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En Suisse romande, comme dans le reste de la Suisse, le taux d’enseignants masculins dans l’enseignement primaire, et notamment dans les premiers degrés de la scolarité reste très faible. Ce pourcentage, qui s’élève à seulement 5% au Cycle 1 dans le canton de Vaud, nous questionne particulièrement. Nous nous demandons quel est l’impact du genre lorsque l’on fait le choix de devenir enseignant-e au primaire, et particulièrement dans les degrés 1 à 4H (enfants âgés de 4 à 8 ans). A travers des entretiens qualitatifs, nous tentons de comprendre quels sont les facteurs motivationnels pour ceux qui ont choisi cette voie. Sept entretiens ont été réalisés avec des participants volontaires (étudiants, étudiants en reconversion, enseignants du Cycle 1) et ceuxci s’inscrivent dans une perspective interprétative compréhensive qualitative, centrée sur le ressenti et les expériences vécues des acteurs concernés. Dans le but de faire ressortir les facteurs motivationnels pour des hommes souhaitant exercer ce métier, nous les avons interrogés sur trois dimensions : le contexte socioculturel, l’attractivité du métier et le genre. Les données recueillies lors des entretiens ont été croisées avec la littérature scientifique en s’appuyant sur trois concepts-clé principalement : le genre, l’autorité et les facteurs motivationnels. Elles ont été ensuite confrontées à nos hypothèses initiales telles que l’importance de l’origine culturelle, l’éventuelle barrière salariale, l’existence de stéréotypes… Cette démarche a fait apparaître de nouveaux éléments qui ont bousculé nos hypothèses ou les ont au contraire confortées et ont permis à de nouvelles perspectives d’émerger. La finalité de notre travail vise à conscientiser l’impact du genre dans le choix d’une carrière dans l’enseignement primaire. Il examine aussi la nécessité d’initiatives pour établir un meilleur équilibre de la représentation des hommes et des femmes dans la fonction enseignante, et aussi d’une meilleure reconnaissance de la mixité des sexes dans tous les corps de métiers. Il étudie enfin la question sous l’angle de la socialisation genrée, en observant comment les acteur-trices de l’enseignement, indépendamment de leur genre, peuvent avoir un rôle plus significatif pour s’emparer de la question du genre et tenter de déconstruire les stéréotypes qui habitent les élèves dès leur plus jeune âge.