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Parmi les revendications actuelles concernant les hommes et les femmes à orientation homosexuelle dans les pays occidentaux, dont la France, l'homoparentalité (avec le mariage) occupe une place centrale. En général, les discours médiatiques mais également militants et même scientifiques laissent supposer (et parfois l'affirment) qu'une telle revendication serait très récente dans le panorama du militantisme homosexuel et lesbien français. L'une des explications avancées est que le radicalisme de gauche du mouvement homosexuel français des décennies 1970-1980, dans son positionnement contre les normes représentées par la conjugalité monogame et la famille, aurait rendu difficile voire impossible - ou en tout cas incohérente -- la revendication d'une homoparentalité voire même d'une homoconjugalité. Or, dans le cadre d'une recherche que nous développons actuellement sur l'histoire contemporaine des discours sur l'homoparentalité en France, nous avons constaté que cette explication doit être nuancée ou au moins envisagée autrement. Ainsi, au moins dès 1974 plusieurs associations homosexuelles françaises - de la traditionaliste Arcadie jusqu'au CUARH et à la Commission Homosexuelle du PSU, en passant par le Centre du Christ Libérateur - font publiquement état du désir d'enfant des homosexuels et lesbiennes et (pour certaines) avancent des revendications concernant ce que l'APGL (fondée en 1986), première association française consacré exclusivement à cette question, va rendre connue sous le nom d'homoparentalité.

Parmi les revendications actuelles concernant les hommes et les femmes à orientation homosexuelle dans les pays occidentaux, dont la France, l'homoparentalité (avec le mariage) occupe une place centrale. En général, les discours médiatiques mais également militants et même scientifiques laissent supposer (et parfois l'affirment) qu'une telle revendication serait très récente dans le panorama du militantisme homosexuel et lesbien français. L'une des explications avancées est que le radicalisme de gauche du mouvement homosexuel français des décennies 1970-1980, dans son positionnement contre les normes représentées par la conjugalité monogame et la famille, aurait rendu difficile voire impossible - ou en tout cas incohérente -- la revendication d'une homoparentalité voire même d'une homoconjugalité. Or, dans le cadre d'une recherche que nous développons actuellement sur l'histoire contemporaine des discours sur l'homoparentalité en France, nous avons constaté que cette explication doit être nuancée ou au moins envisagée autrement. Ainsi, au moins dès 1974 plusieurs associations homosexuelles françaises - de la traditionaliste Arcadie jusqu'au CUARH et à la Commission Homosexuelle du PSU, en passant par le Centre du Christ Libérateur - font publiquement état du désir d'enfant des homosexuels et lesbiennes et (pour certaines) avancent des revendications concernant ce que l'APGL (fondée en 1986), première association française consacré exclusivement à cette question, va rendre connue sous le nom d'homoparentalité.