en soulignant ses potentialités à inspirer des réflexions métalinguistiques. La conclusion de l’analyse est consacrée aux propositions visant l'amélioration de SW, sur la base des données et des analyses effectuées, en vue de son enseignement et de son informatisation. En conclusion, SW se révèle comme un système riche en possibilités et efficace pour la représentation des formes des LS, en dépit de problématiques importantes et de la nécessité d’améliorations.; Le Lingue dei Segni (LS) sono prive di una forma scritta e la maggior parte dei sistemi elaborati per la loro rappresentazione ha mostrato numerose lacune. Questo studio si concentra su SignWriting (SW), che tra tutti sembra meglio riuscire a rappresentare le forme delle LS. Scopo del lavoro è capire come, a fronte di un’apparente complessità del sistema, SW risulti così facile da usare; inoltre, esso mira a mostrare le capacità di SW come strumento per promuovere le riflessioni metalinguistiche sulla LIS. Dapprima viene analizzato il sistema stesso ma anche le sue principali problematiche. Tale approccio raggruppa e porta a comprendere gran parte di tali difficoltà, favorendo quindi lo sviluppo del sistema. Le considerazioni degli utenti spaziano sia sul sistema che sulle sue attitudini per la scrittura della LS, sottolineandone la potenzialità a suscitare riflessioni metalinguistiche. La parte finale dell’analisi è dedicata a proposte di migliorie per SW, basate sui dati e le analisi effettuate, sia in vista del suo insegnamento che della sua informatizzazione. In conclusione, SW appare come un sistema ricco di possibilità ed efficace per rappresentare le forme delle LS, nonostante alcuni problemi rilevanti e la necessità di miglioramento.
- Published
- 2012
24. Fondements historiques et implications théoriques d'une phonologie des langues des signes - Etude de la perception catégorielle des configurations manuelles en LSF et réflexion sur la transcription des langues des signes
- Author
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Boutora, Leila, Laboratoire Parole et Langage (LPL), Aix Marseille Université (AMU)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université Paris VIII Vincennes-Saint Denis, and Christian Cuxac
- Subjects
phonology ,phonétique ,phonetics ,categorical perception ,phonologie ,Langue des signes ,perception catégorielle ,Sign language ,[SCCO.LING]Cognitive science/Linguistics ,transcription - Abstract
Signed and spoken languages are expressed in two different modalities. The main question of the present work is to know whether this difference of modality leads to differences of structure. Particularly, we are interested in questions raised by a sign language phonology, and in the possibility to take account of the semantic dimension at a low level. I will show the inadequacy of the structural equivalences postulated in classical phonological studies on sign languages, particularly the " sign = word " equivalence. These theoretical problems have implications on the choices made in protocols of experimental studies. Finally, this premise of structural equivalence is maintained by transcription practices of sign language corpora at all levels of analysis, and these practices don't allow us to account for the meaning-form relation in sign languages.; Les langues des signes sont exprimées par un canal différent de celui des langues vocales. La question principale qui sous-tend le présent travail est de savoir si cette différence de canal entraîne des différences de structure. On s'intéressera plus particulièrement aux questions soulevées par une phonologie des langue des signes, et à la possibilité de prendre en compte la dimension sémantique au bas niveau. Je mettrai en évidence l'inadéquation des équivalences structurales postulées dans les travaux phonologiques classiques des LS, en particulier l'équivalence " signe = mot ". Ces problèmes théoriques ont des répercussions sur les choix opérés dans les protocoles des études expérimentales. Enfin ce postulat d'équivalence structurale est entretenu par les pratiques de transcription des corpus signés à tous les niveaux d'analyse, pratiques qui ne permettent pas de rendre compte du rapport forme-sens dans les langues des signes.
- Published
- 2008
25. Description des procédés linguistiques référentiels dans des narrations enfantines en Langue des Signes Française : Maintien et réintroduction des actants
- Author
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gobet, stéphanie, Structures Formelles du Langage (SFL), Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Paris Lumières (UPL), Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, Christian Cuxac(ccuxac@club-internet.fr), and Gobet, Stéphanie
- Subjects
bifurcation des visées ,acquisition ,modèle sémiologique ,iconicity ,[SHS.LANGUE] Humanities and Social Sciences/Linguistics ,Sign language french ,referential shift ,développement narratif ,developement of reference ,deaf children ,langue des signes ,enfants sourds ,iconicité ,[SHS.LANGUE]Humanities and Social Sciences/Linguistics - Abstract
This thesis is to describe the language of signs including how expresses the referential shift in sign language. So we want to validate the theory of the iconicity of Christian Cuxac. This model takes its source in the assumption semiogenetic where the iconicity is considered as the organizing principle. Pour this, we conducted a developmental study with deaf children aged between 5 and 12 years old, having all the LSF as the main language. The LSF narratives produced by deaf children have been bait to describe what linguistic structures were preferred in the framework of the referential shift and what were those that emerged based on the cognitive maturity of the child. This work has also focused on the development of the narrative skill. This study shows a development of the narrative ability of deaf children similar to that of hearing children: complex forms are acquired later. Different types of transfer are deployed according to the "age of the narrators: forms are more frequent and more varied.», Cette thèse a pour objectif de décrire la langue des signes et notamment comment s'exprime la référence actancielle en langue des signes. Ainsi nous souhaitons valider la théorie de l'iconicité de Christian Cuxac. Ce modèle prend sa source dans l'hypothèse sémiogénétique où l'iconicité est considérée comme principe organisateur. Pour cela, nous avons mené une étude développementale avec des enfants âgés entre 5 ans et 12 ans, ayant tous la LSF comme langue principale. Des narrations produites en LSF par des enfants sourds ont été observées afin de décrire quelles structures linguistiques étaient privilégiées dans le cadre de la référence actancielle et quelles étaient celles qui émergeaient en fonction de la maturité cognitive de l'enfant. Ce travail a donc aussi porté sur le développement de la compétence narrative. Cette étude montre un développement de la capacité narrative des enfants sourds similaires à celui des enfants entendants : les formes complexes sont acquises tardivement. Les différents types de transfert se déploient en fonction de l'âge des narrateurs : les formes sont plus variées et plus fréquentes.
- Published
- 2007
26. Les unités du discours en Langue des Signes Française. Tentative de catégorisation dans le cadre d'une grammaire de l'iconicité
- Author
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Marie-Anne Sallandre, Structures Formelles du Langage (SFL), Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Paris Lumières (UPL), Université Paris VIII Vincennes-Saint Denis, Christian Cuxac(ccuxac@club-internet.fr), and Sallandre, Marie-Anne
- Subjects
grammaire ,sign language ,grammar ,discourse ,iconicity ,iconicité ,langue des Signes ,[SHS.LANGUE]Humanities and Social Sciences/Linguistics ,discours ,[SHS.LANGUE] Humanities and Social Sciences/Linguistics - Abstract
In the first part of this dissertation I address the issue of iconicity, both in vocal and sign languages, according to the habitual distinction between imagic and diagrammatic iconicity. In the second part, I present methodological issues related to data collected from Deaf adult signers. The video corpus I studied is composed of thirty-nine discourses, belonging to different genres (narrative and explicative) in French Sign Language (LSF). I propose new linguistic and enunciative categories for the analysis of such utterances. These categories reveal the complexity of the linguistic structures I describe, in the areas of simultaneity (double transfers) as well as syntax (succession). I propose a quantitative and qualitative analysis in the last part of the dissertation, showing the rough proportions of the different categories, according to their semiotic intent, resulting from an initial partition (Cuxac, 2000). Our analysis focuses on the so-called Highly Iconic Structures, which are the most salient units of illustrative intent. On the basis of this work, I am in a position to confirm a range of hypotheses regarding LSF spatial and iconic grammar., La première partie de cette thèse aborde la notion d'iconicité des langues vocales et des langues des signes, avec la distinction couramment admise entre iconicité imagique et diagrammatique. Dans une seconde partie, la méthodologie de recueil de données auprès de locuteurs sourds adultes est détaillée. Le corpus vidéo étudié est composé de trente-neuf discours de genres variés (narratif et explicatif) en Langue des Signes Française (LSF). Nous proposons une grille d'analyse composée de nouvelles catégories linguistiques et énonciatives. Celles-ci révèlent la complexité des structures tant sur le plan de la simultanéité (doubles transferts) que du point de vue de leur enchaînement dans l'énoncé (va-et-vient). L'analyse à la fois qualitative et quantitative des données fait l'objet de la dernière partie. Elle consiste à dégager les grandes proportions des différentes catégories, en fonction des visées sémiotiques, résultat d'une bifurcation initiale (Cuxac, 2000). Une attention particulière est portée sur les structures dites de grande iconicité, témoins privilégiés de la visée illustrative. A l'issu de cette étude, nous sommes en mesure de vérifier certaines hypothèses concernant la grammaire spatiale et iconique de la LSF.
- Published
- 2003
27. La question étymologique en langue des signes : méthodes de recherche
- Author
-
Delaporte, Yves, Laboratoire d'anthropologie urbaine (LAU), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Christian Cuxac, Ivani Fusellier et Marie-Anne Sallandre, and Daphy, Archivangéliste
- Subjects
ethnologie ,[SHS.ANTHRO-SE] Humanities and Social Sciences/Social Anthropology and ethnology ,étymologie ,LSF Langue des signes française ,Méthode ,[SHS.ANTHRO-SE]Humanities and Social Sciences/Social Anthropology and ethnology ,[SHS.LANGUE]Humanities and Social Sciences/Linguistics ,[SHS.LANGUE] Humanities and Social Sciences/Linguistics ,linguistique - Abstract
http://membres.lycos.fr/arils/Delaporte.pdf; Langue des signes française.
- Published
- 2002
28. Compositionnalité des unités sémantiques en langues des signes. Perspective typologique et développementale
- Author
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Marie-Anne Sallandre, Structures Formelles du Langage (SFL), Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (UP8)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Paris Lumières (UPL), Université Paris 8, Christian Cuxac, and El Ayari, Sarra
- Subjects
référence ,langue des signes française ,linguistics ,corpus ,iconicité ,[SHS.LANGUE]Humanities and Social Sciences/Linguistics ,discours ,[SHS.LANGUE] Humanities and Social Sciences/Linguistics ,typologie ,acquisition du langage ,linguistique - Abstract
1.1 Contenus et organisation des deux volumes de l’HDRCette habilitation à diriger des recherches est organisée en deux volumes : une synthèse de mes recherches mises en perspective par rapport au champ de la linguistique générale, de la linguistique des langues des signes et de disciplines connexes (psychologie du développement, informatique, etc.), et un volume rassemblant mes productions scientifiques. Pour le volume 1 (151 pages), mémoire de synthèse et d’exploration, j’ai choisi un regroupement thématique plutôt que chronologique, afin de mieux faire apparaître la cohérence de mon parcours et d’éviter des redondances inutiles. Le chapitre 1 est une introduction en forme de synthèse de mes thèmes de recherche et de mes principales contributions. Il commence par un petit détour biographique pour comprendre les raisons qui m’ont poussée à travailler sur les langues des signes. Le chapitre 2 présente de manière synthétique les lignes de force du modèle sémiologique, modèle dans lequel je m’inscris, en le replaçant dans le cadre de la linguistique générale et en le réinterrogeant à la lumière d’une relecture critique. Bien que dans le prolongement du chapitre précédent, le chapitre 3 se concentre sur mes travaux portant sur les structures de grande iconicité, structures éminemment centrales dans les langues des signes mais dont le statut linguistique reste problématique. Dans la seconde partie de ce chapitre, je revisite la typologie des structures (unités de transferts) présentées depuis mon doctorat en proposant un réagencement de certaines catégories. Le chapitre 4, centré sur la méthodologie de recueil des données et les problématiques autour de l’annotation des corpus, se trouve placé au milieu de ce mémoire, car il agit comme un pivot nécessaire aux différents thèmes étudiés (types d’unités discursives dans la LSF d’adultes, comparaisons entre langues des signes et en acquisition). Les deux chapitres suivants traitent de domaines que j’ai abordés plus récemment mais qui sont consubstantiels au modèle sémiologique : le chapitre 5 présente mes travaux en cours autour de la typologie inter-langues des signes tandis que le chapitre 6 porte sur l’acquisition de la LSF par les enfants sourds. Une part importante des analyses présentées ici sont inédites et seront une base, je l’espère, pour des recherches et publications ultérieures. Enfin, le chapitre 7, plus court, dresse un bilan et propose des perspectives de recherche pour les prochaines années.Le volume 2 (401 pages) reproduit une sélection de mes principales publications, classées par thèmes. L’ordre des thèmes du volume 2 suit grosso modo l’ordre des chapitres du volume 1, à savoir : 1) iconicité, discours, 2) référence, paramètres, 3) corpus, méthodologie, 4) typologie inter-langues des signes, 5) acquisition de la LSF, 6) valorisation, accessibilité en LSF. Parmi les publications reproduites dans le volume 2, deux sont antérieures à ma thèse (et l’une est restée inédite). Il m’a semblé important de faire figurer ces écrits par le fait que ceux-ci aident à rendre compte de mon évolution et constituent le socle sur lequel s’appuient toutes les problématiques développées ultérieurement. Par ailleurs, il m’a semblé également pertinent de faire apparaître une courte section donnant un aperçu de mes actions en matière de valorisation et d’accessibilité en LSF. Bien que ces travaux ne soient pas des publications scientifiques, qui font l’objet des parties 1 à 5 du volume 2, la partie 6 est importante à mes yeux car non seulement elle représente une part non négligeable de mon temps de travail effectif, mais aussi elle fait partie intégrante de mon engagement social en tant qu’enseignant-chercheur. Et j’aimerais dans les années à venir, en parallèle à la poursuite de mes publications scientifiques, réservées à un public d’avertis, développer une meilleure visibilité et une meilleure accessibilité des travaux autour de la LSF en France, qui sont, à mon avis, encore assez mal connus. 1.2 Les unités non lexicales des langues des signesDepuis le début de mes recherches sur la LSF (langue des signes française) en 1998, j’ai été attirée vers les unités non conventionnelles mais éminemment complexes de cette langue qui sont appelées structures de grande iconicité ou structures de transferts. Il me semblait important de prouver que ces unités sémantiques, bien que non figées, méritaient toute l’attention du linguiste. Je n’ai donc eu de cesse de démontrer que ces unités sont générées par des structures, hautement organisées dans un système cohérent. Ces structures sont compositionnelles et elles utilisent les mêmes composants (deux mains, expression faciale, orientation du regard, posture corporelle, mouvement labial) que les unités conventionnelles, mais la valeur et la fonction de ces composants sont différentes en fonction du statut de l’unité. Dans la tradition du modèle sémiologique (Cuxac 2000), j’ai souhaité réfléchir aux langues des signes avec les outils conceptuels de la linguistique générale, en travaillant notamment sur les catégories de la langue actualisées en discours, sur l’organisation de l’énoncé en topique-focus, sur la création de références, sur la détermination nominale, etc., dans diverses langues des signes. Mon but est, à chaque fois, de fournir la description la plus précise possible d’un phénomène, à partir de données empiriques vérifiables, afin d’extraire des régularités. Au niveau quantitatif, mes analyses ont révélé que les unités de transferts apparaissent en proportion massive dans le genre narratif (65% des unités, dans des récits à base d’images comme à base vidéo) mais également en proportion importante dans le genre explicatif (33,4%), que ce soit chez l’enfant ou chez l’adulte. Ces résultats fournissent un aperçu quantifiable et donnent ainsi la mesure du débat qui ne peut pas, on l’a compris, faire abstraction de ces unités, même si elles posent problème à la linguistique. Par ailleurs, des recherches portant sur d’autres langues des signes et dans d’autres cadres théoriques confirment la présence des unités non conventionnelles dans leurs corpus (Klima & Bellugi 1979; Liddell 1995, 2003 ; Winston 1995, pour l’ASL ; Brennan 2001 pour la BSL ; Johnston & Schembri 1999, 2007 pour l’Auslan ; Russo 2004 pour la LIS ; Meurant 2008 pour la LSFB). Ce fait sera confirmé dans le chapitre 5 du volume 1 de l’HDR grâce à l’analyse de passages de corpus dans neuf langues des signes distinctes regroupant les productions de 89 signeurs sourds.1.3 Un prérequis à l’analyse de la langue des signes : éthique et méthodologie Faire des recherches sur les langues des signes implique d’emblée une nécessité éthique d’un double respect « de la langue étudiée et de ceux dont c’est la langue » (Mottez et Markowicz 1979). Tout au long de mon parcours de recherche, je me suis ainsi posée les questions suivantes, intrinsèquement liées à la description linguistique des langues des signes : Quelles méthodologies développer pour étudier des langues à modalité visuo-gestuelle, sans tradition écrite, minoritaires et minorées ? Quels systèmes d’annotation sont les plus adaptés, en fonction de l’objectif de l’étude ? Par ailleurs, en l’absence d’une norme clairement établie pour ces langues, comment ne pas contaminer les locuteurs par un modèle ou un type d’investigation, et comment, par voie de conséquence, les intéresser à la pratique de la recherche sur leur langue ?L’une des réponses à cet ensemble de questions a été, à la suite de Jouison (1978, 1995) et de Cuxac (1985, 1996), de constituer des corpus vidéo suffisamment longs et produits par une variété de locuteurs. Cela a demandé un travail individuel et collectif considérable mais a permis, je pense, de participer à l’amélioration des bonnes pratiques de recherche (Baude 2006) à l’égard des Sourds en France (Cuxac et al 2002 pour le corpus LS-COLIN, Sallandre et L’Huillier 2011 pour le corpus Creagest-Acquisition, etc.). En outre, j’ai revendiqué dès le départ une double approche qualitative et quantitative de l’analyse des données, de manière à rendre le modèle le plus falsifiable possible et à faciliter le dialogue avec d’autres disciplines.Ces bonnes pratiques passent naturellement par l’investissement des Sourds eux-mêmes à tous les niveaux de la recherche. Cette remarque, qui peut sembler triviale, est loin de l’être au quotidien car elle demande une réelle volonté individuelle, institutionnelle et financière. Le concept de terrain investi développé par Millet (1999) semble ainsi particulièrement approprié à la manière dont je conçois ma mission. Se placer dans une recherche collaborative et participante, un terrain investi, donc, permet d’éviter — sans les oblitérer totalement — des biais méthodologiques liés au travail avec une minorité linguistique encore fragilisée par le bannissement de la LSF de la sphère éducative jusque dans les années 1980 et par la stigmatisation du handicap dans notre société.Toutes ces questions méthodologiques, qu’elles soient techniques (savoir comment filmer les signeurs sourds, savoir avec quels outils annoter, etc.), ou avec une portée épistémologique, ont fait l’objet d’une part non négligeable de mes publications à ce jour (notamment, Sallandre & Cuxac 2002, Sallandre 2010, Garcia et al 2011, Sallandre & Garcia 2013). Cela s’explique tout naturellement par le fait que ce domaine de recherche est en construction et que, par ailleurs, les technologies de la linguistique de corpus et du traitement des données ont subi une évolution importante ces quinze dernières années.1.4 Iconicité, typologie et acquisition Hormis les aspects méthodologiques et épistémologiques précédemment évoqués, les trois grandes thématiques sur lesquelles portent mes recherches sont l’iconicité, la typologie et l’acquisition. Quand on traite des notions d’iconicité et d’arbitraire, on s’aperçoit assez rapidement du malentendu qui pèse sur le concept d’arbitraire saussurien : bien souvent, la littérature en linguistique n’a retenu que l’un des deux sens du concept d’arbitraire chez Saussure (1916), celui qui signifie non iconique, et a oublié celui qui signifie système de différences en faisant du premier la condition du second. Ce malentendu, qui est amplifié, certainement, avec l’étape de la traduction des textes de Saussure, notamment en anglais, a eu des conséquences néfastes de simplification des concepts et de l’objet d’étude. Pourtant, si l’on choisit d’entrer dans la grammaire des langues des signes par l’iconicité, en ne l’opposant pas à l’arbitraire, on ouvre alors un vaste domaine d’étude, avec différents types d’iconicité à prendre en considération : imagique, diagrammatique et dégénérée (Cuxac et Sallandre 2007, Sallandre 2003, 2006 et 2007). Comme le suggère Vermeerbergen (2006), il y aurait, dans les recherches sur les langues des signes, un point de vue assimilationniste (les langues des signes fonctionneraient comme les langues vocales) et un point de vue différentialiste (les langues des signes ont des spécificités structurelles du fait de la modalité visuo-gestuelle qu’il convient de décrire). Cette synthèse des deux grandes approches est éclairante pour comprendre les problématiques qui ont parcouru le champ de la linguistique des langues des signes depuis les années 1960, mais il faut cependant aller plus loin pour comprendre les écarts épistémologiques qui sous-tendent les différentes approches (Garcia 2000, 2010 ; Sallandre et Garcia 2013, Garcia et Sallandre 2014). L’hypothèse de la forte ressemblance entre les langues des signes du monde vient d’abord d’une constatation, pragmatique, de la relative facile intercompréhension entre locuteurs sourds de nationalités différentes. Elle est basée aussi, d’une part sur l’utilisation pertinente de l’espace du fait du recours au canal visuo-gestuel, d’autre part sur l’hypothèse du processus d’iconicisation et de la genèse de toutes les langues des signes, en diachronie (pour les grandes communautés de Sourds et les langues des signes à histoire institutionnelle longue) comme en synchronie (à l’échelle de l’enfant sourd et de son entourage). D’après Cuxac et Antinoro Pizzuto (2010 : 48), ce sont les structures de transferts qui sont le plus semblables entre langues des signes car elles constituent le « socle structural commun à toutes les langues des signes du monde et présentent peu de variations intercommunautaires puisque ces structures relèvent de savoirs perceptifs et pratiques partagés transculturellement ». C’est en partant de cette hypothèse que j’ai entrepris mes comparaisons typologiques entre neuf langues des signes (française, allemande, néerlandaise, italienne, polonaise, roumaine, américaine, brésilienne, mauricienne), pour tenter de la vérifier à partir de données empiriques (Pizzuto, Sallandre, Rossini, Wilkinson 2008 ; Boutet, Sallandre et Fusellier-Souza 2010). Enfin, les recherches en acquisition constituent, selon moi, l’autre maillon nécessaire à la compréhension du processus d’iconicisation à l’œuvre dans les langues des signes. En effet, il est nécessaire de connaître précisément les étapes du développement cognitif et langagier des enfants sourds en langue des signes pour comprendre quand et comment s’opère ce processus de dire gestuellement, différent selon que l’enfant a accès ou non à une langue des signes conventionnelle ou à une gestualité coverbale entendante dont il pourra se servir pour créer ses propres signes (Jacob 2007, Blondel et al 2014, Limousin 2011, Estève 2011, etc.). Les recherches en acquisition des langues des signes ont été encore plus tardives à émerger que celles concernant les Sourds adultes, en raison de contraintes méthodologiques nombreuses (population réduite et difficile d’accès, nombreuses variables sociolinguistiques, etc.) et en raison, aussi, de la complexité de l’interprétation des données enfantines. Ainsi, je n’ai pas souhaité aborder tout de suite ce type de données, bien que mon intérêt initial pour la LSF venait également de mon désir de travailler sur l’acquisition du langage. J’ai préféré d’abord bien maîtriser la langue, son histoire et les enjeux contemporains qui l’agitent avant d’aborder la délicate question du développement linguistique des enfants sourds. À partir de 2005, ma contribution au thème de l’acquisition de la LSF s’est concrétisée par la direction de plusieurs mémoires, la création de ressources linguistiques (corpus Creagest-Acquisition, Sallandre et L’Huillier 2011), la coordination d’un numéro de revue (Sallandre et Blondel 2010, revue LIA), la publication de plusieurs articles (Sallandre et Blondel 2010 ; Sallandre et al 2010, Sallandre et Schoder 2011 ; Garcia, L’Huillier et Sallandre 2013 ; Schoder, Hickmann et Sallandre à paraître), et, depuis 2011, la codirection avec Maya Hickmann de la thèse de Camille Schoder.Ainsi, mes recherches ont suivi un fil directeur cohérent qui tente de trouver une façon de décrire et de catégoriser les langues des signes qui soit à la fois adéquate scientifiquement et utile à ses locuteurs, c’est-à-dire qui offrent des retombées institutionnelles et pédagogiques aisées.
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