La transformation numérique et l’interconnectivité accrue font de la cybersécurité un enjeu de sécurité nationale. Les États doivent adopter une approche internationale de la cybersécurité due à la nature transnationale du cyberespace. Celui-ci relève du commun global et les États ne peuvent pas le revendiquer ou y exercer leur souveraineté. Or, les limites du droit international et les difficultés d’attribution créent une dissonance entre la nature contestataire du cyberespace et les principes traditionnels de la société internationale. Ainsi, pour assurer leur sécurité dans le contexte international tendu et dématérialisé d’aujourd’hui, plusieurs États, dont le Canada, développent une approche internationale stratégique en matière de cybersécurité et utilisent la cyberdiplomatie pour sécuriser leurs intérêts nationaux. Afin d’éclairer cette spécialisation cybernétique qui se développe en politique étrangère, ce mémoire propose une étude approfondie de la cyberdiplomatie canadienne. Elle s'appuiera, d'une part, sur l’analyse des orientations et des activités cyberdiplomatiques du Canada de 2010 à 2024, et d’autre part, sur l’étude de cas de l’intégration des technologies de télécommunication de cinquième génération (5G) au Canada. Ce cas d'étude, stratégiquement important, permet de mieux comprendre le rôle et la contribution de la cyberdiplomatie sur un enjeu qui entraine des répercussions sur la gouvernance de la cybersécurité et les relations cyberdiplomatiques au Canada.