Valérie Deldrève, Bruno Bouet, Ludovic Ginelli, Centre Émile Durkheim (CED), Université de Bordeaux (UB)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Sciences Po Bordeaux - Institut d'études politiques de Bordeaux (IEP Bordeaux), Centre Lillois d’Études et de Recherches Sociologiques et Économiques - UMR 8019 (CLERSÉ), Université de Lille-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), GEOLAB, Sciences Po Bordeaux - Institut d'études politiques de Bordeaux (IEP Bordeaux)-Université de Bordeaux (UB)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Environnement, territoires et infrastructures (UR ETBX), and Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA)
International audience; This article contributes to the discussion about environmental capital through the lens of "local" user position in protected areas. More precisely, it focuses on French national parks, emblematic of the conception of nature conservation in France. Indigenous uses and "local" environmental knowledge were denied in the first national parks in former colonies and metropolitan France. But they are currently reintroduced in the context of the parks reform (2006) and the international background of participatory imperative, indigenous recognition and ecologization of the thought (Mormont, 2009 ; 2013). Is this movement like a recognition of an environmental capital for "local" users ? This hypothesis may be discussed. Under which conditions are these knowledge and uses recognized by the ecological vision, which is usually dominant in French national parks ? Who does participate in and benefit from this recognition ? Focusing on the cases of the young national park of Creeks (2012) and of Reunion Island (2007), we outline the components of environmental capital granted to "local" users in French national parks, by analyzing the combined effects of indigenousness capital recognition and ecological imperative. To what extent does this process broaden the definition of the "publics" of protected areas users and who does remain excluded ?; Cet article contribue au questionnement général sur le capital environnemental au prisme de la place des usagers « locaux » dans les espaces protégés en France. Il traite, plus précisément, des parcs nationaux français, archétypes de la protection de l'environnement « à la française ». Les usages autochtones et les savoirs environnementaux « locaux », niés dans les premiers parcs nationaux des anciennes colonies, comme en France métropolitaine, se renégocient aujourd'hui, à la faveur de leur réforme (loi de 2006) et d'un contexte national et international marqué à la fois par l'impératif participatif, la reconnaissance de l'autochtonie et l'écologisation de la pensée (Mormont, 2009 ; 2013). Lire ce processus comme la reconnaissance d'un capital environnemental des usagers « locaux » dans les parcs nationaux soulève plusieurs interrogations. À quelles conditions ces usages et savoirs sont-ils reconnus à l'aune de la vision « environnementaliste » de la nature, traditionnellement hégémonique dans les parcs nationaux français ? Qui participe à ce processus et bénéficie de cette reconnaissance ? À travers les exemples des jeunes parcs nationaux des Calanques (2012) et de la Réunion (2007), nous proposerons un éclairage sur la nature des capitaux environnementaux reconnus aux usagers « locaux » dans les parcs nationaux français, en considérant les effets combinés de la reconnaissance de l'autochtonie et de l'impératif écologique. Jusqu'à quel point le processus en cours élargit-il la définition des « publics » des usagers de la nature protégée et lesquels en demeurent exclus ?