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Après l’édification des barrages sur le fleuve Sénégal, l’agriculture irriguée devait progressivement remplacer l’agriculture de décrue dans la moyenne vallée. Néanmoins, lorsque la crue est d’ampleur suffisante, on observe encore des cultures de décrue dans le lit majeur. Cette étude, réalisée entre juin 2016 et décembre 2019 dans la cuvette de Podor (Sénégal), vise à évaluer la surface inondée et celle cultivée en décrue, à caractériser les producteurs et à estimer les productions. Sur quatre crues observées, trois ont été suffisantes pour inonder plus de 1000 ha et exploiter plus de 400 ha, avec principalement du sorgho associé au niébé. Les crues actuelles sont moins fortes qu’avant 1976, mais l’exondation de la zone exploitable est plus précoce et la période propice aux semis est relativement plus longue. La cuvette est exploitée essentiellement par des habitants de la ville de Podor, agriculteurs ou non, irrigants ou non. La production en 2018 a été estimée à 121 tonnes de grains de sorgho et niébé, et 117 tonnes de fourrage pour 470 ha implantés. C’est peu et aléatoire comparé aux cultures irriguées, mais sans investissement, et les résidus de culture sont d’excellents fourrages. L’agriculture de décrue peut donc être une activité complémentaire rentable pour la population locale. Elle pourrait aussi être rentable à l’intérieur des périmètres irrigués de la moyenne vallée, qui sont inondables et ne sont donc exploités, au mieux, qu’une fois par an seulement. Déjà contrôlé à 50 % depuis 1987, le débit du fleuve pourrait être régulé à 70 % par des barrages réservoirs dans un proche avenir. Le soutien de crue deviendra alors indispensable, malgré son impact négatif sur la production électrique, si l’on veut préserver des cultures de décrue ou certains services écosystémiques nés de l’inondation dans la vallée.

S’etendant entre deux zones subdesertiques: le Sahel mauritanien au Nord et le Ferlo senegalais au Sud, la vallee du Senegal s’est toujours presentee comme un centre d’attrait remarquable pour les peuples de l’Ouest Africain. Zone de contact entre population blanche et population noire, son trace Est-Ouest en a aussi fait une voie naturelle de penetration vers l’interieur qui a attire de bonne heure le commerce europeen.

En « Amazonie des rivières », la période de basses eaux permet la mise en culture de vastes zones exondées et fertiles sur les berges des rivières et dans les plaines d’inondation. La variabilité des extrêmes hydrologiques et celle de la structure du cycle de décrue, facteurs réputés importants pour la qualité des récoltes sont explorés à la station fluviométrique de Tamshiyacu sur le fleuve Amazonas. Le riz, culture rentable dans cette région, est notre référence. Les résultats ne présentent pas les liens supposés entre résultats agricoles et durée de la saison de basses eaux ou vitesse de remontée des eaux. Néanmoins, ils montrent la baisse des étiages, l’allongement de la durée de décrue en relation avec un retard de la montée des eaux et une accélération de la remontée des eaux pendant la période 1985-2015. In the northwestern Amazon basin, the low water period favors flood recession farming on large emerging fertile surfaces on the river banks and in the inundations plains. The variability of hydrological extremes and of the structure of the flood recession cycle are analyzed in the fluviometric Tamshiyacu station on the Amazonas River, as they are considered as important for the crop quality. Rice cropping which is a profitable activity in this region is neither related to the duration of low-waters, nor to the speed of the rising water. But this work show that since 1985, low water levels have decreased while the duration of the low water period has increased. Moreover, there has been an acceleration of the speed of the water rising. En el noroeste de la cuenca amazónica, el periodo de estiaje de los ríos favorece el cultivo en vastas zonas fértiles que emergentes en los bancos de arena y las planicies de inundación. La variabilidad de los extremos hidrológicos y de la estructura del ciclo de recesión de las aguas son factores importantes para la calidad y cantidad de la cosecha. Estos factores hidrológicos son analizados en la estación hidrométrica de Tamshiyacu en el Río Amazonas (Perú). Como referencia se emplea el cultivo de arroz, que es rentable en esta región. Los resultados presentados no muestran relación entre la producción agrícola y la duración del periodo de aguas bajas o la velocidad de incremento de las aguas. No obstante, este estudio muestra que durante el periodo 1985-2015 el nivel de las aguas bajas ha disminuido, mientras que la duración del periodo de estiaje se ha incrementado. Además se documenta una aceleración en la velocidad en el incremento de las aguas entre el periodo de aguas bajas y aguas altas. Na « Amazônia dos grandes rios » o período de aguas baixas permite cultivos em vastas zonas férteis de várzeas ao longo dos rios e planicies de inundação. A variabilidade dos extremos hidrológicos e a da estrutura dos ciclos de descidas são fatores importantes para a qualidade e quantidade de colheita. Exploramos esta relação na estação hidrológica de Tamshiyacu no rio Amazonas, Peru. O arroz, cultura rentável nesta região, é referência. Os resultados apresentados mostram pouca relação entre a duração das águas baixas ou a velocidade da subida. Mas este estudo mostra que desde 1985-2015 o nível das águas baixas tem diminuido enquanto que a duração do mesmo período tem aumentado. Além do que tem havido uma aceleração da velocidade de subida das aguas.

Formed on the upper basin by the annual monsoon, the flood of Senegal River inundates a vast floodplain on its lower course, called "the valley". This one, several hundred kilometres long, can be regarded as an inland delta. This annual flooding, which offers ecosystem services and promotes traditional activities, must be maintained despite the presence on the Bafing of the Manantali reservoir dam, which controls since 1987 half of the river flows through the valley. In addition to its other objectives (energy production, low water support for irrigation and navigation, mitigation of too high floods), this dam therefore achieves a flood support, designed to maintain adequate flood in the valley. Here we present a decision support system dedicated to flood support that aims to: 1) define a flood hydrograph goal for Senegal river, according to a target area of recession crops; 2) define the optimal date for flood support, in order to penalize the least possible energy production at the dam; 3) calculate the discharges to release of the dam to support the flood, according to the real-time hydrological situation known. We finally analyse the respective impacts of natural climate hazard and of Manantali dam on the river's flood observed.

En exploitant la monographie hydrologique du fleuve Sénégal récemment mise à jour, on actualise ici certains résultats du POGR concernant les modalités du soutien de la crue du fleuve Sénégal par le barrage de Manantali : détermination d'hydrogrammes objectifs de crue en fonction d'objectifs de superficie de cultures de décrue ; calage et exploitation du modèle de propagation permettant de calculer le débit à lâcher du barrage pour atteindre un hydrogramme objectif à Bakel ; évaluation de l'impact du barrage de Manantali sur les superficies potentielles annuelles de cultures de décrue, qui peuvent être considérées comme un bon indicateur de l'étendue de l'inondation du lit majeur dans la vallée. (Résumé d'auteur)

L'objectif de cette note consiste à analyser la variation annuelle du niveau du lac Tchad pour différents scénarios d'apports stabilisés (ie reproduits à l'identique chaque année). On détermine dans un premier temps l'hydrogramme caractéristique annuel du Chari à Ndjamena pour différentes valeurs de volume annuel écoulé. Chacun de ces hydrogrammes est ensuite utilisé pour définir un scénario d'apport stabilisé, dont l'effet sur le lac Tchad est simulé avec le modèle hydrologique de Bader et al (2010). Chaque scénario entraîne le lac vers un état asymptotique, dans lequel l'évolution annuelle du niveau de chaque cuvette se répète à l'identique chaque année. En fonction du volume annuel apporté par le Chari en régime stabilisé, on analyse : i) à quel stade du lac (sec, petit, moyen, grand) correspond cet état asymptotique ; ii) l'amplitude de variation annuelle de superficie du lac, d'intérêt primordial pour les cultures de décrue. On analyse également le temps mis par le lac pour passer d'un état asymptotique à l'autre en cas de modification du régime d'apport stabilisé. On analyse enfin la profondeur moyenne de chaque partie du lac en fonction de son niveau de plan d'eau (Résumé d'auteur)

Quelle est la singularité du sorgho de décrue dans la vallée du fleuve Sénégal ? Permettant une utilisation différée de l'abondance en eau, il se distingue d'autres contextes par l'absence de repiquage et par un cycle cultural exclusivement en saison sèche. Cette pratique millénaire semble échapper aux mutations agraires, reflétant une stricte hiérarchie sociale et observant un itinéraire technique immuable. Alors que vingt années de sécheresse et l'introduction de l'agriculture irriguée semblaient le condamner, le sorgho de décrue ressurgit en 1994, démontrant l'attachement des populations de la moyenne vallée à cette production sans risque économique. Toutefois, la mise en route des turbines au barrage de Manantali accentue l'incertitude et la variabilité qui les caractérisent les cultures de décrue.

Water poverty in the Senegal Valley Considering the flood-recession agriculture, the hydraulic history of the valley of the Senegal River is ancient, but knows a deep mutation since the introduction of the irrigation. Can one speak of water poverty, whereas two dams now control the water flow of the Senegal River and ensure a permanent abundance in water ? The answer to this questioning is proposed through the link between poverty, access to funding, access to land, and involvement in resource management., L'histoire hydraulique de la vallée du fleuve Sénégal est ancienne et remonte à la culture de décrue. Mais elle connaît une profonde mutation depuis l'introduction de l'irrigation. Peut-on parler de « pauvreté hydraulique », alors que deux barrages régulent à présent le régime du fleuve Sénégal et assurent une permanence de l'abondance en eau ? La réponse à cette question est proposée sous l'angle de l'articulation entre la pauvreté, l'accès au financement, l'accès au foncier, la participation à la gestion de la ressource.

Afin d'optimiser la gestion des aménagements dépendant de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal OMVS l'IRD s'est vu confier la mise en oeuvre du Programme d'optimisation de la gestion des réservoirs. Un aspect très important du projet concernait l'étude du soutien de crue destiné aux cultures de décrue, très concurrentiel avec les autres objectifs assignés au barrage de Manantali (soutien d'étiage, hydroélectricité). La première partie, résumé du rapport de synthèse de fin de projet, décrit l'optimisation d'un hydrogramme objectif de crue réalisée en croisant deux méthodologie originales : la modélisation par analyse des temps de propagation et l'analyse des images satellitaires. Par simulation d'une large gamme de scénarios de gestion, la seconde partie quantifie à partir de la ressource en eau disponible les résultats pouvant être simultanément obtenus en matière de débit garanti pour l'irrigation (soutien d'étiage), de superficies de cultures de décrue (soutien de crue) et de production d'énergie. Les résultats du POGR, validés par cinq années d'utilisation des logiciels fournis par l'IRD (1999 à 2003) constituent une aide précieuse pour la gestion en temps réel et pour le choix d'une stratégie de gestion des barrages de l'OMVS. Les méthodes d'analyse et les logiciels développés dans le cadre du projet peuvent être aisément transposés sur d'autres bassins. (Résumé d'auteur)

Le barrage de Manantali implanté sur le fleuve Sénégal en Afrique de l’Ouest, est destiné à satisfaire différents objectifs entre lesquels apparaît une forte concurrence (énergie et soutien d’étiage d’une part; soutien de crue d’autre part). En quantifiant les résultats pouvant être simultanément obtenus pour chacun de ces objectifs, l’étude explore une vaste gamme de stratégies de gestion compatibles avec la ressource en eau disponible. L’analyse consiste à simuler numériquement la gestion en temps réel du barrage sur la base des ressources en eau observées sur la période 1970–2000. Le soutien d’étiage est envisagé pour satisfaire de façon quasiment garantie les besoins de l’agriculture irriguée, considérés comme égaux, doublés ou triplés par rapport aux besoins actuels. Le soutien de crue est envisagé pour différents objectifs de superficies de cultures de décrue traduits en hydrogrammes de crue, et pour différents seuils de stocks conditionnant sa réalisation. Les résultats obtenus pour les 216 scénarios de gestion simulés montrent une relation linéaire remarquable entre l’énergie pouvant être produite en moyenne par année au barrage et la valeur moyenne des superficies pouvant être cultivées en décrue. Ainsi, prenant l’absence de soutien de crue comme scénario de base, il apparaît que la perte de production d’énergie entraînée en moyenne par chaque hectare supplémentaire rendu cultivable en décrue peut être estimée en terme de puissance constante à 614 W dans le cas des besoins actuels de l’irrigation, et à 789 W si ces besoins sont triplés. Tout en satisfaisant les besoins actuels de l’agriculture irriguée, il est possible d’envisager un soutien de crue garantissant chaque année une superficie cultivable en décrue d’au moins 45 000 ha et de 52 000 ha en moyenne, avec une production d’énergie annuelle d’au moins 372 GWh et de 768 GWh en moyenne.

The problems created by hydraulic engineering in the river Senegal imply the necessary establishment of a water management program, especially as to irrigated culture. Sorghum has been cultivated under unflood conditions to a plot usually dedicated to rice irrigated cultivation in order to optimise the usage of the available water. This study takes place in Donaye (Podor department, St-Louis region, Senegal). It has been observed that the soil vertic creates an air trapping process at 70 cm depth due to immersion of soil during the periods of irrigation. No water movement exists between the two soil blocks on each side of the 70 cm depth level. Fluctuations of the water table are mainly subject to water regime of the river. However, irrigation plays an important role in the upgrading of water table due to leakage in the irrigation canals. Sorghum culture involves a regular drying up of the soil surface levels leading to long term effects on soil saturation, the lower part of the soil being permanently saturated for over 45% (volume). The labour-saving culture of sorghum which has been set up for an optimal use of the available water gives better yields than the average one obtained in the region. The return on fodder seems also clearly higher. (Résumé d'auteur)

Dans le sud du bassin tchadien, la culture du sorgho repiqué - masakwa au Nigeria, muskwari au Nord-Cameroun, berbéré au Tchad - a pris une grande importance dans les systèmes de production et les paysages. L'exemple de trois terroirs montre que son extension s'est accélérée avec l'aggravation des conditions climatiques et l'introduction du coton. La culture de ce sorgho a progressivement sollicité les terres dégagées rapidement par la crue, traditionnellement vouées aux pâturages de saison sèche : la mise en culture de ces terres de décrue paraît une évolution inéluctable. Les éleveurs transhumants sont les grands perdants de cette évolution. Impuissants devant l'augmentation de l'espace cultivé, tant sur les terres exondées que celles inondables, ils semblent contraints de se sédentariser. (Résumé d'auteur)

Perfect integration or integration model ? Environmental management in lake Fitri (Tchad). Lake Fitri, situated in the centre of Chad, plays a vital role for the neighbouring Sahelian region. The exploitation system carried out by the lakeside or transhumant inhabitants in a region with surplus cereal production concentrates, instead, on a large-scale stock rearing of cattle, sheep and goats. The gentle slopes of the lake basin, effectively create a dung receptacle for the bahr Batha and significant changes take place in the flooded areas, according to the water level. This dynamic system explains the richness of Lake Fitri with its agriculture associated with flood water falling, its dry season pastures, its fishing, and refuge for aquatic avifauna, and in former times, for human beings. The management of this ecosystem is conducted by the Sultanate of Yao, and local customs ensure the preservation of the environment. An exact timetable allows continuous exploitation of the lake's natural resources. The practice of falling-flood cultivation ensures the natural regeneration of the soil's fertility. The rule of access to the land evenly distributes the animal stocking rate. The banning of modem fishing methods (ie. nets, canoe) maintains a breeding stock of fish, in spite of the shallowness of the lake in the dry season. A ban of hunting ensure the safety of wild avifauna, particularly of migratory European birds over-wintering in the area. This integrated system of exploitation linking fishing, stock-rearing and agriculture, continues to function as long as the lake ecosystem is respected, while the human population pressure is not too strong and while the traditional social structure maintains its meaning and vitality. It represents a remarkable example of management study of a lakeside environment to be repeated in other comparable Sahelian situations. However, it has many limitations and undoubted fragility. Its successful operation depends effectively on the uncertain water supply of the Batha River, the recovery of the environment and the reestablishment of the rythms and routes of transhumance which has been disorganised following the recent droughts, so that pressure on the “bourgoutieres” is reduced. Uncontrolled extension of cultivated land, with its resultant devastation must be prevented by appropriate agricultural training., Au coeur du Tchad, le lac Fitri joue un rôle vital pour la proche région sahélienne. Le système d’exploitation conduit par les populations riveraines ou transhumantes en fait une région céréalière excédentaire, concentrant en outre un important cheptel bovin, ovin et caprin. Les faibles pentes de la cuvette du lac, bassin d’épandage du bahr Batha, entraînent d’importantes variations des superficies inondées en fonction des fluctuations du niveau de l’eau. Cette dynamique donne au Fitri sa richesse en tant que zone de culture de décrue, de pâturage de saison sèche, de pêche et de refuge pour l’avifaune aquatique, et jadis, pour les hommes. La gestion de cet écosystème est orchestrée par le sultanat de Yao. Les pratiques locales sont déterminantes pour la préservation de cet environnement. Un calendrier précis autorise l’exploitation successive des ressources naturelles du lac. La pratique de la culture de décrue assure la reconstitution naturelle de la fertilité des sols. La réglementation de l’accès à la terre répartit les charges animales. L’interdiction des moyens modernes de pêche (filets, pirogues) préserve un stock de poissons pour la reproduction, malgré les faibles profondeurs du lac à l’étiage. Celle de la chasse assure la sécurité de la faune sauvage, en particulier celle des oiseaux migrateurs européens qui passent l’hiver dans cette région. Ce système d’exploitation intégrée qui associe pêche, élevage et agriculture, fonctionne tant que l’écosystème-lac est respecté, que la pression humaine n’est pas trop forte, et que les structures sociales traditionnelles conservent sens et dynamique. Il représente un modèle remarquable de gestion des milieux lacustres à étudier dans l’optique d’une transposition aux milieux sahéliens analogues. Les limites en sont cependant nombreuses et sa fragilité certaine. Son bon fonctionnement repose en effet sur les apports d’eau aléatoires du Batha, la cicatrisation des milieux et le rétablissement des rythmes et parcours de transhumance à la suite des récentes sécheresses, de manière à réduire la pression sur les bourgoutières. L’extension des terres cultivées par les riverains et ses effets dévastateurs doivent être contrôlés par la mise en place d’un bon encadrement agricole., Courel Marie-Françoise,Morin Serge,Raimond Christine. Intégration modèle ou modèle d’intégration ? La gestion de l’environnement au lac Fitri (Tchad). In: Pratiques de gestion de l’environnement dans les pays tropicaux. VIe Journées de Géographie Tropicale du Comité National de Géographie. Commission «Espaces Tropicaux et leur Développement». Talence, 6-8 septembre 1995. Bordeaux : Presses Universitaires de Bordeaux, 1997. pp. 311-328. (Espaces tropicaux, 15)

Depuis 1989, plus de 30 000 réfugiés mauritaniens séjournent sur la rive sénégalaise du fleuve Sénégal, dans les départements de Dagana et Podor. La moitié de ces réfugiés sont des Peul. Représentant environ 14 % de la population totale de la rive droite, ces derniers ont fait l'objet d'expulsions massives (75 % des effectifs). La précarité de leur implantation sur la rive droite, leur mobilité de part et d'autre du fleuve, ont fait des Peul les premières victimes du conflit mauritano-sénégalais. Ils constituent un cas extrême posant avec acuité le problème de la frontière dans la perspective de la mise en valeur des rives du fleuve Sénégal. (Résumé d'auteur)

The development of swamps, over-flooded with fresh water during eight or ten months every year in the lowest, uncompletely drained part of the coastal rivers of Littoral Guinea, has been made by the Mikifore peasants, through the introduction of a twofold innovation : -introducing asia rice varieties, with a short cycle, as an after-flood culture ; -adopting the Baga's rice growing techniques (their neighbours). The adaptation of these techniques for a dry season culture with a short cycle requires a lot of labour : men, women, and children are mobilized for this rice production., La mise en valeur de zones marécageuses, inondées 8 à 10 mois par an par des eaux douces dans les basses vallées mal drainées des fleuves côtiers de la Guinée littorale a été réalisée par les paysans Mikiforé, grâce à une double innovation : -l'introduction de variétés asiatiques de riz, à cycle court, en culture de décrue ; -l'adoption des techniques des riziculteurs Baga, leurs voisins ; l'adaptation de ces techniques à une culture de contre-saison, à cycle raccourci demande beaucoup de main-d'œuvre : hommes, femmes et enfants sont mobilisés pour cette production de riz., Chéneau-Loquay Annie,Usselmann Pierre. Le développement de la riziculture de contre-saison en Guinée littorale : une innovation paysanne. In: Innovations et développement rural dans les pays tropicaux. Bordeaux : Presses Universitaires de Bordeaux, 1993. pp. 23-36. (Espaces tropicaux, 8)

L'incertitude des donnees relatives a l'agriculture africaine et les aleas de leur interpretation rendent necessaire un nouveau mode d'appreciation des resultats de la production agricole, qui nuance la vision negative qui en est couramment donnee

Description des crues de 1988 et 1989 dans la région du fleuve Sénégal et présentation de l'état des cultures de décrue et des cultures irriguées. Pour les cultures irriguées les taux de surface cultivée / surface aménagée sont données ainsi qu'une présentation des rythmes d'aménagement de ces cultures prévus pour l'horizon 2000

Ravault François. Kanel. L'exode rural dans un village de la vallée du Sénégal. In: Cahiers d'outre-mer. N° 65 - 17e année, Janvier-mars 1964. pp. 58-80.

Ce rapport a pour but de conclure les études socio-économiques menées en 1986 par I. Dia "Problématique des aménagements intermédiaires : étude de la cuvette de kaskas"; J. Schmitz "Projet d'irrigation de Kaskas et situation des périmètres villageois de la zone", et en 1987 par P. Bleeker. Dans la première partie sont identifiés les principaux cultivateurs de la cuvette de Moutoul, à savoir les Peul Siranaabe. Les chefs de territoire, les Elimaan Caambe de Kaskas font l'objet de la seconde partie. Les conclusions recommandent de ne pas commencer l'aménagement par ce site et essayent de tirer les leçons méthodologiques d'une telle étude

La transition entre l'agriculture de décrue et la culture irriguée dans la Vallée du Sénégal pose des problèmes spécifiques d'organisation sociale et territoriale. Pour pallier les irrégularités de la crue, les paysans dispersent leur exploitation entre plusieurs cuvettes inondées. Cette stratégie anti-risque aboutit à une grande inadéquation entre terroir d'utilisation et territoire, qui est à l'origine du fractionnement de la population exploitante en trois strates fonctionnelles : les chefs de terre, les détenteurs de champs et les exploitants de parcelle. Les rapports d'échange de biens complémentaires (échanges symbiotiques) et la rotation annuelle des agriculteurs, des pasteurs, des pêcheurs autour du territoire de décrue sont assurés par un micro Etat villagois incarné par le chef de territoire ou jom leydi qui gère déplacements et calendrier agro-haliopastoral. La petite hydraulique n'a pas bouleversé cette organisation politique et territoriale et l'emplacement des périmètres respecte en général les limites traditionnelles des territoires. Les quatre projets d'aménagements hydro-agricoles de Kaskaset Salde-Wala au Sénégal, Mbagne I et Dirol en Mauritanie ont tous nécessité, lors des études préliminaires, la reconstitution des anciennes unités territoriales où se situent les futurs aménagements. Les cartes dressées à cet effet confirment largement le travail de délimitation des leydi et de collection des chartes politiques villageoises (Résumé d'auteur)

Cet article examine pour la vallée du Sénégal les conditions dans lesquelles s'effectue le passage entre les systèmes traditionnels de production fondés sur les cultures pluviales et de décrue, la pêche et l'élevage et un système entièrement nouveau axé sur l'irrigation. Une véritable révolution agraire est induite par la construction de deux grands barrages et d'aménagements hydro-agricoles tout le long de la vallée. Les auteurs analysent les structures sociales complexes des populations concernées, leurs implications avec les systèmes de production et les systèmes fonciers, les différents faciès de ces systèmes selon les sous-régions de la vallée : ils tentent d'en faire une synthèse sous la forme d'une "écologie politique du territoire". Enfin, ils étudient les bouleversements qu'entraînent les nouveaux modes de répartition de l'eau et de la terre qu'implique l'irrigation, à différents niveaux de la réalité sociale. (Résumé d'auteur)