1. External contamination of farmers and environmental contamination by plant protection products in arboriculture: From an understanding of practices to cancer prevention (CANEPA project)
- Author
-
Geoffroy Duporté, Béziat, B., Bureau, M., Schawall, X., Justine Le Net, Barron, E., Le Ménach, K., Pierre Pardon, Jean-Marie Lescot, Canal Raffin, M., Lecluse, Y., Pierre Lebailly, Garrigou, A., Isabelle Baldi, Francis Macary, Devier, M. H., Budzinski, H., Environnements et Paléoenvironnements OCéaniques (EPOC), Observatoire aquitain des sciences de l'univers (OASU), Université Sciences et Technologies - Bordeaux 1-Institut national des sciences de l'Univers (INSU - CNRS)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université Sciences et Technologies - Bordeaux 1-Institut national des sciences de l'Univers (INSU - CNRS)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-École pratique des hautes études (EPHE), Université Paris sciences et lettres (PSL)-Université Paris sciences et lettres (PSL)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Environnement, territoires et infrastructures (UR ETBX), and Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA)
- Subjects
[SDE]Environmental Sciences ,CANEPA - Abstract
International audience; La France, dont la moitié du territoire est dédiée à l'agriculture, se situe au premier rang européen des utilisateurs de produits de protection des plantes (PPP). La question des PPP sur la santé est un sujet de préoccupation croissante pour les professionnels agricoles, qui sont plus d'1 millions à être au contact direct ou indirect de pesticides, mais également du point de vue environnemental. En effet, s'ils ont permis un grand progrès en augmentant les rendements de la production alimentaire, leurs conséquences sur l'environnement ou la santé humaine sont désormais avérées. Le projet pluridisciplinaire CANEPA constitue une opportunité unique de rassembler les thématiques Environnement et Santé autour de la question des impacts liés à l'exposition aux pesticides. Il se propose de comprendre les déterminants de la contamination des travailleurs agricoles et des écosystèmes et d'envisager comment une réduction des usages des produits phytosanitaires est susceptible de s'accompagner à la fois d'une diminution de l'impact sur les écosystèmes et d'une réduction des expositions des travailleurs. Pour cela, l'étude CANEPA a été menée sur deux années consécutives (2016-2017) dans le but de renseigner les expositions des personnes travaillant dans les vergers de pommiers. Au total, plus de 150 observations ont été effectuées sur le terrain (31 observations de traitement, 66 observations de réentrées et 51 récoltes) dans 30 exploitations agricoles sur trois zones de production (Normandie, Rhône-Alpes et Sud-Ouest). L'exposition professionnelle a été étudiée par la pose de patches (au nombre de 11) au contact de la peau et par l'utilisation de gants en coton pour les mains, afin de recueillir les expositions cutanées des travailleurs en condition normale de travail. Pour les traitements, des pompes ont été placées pour collecter les expositions respiratoires. Au total, plus de 3000 patches ont été collectés au cours de ces deux années d'étude. Des vidéos ont été prises pour chaque observation afin de renseigner au mieux les sources d'expositions. En parallèle, un volet agronomique a été mis en place à l'aide d'enquêtes auprès des pomiculteurs, d'organismes professionnels et de centres techniques expérimentaux, afin de connaître les systèmes de production, les pratiques culturales et les règles de décision en matière de protection phytosanitaire du verger. Les sources potentielles d'exposition ont été recherchées par le prélèvement de nombreux échantillons. Les résidus de pesticides à la surface des pommes et des feuilles ont été déterminés. Des prélèvements à l'aide de lingettes ont également été effectués pour échantillonner le matériel manipulé par les travailleurs. Enfin, des préleveurs atmosphériques bas-débits ont été utilisés pour contrôler la qualité de l'air à l'intérieur de la salle de préparation de pesticides et à l'intérieur de la cabine du tracteur. La contamination environnementale a également été étudiée par la mise en place d'échantillonneurs passifs atmosphériques et aquatiques (périodicité mensuelle) et par des prélèvements ponctuels d'eaux et de sols. Enfin, des échantillons d'urine et des mèches de cheveux ont été collectés en tant que témoin d'exposition. L'analyse des échantillons par des nouvelles méthodologies analytiques très sensibles, développées au laboratoire, permettra de mettre en évidence les quantités de PPPs sur les différents échantillons collectés (principalement Captane et Dithianon qui sont les deux fongicides les plus utilisés contre la tavelure en vergers de pommiers). Le but in fine est de mieux comprendre les déterminants de la contamination des travailleurs et des écosystèmes et de proposer des mesures concrètes aux agriculteurs pour une réduction de leur exposition aux PPPs. Les indicateurs d'exposition élaborés au cours de ce projet seront utiles pour les futures études épidémiologiques.
- Published
- 2018