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Fondée à la fin du xixe siècle pour ancrer les émigrants italiens dans leur sentiment national et leur foi catholique, la Congrégation des Missionnaires de Saint Charles (surnommée les Scalabriniens) s'est progressivement adaptée à l'évolution des conditions dominantes dans le champ des migrations internationales. Au fur et à mesure que la population migrante s'est diversifiée et que le travail de soutien et d'expertise auprès des migrants s'est professionnalisé, la Congrégation elle-même s'est internationalisée et sécularisée. Dépassant sa propre spécificité italienne et catholique, elle s'est investie de manière croissante dans la défense profane des migrants de toutes origines. Founded at the end of the 19th century to anchor Italian emigrants in their feelings of national identity and their Catholic faith, the Congregation of the Missionaries of Saint Charles (widely known as the Scalabrinians) gradually adapted to the changing conditions prevailing in the field of international migrations. As the migrant population has become more diverse and the work of support and expertise with migrants has become more professional, the Congregation itself has become internationalized and secularized. Going beyond its own Italian and Catholic specificity, it has become increasingly involved in the secular defense of migrants of all origins.

International audience; La ressource religieuse irrigue la diplomatie américaine de manière diffuse 1. Son usage pendant la guerre froide a été particulièrement étudié. 2 Elle se retrouve néanmoins à toutes les périodes et aujourd'hui encore, favorisée par le paradigme providentialiste de la Nation américaine 3. Ses référentiels implicitement bibliques et déistes-un pays béni et exceptionnel, guidé par Dieu-mais aussi fortement historicistes et politiques-une démocratie exemplaire, suscitée pour apporter au monde les droits, la liberté et la paix-fabriquent sans cesse des 'objets religieux d'intérêt' dans l'action internationale, dont la forme et les motifs évoluent. Nous pouvons tenter de résumer l'ensemble de ces interactions en départageant l'usage du religieux par déclinaison de postures diplomatiques, parfois transformées en croisades 4. Tout d'abord la posture attestataire, qui intègre la défense chrétienne dans l'obligation des Etats-Unis d'être les gendarmes du monde. Ensuite la posture légaliste qui priorise la religion dans l'action des Etats-Unis comme champions des droits et libertés. Enfin la posture fraternelle, qui enrôle les grandes forces religieuses dans la mission des Etats-Unis d'être les garants de la paix mondiale. Ces trois postures sont à la fois alternatives, cumulatives et concurrentes, ce qui n'aide pas à leur claire distinction. Elles n'évitent pas l'instrumentalisation. Comment se sont-elles agencées et transformées dans l'histoire ? Laquelle domine aujourd'hui et pour combien de temps ?

International audience; Dans la cité européenne, le bâtiment classique qui abrite encore la Justice, s’élève avec ses formes et sa décoration reconnaissables, malgré les grandes mutations des années récentes. Mais ce bâtiment a une longue histoire, une trame multiséculaire dont la France porte trace, résultat d’une synthèse millénaire entre deux univers de justice, qui se sont mélangés étroitement au cours du Moyen Âge. D’un côté la justice impériale romaine, qui use d’un lieu solennisé par son volume et sa hauteur et dans lequel la sentence du magistrat est donnée de manière prétorienne. De l’autre la justice tribale, qui habite un espace originellement naturel, protégé par son emplacement ou son enclos de bois, lieu fixe mais temporaire, régulièrement utilisé, où les affaires de la tribu sont discutées en conseil et les litiges tranchés par les sages/anciens ou leur chef, de manière délibérative et rétributive. C’est à partir de ces formes très dissemblables que la France et l’Europe vont constituer leur patrimoine judiciaire, dans une fusion variable et plus ou moins précoce selon les espaces, en fonction des dominations politiques et des circulations culturelles.

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International audience; Les droits de l’Homme, formulés dès la fin du XVIIIe siècle, n’ont d’abord concerné que les hommes. C’est l’émergence progressive d’une communauté internationale qui en permettant l’affirmation universelle des droits de la personne a fait de l’égalité des sexes un principe. Mais cette affirmation historique ne doit pas cacher le fait que la Déclaration universelle des droits de l’Homme n’a pas pleinement consacré les droits de la femme (des femmes dans la terminologie anglophone), ou du moins pas d’une manière à ce point manifeste qu’elle soit considérée aujourd’hui comme leur texte fondateur . Comment expliquer la « faible incidence », le faible coefficient féminin de la Déclaration universelle ? Il y eut pourtant une longue implication des mouvements de femmes avant la Déclaration de 1948 pour féminiser les droits de l’Homme. Le projet de l’Organisation des Nations Unies a provoqué un grand espoir dans les rangs de ces mouvements dont les premières et lointaines protagonistes, Olympe de Gouge ou Mary Wollstonecraft avaient entamé le combat quelques 150 années plus tôt. Ensuite, la création d’une Sous-Commission de la condition de la femme début 1947, dépendante de la Commission des Droits de l’Homme en charge de rédiger la Déclaration, a paru la parfaite opportunité pour que la place des femmes dans la Déclaration universelle soit particulièrement envisagée. Cela n’a pas été le cas. Le minimalisme de la Déclaration universelle sur les femmes est sans conteste à chercher dans les forces contraires qui se sont cumulées au moment de la rédaction pour édulcorer la Déclaration.

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There are several uses of the politicization of Christianity: in Western Europe, it allows to exclude Muslims and immigrants; in Eastern Europe, it combines the refusal of Islam with the criticism of liberalism; in the United States, it has turned into populism. But this third variant is also growing in Europe to fight against the “gay lobby” and prevent Europe from becoming an “Islamic colony”, La politisation du christianisme connaît différents usages : en Europe de l’Ouest, elle permet d’exclure les musulmans et les immigrés ; en Europe de l’Est, elle associe le refus de l’islam à la critique du libéralisme ; aux États-Unis, elle a basculé dans le populisme. Mais cette troisième variante connaît un essor en Europe pour lutter contre le « lobby gay » et empêcher l’Europe de devenir une « colonie islamique ».

International audience; Le glissement populiste de l'identité catholique et la réaction politique à la visibilité de l'islam Blandine Chelini-Pont Longtemps, les catholiques pratiquants ont été plus que le reste des Français réticents à voter en faveur du FN, devenu RN en 2018. Mais à partir des régionales de 2015, ils sont de plus en plus nombreux à faire ce choix. Au second tour de la présidentielle de 2017, 29 % des pratiquants réguliers votent Marine Le Pen, à côté d'une forte proportion d'ouvriers (44%), d'employés (54%), de chômeurs (53%) et de non-bacheliers (55%). Sans doute cette part catholique reste-t-elle minoritaire-à la mesure de l'affaiblissement démographique des catholiques-mais sa dynamique manifeste un changement profond. Les catholiques semblent atteints par la spirale d'inquiétude sociale et culturelle qui bouscule toute la société française autour des questions de terrorisme et d'immigration, et qui brise ses clivages politiques traditionnels. Depuis l'assassinat du P. Jacques Hamel, les catholiques ont découvert qu'ils étaient devenus spécifiquement des cibles du terrorisme islamiste. Les « crises des migrants » depuis 2015 ont accru leur ressenti du délitement de leur environnement social et national séculaire. A ce titre, leur rejet traditionnel du populisme s'affaiblit, d'autant que ce dernier se déclare désormais « chrétien ».

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International audience; This book examines the evolution of the Catholic vote in the United States and the role of Catholic voters in the 2020 national elections more specifically. There is a paucity of academic books on Catholic voters, even though Catholics comprise nearly one-quarter of the US national popular vote and commonly are called the ?swing vote.? Scholars of religion and politics tend to focus heavily on the evangelical right, thus overlooking the powerful influence of Catholic voters who, by the accounts in this volume, were critical to the presidential election of President Joe Biden. To understand the intersection of religion, politics, and election outcomes in the US requires an analysis of the role played by Catholics. Among key topics covered in this volume are whether Biden?s Catholic identity was key to his achieving a larger percentage of the Catholic vote than achieved by Hillary Clinton in 2016; the role of the Catholic bishops in US elections; the critically important role of the Catholic Latino vote in US elections; the conservative Catholic and evangelical alliance in US politics; and the distinctive politics of social justice Catholics and socially conservative Catholics.

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La violence envers les femmes est un enjeu international contemporain, dans la mesure où la réalité de sa tolérance sociale et légale à travers le monde a été amplement documentée depuis des décennies (au moins 4) par les instances onusiennes. Elle a été identifiée précocement par ces dernières, comme une des principales manifestations du statut inégalitaire des femmes non seulement dans leur relation de couple, dans leur place au sein des familles et des sociétés Or, malgré ce constat, répété, malgré toutes les actions menées depuis les années 1980 par les instances onusiennes, la violence envers les femmes n’a jamais fait l’objet d’une Convention internationale spécifique, et l’impression se dégage que cette Convention ne verra pas le jour de sitôt.

International audience; American political modernity may seem paradoxical. It is based on a constitutional and political order elaborated within the framework of an a-religious liberalism and yet, it favours the religious autonomy of its society and stages itself in a decorum and national narrative both Christian-coloured. This article traces the difficult de-Christianization of the American public sphere, which appears both slow and incomplete, showing in recent years multiple signs of resistance and tension confronting the inexorable dissociation between public sphere and Christian religiosity.; La modernité politique américaine peut paraître paradoxale. Elle repose sur un ordre constitutionnel et politique élaboré dans le cadre d’un libéralisme a-religieux et pourtant elle reconnaît l’autonomie religieuse de sa société et se met en scène dans un décorum et une narration nationale à tonalité fortement chrétienne. Cet article retrace la difficile déchristianisation de l’espace public américain, qui apparaît à la fois lente et inachevée, donnant ces dernières années de multiples signes de résistance et de crispation face à la dissociation qui s’opère inexorablement entre « espace public » et religiosité chrétienne.

International audience; La violence envers les femmes est un enjeu international contemporain, dans la mesure où la réalité de sa tolérance sociale et légale à travers le monde a été amplement documentée depuis des décennies (au moins 4) par les instances onusiennes. Elle a été identifiée précocement par ces dernières, comme une des principales manifestations du statut inégalitaire des femmes non seulement dans leur relation de couple, dans leur place au sein des familles et des sociétés Or, malgré ce constat, répété, malgré toutes les actions menées depuis les années 1980 par les instances onusiennes, la violence envers les femmes n’a jamais fait l’objet d’une Convention internationale spécifique, et l’impression se dégage que cette Convention ne verra pas le jour de sitôt.

Serge Molla, docteur en théologie et pasteur suisse bien connu, reste attaché à la fois à sa maison d’édition et à son domaine de prédilection, la tradition chrétienne noire américaine. Il a traduit par le passé l’essai du théologien noir James H. Cone, consacré à la fois à Malcom X et à Martin Luther King (Les effets d’une colère noire, 1993). Il a également traduit et mis en forme sous forme de recueil, un ensemble conséquent de prières afro-américaines (Voix ferventes, 2004). En 2008, son ...

La montée de la droite chrétienne moderne, qui a débuté avec l’élection présidentielle de 1976 et a culminé avec le soutien massif des évangéliques blancs à la personne de Donald Trump lors des élections de 2016 et de 2020, a été l’un des développements politiques les plus conséquents du dernier demi-siècle de l’histoire américaine. Mais le conservatisme de cette droite est-il vraiment lié à son identité religieuse revendiquée ? Telle est la question que s’est posé Gillis J. Harp en remontant...

L’Oxford Handbook of Religion and Race in American History se veut, comme tous les ouvrages de cette grande collection de manuels universitaires, un ouvrage de référence, dans lequel pas moins de trente-sept éminents spécialistes, parmi les plus compétents, des études religieuses, de la sociologie, de l’anthropologie et d’autres disciplines des sciences humaines, nous initient aux interdépendances complexes entre religion et race dans l’histoire américaine. À partir du concept sociologique de...

La « modernité » peut être définie comme l’expression collective de la remise en question d’une représentation holistique de l’être en société centrée autour de Dieu. Les autorités religieuses résistèrent à cette tentative d’émancipation dans les champs de l’économie, de la politique, de la justice et de la culture (donc des sciences), susceptible de déboucher sur d’autres formes de subordination. Les magistères qui relevaient du christianisme et, dans une moindre mesure, du judaïsme, furent les premiers concernés. Leurs divisions favorisèrent un processus de sécularisation non linéaire, qui fut partiellement accepté, moyennant des réserves dans le champ éthique notamment. Du fait de la première mondialisation, que fut la colonisation européenne, les autorités religieuses non chrétiennes furent également touchées par cette problématique, augmentée de celle de la lutte contre le monde « occidental » et « libéral ». Et, à partir des années 1960, c’est du sein même de cette « modernité » que furent aiguisées de nouvelles armes contre elle. L’intérêt de cet ouvrage est double. En inscrivant le propos dans la longue durée, il permet de poser des jalons de la construction des autorités religieuses, de leur remise en question puis des formes d’adaptation aux situations nouvelles. En offrant des possibilités de mise en regard avec, par exemple, le sunnisme et le confucianisme, il ouvre la voie d’un comparatisme fécond, qui existe en anthropologie mais qui reste encore trop rare en histoire.

Le catholicisme états-unien est un exemple méconnu des modalités contemporaines de résolution, en matière de conflits d’autorité et de magistère dans l’institution de l’Église catholique, entre le centre romain et les « Églises nationales ». On a tendance à négliger la catholicité américaine dans l’avènement du décentrement relatif opéré par l’Église romaine du xxe siècle, vis-à-vis de sa propre praxis autoritaire et de son rapport au politique. Ce décentrement a bien sûr été contraint par le...

International audience; Le basculement de la droite chrétienne dans le populisme trumpiste s’est opérée pendant la campagne présidentielle de 2016. Cette tendance rassemble des catholiques militants conservateurs, associés aux évangéliques et aux néo-pentecôtistes, dans un grand œcuménisme radicalisé. Elle a rempli le parti républicain d’une intransigeance idéologique et morale qui est allée se resserrant avec les années. Au nom du vrai peuple américain, elle prône une politique anti-immigrée/antimusulmane et antilibérale, à égalité d’importance et de militance. Elle mène ensemble la guerre de civilisation et la guerre des valeurs. Son American Christianism va défendre l’esprit religieux de la Séparation américaine, la nécessité d’un retour au christianisme public, la préservation des vraies valeurs américaines et la fin de la confusion morale dans les liens de couple et familiaux, l’arrêt immédiat de la légalisation de l’avortement et du mariage homosexuel. Pendant la mandature Trump, un élan a été » porté » en Europe par les idées de la droite religieuse américaine. Nous pouvons constater leur exportation, collaborant à réveiller par leur tocsin, une Europe endormie au milieu de l’incendie ( de l’Islam, de l’Union Européenne, du Parti de Davos), à côté voire main dans la main avec ses équivalents russes et israéliens dans la grande cause eurosceptique. À coup de transferts d’argent et d’activité de think-tanks et d’ONG conservatrices, à coup de voyages et de rencontres, une rhétorique américanisée a saisi les réseaux de l’advocacy catholique (famille, mariage, droits naturels) et de nouveaux partis populistes sont nés.

International audience; Since the 1970s, the political use of Christianity has veered sharply to the right, giving rise to a fully-fledged Christian Right movement, which has progressively consolidated its dominant position among Republican conservatives. References to Christianity have also been used to give new life to the Far Right, fostering along the way a growing amalgam of anti-liberal and illiberal proposals that bled into the populist backdrop of the 2016 and 2020 presidential campaigns led by Donald Trump. American scholars have variously defined the resulting movement as Christian Populism, Christian Nationalism, or Christianism. This article looks at the various trends within this movement.; La campagne présidentielle états-unienne de 2016 a révélé aux non-spécialistes l’existence d’une droite chrétienne qui s’est radicalisée par paliers en coalisant ses tendances derrière un candidat, Donald Trump, dont la vie semble pourtant aux antipodes de la piété. Dans cet article, Blandine Chelini-Pont retrace la genèse de ce paradoxe en montrant comment, depuis les années 1970, les différentes composantes de la droite chrétienne se sont combinées et durcies pour finir par acquérir un poids décisif dans le Parti républicain actuel et militer pour Donald Trump en 2016 comme en 2020.

The prevalence of religious sociality in epidemic phenomena has been a constant in human history: a well-studied example is the 1865 cholera pandemic caused by the migratory movement of pilgrims coming from Mecca.1 This prevalence has been proven by recent studies conducted on the largest religious gathering in West Africa, the annual Grand Magal of Touba pilgrimage to Senegal, which has been taking place since 1928. This pilgrimage is the main source for the spread of malaria and other respiratory and gastrointestinal infections in the area occupied by the Murid brotherhood.2 The risk caused by religious practice was suddenly at its highest in the spring of 2020 given the major monotheistic religious festivals due to follow one after the other, involving a very busy calendar that could potentially concern some 4.3 billion human beings. Thus, we can say that coronavirus has made civil authorities aware of the major role they play in regulating religions, and religious leaders of the importance of working together with public authorities. Finally, religious life has found a new channel in the form of digital communication. Although the latter has long been used by thousands of religious actors, its systematic use during the pandemic will occupy sociological research for a long time to come.Keywords: lockdown policy, religion, COVID-19, digital communication

Between the sixth and eighteenth centuries in what will become France, there was an ever- expanding period of Catholic hegemony protected by an unbroken monarchical power. The result was a profound Catholicization of the societies and territoriesunder the rule of the French Crown. A second, much shorter period of contraction followed, between the late eighteenth century and the late 1960s, which began after the French Revolution and the disruption it caused. Post- Revolution France set in motion the progressive disentanglement of the state from the Catholic establishment, transitioning from a restricted system of state- financed religions to the implementation of laïcité. The nationwide transition to laïcité, however, was not easily accomplished and was strongly opposed by reluctant Catholics during the twentieth century. From the 1960s, the de- Catholicization (both institutional and cultural) of French society was accelerated by declining religious practice. During the 1970s and 1980s, however, just as laïcité seemed finally to be gaining some stability, a new religious pluralism asserted itself, resulting from immigration and new converts. The system of laïcité, though at times conflictual, was generally successful in its attempts to open a market in religion. That said, French society today seems less tolerant and more divided, with some social classes and particular minority communities feeling under attack (Fourquet, 2019). The fragmentation of Islam, a growing tendency towards radicalization, as well as the threat of international terrorism, have provoked both political polarization and populist reactions.This chapter covers the various stages in this turbulent story.

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International audience; Face à la multiplication des foyers et au risque de propagation, l’accès aux lieux de culte ou de pèlerinage a donc rapidement régulé en 2020, voire proscrit dans la plupart des Etats, sur le modèle de ce qui s’était produit en 2014, quand l’Arabie saoudite a suspendu le pèlerinage du Haj pour éviter la propagation du MERS-Cov et potentiellement du virus Ebola alors actif en Afrique de l’Ouest. La pandémie mortelle de 2020 a été un révélateur politique. Elle a permis – par ce qu’elle a obligé de faire, c’est-à-dire l’interdiction temporaire de culte public et de rassemblements religieux- de constater combien la pratique religieuse était une affaire d’Etat et combien sa place était importante dans la régulation des sociétés comme des personnes, même les plus sécularisées. La pandémie a révélé que la manière de suspendre ou de ne pas suspendre la vie religieuse en disait long sur les régimes et leur gouvernance, sur les relations Etats-religions, sur les relations des autorités publiques avec leur population et enfin sur leur scrupule ou absence de scrupule légal à les priver facilement de leur religiosité collective, dont la fonction essentielle dans la vie sociale a subitement sauté aux yeux, en brillant par son absence.

For fourteen centuries, French territory was an assemblage of Catholic and monarchical interests. After the French Revolution, France experimented with various forms of government which promoted a progressive separation between state and religion (meaning the Catholic Church). In recent decades, the French population has become both increasingly indifferent to religion and increasingly diverse. Currently 40 per cent of the population has no religion, Islam constitutes the second most practised religion in the country and Catholicism has deeply evolved