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National audience; Dans le cadre du processus Forest Europe, initié en 1993 à Helsinki lors de la deuxième Conférence ministérielle pour la protection des forêts en Europe, la France publie tous les cinq ans depuis 1995 les indicateurs de gestion durable des forêts françaises métropolitaines. Centrés sur la biodiversité, les indicateurs du critère 4 abordent des thématiques allant de la diversité des essences à la fragmentation du paysage en passant par les espèces forestières menacées, les forêts protégées, la naturalité, etc. À partir des réflexions issues de l'animation scientifique lancée en 2006 par le GIP Ecofor sur les indicateurs de biodiversité forestière, nous donnons d'abord des éléments de méthode pour structurer le suivi de biodiversité forestière : identification des objectifs en fonction des utilisateurs, champ de biodiversité à suivre, échelles utilisées, signification et validité scientifique et amélioration continue des indicateurs. Ensuite, nous analysons les actuels IGD du critère 4 au regard de deux principaux objectifs : évaluer l'état et la dynamique de la biodiversité forestière et évaluer l'effet des politiques forestières et des pratiques sylvicoles (qui découlent pour partie de ces politiques) sur la biodiversité. Le système actuel apporte déjà des données importantes, mais nécessite des améliorations : en l'état actuel, les indicateurs du critère 4 des IGD ne suffisent, en effet, ni à suivre l’état ou les pressions qui s’exercent sur la biodiversité forestière, ni à piloter les politiques la concernant. Nous proposons des pistes d'améliorations pour représenter au mieux les différentes composantes taxonomiques, génétiques, fonctionnelles, écosystémiques de la biodiversité forestière, en insistant sur les enjeux les plus importants aux niveaux écologique et politique. Pour que le système de suivi devienne véritablement un outil de pilotage, nous plaidons pour une structuration du système selon le modèle Pression-État-Réponse, en veillant à équilibrer les triplets d'indicateurs du système PER pour chaque enjeu écologique ou politique identifié. / Under the Forest Europe process initiated in 1993 in Helsinki at the second Ministerial Conference on the Protection of Forests in Europe, since 1995, France has published sustainable management indicators for forests in metropolitan France every five years. These indicators under criterion 4 focus on biodiversity and deal with thematic areas ranging from the diversity of species to threatened forest species, protected forests, naturality, etc., all the way to the fragmentation of the landscape. Using the outcomes of the scientific consultations launched in 2006 by GIP Ecofor on the topic of forest biodiversity indicators, we provide a tentative method for structuring tracking of forest biodiversity: identification of goals by category of user, field of biodiversity to be tracked, scales used, scientific significance and validity and continual improvement of indicators. The authors then analyse the current indicators under criterion 4 in relation to two main goals: assessing the state and dynamics of forest biodiversity and evaluating the effect of forest policies and silvicultural practises (which derive in part from those policies) on biodiversity. The current system already provides considerable data but needs improvement. As the situation stands, indicators under criterion 4 are not adequate either for tracking the state of forest biodiversity and the pressure to which it is subjected or for guiding the policies that impact it. We offer areas for improvement so as to more fully reflect the various taxonomic, genetic, functional and ecosystemic components of forest biodiversity, placing the emphasis on the most important stakes in terms of ecology and policy. For the monitoring system to become a true policy support tool, we argue in favour of a system structure that follows a pressure-state-response (PSR) framework, making sure that triplets balance of the PSR system indicators is maintained for each ecological or political stake identified.

Dans le cadre du processus Forest Europe initié en 1993 à Helsinki lors de la deuxième Conférence ministérielle pour la protection des forêts en Europe, les pays s’engagent à produire périodiquement un rapport national sur la situation en matière de gestion forestière durable. En France, les indicateurs de gestion durable des forêts françaises métropolitaines " sont ainsi publiés tous les cinq ans depuis 1995. Ils regroupent, pour chacun des six critères de gestion durable d’Helsinki, les indicateurs quantitatifs élaborés dans le cadre des Conférences ministérielles et des indicateurs complémentaires destinés à prendre en compte la spécificité de la forêt française. Centrés sur la biodiversité, les indicateurs du critère 4 abordent des thématiques allant de la diversité des essences à la fragmentation du paysage en passant par les espèces forestières menacées, les forêts protégées, la naturalité, etc. A partir des publications de 2005 et 2010, le présent article analyse ce jeu d’indicateurs nationaux de biodiversité forestière : cohérence d’ensemble à travers le système de référence Pression-État-Réponse, pertinence de chaque indicateur et besoins de recherches exprimés. / Since 1993 and the second Ministerial Conference for Forest Protection in Europe, the states belonging to the Forest Europe process have been engaged to regularly publish about their sustainable forest management. In France, the indicators of sustainable management for metropolitan forests have been published each five years since 1995. For each of the 6 Helsinki criteria, they present quantitative indicators decided within the ministerial conferences as well as additional state-specific indicators. Indicators within 4th criteria are dedicated to forest biodiversity: they are related to themes like tree-species diversity, landscape fragmentation, endangered species, protected forests, naturality, etc. This paper analyses this national system of forest biodiversity indicators : is it coherent within the Pressure-State-Response structure ? Is each indicator pertinent? What are the remaining research needs?

National audience; Cet ouvrage sur les indicateurs écologiques et socio-économiques de biodiversité forestière est le fruit d'une démarche collective menée pour et avec les acteurs de la gestion durable des forêts que sont les représentants des mondes scientifique, institutionnel, professionnel et associatif. Animée par le Gip Ecofor avec le soutien des ministères en charge du développement durable et de l'agriculture, cette réflexion rassemble des considérations variées, tantôt analytiques, tantôt synthétiques, sur les indicateurs de biodiversité des forêts et au-delà, sur la biodiversité elle-même. Elle donne un aperçu de la variété des approches existantes qui adoptent des points de vue allant de la recherche au développement et jusqu'à la gestion tout en invitant à l'amélioration continue des jeux d'indicateurs. Elle illustre également la nécessité d'élaborer des indicateurs supplémentaires, à différents niveaux et dans plusieurs domaines, qui répondent à des objectifs clairs. De ce travail, il ressort la nécessité de continuer à progresser sur cette thématique à forts enjeux, tout en raisonnant en la matière avec un certain recul. Puisse cet ouvrage constituer le point de départ pour de futures investigations et mises en pratique.

Le développement d’indicateurs de la diversité intra-spécifique des arbres forestiers permettrait aux décideurs et aux gestionnaires d'espaces forestiers de suivre l’impact des pratiques sylvicoles et des changements globaux sur la diversité adaptative des peuplements. De tels indicateurs ne peuvent pas se limiter au recensement de formes particulières (ou ″allèles″) des gènes car la diversité des combinaisons d'allèles au sein des individus et des peuplements importe plus que les allèles considérés isolément. Il faut donc que les indicateurs rendent compte du fonctionnement des processus qui modifient, au fil des générations, l’assemblage des gènes au sein des individus : sélection naturelle, flux de gènes par pollen et graines issus d'autres populations, dérive génétique par processus aléatoires lors de la régénération sexuée dans les petites populations. Différentes combinaisons d'indicateurs génétiques ont été proposées pour assurer le suivi de la diversité intra-spécifique locale de populations d'arbres forestiers. Elles intègrent des informations générales acquises à l'échelle de l'écosystème, des informations démographiques sur la population ciblée et des paramètres génétiques calculés à l’aide de marqueurs moléculaires. Ces marqueurs, obtenus grâce à des technologies de biologie moléculaire appliquées à de petites portions d’ADN, permettent d’estimer la diversité et la trajectoire évolutive de la population étudiée. Il n’existe actuellement pas d'indicateur réellement opérationnel et communément admis de l'état de la diversité intra-spécifique de populations d'arbres forestiers mais plusieurs facteurs, dont l’activité du programme paneuropéen EUFORGEN (European Forest Genetic Resources Program), sont susceptibles d'en faire émerger très prochainement. Il serait particulièrement utile de mettre à disposition des gestionnaires des indicateurs simplifiés fondés sur l'évaluation de l'impact des pratiques de régénération sur la diversité intra-spécifique. Par ailleurs, les indicateurs nationaux de gestion durable des ressources génétiques forestières déjà mis en oeuvre selon les recommandations de la quatrième Conférence Ministérielle pour la Protection des Forêts en Europe (Vienne, 2003) reflètent l'effort et les progrès consentis au niveau national en termes de surfaces dédiés à la conservation de ressources génétiques ainsi qu'à la production de semences et de plants forestiers. Pour plus de précision, il faudrait créer un indicateur combinant les informations sur la diversité des matériels forestiers de reproduction et sur leurs aires d'utilisation effective.