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En retrait de l’espace scénique se trouvent les lieux où se joue une autre sorte de partition, non moins importante que celle réservée aux musiciens. La topographie de la plupart des salles d’orchestre et d’opéra montre de manière quasi systématique une séparation très marquée entre l’espace administratif et l’espace scénique. Cette disposition, logique du point de vue de l’organisation des activités (au plus près de la scène, les espaces de stockage du matériel et les loges des artistes, pui...

Chef d’orchestre… La plupart des gens venus applaudir l’orchestre X dirigé par le chef Y ne savent pas au juste ce que ce dernier peut bien communiquer aux musiciens qui lui font face. Quel étrange artiste que celui qui tourne le dos à son public pendant toute la représentation, et dont les qualités ne sont en fin de compte totalement compréhensibles que pour un groupe d’instrumentistes ou de chanteurs, tenus de retransmettre ce qu’eux-mêmes doivent interpréter ! Vient-on « voir » Y, ou vi...

Aucune œuvre ne peut naître sans la collaboration de multiples acteurs dont la plupart demeurent en coulisses. Dans le cas du concert symphonique, que se passerait-il si les couloirs de la salle de concert n’étaient pas nettoyés, si les fontaines à eau n’étaient pas changées, si le catering n’était pas assuré, si les ouvreuses s’absentaient ? Lors de l’épisode de la salle Pleyel par lequel nous avons ouvert cet ouvrage, c’est l’intrusion intolérable du commun, du trivial dans le déroulement d...

Tout au long de leur parcours, les musiciens d’orchestre sont soumis à l’autorité des figures tutélaires que représentent les professeurs, puis les chefs d’orchestre. J’ai déjà noté dans l’analyse de la construction individuelle du musicien que celui-ci est éduqué dans l’idée que la musique ne se dit pas, mais se fait : le musicien se tait, il joue ; et lorsqu’il joue, il ne porte aucun message, il n’exprime que du son. Mais c’est à présent selon l’angle du comportement collectif que je souha...

L’Orchestre national du Capitole de Toulouse, l’Orchestre de Paris, Les Siècles, l’Orchestre philharmonique de Radio France, le Philharmonia Orchestra, Les Dissonances, le Concerto Köln… Quels points communs entre ces formations musicales ? Quelles forces faut-il réunir pour que les concerts aient lieu, à quoi le succès des représentations tient-il ? Qu’est-ce qu’être musicien d’orchestre, et quid aujourd’hui de l’idée romantique selon laquelle le véritable artiste devrait, tout offert à sa passion, vivre dans l’incertitude ? Sociologue et musicienne d’orchestre, Delphine Blanc dresse dans cet ouvrage, où vibre, fortissimo, l’amour de la musique classique, une typologie des orchestres. Elle décrit les relations, parfois frémissantes, parfois houleuses, qui unissent un groupe autour d’un concert, et fait entendre, avec brio et humour, une partition inédite, celle du hors-scène. Son approche ethnographique donne à voir comment se joue l’engagement individuel de chacun dans la prestation artistique d’ensemble. Par le biais d’entretiens menés allegro vivace avec des instrumentistes, des chefs, mais aussi des régisseurs, techniciens et administrateurs, ainsi que par des extraits du journal que l’auteure tient depuis son pupitre d’altiste, L’Accord parfait ? plonge le lecteur, au cœur des orchestres, sur les plateaux, dans les bureaux, de tournées en répétitions, dans le vif des interactions quotidiennes dont se nourrit le collectif musical.

Au sein des orchestres, les compétences de la « régie » recouvrent à la fois l’organisation matérielle et technique d’un spectacle, lors de sa préparation, comme durant le déroulement de la représentation elle-même. L’assistant de régie, le directeur technique, le régisseur de production ou le régisseur général mettent en place, coordonnent et supervisent l’organisation des différents services logistiques et techniques des spectacles. Ils participent à l’implantation d’éléments de décor et ...

Soit un grand orchestre permanent. L’altiste, qui en est membre titulaire, assis au pupitre avec moi, me demande si je vais passer le prochain concours de recrutement qui doit bientôt avoir lieu. Je lui réponds que je n’y tiens pas, que mon statut de musicienne free-lance me convient très bien. Songeur, il rétorque que, en définitive, j’ai choisi « la liberté ». Ce terme, employé avec une pointe d’envie par ce collègue, m’amène à mon tour à réfléchir à ce que mon choix implique. À première vu...

À la périphérie des deux catégories d’orchestre précédemment examinées, d’autres formations ont adopté un fonctionnement dissident. D’un côté, se trouvent des orchestres pouvant être qualifiés, stylistiquement, de « traditionnels » (en tant que détenteurs d’une tradition symphonique héritée, sans rupture ou remise en question, de la manière romantique), mais ne répondant pas aux critères sociaux permettant de les affilier aux orchestres permanents. Ces formations comprennent notamment les orc...

Dans les configurations orchestrales actuelles, on peut déjà distinguer la première grande catégorie des orchestres dits « permanents », correspondant à l’image « idéal-typique » que se font beaucoup de ceux qui m’interrogent sur ma carrière de musicienne : tout d’abord, réunis en demi-cercle autour d’un chef d’orchestre, un grand nombre de musiciens, au premier plan desquels les cordes (l’effectif le plus nombreux), puis en ligne derrière eux, les vents (les bois et les cuivres), les timbale...

Comment arrive-t-on un jour au statut de musicien d’orchestre ? Par quoi cette trajectoire est-elle conditionnée ? Prédestination ? Engagement vocationnel ? Les représentations du « sens commun » ont tendance à occulter les constructions sociales à l’œuvre dans les parcours des musiciens. Dans les représentations ordinaires du monde artistique domine l’idée de la réussite liée à un talent naturel. Pourtant, devenir musicien nécessite avant tout un engagement précoce, intensif, ayant souve...

Dans son ouvrage La Culture comme vocation, Vincent Dubois présente les métiers dits « de la culture » (soit les administrateurs culturels) comme étant attirants, non pas pour la sécurité ou le confort matériel qu’ils sont susceptibles d’offrir mais en vertu de l’image positive qu’ils représentent. C’est l’engagement personnel dans ces métiers, vécu comme désintéressé et prenant le pas sur l’intérêt matériel, qui autorise V. Dubois à parler de vocation pour ordonner les questions qu’il pose...

En périphérie des modèles d’orchestres que nous venons d’étudier, certains ensembles cherchent encore de nouvelles formes d’organisation, de nouvelles économies. Celles-ci s’affichent comme des expérimentations tant artistiques que sociales qui les distinguent au sein d’un marché saturé par une offre déjà très variée. Pour se démarquer, tous cherchent un angle, une rhétorique, un mode de pilotage pouvant leur conférer une « étiquette » facilement identifiable par le public et les professionne...

Il existe aujourd’hui, peut-être plus encore que par le passé, de multiples façons de faire de l’orchestre et d’interpréter la musique écrite à son égard. Orchestres symphoniques permanents, orchestres dits « par projet », orchestres associatifs, ensembles baroques ou ayant une démarche historisante : les formes de pratiques orchestrales se répartissent en des catégories complexes, organisées selon leurs constructions juridiques, les modes de recrutements puis d’engagements de leurs artistes ...

International audience; A foam sample is assumed to be a set of bubbles embedded into a polymeric matrix with an initial gas overpressure. Silicon foams are produced by a competition between two reactions involving the hydrogenosilane functions carried by the polymer precursor: the first reaction generates gas (initiating cell formation) while the other one, hydrosilylation, well known and controlled in silicon, leads to the crosslinking of the rising foam. Thus, obtaining enhanced foam properties requires a good balance between two reactions, crosslinking and gas generation. On the other hand, the final characteristics of the foam (porosity, bulk density, etc.) largely depend on the rheology of the mix (appropriate elongational properties) as well as the added fillers. Nucleation and cell growth were carried out under optical microscopy. The experiments show that the main phenomenon controlling cell growth is bubble coalescence. Due to the surface effects and the viscoelastic properties, bubbles approach from each other and get deformed giving birth to an intermediate shape before reaching their final geometry. Many parameters have direct effect on foam properties. In fact, dissolved gas in formulae as well as the air introduced during manual mixing, reduce the skin effect and guarantee a homogeneous cell size distribution and a better foam structure. Other factors have also been studied in order to render size distribution more homogeneous and improve certain properties.